BIBLIOTHEQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIÉE SOL'S LES AUSPICES DU MINISTÈ
BIBLIOTHEQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES PUBLIÉE SOL'S LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SGIEISCES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQliES TRENTE-UNIÈME FASCICULE ÉTUDES SUR LES INSTITUTIONS MUNICIPALES : HISTOIRE DE LA VILLE DE SAINT-OMER ET DE SES INSTITUTIONS jusqu'au XI Y<^ SIÈCLE, PAR A. GIRY PARIS F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR RUE RICHELIEU, 67 1877 AS IMPRIMERIE GOUVERNEUR, G. DAUPELEV A NOGENT-LE-ROTROU. HISTOIRE LA VILLE DE SAINT-OMER ET DE SES INSTITUTIONS JUSQU'AU XIV« SIÈCLE À. (;iRY PARIS F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR RUE RICHELIEU, 67 1877 Sur l'avis de M. Gahriel Monod, directeur des Conférences d'histoire, et de MM. Maury et T/iévenin, commissaires respon- sables , le présent mémoire a valu à M. A. Gir.v le titre d'Élère diplômé de la Section d'Histoire et de Philolo(/ie de l'École pratique des Hautes Études. Paris, le 14 janvier lS7-i. Le directeur d'études. Signé : G. Monoi». Les commissaires responsables, Signé : Alfred Maury, Marcel Thévenin. Le président de la section, Signé : L. Renier. Digitized by the Internet Archive in 2010 witii funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/bibliotliquedel31ecol A MON CHER MAITRE M. Jules QUICHERAT PREFACE. L'histoire des institutions municipales n'a fait que peu de progrès en France depuis les beaux travaux d'Augustin Thierry sur cette matière si ample et si féconde. Tandis qu'en Belgique, en Allemagne et en Italie nombre de travaux et surtout une quantité considérable de textes publiés ont liâtè la solution des nombreux problèmes qui se rattachent à ces études , il semble qu'en France les généralisations brillantes de l'auteur du Tableau de Vancienne France municipale, au lieu de stimuler les savants, ont longtemps contribué à faire déserter ce terrain scientifique. Les théories de l'illustre historien du Tiers-Etat, loin de faire l'éducation des érudits provinciaux en provoquant des vérifications, des recherches, des investigations nouvelles, se sont imposées à eux comme des vérités incontes- tables ; on retrouve dans toutes les histoires locales son système sur la persistance du régime municipal romain, sur le caractère du mouvement communal, sur les conditions démocratiques de l'ancienne organisation municipale, adapté tant bien que mal aux villes des différentes régions de la France. Ce sont encore aujourd'hui en cette matière les opinions généralement acceptées, en dépit de quelques travaux spéciaux où elles ont été combat- tues avec toute science et toute autorité. Depuis quelques années, cependant, d'assez nombreuses publica- tions sollicitent de nouveau de ce côté l'attention des érudits. Quelques grandes villes, parmi lesquelles il faut citer en première ligne Bordeaux, Lyon, Arras, ont pris une initiative louable en publiant les documents les plus précieux de leurs archives. A leur exemple, d'autres de moindre importance et des sociétés de pro- vince publient des privilèges, des coutumes, des statuts munici- paux. Enfin, la collection des inventaires sommaires des archives communales s'enrichit chaque jour de nouveaux volumes auxquels l'impulsion récemment donnée à ces travaux par l'administration permet un développement et un caractère scientifique que n'ont pas les premiers inventaires parus. Toutes ces publications font moins regretter la lenteur avec laquelle paraissent les Monuments inédits de Vhistoire du Tiers-Etat, dont les quatre volumes seuls parus en trente ans ne concernent que l'Amiénois. Grâce à cette activité nouvelle, les savants ne tarderont pas à pouvoir disposer d'un ensemble de matériaux considérable, et il leur sera possible d'entreprendre des études comparées sur ces anciens monuments des institutionsde la France. Après les travaux d'interprétation et de comparaison, il est permis d'entrevoir le moment où l'histoire des origines et du développement des insti- tutions municipales en France pourra devenir l'objet d'une œuvre qui ne nous laissera rien à envier aux beaux travaux que l'Allemagne et l'Itahe possèdent déjà sur cette partie importante de leur histoire nationale. Si le présent livre peut contribuer pour sa part à édifier ce monument, mon but aura été rempli. En écrivant l'histoire municipale de Saint-Omer, je ne me suis pas proposé seulement de faire connaître l'état ancien d'une seule ville, j'ai voulu, en même temps, jeter quelques clartés nouvelles sur les institutions analogues d'un grand nombre de villes du nord. Les chartes municipales de Saint-Omer lui ont été concédées à l'époque où cette ville faisait partie du comté de Flandre. Elle obtint ses premiers privilèges au commencement du xn'^ siècle, en même temps que d'autres villes, dans des circonstances qui donnent un caractère particulier à ce qu'on peut très-légitime- ment appeler la révolution communale en Flandre. Rivale, tant qu'elle fît partie du comté, des plus grandes communes flamandes pour l'autonomie, la puissance et la richesse dues au commerce — XI — et à l'industrie, elle continua, au xiir" siècle, après la création (lu comté d'Artois, à développer et à fixer ses institutions. C'est de cette époque que' datent les premiers symptômes de sa déchéance; sa ruine et sa décadence furent complètes au xiV siècle, quand, à la veille de la guerre de Cent-Ans, ses suzerains portèrent un coup fatal à son indépendance. Les chartes de commune de Saint-Omer anciennement publiées suffisent à montrer que son organisation et ses coutumes pré- sentent des analogies nombreuses avec celles des autres villes de la Flandre et d'un grand nombre de communes du nord de la France. Toutes ces villes ont emprunté leurs lois à un fonds commun, l'ancien droit et les anciens usages germaniques dont on peut suivre dans chacune d'elles la persistance et le dévelop- pement pendant tout le moyen âge. Saint-Omer a conservé presque intactes ses anciennes archives qui entre toutes celles des villes du nord de la France et de la Belgique, presque toutes si riches, comptent parmi les plus riches. Ces archives étaient restées jusqu'à présent presque inex- plorées. Pour l'époque antérieure à la période communale, les chartes de l'abbaje de Saint-Bertin, qui fut le berceau de la ville, celles de l'église collégiale, qui n'est qu'un démembrement de l'abbaye, nous ont conservé des renseignements nombreux. Aucune ville, m'a-t-il semblé, ne pouvait plus utilement devenir le point de départ d'une histoire comparée des institu- tions municipales du nord. Dans ce travail, je me suis attaché avec un soin particulier aux questions d'origine. La formation de la ville, la naissance des liens sociaux entre ses habitants, l'origine des diverses magistratures municipales , la persis- tance pendant tout le moyen âge de l'organisation judiciaire de l'époque carolingienne, le rôle du commerce et en par- ticulier de la gilde dans la formation de la commune, les analogies entre les dispositions des lois barbares et celles des chartes de la ville m'ont occupé successivement et à diverses reprises. Sur tous ces points j'ai accumulé les textes et les faits que j'ai pu connaître sans que j'ose me flatter d'être arrivé toujours en ces matières obscures à des solutions définitives et bien coordon- nées. Je ne saurais, sans donner à cette préface des dimensions exagérées, indiquer, même sommairement, toutes les sources où — XIF — j'ai puisé; je les ai citées au cours de ce livre avec une exacti- tude suffisante pour qu'on puisse aisément s'y reporter; au surplus, on trouvera dans mon travail sur les institutions muni- cipales des villes du nord, qui, je l'espère, ne tardera pas à paraître, une table détaillée de tous les documents concernant ces villes que j'ai pu connaître et une bibliographie de toutes les publications qui peuvent fournir des renseignements sur ce sujet. J'ai joint à mon travail beaucoup de pièces justificatives : j'espère que leur intérêt justifiera leur nombre et leur longueur. La plupart sont inédites; j'ai dû cependant, à raison de leur importance, réimprimer les chartes constitutives de la com- mune ; je me console de cette nécessité parce que je crois que le texte que j'en donne, collationné avec soin sur les originaux, est plus correct qae tous ceux qui avaient paru jusqu'ici. Pour ne pas grossir démesurément ce volume j'ai dû renoncer à annoter ces pièces, renoncer à la table générale alphabétique que j'avais préparée, renoncer enfin — et c'est ce qui m'a donné le plus de regrets — à une note sur le dialecte picard employé dans beaucoup de ces documents et à un glossaire que mon ami et confrère Gaston Raynaud avait bien voulu me promettre. Je ne terminerai pas cette préface sans témoigner à l'adminis- tration de Saint-Omer toute ma gratitude pour les facilités de travail que j'ai obtenues à diverses reprises dans le dépôt des archives municipales. Elle a bien voulu, en outre, autoriser le déplacement des cartulaires de la ville et de plusieurs autres manuscrits et registres, ce qui m'a permis, surtout pour le Registï'e aux bans inséré en entier à la fin des pièces justifica- tives, de publier ces textes dans les meilleures conditions pour arriver à toute l'exactitude possible. Je dois beaucoup aux conseils de mon ami Auguste Molinier, qui a bien voulu se charger de revoir tout mon travail en épreuves ; qu'il me permette de l'en remercier ici publiquement. Paris, juin 1877. CHAPITRE PREMIER. ORIGINE ET PREMIER DEVELOPPEMENT DE LA VILLE. § I. Donation de la villa Sitdiu à saint Orner en 648 ; fondation de l'abbaye de Saint-Bertin ; condition de Vétablissement des moines ; érection d'une seconde église en 662 ; développement du uploads/Geographie/ 1-et2-giry-alfred-histoire-de-la-ville-de-saint-omer-et-de-ses-institutions-jusqu-x27-au-xive-siecle-1875.pdf
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- Publié le Apv 25, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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