CDDR/SAILD Service Questions-Réponses Synthèse technique COMMENT CULTIVER LE ER
CDDR/SAILD Service Questions-Réponses Synthèse technique COMMENT CULTIVER LE ERU OU OKOK (GNETUM AFRICANA )? Sommaire I- Introduction II- Ecologie III- Multiplication IV- Plantation V- Fertilisation VI- Récolte VII- Rendement VII- Références bibliographiques FICHE TECHNIQUE : COMMENT CULTIVER LE ERU OU OKOK (GNETUM AFRICANA )? Cette synthèse a été réalisée à l’aide des documents mentionnés en sources d’information. La culture du gnetum africana requiert les conseils ou l’assistance pratique d’un spécialiste I- INTRODUCTION Nom scientifique : ‘‘Gnetum africana’’ Sud Cameroun : Okok Sud-Ouest, Nord-Ouest : Eru Le Eru est une liane grimpante qui pousse spontanément dans les forêts humides du Sud, du Centre, de l’Est et du Sud-Ouest et dont les feuilles sont très appréciées pour leur grande valeur nutritive. Sa consommation s’étend au Nigeria, au Gabon, en République Centrafricaine, en Guinée Equatoriale, etc. Depuis des siècles, les peuples des forêts pratiquent sans cesse la cueillette de ses feuilles, sans pouvoir en replanter. Si on ajoute à cela son exportation au delà de nos frontières, on comprend aujourd’hui pourquoi les paysans sont obligés d’aller de plus en plus loin pour cueillir l’okok. L’okok est un aliment riche, il contient les huit amino-acides essentiels et beaucoup d’éléments minéraux dont le potassium, le phosphore, le calcium, le magnésium, le sodium, le chlore. Il est riche en lipides, carbohydrates, cellulose, fibres végétales. L’okok est non seulement utilisé comme un aliment diététique, mais également en médecine pour soigner la nausée. C’est un antidote contre le poison. Les tiges peuvent aussi servir comme tisane pour alléger les accouchements difficiles. II- ECOLOGIE Climat L’okok pousse naturellement dans la forêt humide. Il aime l’ombrage, la chaleur et beaucoup d’eau. Sols Un sol léger, bien drainé et contenant beaucoup de matières organiques lui va mieux. III- MULTIPLICATION Mode de reproduction L’okok se multiplie par deux voies : la voie sexuée (graines) et la voie végétative (boutures). 1. Semis Les graines d’okok à maturité ont une couleur rouge sombre. Elle peuvent germer naturellement, après 9 à 12 mois lorsque les conditions sont bonnes, avec un taux de germination très faible. Certains paysans, pour multiplier leurs chances, éparpillent des poignées de graines à l’ombre dans la forêt, et attendent patiemment la germination. 2 . Bouturage On peut aussi prélever des sections de boutures sur les parties jeunes de la liane et les faire enraciner. On peut également avoir des repousses naturelles dans la forêt, à partir de rejets qui apparaissent à partir de nœuds sur les racines. Ces rejets donnent de nouvelles lianes qui constituent progressivement un peuplement naturel dense d’okok. Dans le cas du bouturage artificiel, il faut procéder par étapes : Préparer le milieu qui va accueillir les boutures pour l’enracinement. Pour cela, choisir un endroit totalement couvert et frais. Matériels pour le bouturage : sable, sciure, plastique, eau, caisse étanche, boutures. Au lieu d’une caisse étanche, on peut préférer un demi fut si on n’a pas beaucoup de boutures, pourvu qu’il ne laisse pas passer de l’eau. Mélanger le sable et de la sciure à raison de 50% chacun. Remplir la caisse de moitié. Disposez-la complètement à l’ombre, de préférence sous un hangar. Arroser abondamment et recouvrir avec un plastique laissant passer la lumière. Prélever les boutures à un endroit de la liane où le bois n’est ni trop vieux, ni trop jeune, en laissant à chaque fois 2 nœuds. Tailler la bouture en biais avec un outils bien tranchant et propre. Diminuer ensuite de moitié la surface de chacune des deux feuilles. Disposer les boutures dans la caisse, et veiller à arroser deux fois par jour, le matin et le soir. N.B. : Toutes ces opérations se feront le même jour, à une heure de l’après-midi si possible, pour éviter le dessèchement des boutures. Au bout de 2 à 3 semaines, les boutures portent déjà des racines Repiquage 4 semaines après le bouturage, les boutures enracinées seront repiquées délicatement dans des sachets de pépinières perforés à la base, et contenant du terreau noir et de la matière organique. Disposer les sachets sous un ombrage dense, et veiller à arroser abondamment une fois par jour, de préférence le soir. IV- PLANTATION Un mois après le repiquage, les plants peuvent être mis en terre. Eviter de les exposer au soleil. Choisir un site de plantation sous un couvert dense. Creuser des trous de 30 cm x 30 cm, et disposer au niveau de chaque trou un tuteur vivant ou inerte. Lorsque les pluies deviennent régulières, découper la base du sachet et déposer chaque plant dans un trou de plantation. Association L’okok peut s’associer à toute culture : bananier-plantain, macabo, taro, etc., surtout les cultures qui sont indifférentes à l’ombrage. Densité Il est conseillé de planter en lignes espacées de 1 m dans tous les sens, ce qui permet d’avoir des densités de 10 000 plants à l’hectare. Si nous souhaitons associer à l’okok une autre culture, il est souhaitable de garder un écartement de 2 m entre les lignes. On a également expérimenté avec succès la plantation ; il est conseillé de planter en lignes espacées de 80 cm à 100 cm entre elles, et 50 à 100 cm sur la ligne, afin de pouvoir circuler plus facilement lors de la récolte. Développement de la liane : Le développement de la liane d’okok est très caractéristique. Ses racines se comportent comme des ‘‘rhizomes’’ qui produisent par endroits des rejets. Ces rejets sortent du sol pour donner de nouvelles lianes grimpantes. A partir d’un seul pied d’okok, il est donc possible de développer un grand peuplement dense de liane en quelques années. Pour grandir, la liane aura absolument besoin d’un tuteur, comme dans le cas du poivrier ou encore de l’igname. La liane s’y enroule et produit progressivement des feuilles. Elle peut grimper aussi haut que possible, tant que le tuteur le permet. Tuteurs Un tuteur vivant est préférable à un tuteur inerte, car il dure longtemps. La taille du tuteur importe peu pour l’okok. Cependant, il est important de les garder à une hauteur acceptable, afin de faciliter la cueillette des feuilles. La recherche conseille d’ailleurs l’utilisation d’une variété qui fixe l’azote, comme le glyricidia ou le calliandra, qui, en dehors du rôle de tuteur, enrichi le sol, sert de nourriture pour le bétail, et dans certains cas comme le calliandra, peut attirer les abeilles pour la fabrication du miel. V- FERTILISATION Le fait que l’okok se développe plus à l’ombre limite ses besoins en consommation d’engrais. Il est donc moins économique d’envisager l’utilisation de ce dernier. VI- RECOLTE La récolte se fait en dépouillant simplement les lianes de leurs feuilles. Des bourgeons apparaîtront à nouveau et donneront d’autres feuilles pour une prochaine récolte. C’est à ce niveau qu’apparaît l’avantage de la domestication de cette culture, en ce sens que la récolte est durable, et toute la famille peut ainsi gérer aussi longtemps que possible une parcelle dans un coin du jardin. VII- RENDEMENT Les rendements moyens estimés au jardin botanique de Limbé sont d’environ 85 kg pour 100 m² de culture. Dans le cadre de la domestication de cette espèce, au même titre que le Njansang, le Ndock, le safou et autres, les recherches continuent, afin de permettre aux paysans de s’approprier ces cultures pour lesquelles seul la cueillette était jusqu’à lors pratiquée, et de les ramener dans nos jardins de case. Cela contribuera non seulement à améliorer la qualité et le niveau de vie des populations, mais aussi rendra durable l’exploitation et la gestion de ces espèces. De grands progrès sont entrain d’être réalisés, déclare le Dr. Zac Tchoundjeu de l’ICRAF qui a en effet mis au point un système de châssis de propagation dans le but de faciliter et d’accélérer la reprise et l’enracinement des boutures. Références bibliographiques /Gnetum 1 - La Voix Du Paysan La Voix Du Paysan N°100, Mai 2000 2 - FAO Recherches actuelles et perspectives pour la conservation et le développement. Rome : FAO, 2000 3 - SAILD Recueil de fiches techniques pour l’entrepreneur rural. Yaoundé : SAILD, 2001 4 - Schippers, R.R. Légumes africains indigènes : Présentation des espèces cultivées. Weikersheim : Margraf Publishers – CTA, 2004 uploads/Geographie/ comment-cultiver-le-eru-ou-okok-gnetum-africana.pdf
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- Publié le Aoû 05, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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