1 Du bilinguisme wallon Magazine COC RICO TRIMESTRIEL N°61 / 2ème trimestre 202
1 Du bilinguisme wallon Magazine COC RICO TRIMESTRIEL N°61 / 2ème trimestre 2022 Le numéro 2,50 € Expéditeur : Paul Lefin UCW / Rue Surlet, 20 4020 LIEGE BUREAU DE DEPOT LIEGE X / N°agr. P601169 België-Belgique PB-PP 9/2809 2 Coc rico Magazine Le journal du bilinguisme wallon Editeur responsable : Paul LEFIN 04/3426997 Rue Surlet, 20 4020 Liège Trimestriel tiré à 4000 ex. Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région Wallonne. Avec le soutien du Conseil des langues régionales endogènes Numéro d’entreprise : 478.033.816 Siège Social et Rédaction : Rue Surlet, 20 4020 LIEGE 04/342.69.97 E-mail : secretariat.ucw@gmail.com URL: www.ucwallon.be Comité de rédaction : Monique TIERELIERS Sabine Stasse Joseph BODSON Michel HALLET Bernard LOUIS Imprimerie AZ PRINT : 6, rue de l’Informatique 4460 Grâce-Hollogne Tél. 04/364.00.30 ABONNEMENTS 4 numéros par an : 10 € BE90- 0012-7404-0032 de UCW éditions Soutien du Ministère de la Communauté française, en particulier celui de la Direction générale de la Culture – Service général des Arts de la Scène – Service Théâtre SPROCLAMATION DES RESULTATS du 85ème GPRA Séance solennelle de clôture le 6 juin 2022 en la salle du Théâtre Communal Le Trianon Rue Surlet 20 à 4020 LIEGE L’Union Culturelle Wallonne remet le trophée du 82ème GPRA aux : Riboul’Dingues de Charleroi Le 3ème Prix est attribué au Cercle Wallon Vesquevillois : Prime de participation de 300 €, prix de 350€ , prix Spécial des Jeunes dans la distribution. Le 2éme prix est attribué aux Disciples de Chénier : Prime de participation de 300€, Prix de 650€, prix spécial de l’interprétation. Le 1er Prix est attribué aux Robaleus : Le trophée Royal, la prime de participation de 300€, Prix de 1000€, Prix Spécial de la Mise en Scène. 3 cherché, comme la reine des abeilles au milieu d’une ruche bourdonnante : et de suite, on sentait que dans cette ruche, le courant passait, la pâte avait levé… Comment ne pas rappeler aussi le souvenir de son épouse, Nicole, un vrai génie de l’organisation ? Et puis encore, la troupe d’enfants qu’il avait fondée, et qui comprenait un de ses petits-fils, une de ses petites-filles, et deux petits-enfants de Nelly ? Une vraie merveille…Nous les avons vus à l’œuvre lors d’une fête à Nivelles…tout baignait dans l’huile. Au revoir, Marcel. Tu vois, on ne t’oublie pas. L ’ancien directeur de la troupe de Braine-le-Château, Marcel Beugnies, vient de nous quitter. Un homme d’exception. Nelly Grimmelprez, 83 ans, vient de reprendre du service dans la troupe de Braine ; elle a égrené pour moi quelques souvenirs..Ils se sont rencontrés en 1977, par un bel hasard, devant la porte du brasseur Jean Piché. Celui-ci avait lancé un appel pour fonder une troupe de théâtre wallon. « Je l’ai vu, me dit-elle, portant sous le bras la même farde que moi,…Je lui ai dit : Tènoz, c’est vos, banquier ? Dji wadje qui vos v’noz po l’ minme afére qui mi…» Ce n’est pas si commun, de rencontrer son banquier sur le pas de porte de son brasseur…et ce fut le début d’une longue carrière, et d’une longue amitié. Sa principale qualité ? « Il avait le cœur sur la main ». Oui, mais encore. « I n’èstèt jamais mau toûrné ». Admirable ! « Et puis, il savait régler tous les conflits. » Je connais pas mal de troupes qui l’auraient voulu comme directeur. Et c’est vrai, quand je passais par les coulisses, pour le saluer avant une pièce, il était, sans l’avoir Décès de MARCEL BEUGNIES 4 Mort à 108 ans de l'écrivain Boris Pahor, rescapé des camps et Européen fervent L 'écrivain et intellectuel italien Boris Pahor est mort lundi à l'âge de 108 ans à Trieste. Rescapé de la barbarie nazie et Européen convaincu, il a défendu toute sa vie dans ses livres la voix des minorités. Doyen de la littérature mondiale, l'écrivain de langue slovène a témoigné dans ses livres des déchirements du 20e siècle : résistant au fascisme et rescapé de la barbarie nazie, cet Européen convaincu a lutté pour faire entendre la voix des minorités. D'allure frêle, ce petit homme avait conservé jusqu'au soir de sa vie une fougue intacte. Son livre le plus connu, Pèlerin parmi les ombres (1990 pour l'édition française à La Table Ronde), est le récit bouleversant de sa déportation, un témoignage comparable à ceux de l'Italien Primo Levi ou du Hongrois Imre Kertész. Répression Ses romans restent, eux, intimement liés à sa ville de Trieste, où il naît le 26 août 1913, sous le règne de l'empire austro-hongrois. La cité portuaire, qui a inspiré avant lui l'Italien Italo Svevo ou l'Irlandais James Joyce, deviendra italienne après la Première Guerre mondiale. Bien avant les camps, Boris Pahor éprouve la violence de la répression. Il a sept ans lorsqu'il voit les Chemises noires fascistes mettre le feu au centre culturel slovène de Trieste le 13 juillet 1920. "Sous l'Autriche, les Slovènes avaient pu développer leur culture. Avec l'Italie on savait que nous allions tout perdre", confiait-il à l'AFP, en français, lors d'une rencontre en 2009 dans sa ville des bords de l'Adriatique. Très vite, le slovène est interdit, les noms et les prénoms italianisés, la presse slovène disparaît, les livres sont brûlés. Des Slovènes sont arrêtés, des résistants exécutés."A 11 ans, moi qui étais né Autrichien de nationalité slovène, je devais devenir Italien. Comment pouvait-on exiger que je devienne quelqu'un d'autre?". 5 "Fidèle à l'identité slovène" Cette histoire tourmentée, Pahor la raconte dans ses nouvelles d'Arrêt sur le Ponte Vecchio (1999) ou L'appel du navire (2008). "A 17 ans, j'ai compris que je devais rester fidèle à l'identité slovène. J'étais une de ces 'punaises' que Mussolini voulait écraser. J'ai commencé à mettre mon identité sur le papier, à écrire sur ma rue, la mer, les quais. J'ai conquis la ville en slovène", disait-il. En 1943, il participe au mouvement de libération nationale. Livré aux Allemands par des fascistes slovènes, il est déporté début 44 au camp de concentration de Struthof, en Alsace dans l'est de la France, puis à Dora, Dachau et Bergen-Belsen en Allemagne. "Je portais la lettre I mais je ne voulais pas brûler comme Italien, je me suis déclaré Yougoslave. Nous étions des 'Triangles rouges', des politiques, des anti-nazis, des combattants de la liberté. On nous englobe dans l'Holocauste, ça n'a rien à voir. Si on le fait remarquer, on est taxé d'antisémite", regrettait Boris Pahor lors de cette rencontre peu de temps après le décès de son épouse. C'est sa maîtrise du français et de l'allemand qui le sauve de la mort. Mais pas du typhus ni de la tuberculose. Écrit en 1967, Pèlerin parmi les ombres (Nekropola en slovène), est paru en Italie seulement en 2008, bien après avoir été édité dans de nombreux pays européens. En 1945, après un long périple de retour des camps, il "retrouve la civilisation" en France où il est soigné dans un sanatorium et tombe amoureux de son infirmière, épisode qu'il raconte dans Printemps difficile (1958). "Je suis allé à Paris. J'ai vu la Tour Eiffel. J'étais étonné de cette grandeur, de revenir à la vie. Ma seconde vie a commencé à Paris". De retour du royaume des morts, Pahor, homme chaleureux et regard pétillant derrière de grosses lunettes, n'a cessé de témoigner. Une voix pour les minorités Candidat aux européennes pour le parti de l'Union slovène dans la région de Trieste en 2009 et aux élections régionales de 2018 alors qu'il est âgé de 105 ans, cet humaniste s'est engagé pour que l'Europe des puissants entendent les voix des minorités. "Dans cette Europe dominée par l'économie, les minorités, leur culture et leur langue n'ont pas la place qu'elles méritent", regrettait-il. 6 D'une longévité exceptionnelle, il confiait en 2018 au Corriere della Sera que "depuis qu'il était sorti vivant du camp de concentration, le passage du temps lui était devenu indifférent". "Je ne m'arrête pas, je regarde devant", ajoutait-il. Une leçon de vie. Boris Pahor, un symbole pour l’ALCEM BORIS PAHOR Trieste, 1913 Je me souviens du jour où j’ai rencontré Boris Pahor. Je l'ai connu dans la ville de Klagenfurt en 1990. J'assistais pour la première fois comme représentant de l'Academia de la Lingua Asturiana au congrès de l’AIDLCM. Je me souviens de la vivacité intellectuelle de Boris, de ses observations intelligentes et subtiles. Je me souviens que sa pensée était toujours rectiligne et directe. Je me souviens aussi qu'il a soutenu avec enthousiasme le projet de congrès dans les Asturies (plus précisément dans la ville d'Oviedo/Uviéu) pour l’année suivante. J'ai ensuite découvert que Boris, défenseur des petites langues et des cultures, était aussi un grand auteur. Et depuis lors, sa reconnaissance internationale n'a pas cessé de grandir. Dans les commentaires sur son oeuvre et sa trajectoire, on souligne toujours la qualité de son oeuvre littéraire. Et on souligne aussi son activité vitale contre l'autoritarisme, son militantisme pour la liberté. Nous qui sommes dans l'ALCEM, comme nous étions dans l'AIDLCM, nous sous sentons très fiers d’avoir parmi nous une personnalité si uploads/Geographie/ cocorico-61.pdf
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- Publié le Aoû 29, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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