Unité 3. Emprunts et néologismes Table des matières 3.1. Les emprunts aux diale
Unité 3. Emprunts et néologismes Table des matières 3.1. Les emprunts aux dialectes du français 3.2. Les emprunts à d’autres langues 3.2.1. Les emprunts à l’anglais 3.2.2. Les emprunts à l’italien 3.2.3. Les emprunts à l’espagnol 3.2.4. Les emprunts au portugais 3.2.5. Les emprunts à l’allemand 3.3. Les emprunts à d’autres langues européennes 3.4. Les emprunts aux langues de l’Afrique et d’autres continents 3.5. Emprunts savants 3.5.1. Emprunts savants au latin 3.5.2. Emprunts savants au grec 3.6. Sens et néologismes 3.7. Formation des mots et néologismes 3.7.1. Dérivation et néologismes 3.7.2. Composition et néologismes 3.7.3. Abréviation, siglaison et néologismes 3.7.4. Invention et néologismes 3.8. Néologismes au niveau du mot 3.9. Rappelons-nous... 3.10. Test d’autoévaluation Objectifs Après avoir parcouru cette unité, les étudiants seront capables : - de connaître les différentes sources d’emprunts dans le français contemporain - de reconnaître les néologismes ; - de savoir les différents procédés de formation des néologismes. Durée moyenne pour parcourir cette unité : 2h½. Introduction Les mots empruntés peuvent avoir deux sources : les différents dialectes du français et les langues étrangères avec lesquelles le français est entré en contact. 3.1. Les emprunts aux dialectes du français Les dialectes qui ont fourni des termes au lexique français sont l’alsacien, le breton, le catalan, le gascon, le limousin, le lorrain, le languedocien, le lyonnais, le normand, le picard-wallon, le provençal, le savoyard ou le dialecte parlé au Val d’Aoste. En voilà quelques exemples : Emprunts du provençal : abeille, anchois, aubade, auberge, badaud, barque, brume, cambrioler, casserole, cigale, goujat, langouste, salade, tortue, troubadour. Emprunts du dialecte normand : bouquet, brioche, câble, crabe, crevette, enliser, falaise, flâner, galet, galette, galoche, garer, girouette, harpon, marécage, pieuvre, quai. Emprunts au dialecte lyonnais : buignol, jacasser, moutard, ronchonner. Emprunts au dialecte savoyard : alpage, avalanche, chalet, crétin, fâcher, luge. Emprunts du dialecte breton : bijou, biniou, darne, dolmen, goéland, menhir. Emprunts au dialecte picard : boulanger, caboche, cingler, écaille, estaminet, grisou, hagard, houille, rémoulade. Emprunts au dialecte lorrain : beurre, chope, poêle. Emprunts au berrichon : souche, rabouilleuse 3.2. Les emprunts à d’autres langues Selon Henriette Walter, 1997, le français compte 4 200 mots empruntés aux langues étrangères des quatre coins du monde. Cependant, certaines langues ont été plus productives que d’autres de ce point de vue. 3.2.1. Les emprunts à l’anglais La majorité des termes empruntés viennent de l’anglais. Certains termes empruntés sont tout à fait nécessaires, car ils ont suivi des réalités, des objets ou des phénomènes issus d’autres peuples et civilisations, tandis que d’autres ne le sont pas, étant qualifiés de barbarismes, ou anglicismes. En voilà quelques exemples parmi les plus connus : after-shave → après –rasage badge → insigne best –seller → livre à succès box-office → palmarès brainstorming → remue-méninges break-down → dépression nerveuse cash → comptant casting → distribution (d’un film) copyright → droits réservés dealer → revendeur de drogues discount → remise, rabais fair-play → franc-jeu feed-back → rétroaction flash-back → retour en arrière free-lance → indépendant hobby → passe-temps, violon d’Ingres, dada hold-up → braquage, vol à main armée kidnapping → enlèvement know-how → savoir-faire leader → chef, dirigeant leasing → location-vente, location-bail listing → listage look → image marketing → mercatique merchandising →présentation must → ce qu’il y a de mieux night-club → boîte de nuit, cabaret parking → parc-auto part-time →à temps partiel score → résultat scoup → exclusivité self-control → autocontrôle slogan → devise speaker, speakerine → présentateur, présentatrice, annonceur sponsor → parrain sponsoriser → parrainer spot → message publicitaire squatter → occupant sans titre staff → personnel stress → tension summit → sommet, réunion au sommet time-table → horaire, programme underground → clandestin (Pierre-Valentin Berthier, Jean-Pierre Colignon, Le français écorché, Edition Bélin, 1987, repris par Alic, Neagu(2009).) Parfois, certains termes provenant de l’anglais reçoivent une terminaison française, sans pour autant, perdre leur caractère de terme emprunté : dopage dans le milieu sportif, terme qui remplace l’anglais doping, ou week-end, mot qu’on écrit parfois ouik-end. Le phénomène des emprunts fait à l’anglais a commencé très tôt, avec la conquête normande (la bataille de Hastings, 1066). Dans les siècles qui ont suivi, les mots français et les mots anglais ont fait parfois des voyages aller-retour d’une langue à l’autre (par exemple les termes napkin et apron, qui viennent du français napperon), ou aller simple entre les deux langues (par exemple le mot sentimental qui a été introduit en français au XVIIIe siècle), avec les deux siècles d’occupation normande en Angleterre. Le français et l’anglais, se sont influencés réciproquement pendant une longue période de temps, ce qui explique les emprunts anciens mais aussi les emprunts récents. Ces derniers viennent de l’anglo-américain, avec les inventions récentes dans les différents domaines de la vie (rail, stock, tramway, wagon), avec l’avènement de quelques éléments culturels (music-hall et récital), avec la reprise telle quelle de certains substantifs (bas-bleu, bouledogue, budget, docker, luncher, liste civile, majorité, redingote), de certains adjectifs (préalable) ou de certains verbes (pénaliser, qualifier, superviser). Ces emprunts ne sont pas restés intacts dans la forme sous laquelle ils ont été empruntés, mais ils ont subi des transformations qui cherchent à les régulariser, à les rendre conformes aux règles de l’orthographe française : la prise d’un accent (récital, pénaliser), une terminaison à la française (speakerine), un genre attribué arbitrairement qui favorise une certaine oscillation (une interview, mais aussi un interview), un pluriel français, (les récitals, les dockers), une conjugaison selon les trois groupes de verbes budgétiser, superviser). L’anglais a constitué également le véhicule pour l’emprunt de beaucoup de termes venus des Indiens de l’Amérique du nord (igloo, caribou, mocassin, opossum, toboggan), de l’Asie (le hindi a donné baba, bungalow, kaki, jungle, punch, patchouli, shampooing, du chinois (ketchup, pongé, pidgin), du tibétain (polo et yack), du tamoul (curry et catamaran), du malais (gutta-percha et gong). 3.2.2. Les emprunts à l’italien Mais l’anglais n’est pas le seul à avoir influencé le développement du français. Les termes empruntés à l’italien sont nombreux et ils appartiennent à des domaines des plus différents : - administration : douane, tarif, banque, banqueroute, frégate, gondole, bilan ; - vie militaire : arsenal, alarme, alerte, bisbille, bombe, boussole, caporal, carnage, cavalcade, colonel, embuscade, estafette, général, mousquet, représailles, sentinelle, spadassin, soldat ; - vêtements : caleçon, capeline, costume, escarpin, pantalon, pantoufle, vase ; - aliments : biscotte, chou-fleur, citrouille, gélatine, radis, saucisson, semoule, vermicelle ; - vie quotidienne : accaparer, baguette, baldaquin, banquet, bocal, bouffon, brigand, burlesque, canaille, carafon, colis, corsaire, courtiser, douche, escarpin, festin, fracasser, fougue, lavande, mascarade, ombrelle, parasol, politesse, pommade, récolte, réussir, risquer, valise ; - architecture : appartement, balcon, bicoque, coupole, gradin ; - arts : arpège, aquarelle, caricature, dessin, esquisse, figurine, filigrane, gouacge, solfège, sérénade, travestir, virtuose. 3.2.3. Les emprunts à l’espagnol Ils sont dans leur majorité : - des termes pris dans la marine :baie, embarcation, flottille, - des termes désignant des aliments : chorizo, gambas, paella, - des insectes ou des animaux : bourrique, canari, mosquito. Comme l’anglais, l’espagnol a favorisé « l’importation » de quelques termes venus des pays conquis par le royaume d’Espagne : alpaga, avocat, cacao, caïman, cannibale, chocolat, cacahuète, coyote, condor, iguane, ouragan, lama, maïs, papaye, pirogue, puma, tabac, tomate. 3.2.4. Les emprunts au portugais Parmi les termes empruntés au portugais on peut citer : bayadère, cachalot, sarbacane et aussi des termes venus des colonies : acajou, ananas, bambou, cacatoès, cajou, cobaye, cobra, fétiche, jaguar, mangouste, manioc, paillote, pintade, piranha, teck. 3.2.5. Les emprunts à l’allemand A partir du XVIIIe siècle, le français enregistre l’emprunt de quelques termes allemands comme bivouac, cobalt, chenapan, kaiser, nickel. Les emprunts continuent au XXe siècle, évidemment des termes de guerre comme bunker, parabellum putsch. 3.3. Les emprunts à d’autres langues européennes - le hongrois : sabre, goulache, hussard, paprika, sabre, shako, soutache; - le tchèque : calèche, obus, pistolet, robot, - le serbe : vampire, - les langues scandinaves : christiania, ski, slalom (des termes qui se rapportent aux sports d’hiver), mais aussi fjord, iceberg, geyser ; - le russe : moujik, ukase, verste, tzar, tzarine, rouble, kopeck, troïka, samovar, vodka, isba, zibeline, soviet, bolchevik, mammouth (d’une langue sibérienne), zakouski, bélouga ; - le polonais : mazurka, baba, chapka ; - le lapon : morse, - le finnois : sauna. 3.4. Les emprunts aux langues de l’Afrique et d’autres continents Même si le français est parlé dans 18 pays du continent noir, le français a quand même peu emprunté aux langues africaines, surtout des termes rapportés aux réalités africaines, pour lesquelles il n’y avait pas de correspondant français : - des noms d’animaux : chimpanzé, macaque, mandrill, okapi, gnou, le maki, la mouche tsé-tsé, - des noms d’arbres : okoumé, bananier, raphia, - des noms de rites et croyances spécifiques (vaudou). Les emprunts aux langues du Pacifique : orang-outan, émou, pagaie, sarbacane. Les emprunts de l’Australie et de la Nouvelle Zélande : kangourou, le chien dingo, l’ours koala, le boomerang. Les emprunts à la Polynésie : paréo, tatouer, tabou. Les emprunts au chinois : kaolin, kung-fu, mah-jong, shantung, youyou. Les emprunts au japonais Il est uploads/Geographie/ 3-u3-emprunts-et-neologismes.pdf
Documents similaires










-
26
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 17, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.4701MB