Roux Oriane Ranger Andréa Robert Clémence Quenedey Aude Jacques Cœur, Côme de M
Roux Oriane Ranger Andréa Robert Clémence Quenedey Aude Jacques Cœur, Côme de Médicis, Jacob Fugger, itinéraires de trois banquiers à la jonction du Moyen Age et des Temps Modernes 1 Sommaire I. Jacques Cœur, histoire d’une ascension sociale A. Ses débuts, au cœur du commerce méditerranéen B. De simple commerçant à argentier du roi C. Plus l’homme est grand, plus grande est la chute II. Côme de Médicis, un banquier à l’origine de changements économiques et politiques A. Contexte et début de la vie de Côme de Médicis B. Un changement politique contre l’oligarchie florentine C. Une fin partielle de l’hégémonie médicéenne III. Jacob Fugger, un marchand-banquier hors norme A. L’Économie du XVe siècle à Augsbourg B. Le développement du commerce familial des Fugger C. Les débuts de Jacob Fugger dans le commerce IV. Bibliographie 2 Médicis, Cœur et Fugger, respectivement nés en 1389, 1395 et 1459 ont tous les trois de par leur choix et méthodes atypiques impacté le commerce de leur époque. Au XVème siècle, l’Europe assiste à l’apparition de trois des plus illustres banquiers de l’histoire : Jacques Cœur, Côme de Médicis et Jacob Fugger, respectivement français, italien et allemand. Se différenciant de par leur parcours atypique, chacun marqua ce siècle à sa façon. Commençant tous les trois par une carrière de marchand, ils ont su évoluer et s’imposer dans le commerce avant de devenir banquier. Ces derniers ont été en mesure de développer leur commerce à l’international notamment celui de l’industrie minière et du textile qu’ils ont marchander durant la majorité de leur existence. En quoi ces trois banquiers ont-ils marqué l’histoire du Moyen Age et des Temps Modernes ? I. Jacques Cœur, histoire d’une ascension sociale A. Ses débuts au cœur du commerce méditerranéen Jacques Cœur est né en 1395 dans la ville de Bourges. Fils de Pierre Cœur, riche pelletier, il épouse en 1420 Macée de Léodepart, fille du prévôt de la ville et petite-fille et nièce de deux maîtres de la monnaie. Son mariage lui permettra de s’introduire dans la production et la fabrication de monnaie à Bourges dirigées par Ravant Ledanois avec qui en 1427 il va s’associer ainsi qu’avec Pierre Godart alors changeur à Bourges. En 1432, Jacques Cœur part et découvre les villes d’Alexandrie, Beyrouth et Damas qui l’émerveilleront tant par leurs dynamiques commerciales que par leur profusion, leur abondance, leur exubérance de produits luxueux. Il vouera désormais sa carrière à l’échange de marchandises telles que les épices, le blé, la laine, l’or, l’argent, les fourrures et de nombreuses autres entre l’Orient et l’Occident, se faisant ainsi rival des Vénitiens, des Pisans et des Génois. Il introduisit ses produits à la cour de France établie à Bourges puisque Charles VII alors en pleine guerre de Cent Ans s’y réfugia, les Bourguignons ayant pris Paris. L’argent de Jacques Cœur permit à Charles VII de financer les troupes militaires qui reconquirent la capitale en 1435, mais également de financer l’armée française et vaincre les Anglais, en effet il ne prêta pas moins de 200 000 écus ce qui était une valeur considérable en ce temps-là. Grâce à son amitié avec le roi, son commerce va grandement se développer et se déployer jusqu’aux cours d’Angleterre, de Flandres, d’Italie, d’Espagne, de Turquie. 3 Il va étendre ses ramifications dans de nombreuses villes françaises comme Paris, Toulouse, Bordeaux et étrangères telles que Londres, Genève, Barcelone, Florence et Naples. Son commerce est assuré par un transport efficace et imposant ; en effet, Jacques Cœur possédait une douzaine de bateaux naviguant entre les ports de Marseille et de villes orientales, de nombreuses succursales au sein du territoire français par exemple à Montpellier et à Lyon, et plus d’une centaine d’agents travaillant à son compte. Jacques Cœur possède alors un véritable empire commercial qui font de lui un homme riche et puissant qu’il n’hésitera pas à montrer en achetant plus d’une quarantaine de seigneuries, de multiples maisons et hôtels particuliers dans toutes les villes françaises et en se faisant construire un hôtel particulier aussi appelé Palais Jacques Cœur, monument phare de la ville de Bourges. B. De simple commerçant à argentier du Roi Sa position va devenir bien plus qu’un simple commerçant et banquier puisqu’il va cumuler diverses fonctions politiques financières comme en 1435 où il deviendra le maître des monnaies à Bourges puis maître des monnaies à Paris en 1436, l’argentier du roi en 1440, commissaire du roi c’est-à-dire représentant du roi, pourvu d'une commission temporaire et révocable selon le dictionnaire Larousse et anobli en 1441, il entrera officiellement au conseil du roi en 1442. Bien plus qu’un créancier, Jacques Cœur aida le roi à réorganiser les finances de son royaume et à le faire prospérer surtout après la guerre de Cent Ans qui amena ruine et destruction. Il installera en 1444 le nouveau parlement du Languedoc à Toulouse. L’année suivant, il arbitra un conflit entre le comte de Comminges et les États constituant ce pays et facilita la signature d’un traité entre les chevaliers de Rhodes et la puissance égyptienne. En 1446, avec Chastel il essaya de conquérir le marché génois, mais cela se réduisit ni plus ni moins qu’à un échec. En 1447, alors qu’il avait organisé un traité avec l’Égypte, il parvînt à placer le mari de sa nièce en tant qu’ambassadeur et par son intermédiaire à obtenir des privilèges pour la France. 4 Charles VII (Né à Paris à l’hôtel Saint-Paul le 22 février 1403 et mort le 22 juillet 1461 au château de Mehun-sur- Yèvre) Il fut également chargé par le roi de négocier l’abdication de l’antipape Félix V et d’ainsi mettre fin au schisme ; ce service rendu à l’Église catholique lui a valu une amitié et une reconnaissance considérable de la part de toute la papauté et l’autorisation de commercer avec des musulmans, en ce temps interdit puisque nous étions encore en pleine croisade. C. Plus l’homme est grand, plus grande est la chute Nul ne peut contester la puissance de Jacques Cœur tant sur le plan économique que sur le plan politique, ce succès force l’admiration de tous et le nombre d’ennemis croît de plus en plus jusqu’au jour on s’élèvera devant lui l’ennemi trop, Charles VII lui-même. Celui-là que Jacques Cœur avait aidé tourne sa veste, et jaloux de sa réussite, suspicieux de ses relations avec Madame Agnès Sorel chère au cœur du roi et croulant sous les dettes qu’il doit au banquier, il fit arrêter le 31 juillet 1451 au château de Taillebourg Jacques Cœur pour motif de lèse- majesté. Enfermé dans la prison de Poitiers, il est accusé d’avoir assassiné la favorite du roi Agnès Sorel, décédée une année auparavant et l’instruction est menée par deux de ses ennemis : l’un de ses plus importants débiteurs Antoine de Chabannes et Otto Castellini, trésorier des finances à Toulouse aspirant à prendre sa place. L’accusation n’est fondée que sur un témoignage disant l’avoir vu versé du mercure dans son verre, preuve qui finira par être supprimée puisqu’il s’agissait en réalité d’une calomnie. Bien qu’il demanda sa remise en liberté, demande appuyée par l’évêque de Poitiers, l’archevêque de Tours et le pape Nicolas V il resta prisonnier et remis en examen pour divers délits comme avoir faussé le poids des monnaies lorsqu’il était maître de la monnaie à Bourges ou encore d’avoir fait du commerce avec des musulmans. 5 Alors qu’il n’a pas les moyens nécessaires à une préparation pour sa défense, Jacques est jugé par une commission extraordinaire formée le 13 janvier 1453 et composée de ses plus chers ennemis. Torturé avec le supplice du bromequin qui consiste à attacher des planches de bois aux jambes et à les serrer jusqu’à ce que les os se rompent, Jacques Cœur finit par avouer des fautes qu’il n’aura jamais commises. Le 29 mai 1453, Jacques Cœur est condamné à payer 400,000 écus au roi et à mourir. Cependant, sa sentence s’allègera, et sa condamnation à mort se transforme en condamnation à la prison jusqu’à perpétuité. Tous ses biens furent confisqués et vendus sans même le consentement de sa famille à ses débiteurs et ses ennemis, tels qu’Antoine de Chabannes et Antoinette de Maignelais, la nouvelle favorite du roi. La suite de son histoire est digne d’une épopée d’Alexandre Dumas. Par les relations qu’il avait entretenues avec le pape Nicolas V, aidé il parvînt à s’enfuir de sa prison en 1454. Il y eut alors une véritable course poursuite entre Jacques Cœur et les hommes de Charles VII, Jacques Cœur allant même jusqu’à demander le droit d’asile au couvent de Beaucaire. Il réussit toutefois à fuir en dehors du territoire français et à rejoindre Rome où le pape l’attend et le proclame officiellement comme innocent le 16 mars 1455. Il effectua diverses missions diplomatiques pour l’Église jusqu’en 1456 où le nouveau pape Calixte III lui confia le commandement d’une flotte pour reconquérir la ville sainte. Il mourra la même année sur l’île de Chios de mort incertaine, on dit qu’il serait mort au combat mais le plus probable serait qu’il uploads/Geographie/ 4-les-3-banquiers.pdf
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- Publié le Apv 04, 2021
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