«C’est moi qui suis allé au MPP» «C’est moi qui suis allé au MPP» Afrique: 750

«C’est moi qui suis allé au MPP» «C’est moi qui suis allé au MPP» Afrique: 750 F CFA - Europe : 1.000 F CFA 01 BP 3312 Ouagadougou 01 n Tel.: (+226) 25-40-81-85 n Mail : dp_larupture@rupturebf.com Procès élèves Gounghin L’accusation ne résiste pas aux faits Les Gombo.com «Nous avons une vision artistique pour le Burkina» La voix du paysan ! Bimensuel burkinabè paraissant les 5 et 20 du mois - N° 023 du 20 Août 2016 P14 P8à9 P13 500 F CFA Edito P3 Langues maternelles à l’école Issaka Sawadogo épluche la problématique dans sa thèse 02 N°023 20 Août 2016 Idée & Société L ’impétrant est revenu sur le contenu de son travail, l’a exposé brièvement au jury et l’a défendu. Ainsi, d’entrée de jeu le candidat a montré que l’école burkinabè en générale est en crise. Du point de vue des obstacles qui jonchent le chemin vers l’enseignement de nos langues maternelles dans les écoles, la diversité de celles-ci ne rend pas facile le choix d’une seule. Mais le problème réside aussi et surtout dans le manque de volonté politique issue d’une vision claire dans l’éducation et la promotion des valeurs endo­ gènes. L’impétrant a également montré que les représentations qu’a la société de façon générale et surtout les enseignants eux- mêmes, ne facilitent pas non plus la promotion de nos langues ma­ ternelles à travers l’école. Il n’a pas manqué de fustiger les Pro­ grammes d’Ajustements Structu­ rels (PAS) qui ont conféré à notre Ecole le statut de damné. Les dif­ férents membres du jury ont fait ressortir que les différents pro­ grammes qui ont été mis en place au Burkina n’ont pas eu d’évalua­ tions réelles afin de relever leurs forces et leurs limites pour de meilleures perspectives. Les dif­ férents gouvernements vont de reformes en reformes sans que l’on sache exactement là où l’on va. Navigation à vue? Le professeur Pierre Malgou­ bri a montré sur ce plan que les intellectuels et les politiciens qui parlent de promotion de nos lan­ gues dans le système scolaire ne sont pas de bons exemples. Ils en parlent mais refusent d’y inscrire leurs propres enfants quand il le faut. Du coup on a l’impression que ces langues ne sont utiles que pour les autres. Cependant, pour le professeur Moussa Daff, président du jury, «il faudrait que les recherches scienti­ fiques sur la question se renforcent et surtout qu’elles s’orientent vers la pédagogie de nos langues». Cela veut dire qu’il faut que les cher­ cheurs arrivent à étudier entiè­ rement nos langues du point de vue de la syntaxe, la grammaire, le vocabulaire, etc. Ainsi, il deviendrait facile de les enseigner et de permette à quelqu’un qui n’est pas moaaga par exemple, de s’en approprier aisément. Sur la difficulté à choisir une langue d’enseignement parmi une multitude de langues par­ lées dans une zone, le président du jury recommande d’écarter l’option régionale qui veut que chaque région parle «sa langue». Car selon lui, cette option comporte les germes de divi­ sion et de conflits. Pour résoudre cette question, il se demande comment les Blancs ont fait pour que nous parlions partout une langue qui n’est pas la nôtre et qu’elle soit même la langue offi­ cielle. «C’est là qu’il faut aller trou­ ver la solution », soutient-il. En termes clairs, la solution passe par une autorité (au sens premier du terme) politique éclairée. Au professeur Georges Sawadogo de revenir sur les faits qui ont permis l’imposition du français dans nos écoles : « Le Symbole est le nom donné à un crâne que portait l’élève qui commet le «délit» de parler sa langue maternelle à l’école. Ce dernier est donc puni de porter le Symbole jusqu’à ce qu’un de ses camarades en vienne à com­ mettre le même délit. Là prenait fin la punition du premier et commen­ çait celle du deuxième et ainsi de suite», explique-t-il. Même s’il ne faut pas des «Symboles» à l’école aujourd’hui, dit-il, « il faut tout au moins une autorité politique ». Après quelques critiques for­ mulées à l’endroit du travail, pen­ dant environ 3 heures de débats, parfois aux allures de cours, le jury se réunit enfin pour décider du sort universitaire de Issaka Sawadogo. Déhors l’assistance va attendre environ 30 mns avant de voir l’impétrant convoqué pour le dénouement, on dirait fatidique. Il est élevé au rang de Docteur avec la mention très honorable. « Le travail n’ pas été du tout facile. On ne trouvait pas facilement les docu­ ments. Aussi, avec la méthode de collecte de données que nous avions choisie, on ne trouvait pratiquement pas de documents sur cette mé­ thode au Burkina. C’est donc avec l’aide d’un ami en France que j’arri­ vais à avoir les documents. Mais à la fin, voilà ce que ça a donné. On est très heureux et on remercie le seigneur et tout le monde », s’est réjoui Issaka Sawadogo, nouveau Docteur en Linguistique. Mainte­ nant, reste que ces connaissances concourent à sortir les universi­ tés de la nasse.n Quatre années de travail, de fouilles entre les lignes de plus de 217 documents ont permis à Issaka d’aboutir à la fin sa thèse. Ce fut endurant mais le lundi 25 juillet 2016, était le couronnement. Jour de soutenance, l’épreuve a lieu à dans l’amphithéâtre Jean pierre Guingané. Issa­ ka est face face à un jury international, composé du Pr Moussa Daff de l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal, Président du jury, du Pr Abou Napon, Directeur de thèse, du Pr Georges Sawadogo de l’université de Koudougou, membre du jury et de Pierre Malgoubri, rapporteur. Ils sont tous sociolinguistes. La thèse a pour thème: «approche socio linguistique des représentations des enseignants du primaire face à la question de l’éducation bilingue au Burkina Faso en zone moorephone : le cas de Ouagadougou et de Tikaré». Le jury a trouvé la problématique très pertinente parce que, selon eux, l’accès à la connaissance universelle et le partage de nos savoirs passent mieux par nos langues propres. (La Rupture) A u Burkina Faso, dans les programmes poli­ tiques, on parle quelques fois de l’agriculture, mais on n’y pense pas véritablement. En cette saison agricole, un clin d’oeil aux paysans des cam­ pagnes (forcément) qui sont encore dans le doute. Ils ne savent ce que demain sera pour eux. Les caprices de dame nature prennent le devant et dictent à eux, des attitudes contraires à leur volonté. Mais ce n’est pas seulement leur volonté qui est en cause. La vo­ lonté politique est aussi fortement questionnée par le caratère de l’agriculture nationale. Cette activité fait consensus dans notre pays. Elle est créatrice de richesses : on dit que « la terre ne ment pas ». La terre alors expose à d’énormes défits. D’abord, le défi de la production et de la sécurité alimentaire, le défi de la gestion de l’espace rural et de ses ressources naturelles et enfin le défi social de l’emploi. Mais la captation des enjeux n’est pas tpoujours maitrisée par les hommes qui nous gouvernent. Eux, ils pensent autrement. La houe, la charrue, le gré de la pluviometrie etc., sont cepen­ dant le lot des paysans. Quelle est la part de l’État? Parce que bizar¬rement, les incantations au sec¬teur privé, faites par tous les acteurs politiques, dont le dynamisme et les initiatives sont censées jouer en faveur du développement, n’ont pas encore inclu les agricultures paysannes, surtout familliales. Donc, il revient à l’État de s’y mettre, parce que le secteur est stratégique. En tous cas, que ce soit hier avec Blaise et sa 4eme république (parce que ce fut le plus long règne) ou que ce soit aujourd’hui avec le triumvirat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), la volonté politique est ce qui manque à l’agriculture, di­ sons, le secteur agricole. L’amour de la patrie n’a pas encore pris le pas sur les ambitions, et les desseins personnels. Nos politiques ont tous un esprit varié, variant et variable. Cette plasticité de leur esprit est dictée par ces ambitions et desseins etrangers aux causes de l’humanité et à celle de notre pays. Pen­ dant que les paysans manquent d’eau, les inondations font rage à Ouagadougou. Pendant que l’agriculture manque encore de tout – machines, intrants, finance­ ments, marché etc.,- les monuments poussent dans la capitale ; les échangeurs aussi sont devenus une prio­ rité quasi nationale. Les dirigeants veulent seulement plaire. Plaire ce n’est pourtant pas diriger. Justement, à propos de la volonté en politique, Antoine-Jean Cassé de Saint Prospère disait « avec un esprit très varié, on plait, avec une volonté unique, on commande ». Dans un secteur stratégique et de priorité comme l’agricul­ ture, il n’y a aucune volonté. Le Président Roch avait promis aux pays qu’il allait créer des technopôles axées autour des grands secteurs dont l’agriculture et «rendre disponibles des financements adaptés pour accompagner les créations de PME/PMI destinées à employer des jeunes dans des secteurs tels que l’agri­ culture, l’agro-industrie, l’élevage, etc ». Malgré tout, les diligences sont uploads/Geographie/ la-rupture-la-coupe-est-pleine.pdf

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