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@LaRotonde LaRotonde www.larotonde.ca La RotondeVideo - L e j o u r n a l i n d é p e n d a n t d e l ’ U n i v e r s i t é d ’ O t t a w a - la_rotonde1932 Volume LxxxvIi n°21 Les jeunes sur la colline, câline ! www.larotonde.ca éditorial section Mathieu Tovar-Poitras redaction@larotonde.ca Rédacteur en chef Écologie politique, à la jeunesse de jouer En 2018, une Suédoise âgée de 15 ans décide de sécher les cours pendant deux semaines. Chaque jour, elle s’assoit de- vant le Parlement suédois et dit faire la grève pour le climat. Cette jeune se nomme Greta Thunberg. Sans s'en dou- ter, elle a déclenché un mouvement qui a traversé les frontières. L’image de sa protestation a circulé sur le web comme une traînée de poudre. Rapidement, Greta devient l’emblème d’une jeunesse qui se bat pour le futur de la planète, pour son propre avenir. Elle reprend en quelque sorte le fl ambeau de Severn Cullis-Suzuki qui, en 1992, alors âgée de 12 ans, s’était adressé au Sommet de la Terre des Nations-Unies. Pendant six minutes, la jeune Canadienne avait livré un plaidoyer émouvant devant les yeux des dirigeants mondiaux. Cullis-Suzuki et Thunberg sont deve- nues les symboles d’une jeunesse re- vendicatrice. À la suite de la première mobilisation de la Suédoise, le mouve- ment de grève étudiante pour le climat s’est exporté. Les rassemblements du 15 mars dernier en sont le point culminant. Des millions de jeunes des quatre coins du globe, dont 150 000 à Montréal et plusieurs centaines à Ottawa, ont fait en- tendre leur voix, haut et fort. Ces mobilisations ont certes attiré l’at- tention des politiciens et des médias, mais mèneront-elles à des actions po- litiques concrètes ? C’est la question qui revient souvent lors de telles mobi- lisations citoyennes. Les manifestants peuvent avoir l'impression que leurs eff orts sont passés dans le beurre. Mais cette fois, la réaction devrait être diff é- rente. Les politiciens verraient-ils maintenant l’environnement comme un véritable en- jeu politique, et non comme un vulgaire talking point à galvauder en campagne électorale? Malheureusement, plusieurs exemples démontrent le contraire. Tapez Sarkozy et l’environnement, ça com- mence à bien faire dans Google et vous verrez avec quelle vitesse leurs positions peuvent changer sur le sujet (avec plus ou moins de cohérence). Projet de société Loin de la rhétorique politicienne, le débat suivant cette mobilisation mon- diale a aussi ravivé le sujet de l’écologie politique à plus grande échelle. Cette optique vise la transdisciplinarité des enjeux sociétaux telle qu’illustrée par Arnaud Diemer, ce dernier cherchant à transformer profondément le modèle socio-économique actuel. Pour com- prendre davantage le mouvement, plu- sieurs nuances sont expliquées. André Gorz distinguait l’écologie po- litique de l’écologie scientifi que. La seconde vise à calculer les seuils liés aux excès du capitalisme. La première cherche plutôt à mettre sur pied un mo- dèle de société fondé sur des réformes systémiques des rapports entre humains et nature. Seconde distinction, tandis que l’éco- logie politique cherche à développer la conscience humaine par rapport à son empreinte écologique, l’environnemen- talisme se veut plus pragmatique. Bien que ces principes se mélangent assez naturellement, c’est particulière- ment au niveau de l’écologie politique que la portée de ces initiatives s’inscrit. Les jeunes qui sont sortis dans la rue ont fait bien plus qu'exprimer leur volonté de préserver l’environnement. Elles et ils ont agi pour pousser la mise en place de politiques concrètes qui chamboule- raient le système existant et le réforme- rait en prenant compte des enjeux écolo- giques présents et futurs. Balkaniser le système Pour reprendre les mots de Dimitri Roussopoulos, « soyons honnêtes ». Ce mouvement va prendre de l’ampleur et les jeunes vont grandir à ses côtés. Les réformes inspirées de l’écologie poli- tique devront tôt ou tard être mises en vigueur. Si ce ne sont pas les décideurs actuels qui le font, les jeunes écolos qui les remplaceront bientôt le feront. L’environnement était autrefois consi- déré comme un boulet à la productivi- té et au développement économique. Aujourd’hui, c’est encore un boulet, mais plutôt celui d’un canon dont la poudre a été enfl ammée par la fougue de la jeu- nesse. Certains se sont demandés si cette grève scolaire était un « renouveau de l’ima- ginaire contestataire ». Que des jeunes animent un tel mouvement n’est pas nouveau en soi. Le renouveau viendra plutôt du résultat de ces actions et des réformes systémiques qu’elles engendre- ront... Tôt ou tard. MATHIEU TOVAR-POITRAS RÉDACTEUR EN CHEF ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE www.larotonde.ca ACTUALITÉS section Gabrielle Lemire actualites@larotonde.ca Cheffe de pupitre Décès de diplômées de l’U d’O en Éthiopie Actualités internationales MAEVE BURBRIDGE JOURNALISTE L’accident d’avion tout près d'Addis Ababa a fait 157 victimes. Parmi elles se trouvaient deux diplômées de l’Uni- versité d’Ottawa (U d’O) : Stéphanie Lacroix, diplômée en développement international, et Racha Farah, créa- trice de mode ayant obtenu son di- plôme de l’école de gestion Telfer. L’avion en question, un Boeing 737 MAX 8, s’est écrasé moins de 10 minutes après son départ d’Addis Ababa, la ca- pitale éthiopienne. Le vol avait comme destination fi nale Nairobi, mais n’a jamais atteint la frontière kényane. Le Kenya, le Canada, la France et l’Éthiopie ont subi les pertes les plus nombreuses: 18 Canadien.ne.s et 32 Kényan.ne.s sur les 157 passagers. Pour la France tout comme l’Éthiopie, le nombre de vic- times s’élève à 9. Aucun des passagers de l’avion n’a survécu à l’accident. Victimes uottaviennes Parmi les victimes se trouvaient deux diplômées de l’U d’O, Racha Farah et Stéphanie Lacroix. Racha Farah,une banquière et créatrice de mode, avait reçu son diplôme de l’U d’O en 2005. L’Université a off ert ses condoléances à sa famille : « Nos pen- sées accompagnent la famille, les collè- gues et les amis de Racha Farah [...] à la suite de son décès tragique dans l’ac- cident d’avion en Éthiopie », peut-on lire dans une publication Twitter. Farah eff ectuait le vol pour prendre part à une initiative de Give1Project, organisme qui vise à orienter les eff orts de jeunes compagnies vers des communautés défavorisées dans le but de générer des opportunités au sein de celles-ci. Stéphanie Lacroix comptait parmi la vingtaine d’employés de l’ONU victimes de l’accident qui se retrouvaient en Afrique de l’Est pour une mission hu- manitaire. L’oncle de Stéphanie Lacroix, Gilles Lamarche, s’est lamenté de la mort de sa nièce le 11 mars, dans une publication Facebook : « Ma belle nièce Stéphanie, une jeune leader , employée des Nations Unies qui vivait son rêve de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin [...] est décédée lors de l’accident du vol ET302 de Ethiopian Airlines. Nous res- sentons un lourd chagrin et nous garde- rons sa présence dans nos coeurs pour toujours ». Ruby Dagher, ancienne professeure de la jeune diplômée en développement et mondialisation, se souvient de Lacroix comme étant « une étudiante passion- née, attentionnée et réfl échie, [qui] es- sayait toujours d’aider, peu importe les circonstances et peu importe les diffi cul- tés ». D’après Dagher, « cette passion et ce dévouement l’ont aidée à grandir et à s’épanouir. [...] Stéphanie manque déjà à tous ceux – et ils sont nombreux – qui ont eu la chance de goûter à son huma- nité. » un Modèle d’avion dangereux ? L’avion qui s’est écrasé en Éthiopie était du modèle 737 MAX 8 de Boeing , la plus grande compagnie de technologie aérospatiale du monde. Le modèle fait présentement controverse, le même modèle d’avion s’était abattu près de la côte indonésienne en octobre dernier, causant la mort de 189 personnes. Le pilote de l’engin aurait averti la com- pagnie aérienne Ethiopian Airlines dans les premières minutes du vol qu’il avait de la diffi culté à contrôler l’avion et qu’il souhaitait rebrousser chemin. Quelques minutes plus tard, le pilote a perdu le contrôle de l'appareil. En raison des doutes par rapport au bon fonctionnement du moteur de l'appareil, les compagnies aériennes de plusieurs pays, dont la Chine, le Brésil, l’Indonésie et l’Éthiopie, ont immédia- tement interdit le modèle. Ce n’est que mercredi que le Canada a pris la déci- sion d’interdire aux Boeing 737 MAX 8 de quitter le sol. Il est dorénavant défendu aux avions de ce modèle de voler au-dessus du pays pour les trois prochaines semaines, peu importe la compagnie aérienne ou le pays d’ori- gine, a annoncé le ministre canadien du Transport Marc Garneau. La position des États-Unis s’est également fait at- tendre jusqu’à mercredi pour ce qui est de l’arrêt de ces appareils du géant de l’aviation. Le MAX 8 est le modèle d’avion le plus vendu de la compagnie Boeing. Une centaine de compagnies aériennes des quatre coins du monde détiennent de tels appareils. Boeing soutient que le modèle fournit « une expérience de voyage aérien confortable qui conduit directement à destination » ainsi qu’une « fi abilité sans pareille ». La compagnie affi rme en même temps uploads/Geographie/ la-rotonde-edition-du-18-mars-2019.pdf
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- Publié le Mai 07, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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