REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REM
REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about 1 Revue D’Etudes en Management et Finance D’Organisation N°5 Juillet 2017 LA PLACE DU MAROC DANS L’ÉCONOMIE DU SAVOIR : ETUDE COMPARATIVE AVEC LES PAYS DE L’ORGANISATION DE LA COOPÉRATION ISLAMIQUE (OCI) THE PLACE OF MOROCCO IN THE KNOWLEDGE ECONOMY: COMPARATIVE STUDY WITH THE COUNTRIES OF THE ORGANIZATION OF ISLAMIC COOPERATION (OIC) Abdelghani BACHAR Doctorant chercheur en sciences de gestion Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Settat Université Hassan Premier Email : abdelghani.bachar@gmail.com Karima TOUILI Professeur chercheur Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Settat Université Hassan Premier touilikarima@hotmail.fr Résumé L'économie de la connaissance et du savoir est un stade particulier du développement basé sur des actifs incorporels, le capital humain, la recherche et l'innovation... où la richesse créée est mesurée comme la part de ces activités dans le produit intérieur brut PIB. Les avancées théoriques et les travaux empiriques n’ont cessé de montrer le poids du savoir dans le déterminisme des performances des économies. Cette recherche contribue à situer le Maroc par rapport à ses voisins de l’organisation de la coopération islamique (OCI), à partir du KnowledgeEconomy Index (KEI) et du Technologyachievement index (TAI). Mots clés : Connaissance – Savoir - Economie de la connaissance – Economie du savoir – Performance – KnowledgeEconomy Index – Technologyachievement index. Abstract The knowledge and knowledge economy is a particular stage of development based on intangible assets, human capital and activities related to education, science, research and innovation ... where wealth is created Measured as the share of these activities in gross domestic product GDP. The theoretical advances and the empirical work have constantly shown the weight of knowledge in the determinism of the performances of economies. This research helps to situate Morocco in relation to its neighbors of the Organization of Islamic Cooperation (OIC), based on the Knowledge Economy Index (KEI) and the Technology Achievement Index (TAI). Key words: Knowledge - Knowledge economy - Performance - Knowledge Economy Index - Technology achievement index. REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about 2 Introduction Aujourd’hui, dans une économie hyper concurrentielle, la véritable richesse n’est pas concrète, l‘avantage compétitif qui permet l’insertion d’un pays dans les nouvelles chaînes de valeurs internationales réside dans le savoir et les compétences, dans les aptitudes créatives de ses hommes et de ses femmes et dans leur capacité à innover, à créer des concepts, à inventer, à produire des idées et à améliorer les processus de production et de management. Ainsi, les forces motrices de la croissance, du développement économique et social et de la compétitivité des entreprises et des Nations se déplacent de la matière et de l’énergie vers l’information, l’innovation et le savoir. Ne nous trompons pas : l’économie du savoir et de l’immatériel sera le moteur déterminant et la plus forte source de croissance des pays dans ce 21ème siècle. C’est par là que se créeront richesses et emplois. Le développement de cette économie est aujourd’hui considéré comme le défi essentiel des sociétés contemporaines. Il est évident que l’économie du savoir n’est pas un effet de mode mais correspond à un nouveau mode de développement. L’humanité a en effet connu différentes formes de savoirs. Dans le passé récent, les savoirs industriels et intellectuels ont montré leurs effets. Pendant que les savoirs intellectuels ont évolué, ils ont récemment inclus les technologies de l’information et de communication(TIC). Cette dernière composante a aussi positivement affecté les savoirs industriels en plus de leurs prévalences dans les systèmes éducatifs, de recherche mais aussi de communication. Au cours du siècle en cours, le Maroc apparaît être à la croisée des chemins en ce qui concerne la production, l’utilisation, l’acquisition et l’accumulation du savoir. La société marocaine connaît ainsi un retard dans ce domaine, malgré le rôle qu’elle a pu jouer dans le passé en matière de production et de dissémination de savoir. Les avancées théoriques et les travaux empiriques n’ont cessé de montrer le poids du savoir dans le déterminisme des performances des économies. Cette recherche a pour objectif de situer le Maroc par rapport à ses voisins de l’organisation de la coopération islamique (OCI) à partir du Knowledge Economy Index (KEI) et du Technology achievement index (TAI). Le premier axe de cet article, traite les concepts de la nouvelle économie, le deuxième précise les facteurs explicatifs de son développement et le dernier examine la performance de notre pays en économie du savoir par rapport à ses voisins de l’OCI. 1. PRÉCISIONS SÉMANTIQUES ET ÉTYMOLOGIQUES Les concepts d’économie de la connaissance, d’économie du savoir, d’économie de l’information, d’économie de l’immatériel, d’économie de l’intelligence, etc. associent tous le mot économie à des notions qui, parfois, renvoient à une même réalité. Chaque économiste use de ces termes d’une manière qui lui est propre pour désigner la réalité actuelle de la nouvelle économie. Aussi commencer par la définition des concepts est incontournable dans cet article. 1.1 Savoir, connaissance et information Les notions de savoir, de connaissance et d’information sont assez voisines qu’on pourrait les confondre. Afin de ne pas assimiler les concepts économiques qui en découlent, Il est important de distinguer chaque notion de l’autre. REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about 3 1.1.1 Connaissance Définir la connaissance est un exercice difficile, car la connaissance est un concept abstrait dont la détermination peut impliquer des aspects complexes tels que : les actions, le contexte, les informations, les acquis et expériences, etc. Une première définition généraliste de la connaissance est celle de Ganascia qui distingue les deux sens commun du mot selon qu’on l’utilise au singulier ou au pluriel (Smaïn Bekhti, 2003) : Selon lui, "la connaissance d'une chose ou d'une personne vise le rapport privilégié qu'entretient un sujet avec cette chose ou cette personne. Connaître recouvre la perception du monde extérieur, vision, olfaction, toucher, et sa mémorisation ; cela recouvre aussi la perception de soi-même, de ses actes et de leur reproduction ; la connaissance est donc centrée sur un individu singulier qui perçoit et agit dans le monde". Et d'autre part, "les connaissances se rapportent au contenu : elles désignent non plus une relation personnelle d'un sujet aux objets du monde qui l'environne, mais ce qui peut s'abstraire de cette relation, pour être retransmis à d'autres individus. Dans cette acception, les connaissances relèvent non plus des individus isolés, mais de la communauté des individus, des échanges qu'ils nouent entre eux et de ce qui autorise ces échanges, à savoir signes, systèmes de signes, langues et langages, au moyen desquels la communication devient possible". Selon D. Foray la connaissance « est d’abord fondamentalement une capacité d’apprentissage et une capacité cognitive.» (Foray. D, 2000). Pour A. Gorz : « la connaissance suppose le traitement par un individu d’un stock d’informations qui, mis en cohérence, permet de comprendre les phénomènes. La connaissance ne peut se transmettre que par un processus d’apprentissage. » (Uzunidis D., 2004). 1.1.2 L’information Selon le petit Rober l’information est « un renseignement qu’on porte à la connaissance d’une personne, d’un public». Il s’agit d’une collection de données organisées et reliées entre elles dans le but de transmettre un message. Ce dernier, peut être transmis par plusieurs canaux, en l’occurrence oral, écrit ou encore d’une manière imagée. Pour Jean-Louis NICOLET et Jean CELIER, « une information constitue une représentation à un instant donné de notre environnement » (BruneauJ.-M. et J.-F Pujos, 1992), et pour Joël de ROSNAY, « une information est un fait nouveau, un renseignement ou une connaissance résultante d’une observation » (BruneauJ.-M. et All, 1992). J.L. Maunoury avait définit l’information comme « un élément susceptible d’être transmis par un signal ou une combinaison de signaux »(J.L. Maunoury, 1972). De façon générale, l’information est souvent définie par les économistes comme un flux de messages qui existe indépendamment des individus. 1.1.3 Le savoir Le savoir est un ensemble d’idées et de concepts. Il s’enrichit au fil des années moyennant l’intégration de nouvelles informations organisées et structurées ainsi que par l’acquisition de nouvelles compétences. REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X REMFO http://revues.imist.ma/?journal=REMFO&page=about 4 André GORZ dans son ouvrage « L’immatériel » considérait les savoirs comme « partie intégrante du patrimoine culturel ; ce sont des compétences communes de la vie de tous les jours. C’est sur la base de ces compétences communes que sont construites les compétences professionnelles certifiées qui, elles, sont produites en vue d’échanges marchands de services» (Uzunidis D., 2004). J.L Maunoury, avait défini le savoir comme étant « constitué par l’ensemble des connaissances disponibles à un temps donné. Cette disponibilité ou encore accessibilité, est d’ordre matériel et intellectuel : pour faire partie du savoir, les connaissances doivent être retenues quelque part, selon des moyens naturels mémoires humaines, ou artificiels (archives), et doivent être compréhensible par certains. » (J.L. Maunoury, 1972). 1.2 L’économie de l’information du savoir, de la connaissance et capitalisme cognitif : Une clarification nécessaire L’économie de la connaissance, discipline récente du vaste champ de l’économie, a émergé de façon progressive à partir des années soixante-dix. Il convient de la distinguer d’autres branches de l’économie qui lui sont voisines, uploads/Finance/9468-23206-1-pb.pdf
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- Publié le Mar 02, 2021
- Catégorie Business / Finance
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