BULLETIN CARTÉSIEN XXXII publié par le Centre d’Études Cartésiennes (Paris IV –

BULLETIN CARTÉSIEN XXXII publié par le Centre d’Études Cartésiennes (Paris IV – Sorbonne)* et par le Centro di Studi su Descartes e il Seicento dell’Università di Lecce** Bibliographie internationale critique des études cartésiennes pour l’année 2001 LIMINAIRES I. Giovanni Crapulli (1925-2003), In Memoriam par Jean-Luc Marion II. Images anglaises de Descartes au XVIIe siècle : Boyle et Hooke sur les causes finales par Philippe Hamou III. Quelques données nouvelles sur Helena Jans, par Jeroen van de Ven I. Giovanni Crapulli (1925-2003), In Memoriam En la personne de Giovanni Crapulli, décédé le 18 août dernier, la communauté internationale des historiens de la philosophie classique a perdu un érudit discret, mais éminent, et le Centre d’Études Cartésiennes un collaborateur, qui fut aussi pour beaucoup un ami. Né à Matera en 1925, il était devenu, après des études à la Sapienza (Université de Rome), et dès 1969, enseignant « libre » dans cette même Université et « chercheur adjoint » au Lessico Intellettuale Europeo qu’y dirigeait le Professeur Tullio Gregory. Commencée en 1970, sa carrière d’enseignant le conduisit à l’Université de Lecce, où il devint professeur, puis à l’Institut Universitaire Oriental de l’Université de Naples, où il obtint en 1979 l’ordinariat. Après un séjour à l’Université de Salerne (1979-1984), il poursuivit et termina sa carrière à l’Université de Viterbe, où il assuma, en sus de son enseignement et de ses recherches, d’importantes fonctions administratives comme « pro rettore ». Ce chercheur peu bavard, travailleur acharné, d’une méticulosité et d’une érudition souvent confondantes, ses collègues et ses amis en découvrirent les qualités à mesure que paraissaient, avec la même discrétion mais aussi une autorité croissante, ses travaux. – On lui doit d’abord un ensemble très impressionnant consacré aux Regulæ. Il s’est agi d’abord, en 1966, d’une nouvelle édition critique (en fait, la première, puisque celle d’Adam et Tannery en 1901, n’en était pas encore une), qui ne s’appuyait plus seulement sur le texte dit d’Amsterdam (dans les Opera Posthuma de 1701), mais aussi sur la copie que Leibniz en fit faire pour la bibliothèque de Hanovre. Mais, Crapulli redécouvrit aussi la traduction néerlandaise due à J. H. Glazemaker et parue dans le tome III de Alle de Werken van Renatus Des Cartes (Amsterdam, 1684) ; il démontra qu’elle renvoyait à un état du texte latin antérieur à celui paru en 1701 et différent de la copie de Hanovre. À cette édition bilingue et critique s’ajoutèrent une étude comparative des notes latines en marge des traductions néerlandaises de Descartes par Glazemaker (en 1969), une contribution philologique à l’Index des Regulæ ad Directionem Ingenii de Descartes (Rome, 1976) et surtout une étude sur l’histoire de la « mathesis universalis » avant Descartes (répondant à l’énigme de l’allusion de AT X, p. 379, l. 5 sq.), qui ouvrait, dès 1969, l’accès à A. Romanus bien sûr, mais aussi à J. H. Alsted, B. Pereira, C. Dasypodius, A. Piccolomini, Proclus sur Euclide, etc. – voie que suivirent depuis bien des chercheurs. Cet ensemble marque une date capitale dans l’histoire de l’interprétation du jeune Descartes, qui se développe toujours aujourd’hui dans l’horizon dégagé par G. Crapulli. Sans sous-estimer une brillante et concise présentation de la pensée cartésienne (avec un choix de textes), parue en 1970, on insistera ensuite surtout et d’autant plus qu’elle reste inachevée, sur la dernière étape de ses travaux : l’entreprise (commencée bien avant les articles de 1979) visait l’établissement non seulement d’une édition critique des Meditationes (par comparaison des textes de 1641 et 1642, seulement esquissée par F. Alquié et G. Rodis-Lewis), mais aussi, afin de permettre ce premier travail, d’une bibliographie matérielle, scrutant et ré-organisant tous les exemplaires disponibles de toutes les éditions connues (donc aussi des méconnues et inconnues) des Meditationes, parues jusqu’en 1701. Ce travail d’enquête presque sans fin, auquel G. Crapulli consacra tant de voyages, de visites, de démarches et de sollicitations, reste inachevé. Il faudra que d’autres chercheurs évaluent tous les résultats déjà acquis et les publient, avant de les poursuivre plus avant. Comme tous les jeunes chercheurs de ma génération, j’ai été frappé par le niveau d’érudition et la sûreté de jugement de notre ami, digne héritier et représentant de la grande école d’histoire philologique de la philosophie que la tradition italienne, de E. Garin à T. Gregory, ne cesse de nous proposer en exemple. Nous avons sollicité son savoir, respecté son scrupule, et parfois redouté ses conclusions, que nous réclamions pourtant. Cette leçon ne sera pas perdue, pas plus que le souvenir d’un ami discret, fidèle et d’une science sans faille ni tromperie. Jean-Luc Marion Publications G. Crapulli, « Note all’edizione critica di Adam-Tannery delle Regulæ ad directionem ingenii di Descartes », Rivista critica di storia della filosofia, 1964, 19, p. 54-61. R. Descartes, Regulæ ad directionem ingenii, texte critique établi par Giovanni Crapulli avec la version hollandaise du xviie siècle, La Haye, 1966, XXXVIII, 120, 82 p. G. Crapulli, Mathesis universalis, Genesi di una idea nel xvi secolo, Rome, Edizioni dell’Ateneo, Lessico Intellettuale Europeo, 1969, 288 p. G. Crapulli & E. Giancotti-Boscherini, Ricerche lessicali su opera di Descartes e Spinoza, Rome, Edizioni dell’Ateneo, 1969, 192 p. G. Crapulli, « Le note marginali latine nelle versioni olandesi di opere di Descartes di J. H. Glasemaker », in G. Crapulli & E. Giancotti-Boscherini, éd., Ricerche lessicali su opera di Descartes e Spinoza, Rome, Edizioni dell’Ateneo, 1969, p. 5-117. Il pensiero di René Descartes. Una antologia degli scritti, a cura di Giovanni Crapulli, Turin, 1970, xlviii-340 p. G. Crapulli, « À propos d’une sémantique de la méthode de Jean-Luc Marion », Archives de philosophie, 1975, 2, p. 280 -285. G. Crapulli, « Listes de leçons et conjectures », in J.-R. Armogathe & J.-L. Marion, Index des Regulæ ad directionem ingenii de René Descartes, Rome 1976, p. xv-xxii. G. Crapulli, « La rédaction et les projets d’édition des Meditationes de prima philosophia de Descartes (Notes pour une nouvelle édition critique) », Les études philosophiques, 1976, 4, p. 425-441 (trad. par E. Namer, errata de G. Crapulli parus dans Les études philosophiques, 1977, 3, p. 369-370). G. Crapulli, « Corpus cartesianum », Micromegas (Italie), 1977, 4, p. 245-249. G. Crapulli, « La prima edizione delle Meditationes de prima philosophia di Descartes e il suo esemplare ideale, Studia Cartesiana, I, Amsterdam, Quadratures, 1979, p. 37-90. ( BC XII, 2.1.15) G. Crapulli, « ‘Res’ e ‘cosa’ (‘cossa’) nella terminologia algebrica del XVI secolo, Atti del III Colloquio Internationale del Lessico Intellettuale Europeo, Roma 7-9 gennaio 1980, Rome, Edizioni dell’Ateneo, p. 151-178. Le edizioni dei testi filosofici e scientifici del ’500 e del ’600. Problemi di metodo e prospettive di ricerca, M. Dal Pra, C. Vasoli, A. Robinet, G. Crapulli, P. Dibon, (éds), Milan, 1986, 232 p. G. Crapulli, « Contributi della bibliografia materiale alla critica testuale » in Le edizioni dei testi filosofici e scientifici del ’500 e del ’600. Problemi di metodo e prospettive di ricerca, M. Dal Pra, C. Vasoli, A. Robinet, G. Crapulli, P. Dibon, (éds), Milan, 1986. Trasmissione dei testi a stampa nel periodo moderno Atti del Seminario internazionale sulla trasmissione dei testi a stampa nel periodo moderno (Roma, 23-25 marzo 1983, Roma-Viterbo, 27-29 giugno 1985), a cura di Giovanni Crapulli, Rome, Edizione dell’Ateneo, 1985-1987, 2 vol., X-330 p. G. Crapulli, « La seconda edizione delle Meditationes de prima philosophia di Descartes (1642) nei suoi rapporti con la prima edizione (1641), in Trasmissione dei testi a stampa nel periodo moderno, a cura di G. Crapulli, Roma, Edizioni dell'Ateneo, 1985-1987, vol. I, p. 77-112 G. Crapulli, « Mersenne e la prima publicazione di Descartes : Discours de la méthode. Essais (1637) », in Trasmissione dei testi a stampa nel periodo moderno, a cura di G. Crapulli, Roma, Edizioni dell'Ateneo, 1985-1987, vol. II, p. 153 -169 ( BC XVIII, 3.1.37) G. Crapulli, Introduzione a Descartes, 1988, Rome-Bari, Laterza, 292 p. ( BC XIX, 2.1.2) G. Crapulli, « La pubblicazione del 1637 e la corrispondenza », in Cartesiana, a cura di G. Belgioioso, Lecce, Congedo editore, 1992, p. 83-84. G. Crapulli, « Problematica attinente a una nuova edizione critica delle Meditationi », in Meditationes de prima philosophia : nuove letture e recenti interpretationi, a cura di J.-R. Armogathe e G. Belgioioso, Rome, Istituto della Enciclopedia Italiana, 1993. G. Crapulli, « Problemi lessicografici nel tentativo di risalire alle fonti originarie delle ‘Regulæ ad directionem ingenii (Regula van des verstants)’ », Erice, 1994. G. Crapulli, « Le passioni in Descartes », in Atti dell Convegno internazionale Le passioni, la felicità e il dolore in Europa e in Cina nell’Età Moderna, 25-27 marzo 1999, Viterbo. II. Images anglaises de Descartes au XVIIe siècle : Boyle et Hooke sur les causes finales La réception et les usages de Descartes en Angleterre au XVIIe siècle attendent encore une étude historique circonstanciée et d’envergure. Le rapport des Anglais à Descartes est complexe, tissé d’adhésion et de refus, oscillant, parfois chez le même auteur, du dithyrambe à l’anathème, teinté par un préjugé national et altéré par une diffusion sélective de l’œuvre ; pour toutes ces raisons cependant, il est potentiellement uploads/Geographie/ bull-32.pdf

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