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Andorre : 1,80 € - DOM-TOM : 2,10 € - Belgique : 1,70 € - Suisse : 2,70 FS - Espagne : 2,20 € - Italie : 2,10 € - Grèce : 2,20 € - Maroc : 14 MAD - Portugal : 2,20 € - Tunisie : 3,400 DTU. LGrandes vacances P. 5 Le temps s’éclaircit pour juillet et août LAffaire Maréchal P. 12 L’assassin présumé du policier municipal piégé par ses e-mails LEcoles P. 10 Le difficile respect des gestes barrière en maternelle LP/PHILIPPE LAVIEILLE VENDREDI 15 MAI 2020 N° 6752 - 2,30 € ’:HIKKLD=\UWXUW:?k@f@b@f@k" M 00137 - 515 - F: 2,30 E OCCITANIE Le Bolloc’h et les Gitans chantent pour les soignants de Perpignan P. 14 AFP/IAN LANGSDON RENDEZ-VOUS GARDONS LE MORAL Nature, balade, culture... Une échappée belle entre Paris et Provins P. 16 ET 17 VOTRE MAGAZINE Pourquoi les Français s’intéressent à lui Edouard Philippe De Paris au Havre, en passant par Les Mureaux, les avis sur le Premier ministre sont tranchés, parfois tranchants, mais le personnage suscite intérêt et son sérieux inspire confiance. PAGES 2 À 4 twipe_ftp 2 Aujourd’hui en France 2 VENDREDI 15 MAI 2020 Neuilly-sur-Seine « C’EST CELUI QUI A EU LE PLUS DE SANG-FROID » De l’autre côté du périphéri- que, la ville la plus riche de France se déconfine en dou- ceur. A deux pas de la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts- de-Seine) qu’a longtemps oc- cupée Nicolas Sarkozy, Ludo- vic, 23 ans, désinfecte les poignées d’un Velib’ avec une lingette. L’étudiant en com- merce trouve lui aussi que la crise sanitaire a sorti le Pre- mier ministre de l’ombre. « Il n’est pas très charismatique mais il est apparu solide, réa- liste, rationnel, égrène-t-il. Ses interventions étaient un poil longues mais, chaque semai- ne, on savait où on allait. Pour moi, c’est Alain Juppé en un peu plus drôle. » Et bien qu’il lui garde sa confiance, les mots du président lui ont sem- blé sonner moins juste. « C’est bien d’essayer de faire du Churchill mais, dans le con- texte, les grandes phrases, ce n’était pas une bonne idée. » Tout juste sorti de chez le coiffeur, Bertrand, 65 ans, mé- decin généraliste et électeur d’En Marche, est sérieuse- ment remonté contre la « communication en mode Peur sur la ville » du gouver- nement. « Maintenant, ils sont REPORTAGE MÊME DERRIÈRE leurs mas- ques, ils sont intarissables. En ce début de déconfinement, entre euphorie d’une liberté retrouvée et inquiétude d’un rebond du coronavirus, les Français que nous avons ren- contrés deux jours durant, en sillonnant l’Ile-de-France et la Normandie, ont une furieuse envie de parler. Et de débriefer les deux mois inédits que le pays vient de traverser, scan- dés par les allocutions d’Edouard Philippe que tous ont suivies, de près ou de loin. Sur le terrain, on ne l’épar- gne pas sur son bilan mais on loue son sérieux, ainsi qu’une certaine placidité. « Ils ont été lamentables en nous cachant la vérité sur les masques com- me si nous étions des en- fants », fulmine ainsi Régine, retraitée de 68 ans, croisée à Paris au début de notre péri- ple. La même se radoucit pourtant à l’évocation du loca- taire de Matignon : « De tous, il a été le plus rassurant : posé, sur la réserve. Ce serait dom- mage qu’il parte. » Un discours un brin paradoxal mais loin d’être isolé. PAR VALÉRIE HACOT « LE PREMIER MINISTRE a fait un sans-faute, il sort renforcé de la crise, ce qui n’est pas le cas, loin de là, de tous les membres du gouvernement. » Le constat est dressé par un parlementaire de la majorité qui a pourtant habituellement la dent dure avec Edouard Philippe. Après plus de deux mois de gestion au jour le jour de la crise du coronavirus, le chef du gouvernement voit certes sa barbe blanchir, mais aussi sa cote de popularité s’envoler. Selon un récent sondage Ifop pour « Paris Match », il a gagné 14 points depuis la mi-mars pour atteindre 57 % d’opinions favorables. Un plébiscite paradoxal alors que les Français expri- ment une profonde défiance à l’égard de leurs dirigeants. L’ex-bras droit d’Alain Juppé s’offre même le luxe de de- vancer Emmanuel Macron, ce qui, pointe un conseiller mi- nistériel, « crispe l’entourage du président ». Et qui a aussi contribué à nourrir la petite musique des dernières semai- nes sur les frictions au sein du couple exécutif. Refrain entre- tenu par tous les chefs de l’op- position — Jean-Luc Mélen- chon (LFI), Olivier Faure (PS), Christian Jacob (LR) et, hier, Marine Le Pen (RN) — qui tres- sent des louanges au chef du gouvernement… pour mieux étriller le chef de l’Etat. Avec le président, une opposition de style Macron en a bien conscience, lui qui n’a de cesse de répéter depuis quelques semaines qu’il est parfaitement aligné avec son Premier ministre. « Il l’a redit au dernier dîner de la majorité à l’Elysée. Philippe buvait du petit-lait », raconte un participant. Si le chef du gouvernement marque des points à l’heure actuelle, c’est avant tout pour une question de style : « Le président de la République a du mal à trouver sa place. Tan- dis que Philippe fait sérieux, un peu déprimant », souligne un conseiller gouvernemental. « Il a une élégance politique, mais il est rigide. Le concept de distanciation sociale, il l’avait déjà inventé avant la cri- se », se gausse toutefois un in- time du président. Ce vent de popularité — qui ne devrait pas être gâché après avoir annoncé hier que « les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d’août » — aiguisera-t-il les ambitions du locataire de Ma- tignon ? « Je répète au prési- dent de faire attention. Que Philippe a ses réseaux », met en garde un macroniste de la première heure. Sans ambition, vraiment ? « La vie lui a appris à ne pas regarder de trop près les en- quêtes d’opinion », balaie son ami l’eurodéputé LREM Gilles Boyer, qui sait de quoi il parle : il était le directeur de la cam- pagne de Juppé, le chouchou des sondages défait lors de la primaire de la droite. « Il est loyal, il n’est pas là pour déve- lopper sa boutique », renchérit un autre de ses proches. Phi- lippe le sait : même s’il a mar- qué des points, il n’est pas à l’abri d’être emporté par un re- maniement. Ainsi va la vie des Premiers ministres. « Mais il ne se projette pas. Son échelle de temps, c’est la journée, la semaine, assure Boyer. On n’est pas au bout du tunnel et il fait un peu noir après. » Et les Français, quel regard portent-ils sur leur Premier ministre en ces temps de crise historique ? De Neuilly à La Défense en passant par sa Normandie et Le Havre, nous sommes allés à leur rencontre. Fécamp Rouen Beauvais Deauville Evreux Neuilly- sur-Seine Les Mureaux La Défense La Bouille Duclair Le Havre Paris SEINE- MARITIME MARITIME EURE EURE OISE OISE OISE SOMME SOMME 10 km 10 km 10 km Edouard Philippe face à la crise « Personne n’aimerait être à sa place » De Paris au Havre, nous avons demandé à des Français leur avis sur le Premier ministre. Si beaucoup louent son sérieux, le préférant parfois à Emmanuel Macron, ils ne ménagent pas leurs critiques sur la gestion de la crise du Covid-19. L’ÉDITO PAR... c @mc_tabet Une situation et une élection Incontestablement, Edouard Philippe est l’homme de la situation. L’homme de la crise. Dans les sondages, et surtout sur le terrain que les journalistes du « Parisien » - « Aujourd’hui en France » ont arpenté, les Français lui reconnaissent du sérieux et du sang-froid, le créditant du même coup d’une bonne dose de confiance. L’ancien maire du Havre, en élu expérimenté, sait gérer les catastrophes. Ce qui n’est pas toujours le cas des technos qui l’entourent. Il a le sens de la formule et promet des vacances cet été. C’est ce que demande le peuple… Dans le paysage politique français désertique, il n’en faut pas plus pour qu’on lui prête un destin jupitérien. Mais les Français ont-ils vraiment la tête à choisir aujourd’hui un adversaire ou un héritier au président de la République ? Après la crise sanitaire, pour peu qu’elle soit résolue, Edouard Philippe devra composer avec une crise économique qu’il annonce lui-même périlleuse. La pente est forte, pour reprendre la formule de l’un de ses prédécesseurs à Matignon. Une situation ne fait pas (souvent) une élection. MARIE-CHRISTINE TABET ’’ Edouard Philippe a une élégance politique, mais il est rigide. Le concept de distanciation sociale, il l’avait déjà inventé avant la crise. UN INTIME DU CHEF DE L’ÉTAT LE FAITDU JOUR twipe_ftp Aujourd’hui en France 3 VENDREDI 15 MAI 2020 3 de jouer les prolongations, lui qui avait prévu, après douze ans de mandat, de pas- ser la main à son successeur élu en uploads/Geographie/ aujour15052020-pdf.pdf

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