MALGRÉ LES INSTRUCTIONS DU WALI C’ est le grand cafouillage. Entre le ministère

MALGRÉ LES INSTRUCTIONS DU WALI C’ est le grand cafouillage. Entre le ministère de l’Intérieur qui annonce la gratuité des plages et l’abandon des concessions des plages et le ministère du Tourisme qui soumet la décision à l’appréciation du wali, la cohésion ne semble pas de mise. Cette cacophonie dans le discours officiel n’est pas restée sans effet sur le terrain. En effet, dans nombre de plages à l’échelle du territoire national, certaines en cette fin juillet ne sont pas gratuites, contrairement au discours officiel. Des rac- ketteurs imposent leur loi aux estivants. Tout est payant : parasols, transat, tables, chaises. Pas seulement. Les prix restent prohibi- tifs. Et l’État est absent. Du coup, les estivants qui espéraient que les choses allaient changer en cet été 2015 sont de nouveau vic- times de ce business des plages illégal. Encore une fois, l’État montre non seulement son incapacité à organiser la gestion des plages mais la déliquescence de ses institutions concernées par le respect du droit du citoyen à une plage propre et gratuite. Du coup, insécurité, insalubrité, problèmes de circulation, manque de parkings dissuadent une partie des citoyens de fréquenter les plages algériennes. Cela a un coût. Une bonne partie de la po- pulation préfèrent des vacances en Tunisie, au Maroc ou, pour les plus fortunés, l’Espagne, la Grèce, la Turquie ou les destina- tions exotiques : Thaïlande, Malaisie, les Caraïbes… Un transfert PLAGES : LES RACKETTEURS FONT DE LA RÉSISTANCE Déliquescence PAR K. REMOUCHE k.remouche@gmail.com de devises non compensé par l’afflux correspondant des Algé- riens résidant à l’étranger, causé par le manque d’infrastructures hôtelières, né de multiples freins bureaucratiques à l’investis- sement touristique. Tout se passe en Algérie comme si nos gou- vernants ne veulent pas que la grande masse des Algériens pro- fite des plages locales. Les changements à la tête des institutions n’ont guère arrangé les choses : la police des plages a disparu, victime de la discontinuité des politiques publiques. Résultat des courses : l’insécurité plane sur une partie de la côte. Dans ces zones de non-droit, aucun agent de l’État n’est instruit pour protéger les citoyens contre le diktat des racketteurs. Ailleurs, la séparation est nette entre la partie de la plage gratuite pour tout estivant et la partie payante en contrepartie de services contrôlés par les agents de l’État. Dans nombre de plages en Algérie, tout l’espace public est payant. Seules nouveautés : la distribution gratuite de parasols, de tables et chaises dans plusieurs sites balnéaires de la capitale et l’ouverture de plages gratuites à El-Kettani et aux Sablettes. Mais cette pratique à encourager n’est pas gé- néralisée à l’ensemble du littoral. Cette situation confirme en- core une fois l’absence de l’État. L’insécurité actuelle n’est pas étrangère à ce phénomène. Faut-il que les citoyens s’insurgent pour que nos gouvernants passent des paroles aux actes ? n Mercredi 29 juillet 2015 9 LIBERTE Supplément Économie Liberté PLAGES : LES RACKETTEURS FONT DE LA RÉSISTANCE Mercredi 29 juillet 2015 10 LIBERTE Supplément Économie L a décision du ministère de l’Intérieur d’interdire la conces- sion des plages est-elle appli- quée ? Nous nous sommes ren- dus, pour le vérifier, à Palm Beach et Zéralda, des plages de la côte ouest d’Alger. Le premier site balnéaire en cette fin de juillet défie la mesure. D’abord, on ne retrouve pas, après une place de parking payée à 100 dinars, de plages gra- tuites. Il faut débourser 1000 dinars pour un parasol, quatre chaises, une table. Pourtant, l’endroit n’est pas net. À quelques mètres, on peut apercevoir des eaux usées se déverser. Mais cela ne dérange nullement les estivants. Plus loin, on se retrouve dans un espace apparement privé, jouxtant le Sultan club. Là, les prix sont plus élevés, pour deux tran- sats, il faut payer 2000 dinars, pour quatre transats le double. Palm Beach : 1 000 dinars pour des parasols près des égouts Presque le même topo pour les plages proches du complexe touristique de Zéralda. Pas d’espace public. Les espaces privés dominent. Comme à Palm Beach, il faut payer 1000 dinars pour un parasol, une table, quatre chaises. Ce qui étonne, lorsque nous nous sommes rendus sur les lieux, c’est l’absence de maîtres-nageurs de la Protection civile, du moins une présence bien visible. Ce qui donne une impression d’insécurité. Contrairement à Palm Beach, pas d’eaux usées à l’horizon. Les employés qui s’occupent de la gestion de ces plages nous précisent qu’il ont établi une séparation entre les espaces réservés aux familles et ceux dédiées aux jeunes pour évi- ter les problèmes de “voisinage”. Ce business des plages est ainsi fort lucratif. Un “concessionnaire” peut brasser un chiffre d’affaires de 50 à 100 millions de cen- times par jour, d’où les résistances à la mesu- re d’interdiction de la concession des plages. Zéralda : 1000 dinars pour des parasols loin des égouts À l’APC de Zéralda, on nous explique que ce business des plages est actuellement illégal. “L’APC de Zéralda ne donne pas les plages en concession depuis 2004. Les jeunes qui louent les parasols, les tables et les chaises dans les plages proches du complexe touristique de Zéralda s’adonnent à une pratique illégale. Nous ne leur avons pas donné l’autorisation”, affirme le vice-président de l’APC de Zéralda, Lakhdar Hlassi. L’élu ajoute que la gendarmerie a effectué une opération coup de poing sur ces lieux et qu’elle avait saisi une quantité de parasols. Nous lui rétorquons que ces jeunes ont repris tranquillement leur business depuis. Il nous répond qu’il appartient aux agents de l’ordre de faire respecter la décision du ministère de l’Intérieur : gratuité des plages et interdiction de la concession des plages. Le vice-président de l’APC nous apprend, en revanche, que la mesure est appliquée dans quatre plages de la commune : Khelloufi I, Khelloufi II, Plage familiale et Champ de tir. L’office public chargé des parcs et activités de loisirs (Opla) y distribue gratuitement parasols, tables et chaises contre remise de la carte d’identité. K. R. MALGRÉ L’INTERDICTION DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR Des plages privées sur la côte ouest d’ Alger Par : K. REMOUCHE D. R. C’est à proximité des ordures et des égouts que les baigneurs se prélassent. Un “concessionnaire” peut brasser un chiffre d’affaires de 50 à 100 millions de centimes par jour, d’où des résistances à la mesure. E n cette période caniculaire, les piscines privées sont les lieux de prédilection où petits et grands trouvent leur compte. Si ces lieux sont plaisants et coûteux à la fois, beaucoup de chefs de famille choisissent ces espaces aqua- tiques pour la sécurité rigoureuse qui y règne. Parmi les plus grands parcs aquatiques d’Algérie, on citera le Kiffan Club qui, depuis son ouverture en 1999, ne cesse de gagner en notoriété et la réputation des lieux n’est plus à faire. Situé à la sortie de Bordj El-Kiffan, il est constitué de cinq piscines ludiques de différentes pro- fondeurs dont la principale est d’une superficie de 1500 m2. Ces piscines constituent des bassins de réception pour les nombreux toboggans (visibles depuis l'autoroute) destinés aux amateurs de glisse et de sensations fortes. Cet ensemble est entouré de chaises longues avec matelas et parasols et d’une grande terrasse pour la restauration. Reste que l’atout principale du Kiffan Club et qui est recherché par les esti- vants est la sécurité et la quiétude. En effet, le mot d’ordre chez les responsables du club est qu’il est hors de question de laisser entrer n'importe qui dans l’établissement, encore moins les jeunes non accompagnés. La maison semble être stricte là-dessus. Les entrées sont filtrées au peigne fin. Si vous avez des objets de valeur il y a même une consigne où les déposer. Une fois à l’intérieur, les plagistes sont présents partout et font des rondes incessantes autour des piscines, que ce soit celle des adultes ou celle des enfants. Et cela dure toute la journée. Le programme animation est éclectique : de l'aquagym pour enfants, pour adultes, des shows, des concours de danse. La direction du club a adopté plusieurs formules destinées à mettre à l’aise les estivants. Il y a d’abord la formule mini-club pour les 6-12 ans qui consiste à prendre en charge les petits enfants en leur dédiant des accompagna- teurs tout le long de leur présence dans l’établissement. Et le club des adolescents qui consiste, pour sa part, à avoir un œil sur les adolescents non accompagnés et qui sont confiés par leurs parents à l’établissement. Cette formule nécessite néan- moins la signature par les parents d’une décharge. Pour cette saison, la direction du club a mis en place la formule “pack famille” qui propose des prix étudiés selon le nombre d’adultes et d’enfants qui compose la famille. Pour de nom- breux habitués, c’est un très bon endroit pour se détendre et profiter du beau soleil et l'animation bien présente. Le Kiffan Club reste inabordable pour les familles aux revenus modestes. Les prix des billets d'entrée oscillent entre 1500 DA pour les adultes et 800 DA pour les enfants, sans comp- ter les dépenses uploads/Finance/8-6985-908ff524-pdf.pdf

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  • Publié le Sep 08, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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