NIVEAU III FORESTERIE UE : GENETIQUE FORESTIERE Par : M. MOLO THEME DE L’EXPOSE
NIVEAU III FORESTERIE UE : GENETIQUE FORESTIERE Par : M. MOLO THEME DE L’EXPOSE : LA MULTIPLICATION DU Baillonella toxisperma (Moabi) Par : MANI ONDOBO IGNACE INTRODUCTION Les besoins en produits ligneux de la population à l’échelle mondiale ne cessent de croître, alors que la surface des forêts naturelles productive est en constante diminution. Devant ce dilemme, l’augmentation tangible de la production ligneuse, en quantité et en qualité, devient une priorité incontournable. De plus, avec les changements climatiques en cours et ceux qui sont anticipés, les évènements climatiques extrêmes auront des effets négatifs sur les ressources forestières et agroforestières. Contrairement aux espèces des grandes cultures utilisées en agriculture (blé, orge, etc.), les espèces forestières peuvent être considérées comme sauvages, malgré les améliorations effectuées depuis quelques décennies. Ces espèces possèdent une très grande variabilité génétique qui se manifeste entre les espèces (variabilité interspécifique) et les individus d’une même population (variabilité individuelle ou clonale). A cet égard, l’amélioration génétique des arbres forestiers et la domestication des espèces de grande valeur ajoutée contribuent à accroître de façon durable la productivité, la qualité du bois, l’adaptation des ressources génétiques et la résistance des plantations aux interactions des différents stress environnementaux. Le présent travail s’attèlera à : premièrement présenter l’espèce étudiée (I) ; deuxièmement présenter les valeurs économique et socioculturelle ; et enfin présenter les techniques de reproduction de ladite espèce (II). I) PRESENTATION DE L’ESPECE ETUDIEE A) CLASSIFICATION BOTANIQUE ET NOMS USUELS Bien que Jean Baptiste Louis Pierre (1833-1905), botaniste français, ait décrit pour la première fois le « Muabe » sous le nom « Baillonella toxisperma Pierre », et l’avoir classé dans la famille des Sapotaceae dans les « Notes botaniques » (1890-1891), le nom de genre Baillonella provient du nom d’un botaniste français du 19ème siècle au nom d’Henri Baillon. Le nom d’espèce signifie « à graine toxique ». Les résidus d’extraction de l’huile sont réputés toxiques. Le genre Baillonella toxisperma Pierre appartient à la famille des Sapotaceae. C’est un genre monospécifique, diploïde et endémique à la forêt tropicale humide d’Afrique Centrale (White 1983). B. toxisperma est plus connu sous l’appellation commerciale de « Moabi » dans les pays francophones, et sous l’appellation de « African pearwood » dans les pays anglophones. Plusieurs noms locaux lui sont attribués : Badjoué, Njem : odjo ; Bakoko : aya ; Banen : boundeng ; Bassa : njap ; Boki : bojie ; Bulu, Eton, Ewondo : adjap ; Douala : njabi ; Ejagham : ofo ; Fan : adza ; Ibo : oko, oukou ; Ngouma : gio ; Pygmée Bagyeli : djabo ; Pygmée Baka : mabi ; Vouté : mone. Classification Botanique Règne : Plante Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliopsida Ordre : Ericales Famille : Sapotaceae Genre : Baillonella B) REPARTITION GEOGRAPHIQUE, HABITAT ET DESCRIPTION PHYSIQUE ET STRUCTURES DES PEUPLEMENTS 1) Répartition géographique et habitat B. toxisperma se rencontre au Sud du Nigéria, au Gabon, à la République du Congo, au Sud-Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC), dans la région du Cabinda en Angola (Vivien & Faure 1985). Selon Schneemann (1995), B. toxisperma est plus abondant au Nigéria, au Cameroun et au Gabon mais présenterait l’essentiel de son aire de répartition au cœur de la forêt dense d’Afrique Centrale, du Cameroun et du Gabon (Bertin & Meniaud, 1949) (Figure 1). C’est une espèce des forêts mâtures tropicales humides (White, 1964 ; Vivien & Faure 1986) mais qu’on retrouve en abondance dans les forêts secondarisées, notamment dans les forêts secondaires vieilles et les jachères (Sunderland & Tchouto, 1999). De par son abondance continentale dans les zones de proximité de la zone côtière atlantique africaine, Debroux (1998) l’a décrite comme une espèce côtière des climats océaniques. 2) Description physique et structure des peuplements B. toxisperma n’est pas un arbre à structure grégaire (Kennedy, 1936), c’est un arbre disséminé, qu’on retrouve généralement à des densités faibles (environ 1 adulte isolé tous les 15 à 20 ha de forêt) et très rarement en bouquets (Aubreville, 1964 ; Letouzey, 1986 ; Debroux & Delvingt, 1998). Au voisinage des habitations humaines, notamment à proximité des villages, on peut le trouver en bouquet de 5 à 50 individus. La structure diamétrique du Moabi montre un pic chez les jeunes arbres (10 à 40 cm) et un second chez les gros arbres (130 à 220 cm). B. toxisperma est un grand arbre de 60 à 70 m de hauteur et 5 m de diamètre ; une base cylindrique, épaissie chez les vieux sujets ; un fût remarquablement droit et cylindrique sans contreforts, pouvant atteindre entre 400 cm à 500 cm de diamètre à hauteur de bras (Mapaga et al. 2002 ; Doucet et al.) ; une cime grande (jusqu’à 50 cm de diamètre) et en forme de parasol, aplatie formée de grosses blanches étalées sinueuses ; une écorce brun rougeâtre, foncée, profondément crevassée longitudinalement, tranche très épaisse de 2-3 cm, fibreuse, dure, exsudant un latex blanc poisseux peu abondant. Des Feuilles en rosettes, groupées à l’extrémité des rameaux ; simples, entières ; limbe oblancéolé, atteignant 30 x 10cm, apex arrondi puis rapidement acuminé, nervures saillantes dessous ; pétiole grêle long de 3-4 cm. Inflorescences en fascicules denses au bout des rameaux. Les Fleurs de couleur blanc crème, denses regroupées en fascicule à l’extrémité des branches, sont bisexuées et uniovulées, et composées généralement de 4 à 8 étamines et 8 ovulaires (Thikaful, 1985 ; Vivian & Faure, 1996 ; Debroux, 1998). Les Fruits sont de grosses baies globuleuses de 5 à 8 cm de diamètre pouvant peser 500 g, à surface lisse, de couleur gris vert, devenant jaune ou verdâtre à maturité, avec une petite pointe au sommet ; pulpe molle jaunâtre, à forte odeur. Le nombre de graines par fruit peut varier de 1 à 3 ; elles sont brunes, dures, luisantes, avec une cicatrice occupant presqu’entièrement la face ventrale, et avec un tégument minces (Aubreville 1964 ; Vivian & Faure, 1996 ; Debroux, 1998). Les graines présentent une taille d’environ 4 cm de long. 3) Croissance, développement et dispersion des graines de Moabi La germination demande 1 à 4 semaines de dormance. L’ombre est nécessaire pour la germination, et les graines germent en grand nombre sous les arbres mères ou à proximité. Cependant, les jeunes plants de 1 m de haut sont rares en raison de la prédation des animaux, principalement des éléphants ; le taux de survie des semis de Moabi à 18 mois est pratiquement nul sous l’arbre mère et très faible (moins de 2%) ailleurs. En sous-bois, les semis croissent de 4-5 cm/an. Ils répondent rapidement à l’ouverture du couvert forestier et à un ensoleillement direct, et dans ces circonstances peuvent croître jusqu’à 40 cm/an. En forêt naturelle, les arbres de Moabi de 10 cm de diamètre présentent une augmentation moyenne en diamètre de 1 mm/an. Lorsque le fût a 1 m de diamètre et que les cimes ont atteint ou dépassé la canopée de la forêt, la croissance en diamètre atteint 9,5 mm/an. L’arbre commence à fleurir vers 50-70 ans, quand il accède à la lumière dans l’étage supérieure de la forêt, mais les fructifications régulières sont plus tardives, lorsque le fût a atteint 70 cm de diamètre. Il faut souligner que la fructification est annuelle, mais avec une production massive une année sur trois. Environ 6000 fruits par arbre produits par cycle de trois ans ; un seul arbre a produit 2460 Kg de fruits, 327 Kg d’amandes (https://prota4u.org/database/protav8.asp?fr=1&g=pe&p=Baillonella+toxisperma+Pierre). Au Cameroun, la floraison survient à la fin de la grande saison sèche et au début de la petite saison de pluie, entre février et avril. Elle s’accompagne d’une défoliation complète de l’arbre ; lorsque l’arbre ne fleurit pas, il garde une partie de ses feuilles. Les fruits mûrissent juste avant la grande saison des pluies entre juin et août. Le transit dans l’intestin de l’éléphant n’est pas nécessaire à la germination mais l’accélère légèrement. C) ECOLOGIE ET PHENOLOGIE Le Moabi est une espèce hélophile tolérant l’ombre (Doucet & Kouadio 2009). Il pousse en forêt tropicale humide primaire sous des climats chauds et humides, avec une température annuelle moyenne de 23 à 26° C et des précipitations annuelles moyennes de 1500-3000 mm. Il pousse sur tous les types de sols sauf ceux de types marécageux. B. toxisperma est aussi une espèce décidue, qui perd ses feuilles au rythme des saisons, notamment durant la saison des pluies lorsqu’il fleurit. L’arbre commence à fleurir entre 50 à 70 cm de diamètre (d.h.p environ 100 à 120 ans) lorsqu’il accède à la lumière dans l’étage supérieur de la forêt. La floraison survient à la fin de la grande saison sèche et au début de la saison de pluies et s’accompagne d’une défoliation complète de l’arbre (Debroux 1998). Au Cameroun par exemple, selon les régions, les arbres sont en fleurs, autour de Février à Avril alors qu’au Gabon les arbres sont généralement en fleurs entre les mois de Septembre et d’Octobre. B. toxisperma peut fructifier à partir de 40 cm de d.h.p (approximativement 100 ans), mais uploads/Geographie/ baillonella-toxisperma.pdf
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- Publié le Dec 07, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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