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Tous droits réservés © Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED), 1975 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Document generated on 12/14/2022 5:30 a.m. Documentation et bibliothèques Bibliothèques et archives du Tiers-Monde : problèmes et perspectives Jean de Chantal Volume 21, Number 2, June 1975 URI: https://id.erudit.org/iderudit/1055500ar DOI: https://doi.org/10.7202/1055500ar See table of contents Publisher(s) Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) ISSN 0315-2340 (print) 2291-8949 (digital) Explore this journal Cite this article de Chantal, J. (1975). Bibliothèques et archives du Tiers-Monde : problèmes et perspectives. Documentation et bibliothèques, 21(2), 85–95. https://doi.org/10.7202/1055500ar Article abstract There are several problems in the implantation and development of libraries in the underdeveloped countries. The forming of local professionals is not really possible due to the lack of schools of library science, thus favoring the emigration of these specialists. The small number of national libraries and their embryonic evolution make it difficult to create national bibliographies which are of prime need before a part of the intellectual heritage disappears. The need to organize genuine archives has not made itself sufficiently felt. In participating in an international system of information, the underdeveloped countries could thus maximize their resources which are still insufficient. Bibliothèques et archives du Tiers-Monde: problèmes et perspectives* Jean de Chantai Directeur associé pour le développement des bibliothèques Bureau régional du Centre de recherches pour le développement international Dakar, Sénégal L ’implantation et le développement des bibliothèques dans le Tiers-Monde connaissent plusieurs problèmes. La formation du personnel professionnel sur place n ’est pas réellement possible étant donné le manque d ’écoles de bibliothéconomie, ce qui favorise rémigration de ces spécialistes. Le petit nombre de bibliothèques nationales et leur évolution embryonnaire rend difficile la création de bibliographies nationales qui sont de première nécessité avant que ne disparaisse une partie du patrimoine intellectuel. La nécessité d’organiser de véritables archives ne s’est pas encore fait suffisamment ressentir. En participant à un système international d ’information, le Tiers-Monde pourrait ainsi maximiser ses ressources encore insuffisantes. There are several problems in the implantation and development of libraries in the underdeveloped countries. The forming of local professionals is not really possible due to the lack of schools of library science, thus favoring the emigration of these specialists. The small number of national libraries and their embryonic evolution make it difficult to create national bibliographies which are of prime need before a part of the intellectual heritage disappears. The need to organize genuine archives has not made itself sufficiently felt. In participating in an international system of information, the underdeveloped countries could thus maximize their resources which are still insufficient. Existen varios problemas en el tercer mundo con respecto a la implantación y \ desarrollo de las bibliotecas. No se puede llevar a efecto en esa entitad geográfica la formación de profesionales por falta de escuelas de biblioteconomía, y este fenómeno favorece la emigración de los especialistas en esta materia. El reducido número de bibliotecas nacionales y su evolución embrionaria no facilitan la creación de bibliografías nacionales, que son de primera necesidad antes de que desaparezca una parte del patrimonio intelectual. No se ha experimentado todavía suficientemente la necesidad de organizar un verdadero archivo. Al participar en un sistema international de información, el tercer mundo podría emplear al máximo sus recursos todavía insuficientes. ^ mieux,en lisant ces quelques propos, est im­ mense. Aussi, nous limiterons-nous aux quel­ ques pays d’Afrique où nous avons eu le bonheur de travailler quelques années. Les leçons apprises et les solutions envisagées peuvent s’appliquer sans trop de modifica­ tions aux problèmes Identiques qui entravent le développement des bibliothèques en Asie comme aux Antilles et en Amérique latine. La situation bibliographique dans cer­ tains pays du monde en voie de développe­ ment, ou en émergence, ne nous paraît pas Tout exposé des problèmes bibliographi­ ques auxquels les pays du Tiers-Monde doi­ vent faire face est nécessairement incomplet tant du point de vue géographique que du sujet lui-même. La tâche, on le comprendra * N.D.L.R. Adapté d’une conférence prononcée en octobre 1974 devant les élèves du cours Bibliothécono­ mie comparée de l’École de bibliothéconomie de l’université de Montréal. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et n’engagent pas le Centre de recherches pour le développement international (CRDI). étudiants à l’étranger. Cette formation à l’étranger devait tenir compte de certains points de vue, souvent divergents: pourrait-on jamais parvenir à les réconcilier? Il y avait le point de vue du gouvernement local qui paie pour cette formation, celui du futur bibliothé­ caire qui doit partir, celui de la bibliothèque où il travaillera à son retour et celui, enfin, de l’école de bibliothécaires à l’étranger qui sera chargée de sa formation. Le gouvernement qui subventionne les étu­ des à l’étranger d’un de ses ressortissants est très intéressé à ce que ce dernier retourne au pays à la fin de ses études, afin de réduire le plus tôt possible une dépendance coûteuse vis-à-vis des «experts» étrangers ou des pro­ grammes de coopération technique. Dans bien des cas, c’est encore le contribuable, le petit payeur d’impôts qui paie pour tout cela. Le gouvernement doit donc s’assurer qu’il n’y a pas de gaspillage, qu’il fait un bon place­ ment, qu’il investit pour l’avenir. Le futur bibliothécaire voudra, à son retour, entrer dans une carrière professionnelle re­ connue, acceptée et convenablement ré­ munérée. La bibliothèque qui l’accueillera s’attendra à ce qu’il fournisse des services qui répondent aux besoins de sa clientèle et surtout, qui sont appropriés aux circonstances locales, bien différentes de celles du milieu où il a été formé. Quant à l’école de bibliothécaires, ses cours sont appropriés aux besoins de la pro­ fession tels qu’on les rencontre en pays déve­ loppé. C’est son rôle précis et l’on ne peut s’attendre à ce que des normes élevées, sou­ vent atteintes au prix de multiples efforts, soient sacrifiées, amenuisées pour accommo­ der un petit nombre d’étrangers venant de pays en voie de développement. Cette formation à l’étranger est remplie de pièges. Les solutions préconisées pour un milieu tel que le Canada, par exemple, ne trouvent souvent pas d’application dans une situation de pays en voie de développement. Voici trois exemples parmi tant d’autres. Les écoles enseignent la classification dé­ cimale de Dewey, la Classification décimale universelle (C.D.U.) et celle de la Bibliothèque du Congrès. C’est très bien, c’est l’essentiel. Mais se soucie-t-on assez du peu de flexibilité qui existe dans ces grands systèmes, flexibilité pourtant requise et nécessaire pour classifier les livres qui sont publiés le plus souvent dans le Tiers-Monde et qu’on peut regrouper, gros­ trop sombre. Bien sûr, il s’y trouve des ombres ici et là: il en faut pour mieux faire ressortir les lumières. La Conférence internationale sur la biblio­ graphie africaine, tenue à Nairobi en décem­ bre 1967, a adopté pas moins de vingt-trois recommandations. Nous nous attarderons à évoquer seulement quatre des plus grands problèmes de l’heure dans le domaine. L’ordre dans lequel nous les présenterons reflète, à notre avis, la priorité et l’importance que nous leur accordons. Il s’agira donc premièrement de la formation bibliographique, deuxième­ ment des bibliothèques de lecture publique, des bibliothèques nationales et des bibliogra­ phies nationales, troisièmement des archives nationales et, finalement, des systèmes inter­ nationaux d’information. La formation bibliographique Dans les débuts de l’accession à l’indépen­ dance et surtout avant, l’administration des quelques bibliothèques existantes était con­ fiée aux métropolitains colonisateurs; certains sont encore en poste, heureusement leur nombre décroît. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’on s’intéressa sérieusement à la for­ mation des bibliothécaires autochtones. Inévi­ tablement, on rencontra tout de suite de nom­ breux problèmes: des salaires trop bas n’attiraient que peu de candidats valables à la profession; le bibliothécaire, même celui qui avait la chance d’avoir reçu sa formation professionnelle à l’étranger, se retrouvait très bas dans l’échelle sociale, sans statut reconnu ou défini par le reste de la communauté et, partant, très peu de chances de promotion. Un fonctionnaire influent d’un pays en voie de développement, que nous essayions d’intéresser à l’idée de lancer un programme de formation adéquate pour les bibliothécaires de son pays, disait: «Pourquoi une formation spéciale et professionnelle? Tout ce qu’il vous faut c’est un pion avec un pot de colle et des timbres-dateur en caoutchouc. Il n’en faut pas plus pour faire un bibliothécaire!» Résultat: carrière peu attrayante, très petit nombre de bibliothèques par rapport aux besoins pres­ sants, donc pas de demande pour des profes­ sionnels, d’où un manque impressionnant d’écoles de formation professionnelle. On voit déjà le terrible cercle vicieux dans lequel on pataugeait. Pourtant, et presque par miracle, on parvint quand même à s’en sortir. On s’interrogeait, tant du côté francophone qu’anglophone, sur l’opportunité uploads/Geographie/ bibliotheques-et-archives-du-tiers-monde-problemes-et-perspectives.pdf

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