Page 146 sur 152 CHAPITRE 11 : LE COMMERCE INTERNATIONAL 12.1 Le Libre Echange
Page 146 sur 152 CHAPITRE 11 : LE COMMERCE INTERNATIONAL 12.1 Le Libre Echange Quatre (4) à cinq (5) arguments peuvent être avancés pour justifier le libre échange, à savoir : - le libre échange favorise le commerce entre les entreprises de tous les pays, amplifiant ainsi par ce biais la diffusion des innovations technologiques, ce qui permet au consommateur d’acheter des biens à des prix moins élevés ; - le libre échange accroît également la dimension des marchés ce qui entraîne des économies d’échelle, d’où une réduction des coûts de production ; - avec le libre échange, les importations pourront combler les écarts entre les quantités offertes par les entreprises nationales et les quantités demandées par les agents économiques nationaux, d’où un réduction des tensions inflationnistes ; - les entreprises locales qui produisent à des coûts élevés seront éliminées par le marché, le libre échange permet ainsi au pays de réorienter ses ressources vers les branches les plus performantes. Pour toutes ces raisons, les économistes classiques ont ardemment défendu la thèse du libre échange. Ainsi pour Adam Smith chaque pays devra exporter les biens pour lesquels ses coûts absolus de production sont plus faibles que ceux des autres pays. A l’inverse chaque pays importera de l’étranger les biens qui y sont obtenus à un coût moindre. Par contre David Ricardo, lui va raisonner en termes de coûts relatifs, c'est-à-dire de rapport de prix. Pour lui un simple avantage relatif suffit à justifier l’existence d’un courant commercial entre deux (2) pays. Soit deux (2) pays A et B qui produisent deux (2) biens X et Y. Soit A X C le coût de production du bien X dans le pays A. Soit B X C le coût de production du bien X dans le pays B. Soit A Y C le coût de production du bien Y dans le pays A. Soit B Y C le coût de production du bien Y dans le pays B. Supposons que les performances des entreprises dans les deux (2) pays soient telles que : - - A X C < B X C - A Y C < B Y C Selon Adam Smith le pays B devrait acheter les deux (2) produits X et Y au pays A dont les coûts absolus de production sont plus faibles pour les deux (2) biens. Autrement dit le pays A Page 147 sur 152 va produire les deux (2) biens et le pays B va importer les deux (2) biens : l’échange ne sera pas mutuellement avantageux. Ricardo prend le contre-pied de cette position, pour lui si on prend en compte les coûts relatifs, c'est-à-dire les rapports de prix, alors chaque pays pourra produire un des biens et l’échange sera mutuellement avantageux. Soit deux (2) pays : la Gambie et la Mauritanie fabriquant deux biens : le fer et l’arachide dans les proportions suivantes pour une heure de travail. Pays Produits Gambie Mauritanie Fer Arachide 6 tonnes 3 tonnes 1 tonne 2 tonnes En Gambie, 1 heure de travail donne 6 tonnes de fer et 3 tonnes d’arachide ; en Mauritanie 1 heure de travail donne 1 tonne de fer et 2 tonnes d’arachide. Donc le rendement d’une heure de travail est plus productif pour la Gambie que pour la Mauritanie. La Gambie dispose donc d’avantages absolus sur les deux (2) biens, selon Adam Smith. Autrement dit la Mauritanie devrait importer les deux (2) biens de la Gambie et l’échange ne serait pas mutuellement avantageux. Par contre pour Ricardo nous aurons : - Gambie : 1 heure 6 tonnes de fer 1 heure 3 tonnes d’arachide 6 t de fer = 3 t d’arachide 1 t de fer = 2 1 t d’arachide - Mauritanie 1 heure 1 tonnes de fer 1 heure 2 tonnes d’arachide 1 t de fer = 2 t d’arachide Nous constatons qu’en Gambie pour produire une tonne de fer il faut renoncer à produire une demi-tonne d’arachide. En Mauritanie pour produire la même tonne de fer il faut renoncer à produire deux (2) tonnes d’arachide. Selon Ricardo, le coût relatif du fer en termes d’arachide est beaucoup plus faible en Gambie comparativement à la Mauritanie. Donc la Gambie devra se spécialiser dans la Page 148 sur 152 production du fer et la Mauritanie dans la production de l’arachide : l’échange sera mutuellement avantageux. Mais pour que cela soit, le prix international devra être borné par les prix relatifs déterminés. Exercice d’Application : On vous donne les informations suivantes concernant les coûts de production en heure de travail d’une tonne de coton et d’une tonne de riz dans deux (2) pays A et B : Pays Produits A B Coton Riz 16 heures 24 heures 8 heures 6 heures Travail à faire : 1) Déterminer la spécialisation chez Adam Smith 2) Si le prix international est 1 t de coton = 1 t de riz, que devient la spécialisation chez Ricardo 3) Calculer les économies de travail découlant de la spécialisation selon les deux (2) thèses 4) Que devient la spécialisation chez Ricardo si au niveau international 1 t de coton = 6 t de riz Résolution Exercice d’Application : 1) D’après la thèse d’Adam Smith, c’est le pays B qui dispose d’avantages absolus dans la production des deux (2) biens. Autrement dit le pays B dispose des coûts absolus les plus faibles dans la production des deux (2) biens (riz et coton). Le pays A devra donc importer les deux (2) biens et l’échange ne sera pas mutuellement avantageux. 2) Chez Ricardo chaque pays devra se spécialiser dans la production du bien pour lequel il supporte le coût relatif le plus faible. Pays A : 1t de coton16h1h 16 1 t de coton 1t de riz 24h1h 24 1 de t de riz 16 1 t de coton = 24 1 t de riz 1 t de coton = 3 2 t de riz Coût relatif du coton en terme de riz dans le Pays A : 1 t de coton = 3 2 t de riz Page 149 sur 152 Pays B : 1t de coton8h1h 8 1 t de coton 1t de riz 6h1h 6 1 de t de riz 8 1 t de coton = 6 1 t de riz 1 t de coton = 3 4 t de riz Coût relatif du coton en terme de riz dans le Pays B : 1 t de coton = 3 4 t de riz Nous constatons que le prix relatif du coton en terme de riz dans le pays A ( 3 2 ) est inférieur au prix relatif du coton en terme de riz dans le pays B ( 3 4 ). Donc le pays A devra se spécialiser dans la production du coton et le pays B dans la production du riz selon la thèse de Ricardo. De plus nous constatons que le prix international se situe dans l’intervalle borné par les prix relatifs déterminés en situation d’autarcie, en effet : 3 2 < 1< 3 4 , l’échange sera donc mutuellement avantageux. 3) détermination des économies de travail Travail sans spécialisation : - pays A : o coton 16h o riz 24h - Pays B : o Coton 8h o Riz 6h Total 54h Spécialisation chez Adam Smith - pays A : o coton 8h o riz 6h - Pays B : o Coton 8h o Riz 6h Total 28h Economie de travail = 54 – 28 = 26h Chez Smith c’est le pays B qui se spécialise dans la production des deux (2) biens, par conséquent il produit sa propre consommation mais aussi celle du pays A, ce qui représente un total de 28h de travail correspondant à un économie de travail de 26h. Page 150 sur 152 Spécialisation chez Ricardo - pays A : o coton 16h o riz 6h - Pays B : o Coton 16h o Riz 6h Total 44h Economie de travail = 54 – 44 = 10h Chez Ricardo, le Pays A se spécialise dans la production du coton alors que le pays B se spécialise dans la production du riz, par conséquent chacun des pays produira en plus de sa propre consommation celle de l’autre pays concernant leurs produits respectifs de spécialisation, ce qui représente un total de 44h de travail correspondant à une économie de travail de 10h. 4) 1t de coton = 6t de riz Pays A : 1 t de coton = 3 2 t de riz Pays B : 1 t de coton = 3 4 t de riz or 3 2 < 3 4 < 6 Nous constatons que le pays A se spécialise toujours dans la production du coton et le pays B se spécialise toujours dans la production du riz, mais l’échange ne sera pas mutuellement avantageux parce que le prix international est en dehors de l’intervalle borné par les prix relatifs. Donc il y forcément un pays qui gagne et un pays qui perd. 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- Publié le Dec 14, 2022
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