Spectacle vivant Articles connexes : Spectacle vivant et Mascarade des Makishi.
Spectacle vivant Articles connexes : Spectacle vivant et Mascarade des Makishi. Masques Sirigé, danse des masques, village de Sangha, Pays Dogon, Mali (2007). La représentation publique est commune en Afrique depuis longtemps ; les mascarades au sens premier, c'est-à-dire des spectacles où l'on montre des masques, avec accompagnement de danses et de chants, sont consubstantielles à la culture africainenotes 140. Même dans le cas d'initiations secrètes, certaines parties des rites sont publiques comme dans la mascarade Makishi en Zambie, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité958, tout comme est publique l'invocation des esprits (danse de la pluie…), occasion typique des mascarades. Les danses et chants traditionnels ont même été promus par les colonisateurs — à l'inverse de leur attitude générale au regard de la culture africaine — car leur potentiel touristique — avec des danses devenues « folkloriques » car dépouillées de leur connivence culturelle (ne fût-ce que la langue) et religieuse entre les acteurs et les spectateurs959 — a été perçu dès la fin de la seconde guerre mondiale960. La littérature orale, quant à elle, par définition, est destinée à un public écoutant le texte en direct961. Les acteurs, danseurs, chanteurs, conteurs ne sont pas nécessairement des professionnels du spectaclenotes 141 — sauf à la cour des rois et, pour la partie concernée de l'Afrique de l'Ouest, la caste des griots — et les troupes de danseurs professionnels rémunérés se créent pendant la colonisation dans les années 1930963. Le théâtre « consistant à jouer une intrigue sur une scène […] en utilisant un texte appris par cœur » est absent de la culture traditionnelle. Propre à la culture urbaine, il est importé par les Occidentaux et s'implante progressivement à l'époque moderne960. Arts corporels Portrait d'une favorite du roi Njoya (Cameroun), vers 1911-1915. Femme de l'ethnie Mursi, Éthiopie, 2013, portant un labret. L'art des costumes, des bijoux et parures diverses, des coiffures, des peintures corporelles et des scarifications est aussi varié que peut l'être la culture africaine aux mille ethnies. L'art corporel servait à matérialiser l'appartenance à une ethnie, une religion, était typique d'un sexe, d'une classe d'âge, d'une situation matrimoniale, de la situation sociale964… Le régime colonial était fortement opposé à ces pratiques et d'incessantes campagnes furent menées pour mener à de « saines habitudes de décence » en matière d'habillement et éliminer tout art corporel. Les études sur le sujet sont donc rares et tardives. Les gouvernements d'après l'indépendance n'ont pas eu plus de tolérance de ce point de vue, certains régimes créant même de toutes pièces des « costumes nationaux » dont le port était censé refléter l'adhésion à l'identité nationale du nouvel État964,965. Contexte artistique contemporain Articles détaillés : Cuisine africaine, Théâtre africain, Littérature africaine, Musique africaine et Art contemporain africain. Articles connexes : Les statues meurent aussi, Festival mondial des arts nègres et Négritude. Aucun domaine de l'art n'échappe à l'Afrique au XXIe siècle, sculpture, peinture, bande dessinée, littérature, cinéma, mode, cuisine, danse966, musique… L'art et les artistes africains sont présents partout, thématiquement et géographiquement, dans un marché de l'art devenu planétaire967. Les influences croisées sont innombrables et très anciennes : les premières cuillères sculptées en Afrique datent du XVIe siècle, elles étaient inconnues avant l’arrivée des Portugais qui les commandèrent aux artisans locaux968 et, en sens inverse, l'Afrique inspira l'Occident en matière de peinture, de mode, de musique… Les artistes contemporains sont, pour beaucoup, porteurs d'une culture « hybride »969,notes 142, certains tournant même les stéréotypes culturels en pastiches971 afin de s’en démarquer. L'art africain n'est plus et ne veut plus être celui de la tradition, de la contestation coloniale, de la critique sociale ou de la négritudenotes 143, mais un art « inséré dans l’art contemporain universel », qui veut être jugé uniquement sur ses qualités à l'instar de tous les autres973. Depuis les années 1990, il est constaté « une mondialisation de la scène artistique qui se traduit par une extension multiculturelle de l’offre ». Les espaces de diffusion connaissent donc une plus grande expansion geographique et des manifestations culturelles de rang international, telles que la Biennale de Dakar, les Écrans noirs, le MASA et bien d’autres, se multiplient chaque année et attirent des milliers de visiteurs ainsi que des experts et acteurs culturels originaires du continent africain et d’ailleurs974. Cinéma Articles détaillés : Cinéma africain, FESPACO et Nollywood. Vidéo-club à Dakar (2007). Les premières séances de cinéma en Afrique datent de 1905 en Égypte et des années 1920 en Afrique subsaharienne ; les séances ont lieu dans des théâtres urbains et sous forme de projections itinérantes dans les zones rurales. Concernant la création, « le premier film tourné par un Africain est sans doute Ghézal, la fille de Carthage (1924), une production tunisienne, bientôt suivie de Leila (1926) et de Zainab (1926) »975. Malgré ces débuts pionniers, les réticences des gouvernements coloniaux et le manque de moyens font cependant que la majeure partie du continent ne voit réellement émerger des réalisations locales qu'à partir des années 1970975 et il est, jusqu'à nos jours, financé par des fonds occidentaux976 ; son développement reste cependant modeste977. Dès les années 1990, la production cinématographique s'effondre, tandis que les salles de cinéma ferment au point que certains pays n'ont actuellement plus aucune salle de cinéma sur leur territoire978,979. Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), un des plus grands festivals africain, dont la 24e édition s'est tenue en 2015, tente de préserver et promouvoir le cinéma africain980. Il existe cependant l'exception nigériane de Nollywood. Le Nigeria produit près de deux mille films par an, et est ainsi le deuxième producteur mondial en quantité, derrière l'Inde et Bollywood et devant les États-Unis981. Il s'agit de sorties directes en VCD de productions à petits budgets, pour plus de la moitié en langues locales, dont la qualité artistique est jugée « contestable »982,981 et la qualité technique trop basse pour une exploitation ne fût-ce qu'à la télévision983. La production africaine est cependant capable de briller sur la scène internationale, comme dans les autres domaines artistiques, lorsque « la qualité, le genre, les thèmes des films prennent le pas sur des critères géographiques ou politiques », comme en témoigne sa présence dans les festivals internationaux tel celui de Sundance 984 . Sports Match de cricket au Collège St Alban de Pretoria (Afrique du Sud). Les cinquante-quatre pays souverains du continent ont une équipe de football faisant partie de la Confédération africaine de football 985 . L'Égypte a remporté sept fois la coupe d'Afrique des nations, suivie par le Ghana et le Cameroun (quatre fois chacun)986. L'Afrique du Sud accueille la coupe du monde de football de 2010, devenant le premier pays africain à le faire987. Les clubs et les championnats locaux sont cependant confrontés au manque d'infrastructures et de financement988. Le rugby à XV est populaire en Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe et au Kenyanotes 144. Neuf équipes africaines figurent parmi les cinquante premières du classement World Rugby notes 145 . La compétition continentale est la coupe d'Afrique de rugby à XV, créée en 2000 ; en 2016, les équipes les plus titrées sont la Namibie (6 titres), l'Afrique du Sud (3 titres, mais n'a participé qu'à cinq reprises en raison de sa trop grande supériorité), le Maroc et le Kenya (2 titres), l'Ouganda et le Zimbabwe (1 titre). Il existe aussi une compétition, l'Africa Cup 2, pour les équipes de seconde division991. Le cricket est populaire en quelques endroits. L'Afrique du Sud et le Zimbabwe jouent au plus haut niveau (respectivement 3e et 12e places mondiales)992, le Test cricket, tandis que le Kenya était l'équipe africaine leader au niveau inférieur, le One-day International 993 . Les trois pays ont conjointement accueilli la coupe du monde de cricket de 2003 994 . La Namibie est l'autre nation africaine à avoir participé à la coupe du monde en 2003994. Le Maroc a accueilli un tournoi de cricket en 2002995, mais son équipe nationale n'a jamais été qualifiée pour un tournoi majeur. Les Jeux africains, reconnus par le Comité international olympique, sont organisés tous les quatre ans par l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique ; ils ne mobilisent cependant pas nécessairement les meilleurs athlètes africains996,997. La place du continent sur la scène sportive internationale est mineure si l'on considère sa place aux Jeux olympiques 998 ,999. Le sport, moderne et codifié, se développe sur le continent à l'initiative des États plutôt que de celui de la société civile (à l'inverse de l'Occident). Sous la coupe des politiques, il sert de levier et est, par exemple, un moyen du panafricanisme 1 000 ,1 001. Le sport est aussi un élément de politique internationale en Afrique, par exemple via la construction de stades par les Chinois1 002. Un exemple, parmi les plus connus, de la rencontre du sport et de la politique est le rugby, qui fut un outil de l'unité de l'Afrique du Sud post-apartheid en même temps qu'un symbole du rayonnement international du pays, avec l'organisation de la Coupe du monde 1995 1 003 ,1 004. uploads/Geographie/ afric-24.pdf
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- Publié le Oct 31, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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