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Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2012 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Document generated on 04/18/2021 6:39 p.m. VertigO La revue électronique en sciences de l’environnement Habitabilité et nature urbaines : vers un outil d’évaluation des projets urbains Exemple de la métropole lyonnaise Muriel Delabarre and Solène Marry Natures et Métropoles Volume 12, Number 2, September 2012 URI: https://id.erudit.org/iderudit/1022529ar See table of contents Publisher(s) Université du Québec à Montréal Éditions en environnement VertigO ISSN 1492-8442 (digital) Explore this journal Cite this article Delabarre, M. & Marry, S. (2012). Habitabilité et nature urbaines : vers un outil d’évaluation des projets urbains : exemple de la métropole lyonnaise. VertigO, 12(2). Article abstract The ground of analysis of this article is the metropolis of Lyon and more specifically aquatic urban gardens of The Confluence project. This article concerns the question of urban habitability. We will wonder on the evaluative indicators in urban nature and try to determine an assessment grid of the urban projects. All the complexity of an evaluative approach lies in the criteria of choice of indicators, in particular when the object of study shows itself unstable spatially and temporarily. Habitabilité et nature urbaines : vers un outil d’évaluation des projets urbains 2 VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 12 Numéro 2 | septembre 2012 Muriel Delabarre et Solène Marry Habitabilité et nature urbaines : vers un outil d’évaluation des projets urbains Exemple de la métropole lyonnaise Introduction 1 L’amplification des préoccupations environnementales — qu’elles concernent les dégradations majeures qui affectent les milieux (perte de la biodiversité, pollutions, etc.) ou encore la raréfaction des ressources inégalement réparties dans l’espace — nous fait engager une réflexion autour des interventions spécifiques en milieu urbain fondées sur des choix de valeurs, ainsi que sur des réflexions normatives. 2 Les conflits paysagers et certaines mobilisations environnementales urbaines expriment une stratégie nouvelle pour tenter de transformer l’espace public. Au-delà de la dimension purement esthétique, ils traduisent également une évolution des représentations de l’habitabilité ; outre une demande de reconnexion au monde naturel, ces conflits et demandes mettent en scène une sensibilité croissante aux enjeux environnementaux dans l’espace public et, notamment, celui de la nature en milieu urbain. 3 Le chantier réflexif et pragmatique de la ville durable est l’occasion de faire émerger de nouvelles compositions urbaines traduisant ces sensibilités environnementales et d’expérimenter de nouvelles méthodes de travail et de conception du projet urbain. 4 La valorisation scientifique de la pratique d’aménagement originale de la Communauté Urbaine de Lyon (le Grand Lyon) 1permet d’aborder l’embrayage de ces diverses connaissances et de comprendre quelles orientations dans la fabrication des espaces publics ont été privilégiées : modes de programmations et de décision, jeux d’acteurs, formalisations spatiales paysagères, urbanistiques et architecturales notamment. 5 La réflexion que nous allons développer dans cet article, portant sur le thème de l’évaluation, interroge également la concurrence entre villes. Ainsi, les classements internationaux des métropoles, leurs critères d’évaluation et indicateurs associés deviennent des enjeux majeurs et cristallisent la compétition entre ces dernières. Or, comme l’explique A. Bourdin (2010) au regard de l’évaluation britannique de huit villes, aucun critère ni indicateur ne « va de soi ». Les débats actuels sur les protocoles méthodologiques évaluatifs examinent la pertinence des choix d’indicateurs, mais aussi de la comparaison comme critère d’évaluation. 6 Lyon, deuxième aire urbaine de France avec 1 771 459 habitants en 2008 2, deuxième pôle de développement français, métropole européenne attractive qui se place au neuvième rang des villes les plus innovantes du Monde 3 est un terrain riche d’expériences de cet ordre. Le SCOT 4 place l’agglomération lyonnaise dans la vision d’une métropole qui protège et valorise son environnement dans la perspective d’une gouvernance renforcée. Lyon s’inscrit pleinement dans une dynamique métropolitaine en conduisant le destin d’un territoire élargi autour de la métropole lyonnaise s’appuyant sur des expériences anciennes concrétisées, dans les années 80, avec le lancement de la Conférence de la Région Urbaine de Lyon (RUL) en 1989. 7 Le 9 février 2010, la coopération métropolitaine s’est accélérée entre les 3 EPCI 5 constitutifs du G4 — le Grand Lyon, Saint-Étienne Métropole (SEM), la CAPI 6— qu’a rejoint la Communauté d’Agglomération du Pays Viennois (Vienne Agglo) en juillet 2010. Les présidents ont défini les priorités de l’action métropolitaine traçant les grandes lignes de ces prérogatives et signé la Convention de coopération métropolitaine définissant les principes, les objectifs et le dispositif d’animation de la gouvernance métropolitaine. Cette coopération a ouvert la possibilité de créer une structure juridique durable, en l’occurrence un établissement public, qui permet d’ancrer véritablement la coopération métropolitaine dans un cadre juridique stable, pour autant que celui-ci s’appuie sur une gouvernance cohérente et des projets ambitieux et pragmatiques. Habitabilité et nature urbaines : vers un outil d’évaluation des projets urbains 3 VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 12 Numéro 2 | septembre 2012 8 Ainsi, la coopération métropolitaine du G4 permet d’interroger la thématique de la nature et nous renvoie à ses raisonnements mutliscalaires : à la fois à l’échelle des projets de territoire, véritable résultante d’une interterritorialité choisie ; mais aussi à l’échelle infra (de type projet urbain), en capitalisant les expériences des territoires en la matière. 9 La présente contribution s’inscrit dans cette seconde posture – en questionnement les projets à l’échelle infra — et engage une réflexion autour de la mise en place d’une méthodologie comportant des indicateurs pour accompagner les projets urbains dont la nature fait partie intégrante. L’élaboration de cet outil renferme à la fois des éléments d’interventions spécifiques en milieu urbain fondés sur des choix de valeurs et d’expertises (parcours commentés d’écologues, de botanistes, d’hydrologues, etc.) ainsi que des réflexions normatives élargies aux sphères civiles et décisionnelles (entretiens d’usagers, de concepteurs et d’élus). 10 La nature, objet complexe et protéiforme, y est analysée sur la base de ces composants pluriels (eau, air, sol, faune, flore, etc.), mais également à l’aide d’outils conceptuels et de méthodes relevant de champs disciplinaires complémentaires (géographie, urbanisme, paysagisme, économie, écologie, philosophie, sociologie urbaine notamment). La pluralité de ces visions entrelacées nous offre certes, une grille d’analyse relevant d’une certaine pensée de la nature ; toutefois, elle nous rappelle surtout ceci : la conception de la nature au sein du projet urbain est toujours l’œuvre non pas d’individus isolés, mais de sujets sociaux, dotés d’« habitus », héritiers ou porteurs d’une culture. 11 En se basant sur l’appréhension de plusieurs projets urbains d’espaces publics ainsi que sur l’ensemble des interrogations que pose la nature en secteur construit, nous faisons le constat de questionnements aussi divers que la promotion de nouvelles façons de concevoir, construire, faire évoluer et gérer le milieu urbain en octroyant une place prépondérante aux éléments issus de la nature tels que l’eau, le sol ou encore le végétal. Quelles sensibilités développons- nous vis-à-vis des éléments issus de la nature en milieu urbain ? Comment développe-t-on la qualité des milieux et de quelle manière la nature y participe ? Il s’agit de penser la nature dans une perspective plus englobante et donc plus complexe en dépassant une vision purement esthétique de l’objet et de la conception. Composer avec la nature en ville exige une nécessaire diversification des savoirs et savoirs faire des professionnels de l’aménagement urbain. Au regard de la complexité de cet objet mouvant et évolutif, quelles configurations développons- nous pour explorer d’autres plausibles (traiter les îlots de chaleur, favoriser les habitats pour la faune et la flore, contribuer à une qualité d’usage, etc.) ? Plus encore, comment la nature dessine-t-elle de nouvelles figures de l’urbain offertes aux individus ? En fin de compte, de quelle manière la nature, convoquée et présente au sein de projets urbains, participe à la définition et dessine les contours de l’habitabilité urbaine contemporaine ? 12 Si le contenu sémantique de la nature et de l’habitabilité urbaine ne convoque pas une définition stricte ou immuable, nous nous donnons trois principes, qui tiendront lieu d’hypothèses : • L’habitabilité urbaine est conditionnée par des expressions plurielles de nature et est fondamentalement transversale et interdisciplinaire ; son enjeu consiste à renouer avec une prise en compte simultanée des données techniques, sociales et esthétiques et d’échapper, par exemple, aux dichotomies de la forme et de la fonction, de penser et de l’agir, du programme et du projet. • La définition d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs concourt à l’évaluation de l’habitabilité urbaine contemporaine. De ce qui précède, il en résulte que cette notion ne doit pas être réduite à ses seuls aspects techniques (en dépit du fait que cela constitue l’une des entrées), mais doit être repositionnée dans une problématique transversale plus large qui uploads/Geographie/ 1c-habitabilite-delbarre.pdf
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- Publié le Jui 09, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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