ETIOLOGIE DU TERRORISME Notre site a la chance d’être en contact direct avec un
ETIOLOGIE DU TERRORISME Notre site a la chance d’être en contact direct avec un auteur prolifique et reconnu, Emmanuel Leroy, qui nous propose de publier son article qu’il avait déjà fait publier en début d’année. C’est le texte d’une conférence, qu’il a prononcée à Moscou en février 2016, dans le cadre d’un institut de géostratégie. Merci à lui pour nous permettre de partager ses recherches. Algarath Pour aller directement au cœur du sujet, soyons clairs, la majorité des actes terroristes commis dans le monde depuis la fin du siècle dernier ont une référence principale, pour ne pas dire unique : l’Islam. En effet, je n’ai jamais entendu parler d’actes de terrorisme orthodoxe ou catholique, en tout cas revendiqués comme tels. Une fois que l’on a dit cela, on a tapé les trois coups, on a levé les rideaux du théâtre, mais on n’a pas encore vu les acteurs, on ne connait pas l’auteur de la pièce, ni le régisseur, ni le metteur en scène, ni les producteurs, ni tous ceux qui dans les coulisses jouent un rôle important pour faire fonctionner le spectacle… Les techniciens du son, de la lumière, des effets spéciaux, surtout les effets spéciaux… Donc, admettons que l’Islam soit le principal vecteur du terrorisme dans le monde. Mais de quel Islam parle-t-on et qui se cache véritablement derrière les marionnettes que l’on agite devant nos yeux : Ben Laden, Al Qaïda, Al Nosra, l’Etat islamique, Daesh, Boko Haram… Pour que les choses soient claires sur les véritables commanditaires de ces organisations terroristes, je voudrais juste vous lire cet extrait du New-York Times du 23 janvier 2016 : « Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’était le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite. Depuis lors, la CIA et son homologue saoudien maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code de Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars. Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique… … « Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux, » a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès… …Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que celle des autres nations, au programme d’armement des rebelles contre l’armée du président Bachar el-Assad. Mais on estime le coût total de l’armement et de l’entraînement à plusieurs milliards de dollars… » Fin de citation. Cela c’est de l’histoire récente alors remontons un peu plus loin dans l’histoire. Les historiens savent quel est le rôle que les Britanniques ont joué dès le XVIIIème siècle dans l’avènement de la dynastie des Séoud en favorisant son alliance avec la famille Al Wahhab et cela dans le but de protéger la route des Indes, et plus près de nous, mais c’est le même objectif géostratégique qui est poursuivi, avec le pétrole en plus, des liens privilégiés que le Président Roosevelt a tissés en 1945 entre les USA et le royaume wahhabite. N’oublions pas non plus le rôle que les Anglais ont continué à jouer dans la création des Frères musulmans en Egypte dans les années 20 du XXème siècle. Et qu’est-ce que les Frères musulmans, si ce n’est une espèce de franc- maçonnerie islamique destinée sinon à servir, du moins à appuyer les intérêts anglo-saxons, partout où cette confrérie s’est installée. Dans les jeux subtils d’équilibres et de retournements dans lesquels excellent les anglo-saxons, je vous invite à observer ce qui s’est passé en Turquie ces dernières années, où l’on a assisté au remplacement de l’état kémaliste maçonnique (pourtant pro- occidental mais peut-être pas assez antirusse) par un état islamique dominé par les Frères musulmans. Les liens des Frères musulmans avec les puissances britannique et américaine sont documentés, et il est évident que les réseaux de cette fraternité islamique ont été utilisés de la Tunisie jusqu’en Syrie et en passant par la Lybie par les services secrets américains et anglais durant les opérations du printemps arabe. Donc pour résumer tout ce qui précède, si l’Islam est bien au centre de ce qu’il faut bien nommer un environnement terroriste, il est clair à mes yeux qu’il n’en est nullement le vecteur, ni même la cause, mais qu’il en est l’instrument docile et largement manipulé par ses parrains anglo-saxons et qu’il intègre des visées géopolitiques, économiques, militaires, religieuses, culturelles et qui ont pour finalité ultime la domination du monde par ceux qui s’estiment être les seuls capables de le diriger. Mais toutes ces actions terroristes, ces « révolutions de couleur», ces renversements de régime, ce ne sont que les symptômes aigus d’une pathologie bien plus grave et bien plus enkystée dans le monde et que j’ai baptisée l’idéologie anglo-saxonne. Si l’on ne comprend pas les racines des dérèglements profonds que propage la conception du monde occidentale, on se met dans la même position que le médecin qui traite les symptômes sans essayer de comprendre l’étiologie de la maladie. Ce que fait le Docteur Poutine en ce moment en Syrie, et nous sommes tous conscients qu’il est obligé de le faire, c’est d’administrer un traitement chimiothérapique massif pour éviter la mort du patient. Mais nous savons très bien, que les métastases de ce cancer peuvent se retrouver demain n’importe où dans le monde, par exemple en Macédoine ou au Monténégro, dans le Caucase du Nord ou en Moldavie, en Transnistrie ou en Ossétie. Essayons de comprendre maintenant comment est née cette idéologie anglo- saxonne. Il est un fait admis que de tout temps, les hommes ont fait la guerre et que les conquêtes, les invasions, les massacres sont inhérents à la nature humaine et aucun peuple sur la terre ne peut se vanter d’être exempt de toute reproche dans ce domaine. Que ce soit pour conquérir des territoires ou pour défendre le sien, les hommes font la guerre depuis que le monde est monde et tant qu’on n’aura pas changé la nature des hommes, on ne changera pas cet état de fait. Ce préalable étant posé, cela ne doit pas nous empêcher d’avoir un regard aiguisé sur les réalités historiques et géopolitiques de ces dernières décennies et d’y observer que la plupart des guerres, des coups d’état, des crises ou des révolutions qui se sont déroulés sur la terre entière avaient une origine clairement anglo-saxonne. De la guerre de Corée à celle de Syrie en passant par le Vietnam, l’Iran, l’Angola, le Panama, l’Afghanistan, l’Irak, la Géorgie, l’Ukraine et bien d’autres, l’idéologie anglo-saxonne est là et bien là et les questions cruciales qu’il faut alors se poser sont : qu’est-ce que l’idéologie anglo-saxonne ? D’où vient-elle ? Qu’est-ce que l’idéologie anglo-saxonne et comment est-elle née ? Il faut pour cela à mon avis remonter à la période élisabéthaine de la monarchie anglaise, à la fin du XVIème siècle et au début du XVIIème. Cette époque est marquée par les guerres de religion, initiées par l’irruption du protestantisme et par l’affrontement de la monarchie française avec la dynastie des Habsbourg sur la scène européenne. En 1600, l’Angleterre ne compte que 4 millions d’habitants quand la France en compte près de 20 millions. Cette faiblesse démographique comparée aux puissances continentales de l’époque, France et empire des Habsbourg et la menace extrême qu’a représentée la tentative d’invasion de l’Angleterre par l’Invincible Armada du roi d’Espagne Philippe II est probablement à l’origine de la politique suivie depuis lors par les élites britanniques (politique du faible au fort), à savoir provoquer la division et l’affrontement chez tous leurs ennemis potentiels. Leur seul atout est la puissance maritime et il leur faudra l’exploiter à fond, par tous les moyens, notamment la piraterie et le commerce (nous savons avec l’expérience des Varègues que les deux sont souvent liés). Le grand rêve de puissance et d’hégémonie mondiale des Anglais est né, selon moi, au retour de l’expédition autour du monde du pirate Francis Drake, le 26 septembre 1580 où la part du butin volé aux Espagnols est réservée à la reine Elisabeth, qui représentait selon certaines sources une fois et demie le budget annuel du royaume. Pour que vous compreniez bien l’énormité de ce que cela représentait à l’époque, imaginez aujourd’hui, un oligarque russe allant faire des razzias financières sur uploads/Geographie/ algarath.pdf
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- Publié le Jui 04, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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