Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

EXPLICATION D’UN DOCUMENT : LES ACCORDS DE YALTA Méthode : xxx : citations du t

EXPLICATION D’UN DOCUMENT : LES ACCORDS DE YALTA Méthode : xxx : citations du texte (textuelles ou idées) xxx : apport de connaissances indispensables et donc obligatoirement attendues… xxx : apport de connaissances approfondies, bonus… 1) Ce texte est un extrait d’un document officiel, issu d’une conférence tripartite (USA, URSS et Grande Bretagne) de février 1945. Les auteurs sont donc les représentants de ces trois pays, à savoir Churchill, premier ministre britannique, Roosevelt, président étasunien et Staline, dirigeant de l’URSS. Cette conférence a notamment pour objet d’esquisser le sort de l’Allemagne, une fois qu’elle serait vaincue, ce qui n’est pas encore le cas comme l’indique le texte dans sa phrase « après que la résistance de l’armée allemande aura été définitivement écrasée ». En effet à cette date Hitler et ses troupes opposent encore une résistance farouche aux forces alliées, surtout à l’Ouest face aux anglo-américains, alors que les soviétiques ont déjà pénétré la frontière Est de l’Allemagne, ce qui place Staline, en position de force. La maladie du représentant étasunien et la nécessité de maintenir une entente jusqu’à cette victoire qu’ils espèrent tant, ont obligé les Alliés à laisser en suspens de nombreux points risquant d’opposer les soviétiques aux anglo-américains. 2) Le sort de l’Allemagne est envisagé dans le premier paragraphe du texte. Il y est décidé de la placer sous une « commission de contrôle » et de l’occuper en quatre « zones séparées » avec les forces armées des trois puissances présentes à la conférence, auxquelles sont ajoutées celles de la France. Ceci signifie que l’Allemagne perd le droit d’être un réel Etat et de rester maître de sa destinée. Ce projet a été suivi de faits : envahie par les anglo-américains et les troupes FFL (Forces de la France Libre) à l’Ouest et les soviétiques à l’Est, l’Allemagne a du se rendre le 8 mai 45, après le suicide d’Hitler. Les quatre forces militaires se sont alors installées dans leur zone respective et les décisions concernant le pays ont été prises en commun jusqu’à la rupture de l’alliance en 48. C’est Churchill qui a insisté pour que la France ait sa place dans ce dispositif, quoique non présente à Yalta, pour prendre en compte son action de résistance (FFI et FFL). Mais Staline a exigé que la zone française soit prise sur celle de ses interlocuteurs et non sur la sienne. Enfin, d’autres décisions sont esquissées dans ce texte comme celle de « détruire le militarisme allemand », ce qui est accompli par son désarmement au lendemain de la guerre et sa mise sous tutelle pour sa défense. Il est aussi prévu de « détruire […] le nazisme » en châtiant les nazis de leurs « crimes de guerre ». Un procès s’ouvre effectivement en novembre 1945 à Nuremberg et aboutit, un an plus tard, à l’exécution d’un douzaine de dignitaireS nazis et à la naissance de la notion de « crime contre l’humanité ». 3) Selon les auteurs de ce texte, les relations internationales doivent à l’avenir passer par le principe d’« une organisation internationale générale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité ». Pour se donner les moyens de ce principe, les signataires envisagent d’élaborer à San Francisco le 25 avril 45, une « charte de l’organisation » des « Nations Unies », basée sur « les entretiens officieux de Dumbarton Oaks ». Ces derniers avaient déjà esquissé entre août et octobre 44, les institutions et les principes d’une telle organisation. C’est en juin 45 que la création de l’ONU (organisation de Nations Unies) voit effectivement le jour à San Francisco et contrairement au cas de la SDN (Société des Nations), les USA s’y impliquent cette fois totalement. En ce qui concerne l’Europe, le principe retenu par les Alliés est celui de la démocratie déjà énoncé dans la « Charte de l’Atlantique » (de 1941, entre Britanniques et Etasuniens). En effet, les pays européens une fois libérés doivent « se donner les institutions démocratiques de leur choix », ce qui passe par des élections pour « choisir la forme de gouvernement sous lequel ils veulent vivre ». Ce point est loin d’avoir été respecté puisque dans les pays d’Europe de l’Est occupés par l’armée rouge les élections sont truquées et/ou sous contrôle. 4) Ces extraits ne présentent pas tous les points des accords de Yalta, en réalité plus vastes. Un des buts de la conférence est aussi d’obtenir l’engagement de l’URSS à se battre contre le Japon pour le vaincre plus rapidement, ce que celle-ci accepta. Il y est également question du sort de la Pologne qui doit aussi procéder à des élections libres et dont les frontières doivent se déplacer vers l’Ouest, pour laisser plus de territoires à l’URSS, à l’Est. Mais ses frontières ne sont pas encore clairement dessinées (c’est un point de désaccord entre alliés). Enfin le principe de réparations imposées à l’Allemagne est décidé, comme après la première guerre mondiale. 5) La conférence de Yalta n’est pas, comme on le dit souvent suite à la vision gaulliste de cet évènement « un partage du monde ». En effet le conflit n’étant pas encore terminé, les rapports de force, pour l’heure plutôt favorables à Staline, sont loin d’être stabilisés (à Potsdam, nouvelle conférence interalliée 6 mois plus tard, ils ont déjà changé…). De plus, il s’agit ici de s’entendre pour continuer la guerre et pour gérer les urgences une fois celle-ci terminée, en déterminant de grands principes (paix, démocratie). L’idée de partage est donc anachronique. Même si l’URSS, notamment, pose les jalons pour son futur territoire, rien n’est encore définitif et l’état d’esprit n’est pas encore à l’opposition de puissances, comme c’est le cas dans le monde de l’après guerre dès 1947 : en février 45, chacun a encore besoin de l’autre pour vaincre l’Allemagne mais aussi le Japon. uploads/Geographie/ accords-de-yalta-02-pdf.pdf