H E B D O M A D A I R E N ° 5 6 2 S E M A I N E D U 3 1 M A R S A U 6 A V R I L

H E B D O M A D A I R E N ° 5 6 2 S E M A I N E D U 3 1 M A R S A U 6 A V R I L 2 0 1 1 H ô p i t a l p u b l i c : Le mal-être du personnel Zoom sur Avicenne avant la manifestation nationale du 2 avril. p a g e 2 Terre hip-hop Six jours de rencontres à Canal 93 p a g e 1 6 Reportage au Siresco de Bobigny où 20 000 repas sont préparés chaque jour pour les cantines scolaires et les centres de loisirs de la ville et de sept autres communes. P a g e s 8 e t 9 BONJOUR BOBIGNY L E J O U R N A L D E L A V I L L E ILLUSTRATION : BATSH La carte du goût PHOTO : SYLLA GRINBERG R E S T A U R A T I O N S C O L A I R E O N E N PA R L E < 2 SANTÉ De nombreuses organisations appellent à manifester le 2avril contre le démantèlement du service public de santé. Zoom sur le mal-être du personnel à l’hôpital Avicenne. Grave malaise à l’hôpital E lle se dépêche, elle doit aller chercher ses en- fants à l’école. Malgré tout, cette technicienne de laboratoire tenait à s’arrê- ter le temps de marquer noir sur blanc son mécontente- ment. Ce 22 mars, la CGT de l’hôpital Avicenne organisait un forum sur les conditions de travail des agents. “Nous allons ensuite insérer ces témoignages dans un livre blanc que nous donnerons au directeur de l’ ARS (Agence régionale de santé, Ndlr) d’Île-de-France, Claude Evin, lors d’une action contre la restructuration de l’AP-HP, le 1eravril.”Loin d’être un poisson que les syndicalistes accro- cheront dans le dos de l’ancien ministre socialiste de la Santé, cette demande de rendez-vous s’inscrit dans un mouvement plus large de mobilisation contre la loi Hôpital patients santé et territoires (HPST) qui trouve son point d’orgue avec une manifestation le 2 avril. Sous le titre “Notre santé en danger”, de nombreuses orga- nisations syndicales, associa- tives et politiques s’insurgent contre“les franchises médicales, les déremboursements, les dé- passements d’honoraires, les re- structurations hospitalières, le démantèlement de la Sécurité sociale et la mise à mal de la psychiatrie publique”. Autant de réformes gouvernemen- tales qui à leurs yeux “remet- payée le double”,spécifie la se- crétaire générale de la CGT-Avi- cenne, Martine Chauvet. “Les gens sont angoissés, ils sont dans une vraie souffrance, ils ont le sentiment de mal faire leur travail, ils sont fatigués. Même les cadres craquent. Ils ne participent plus aux déci- sions, tout s’impose d’en haut et en même temps on leur de- mande de faire fonctionner leur service sans personnel, ni ma- tériel. Si ça ne marche pas, la di- rection les culpabilise en leur di- sant que c’est de leur faute”, poursuit la syndicaliste, long- temps assistante sociale sur l’hôpital.“Ils ont peur du pépin. C’est pareil pour les médecins qui craignent l’accident sur le patient. Ils travaillent dans l’in- quiétude, l’incertitude d’une ré- organisation qui va transfor- mer progressivement l’AP-HP en entreprise privée.” Risques de burn-out. Avec la mise en place de la tarification à l’activité, la “T2A” dans le jar- gon hospitalier, il faut aug- menter les consultations et opérations qui rapportent fi- nancièrement. Il est donc né- cessaire d’attirer les patients mais dans un établissement en sous-effectif permanent. Quarante postes vont en outre être supprimés cette année sur Avicenne, un chiffre qui grimpe à 80 sur tout le groupe hospi- talier (Jean-Verdier à Bondy et René-Muret à Sevran). “La di- rection dit qu’il n’y aura pas de personnel soignant en moins, que tout fonction- nera comme avant. Ce- pendant, si l’on prend S E M A I N E D U 3 1 M A R S AU 6 AV R I L 2 0 1 1 tent en cause l’accès aux soins pour des millions de nos conci- toyens”. “Angoissés”. À l’hôpital Avi- cenne, les employés sont au bord de la crise de nerf. Et ce n’est pas une expression à prendre à la légère. La jeune technicienne de laboratoire, qui a préféré garder l’anony- mat, dénonce à l’encre bleue sur le livre blanc de la CGT “le manque de personnel en gé- néral dans les services”, à l’image du sous-effectif dans son service de bactériologie. Et d’ajouter: “L’obligation pour le personnel du la- boratoire d’être sur plusieurs postes à la fois entraîne stress et de multiples fautes.” Le samedi, elle travaille de 7h30 à 17h30 sans pause déjeuner et le di- manche, elle commence à la même heure pour finir à 15h30 avec une rémunéra- tion de 45 euros brut. “Une garde dans le privé est l’exemple de la restauration qui est externalisée, les chariots du petit-déjeuner montent désor- mais à 9h, ce qui recule l’heure des soins et donc gêne les infir- mières et les aides-soignantes”, précise Jean-Christophe Cicé- ron, de Sud-Avicenne. La CGT signale également le manque de brancardiers qui oblige le personnel soignant à trans- porter lui-même les patients. Sans compter le regroupe- ment des services en pôle d’ac- tivités qui permet de mutua- liser les moyens et le personnel, contraignant ainsi les infirmières et les aides-soi- gnantes à passer souvent d’un service à l’autre du jour au len- demain. “On risque d’arriver à une mobilité forcée comme chez France Télécom avec les conséquences qu’on connaît”, prévient Christophe Cicéron. Un psychiatre des urgences a déjà alerté les syndicats sur les risques de burn-out du per- sonnel qui vient le consulter. “Le CHST (Comité hygiène et sécurité, Ndlr) a demandé à la direction une expertise sur les risques psychosociaux, elle nous a assignés en référé”, s’indigne Christophe Cicéron. Pour la CGT, l’intérêt était d’analyser l’origine du malaise. “L’admi- nistration a peur de voir en quoi la restructuration est respon- sable de ce mal-être.” Frédérique Pelletier Rassemblement devant l’AP-HP, samedi dernier. PHOTO : STÉPHANIE DE BOUTRAY S E M A I N E D U 3 1 M A R S AU 6 AV R I L 2 0 1 1 A C T U A L I T É S < 3 CITOYENNETÉ Enfin électeurs ! par Claude Bartolone, le PS ar- rive en tête et détient désor- mais 15 cantons. Europe écolo- gie a remporté Sevran, son seul siège, face à un candidat FN. Le maire PS de Clichy-sous-Bois, Claude Dilain, a quant à lui battu le sortant UMP. Le PCF, désormais à la tête de 13 can- tons, a reconquis deux de ses anciens fiefs: Aubervilliers-Est et Montreuil-Ouest. L’UMP a de son côté remporté Ville- pinte (ex-PCF). Les 40 sièges de l’assemblée départementale sont désormais répartis ainsi: 12 pour le PC et le Front de gauche, 2 divers gauche, 15 pour le PS et apparentés, 1 pour EELV, 1 pour le Nouveau Centre, 8 pour l’UMP et 1 Divers droite. DANIELGEORGES L e second tour des élec- tions cantonales n’a guère plus mobilisé que le pre- mier, déjà largement boudé par les Français. Ce dimanche, le taux d’abstention national a tourné autour de 56 %. La Seine-Saint-Denis est le dé- partement qui a le moins voté, avec un taux d’abstention de 64,74%, légèrement moindre qu’au premier tour (67,30 %). Bobigny n’était pas concerné par le scrutin puisque son conseiller général – Abdel Sadi – a été réélu il y a trois ans. Di- manche, la gauche a perdu un seul département en Île-de- France, le Val-d’Oise, mais a réussi à conserver la Seine-et- Marne que la droite convoitait. En Seine-Saint-Denis, présidée A vant de délibérer sur la cinquantaine de mé- moires à l’ordre du jour, le conseil municipal a donné la parole à des syndicalistes- enseignants en prélude au vote d’un vœu pour “le main- tien de formations gratuites et spécialisées au lycée profes- sionnel de Bobigny”. Au nom de ses collègues du lycée An- dré-Sabatier, Jérôme Piques a rappelé la mobilisation des profs contre la suppression de sept classes et dénoncé un plan qui “vise à supprimer les moyens qu’on a gagnés pour la Seine-Saint-Denis en 1998”. Catherine Schweng, respon- sable du SNUipp local, a pour sa part souligné que 20 postes allaient être “rendus au ministère”à la rentrée alors que le nombre d’élèves aug- mente. La syndicaliste a an- noncé la tenue d’une journée école déserte, le 1er avril pro- chain. Ensuite, les élus ont voté un vœu contre la sup- pression de classes et soute- nant les enseignants, les ly- céens et les parents dans leur mobilisation. se soit “déroulée un peu en catimini”. Carte d’électeur en main, Jé- rémy souligne de son côté que “cela ne représente rien de spé- cial pour lui”. “Ça va te per- mettre de voter, quand mê - me!” le coupe sa maman, venue l’accompagner. Le jeune homme confie alors du bout des lèvres qu’il ira voter dès qu’il en aura l’occasion. C’est uploads/Geographie/ bonjour-bobigny-562.pdf

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