SUJET : Dans quelle mesure la mondialisation contribue-t-elle à la croissance ?

SUJET : Dans quelle mesure la mondialisation contribue-t-elle à la croissance ? La fermeture de la dernière usine de Lejaby en France pour être délocalisée en Tunisie a mis en lumière le concept de démondialisation cher à Arnaud Montebourg. La mondialisation que l’on peut définir comme l’augmentation des échanges de biens de services , d’hommes de capitaux et de technologies entre les pays, serait dangereuse pour les PDEM car toutes les activités industrielles voire de services disparaîtraient au profit des pays émergents où la main, d’oeuvre est bon marché . Il n’y aurait donc plus de possibilité de croissance, c’est-à-dire d’augmentation durable et de manière autoentretenu d’un indicateur de dimension : le PIB. Certes la mondialisation a des effets négatifs sur la croissance et sur l’augmentation du chômage des PDEM ; cependant, ces conséquences négatives ne se trouvent qu’à court terme. A long terme, la mondialisation génère une augmentation des richesses créées pour tous les pays, qu’ils soient anciennement ou nouvellement industrialisés. I. A court terme, La mondialisation crée des perdants L’ouverture des frontières entraîne une augmentation de la concurrence entre pays, entreprises, salariés qui crée des perdants. A. La mondialisation fragilise les anciens pays industriels 1. Constat Les PDEM qui , ces dernières années voient leur échanges internationaux s’accroître, connaissent un ralentissement de la croissance du PIB : Union européenne : les importations augmentent de 11.4% en 2002 et le PIB augmente de 1.8% en 2010 (doc 1) 2. Explications Cette croissance ralentie s’explique par la mondialisation qui entraîne une augmentation de la concurrence entre pays (doc 2) ; • mondialisation ouverture des frontières les entreprises des PDEM sont maintenant en concurrence avec d’autres entreprises des PDEM ou de pays émergents. • Or, dans les PDEM coût du travail est élevé ( cf dissertation précédente) compétitivité – prix ( càd la capacité à accroître ses parts de marché du fait de prix bas) est faible • Cette compétitivité-prix faible peut avoir deux conséquences : o Réduction des ventes des produits nationaux faillites d’entreprises hausse du chômage o Certaines entreprise peuvent alors choisir de se délocaliser (doc 2) : c’est l’exemple de Lejaby : « Le fabricant de lingerie Lejaby, tout juste repris par un consortium associant son sous- traitant tunisien, a commencé à délocaliser sa production dès 1992, pour en arriver à "zéro usine" en France avec la fermeture d'Yssingeaux, en Haute-Loire. Entre France et Tunisie, il n'y a pas photo selon lui: le coût de la main d'oeuvre est six fois plus élevé dans l'Hexagone. Or la lingerie reste une industrie fortement consommatrice de bras, malgré une part d'automatisation » • La mondialisation entraîne donc une baisse de la production en France et une augmentation du chômage qui crée un cercle vicieux conformément au modèle du multiplicateur de Keynes : Hausse du chômage baisse des revenus baisse de la consommation baisse de la demande effective les entreprises revoient à la baisse leurs objectifs de production revoient à la baisse leurs projets d’investissement et d’embauche baisse de l’investissement et hausse du chômage baisse de la demande effective Un cercle vicieux se crée entraînant les PDEM dans une spirale de récession. Mais , contrairement, à ce que l’on pense dans les pays riches, tous les pays émergents ou en développement ne gagnent pas spécialement en croissance B. Sans réellement améliorer la situation des pays émergents 1. Constat • Les pays ouverts à bas revenus n’avaient qu’un PIB/ hab de 1830$ en 1990 et leur PIB/hab augmente en moyenne que de 0.7% par an entre 90 et 2000 (doc 4) • L’augmentation des exportations ne se traduit pas une augmentation proportionnelle du PIB : en 2010, les exportations du Moyen-Orient augmentent plus vite que celles de l’Afrique (9.5% contre 6.4%), mais le PIB y augmente moins vite (3.8% contre 4.7%) (doc 1) 2. Explications Les pays émergents ne gagnent pas obligatoirement à la mondialisation a. L’attractivité d’un territoire dépend d’un coût du travail faible… • Pour attirer les FTN à venir s’implanter dans le pays, il faut des conditions attrayantes : « Quand les gouvernements locaux essaient d'attirer de nouveaux investissements dans leur région, ils mettent toujours en avant les bas salaires qui y ont cours » (doc 5) • Or, ces salaires faibles empêchent la croissance , conformément à l’analyse de Keynes : salaire faible consommation limitée pas de demande effective production limitée • Les conditions de travail ne peuvent s’améliorer : « Et si les conditions s'améliorent chez certains sous- traitants, on peut craindre "un mouvement continu des entreprises là où les salaires sont bas, vers l'ouest de la Chine ou le Vietnam » • Les pays émergents ne peuvent donc connaître une croissance durable car ils ne peuvent augmenter les salaires. Et si les salaires augmentent ,le risque est l’automatisation et la perte d’emplois comme dans les PDEM : « La solution trouvée par Foxconn privilégie une alternative à l'amélioration des conditions de travail : à l'été 2011, l'entreprise a ainsi annoncé préparer un plan géant d'automatisation, dans le but de remplacer, à l'horizon 2013, 500 000 employés par des robots. » (doc 5) • Cette croissance durable est aussi limitée par le fait que les FTN ne délocalisent qu’une partie de la production. Elles opèrent en effet une Division Internationale des Processus productifs : Apple produit en Chine, mais les composants les plus simples : l’apport de technologie pour passer à une croissance plus intensive est limité ( doc 5) b. Mais d’autres critères jouent • Les FTN en cherchant une main d’œuvre non marché empêche donc la croissance des pays émergents. Cependant, elle ne cherche pas seulement ce critère. • Elle souhaite aussi une main d’œuvre alphabétisée, une sécurité politique , des infrastructures tous les pays qui ne correspondent pas à ces exigences sont délaissés et ne bénéficient pas d’apport de capitaux ou de technologie. • Une partie des pays , notamment en Afrique, sont alors délaissés : la mondialisation ne touche pas tous les pays L’augmentation des échanges de biens, d’hommes , de capitaux ou de technologies ne se traduit pas par plus de richesses créées : la peur de la mondialisation est réelle dans les PDEM, mais on se rend compte aussi que beaucoup de pays émergents ou en développement ne profitent pas d’une croissance par l’ouverture économique. II. A certaines conditions, elles assurent de la croissance « Toutefois, il y a des chances que la réalité soit beaucoup plus complexe. » (doc 3). En effet la mondialisation fait des perdants, notamment dans les PDEM, mais rien n’est déterminé. Dans les PDEM , il y a certes des perdants à la mondialisation : ceux qui sont en concurrence avec les salariés des pays émergents : « leurs emplois sont condamnés à voir leur rémunération chuter » (doc 3) ou leur emploi disparaître .En effet, ils ne peuvent résister à la concurrence salariale des pays émergents. Essayer de lutter contre les pays émergents est donc inutile. C’est aussi inefficace. Car les échanges de biens assurés par la mondialisation permettent de se spécialiser et d’avoir de la croissance. A. Les échanges de biens assurent de la croissance 1. L’analyse de Ricardo a. Constat Corrélation entre ouverture aux échanges et augmentation du PIB • Pays fermés/ augmentation du PIB faible o Les pays fermés ont un PIB / hab de 2138 $ en 1990 et il a augmenté de 0.6% par an en moyenne entre 90 et 2000 (doc 4 ) o En 2009, les exportations ont diminué de 14% aux Etats-Unis et le PIB a diminué de 2.6%, Europe : baisse de 14, 5% des exportations et de 4.2% du PIB (doc 1) • Pays ouverts/ augmentation du PIB forte o En revanche, les pays ouverts ont un PIB / hab de 4062 $ en 1990 et il a augmenté de 1.4% en moyenne par an entre 90 et 2000 (doc 4) o En 2010, Chine : hausse des exportations de 28.4% et du PIB de 10.3 % (doc 1) b. Explications • Chaque pays se spécialise dans la production où il est relativement le plus productif • Abandonne les activités les moins rentables, importe ces produits • Consacre tous ses facteurs de production où il est le plus productif productivité globale augmente Production augmente avec la même quantité de facteurs de production Chaque pays doit alors se spécialiser là où il a un avantage comparatif 2. Une spécialisation en fonction des dotations factorielles • Analyse HOS : pays doivent se spécialiser là où ils ont en abondance des facteurs de production abondants, donc bon marché • pays développés riches en capital et main d’œuvre qualifié doivent se spécialiser dans la production de biens moyen et haut de gamme : en 2007, près de 90% des exportations des Etats-Unis, de l’Allemagne et du Royaume-Uni sont des exportations moyen, haut de gamme. La part des exportations de produits bas de gamme diminue depuis1998 pour ces pays : 13% pour les Etats-Unis en 98, 9 ,7% en 2007 • Pays émergents riches en main d’œuvre se spécialisent dans uploads/Geographie/ correction-dissertation-mondialisation-et-croissance.pdf

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