Contribution à l’analyse du rôle du capital humain dans le développement durabl
Contribution à l’analyse du rôle du capital humain dans le développement durable -cas des petites et moyennes entreprises agroalimentaire dans le Sud du Maroc Cheikh Naama MA EL AININ1, Fatima Zahra ABRAOUZ2, 1 Professeur de l’enseignement supérieur assistant, Faculté d’Economieet de Gestion de Guelmim, université Ibn Zohr 2 Professeure de l’enseignement supérieur assistant, Faculté d’Economie et de Gestion de Guelmim, université Ibn Zohr. Email : naama_25@hotmail.com Abraouz1@gmail.com RESUME La question du développement durable est en vogue, non seulement au Maroc, mais partout au monde. C’est dans ce cadre que nous avons essayé de déterminer l’impact du capital humain sur le développement durable, en effet, le capital humain joue un rôle essentiel en améliorant l’innovation, en créant les conditions préalables à la croissance économique, et en accélérant le processus de la protection de l’environnement, ce qui conduit à un développement durable. Dans cette perspective, on peut poser deux questions principales : existe-t-il un lien entre le capital humain et les pratiques de la protection de l’environnement ? Si oui quel est le degré de ce lien ? Dans ce travail, nous avons tenté d’analyser statistiquement les données collectées auprès des entreprises afin de répondre à notre problématique, notamment des données sur le niveau d’éducation et les pratiques de la protection de l’écologie. Mots clés : Développement durable, capital humain, éducation, pratiques de la protection de l’environnement ABSTRACT The question of sustainable development is important, not only in Morocco, but everywhere in the world. It is within this framework that we have tried to determine the impact of human capital on sustainable development practices, indeed, human capital plays an essential role in improving innovation, creating the preconditions for economic growth, and speeding up the process of environmental protection, which leads to sustainable development. From this perspective, two main questions can be asked: is there a link between human capital and environmental protection practices? If so, what is the degree of this link? In this work, we tried to statistically analyze the data collected from companies in order to answer our problem, in particular data on the level of education and the practices of environmental protection. Key words : Sustainable development, human capital, education, environmental protection practices. I- INTRODUCTION La véritable richesse d’une nation n’est constituée ni par sa situation géographique, ni par sa richesse naturelle, ni même par des équipements industriels, mais par sa capacité à développer et à mieux utiliser efficacement les aptitudes innées de son capital humain. Pour cela, cet article met l’accent sur le lien entre le capital humain, notamment, le niveau d’éducation et le développement durable, plus précisément les pratiques ayant pour but de protéger l’environnement. En effet, le capital humain constitue l’un des capitaux qui sont très importants, voire indispensables, pour assurer une croissance verte, stable et permanente, dans cette perspective, existe-t-il un lien entre le capital humain et les pratiques de la protection de l’environnement ? Si oui quel est le degré de ce lien ? Alors l’objectif de notre étude est d’analyser et mesurer l’impact de niveau d’éducation des propriétaires et des dirigeants sur les pratiques adoptées par les entreprises afin de protéger et de préserver l’écologie. En effet, la question principale de cette recherche s’articule autour de trois hypothèses : [H1] : les pratiques de la protection de l’environnement sont fortement liées au niveau du capital humain ; [H2] : seul le niveau d’éducation des dirigeants des entreprises qui exerce un effet sur les pratiques de la protection de l’environnement. [H3] : le niveau de formation des propriétaires oriente la stratégie de l’entreprise vers un volet environnemental. Pour vérifier ces trois hypothèses, nous avons adopté une démarche quantitative. De ce fait, nous avons collecté les données auprès des PME dans les trois régions du sud-Maroc. Dans un premier temps, on va aborder un soubassement théorique, dont on va définir les concepts de base, ainsi mettre l’accent sur le lien entre ces deux concepts, dans un deuxième temps, on va présenter la méthodologie choisie pour identifier les effets du capital humain sur le développement durable, et dernièrement, on va exposer les principaux résultats obtenus par l’étude. II- DEVELOPPEMENT 2.1 Cadre théorique/revue de littérature/concepts clés : La notion de capital humain a pris son départ principalement grâce aux travaux de Hary Stanley Becker dans les années 60. Le principe fondateur de cette théorie est simple : l’éducation et la formation, pour les individus, représentent des investissements. Dans cette optique, le capital humain peut alors être défini comme l’ensemble des compétences, des capacités et des aptitudes de l’individu, quelle que soit l’origine de leur acquisition. Plus récemment, un rapport de l’OCDE (1998) définit le capital humain comme : les connaissances, les qualifications, les compétences et les autres qualités que possède un individu et qui touchent l’activité économique. De plus, certains auteurs ont lié le capital humain à la formation. De ce fait, ce capital peut être accumulé par les formations que reçoivent les travailleurs dans les entreprises et qui contribuent à promouvoir leurs qualités et leurs compétences. Dans l’ensemble, l’aspect-clé du capital humain a trait aux connaissances et aptitudes possédées par les individus et accumulées au cours de la scolarité, de la formation et des expériences et qui sont utiles pour la production de biens, de services et de connaissances nouvelles, il peut apporter une nouvelle vision sur le processus de production (Claude jessua, et al, 2001, p104). Cependant, la santé et l’alimentation constituent, également, un aspect important de cet investissement (N. Zuinen et S. Varlez, 2004). Pour l’entreprise, on peut distinguer 3 types du capital humain, à savoir : le capital humain général qui correspond aux connaissances et compétences génériques accumulées par les expériences professionnelles et l’éducation, le capital humain spécifique à la firme qui correspond à des connaissances et des compétences accumulées collectivement au sein d’une entreprise, et le capital humain spécifique à une tâche constitué par les expériences et les formations professionnelles orientées vers un poste (Gibbons, 2004). Concernant le développement durable, il est défini comme un nouveau paradigme de développement, car il inclut la prise en compte de l’environnement et la qualité de vie de la population mondiale, et forme une coupure avec l’ancien modèle de développement, ainsi que vis-à-vis du modèle de développement dominant porté par l’idéologie de la mondialisation. « Dans ses acceptions signifiantes, le développement durable s’inscrit précisément dans cette idée de post-développement, qui veut redéfinir à la fois l’idéal du progrès et ses manifestations, en réhabilitant la nature comme substrat, en mettant en question la dynamique de percolation et en instrumentalisant une économie qui doit être adaptée, reformalisée en fonction des impératifs écologiques. » (Zaccai, 2002). Le développement durable est né à partir d’événements précis au sein d’organismes particuliers à travers des textes comme la déclaration de Rio1 (1992) et le Rapport Brundtland 1 La conférence des nations unies, sur l’environnement et le développement, faite à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, réaffirmant la Déclaration de la conférence des Nations Unies sur l’environnement adoptée à Stockholm le 16 juin 1972, et cherchant à en assurer le prolongement, dans le but d’établir un partenariat mondial sur une base nouvelle et équitable en créant des niveaux de coopération nouveaux entre les États, les secteurs clefs de la société et les peuples, œuvrant en vue d’accords internationaux qui respectent les intérêts de tous et protègent l’intégrité du système mondial de l’environnement et du développement, reconnaissant que la Terre, foyer de l’humanité, constitue un tout marqué par l’interdépendance. (1987). Suivant ce dernier : « le développement durable est un développement qui satisfait les besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». À travers cette définition, nous notons d’abord un refus de toute « dictature » temporelle. De plus, le développement durable a pour objectif de concilier trois « piliers » visant à constituer un socle équilibrant les systèmes en place. Ces trois piliers sont : • Économique : l’économie ne peut plus être une finalité unique de société ; • Social : il garantit la place et les droits des individus dans un esprit d’équité ; • Environnemental : l’environnement peut être vu comme l’épine dorsale des activités humaines. En outre, il est primordial de lier l’éducation et l’environnement à l’éducation au développement, puisqu’un développement qui néglige l’environnement mènera à un sous- développement. Par ailleurs, l’éducation et la formation présentent des éléments indispensables qui aident à construire un développement durable, en effet, l’humain est le premier à participer au bouleversement de son environnement. D’après l’UNESCO, c’est dans l’esprit de l’homme que la destruction écologique est née, c’est pour cela que c’est aussi dans l’esprit des hommes qu’il faut également en élever les défenses. En 2015, la communauté internationale du COP21 a concrétisé le lien entre le capital humain, c’est-à-dire l‘éducation et l’enseignement, et la protection environnementale comme un élément important des finalités du développement durable. Parmi ces finalités, on trouve une qui traite l’éducation de qualité, et l’intégralité des élèves acquiert les connaissances ainsi que les compétences nécessaires pour favoriser le développement durable uploads/Finance/ 1-pb 17 .pdf
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- Publié le Nov 29, 2022
- Catégorie Business / Finance
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