1 La fonction d’ATTRIBUT - Les attributs, comme les compléments (d’objet direct

1 La fonction d’ATTRIBUT - Les attributs, comme les compléments (d’objet direct et indirect) et le sujet, font partie des constituants obligatoires du verbe => ils sont des valents. - Les attributs, comme les compléments du verbe, font généralement partie du Groupe Verbal. - Les attributs sont sélectionnés par les verbes dits attributifs => constructions attributives. - 2 types d’attribut : Attribut du Sujet (1) et Attribut du COD (2) ; en anglais, on fait la différence entre predicative complements (=> les attributs du sujet et du COD) vs. object complements (=> le COD et le COI) (1) a. [Marie] est [médecin]GN. b. [Marie] semble [malade]GAdj. (2) a. On a élu [Paul] [président]GN. b. Jean considère [Marie] [intelligente]GAdj. - Du point de vue sémantique, l’attribut n’est pas interprété comme un argument, mais comme un prédicat : il attribue une propriété au sujet (Paul est malade.) ou au COD (Je considère Marie belle.). Attribut du Sujet - l’Attribut du Sujet apparaît dans une structure syntaxique du type : Sujet + [verbe attributif intransitif + Attribut du Sujet]GV Critère 1. L’attribut du Sujet est sélectionné toujours par un verbe attributif intransitif (copule), du type être (devenir, sembler), qui fait le lien entre l’Attribut du Sujet et le Sujet. Le verbe copule est un élément purement relationnel (c’est ce qui explique son absence dans certaines langues comme le russe ou le hébreu). Différence entre la syntaxe et la sémantique dans les GV avec un Attribut du Sujet : le verbe copule est une tête (sélectionnant un Sujet et un Attribut du Sujet) mais il n’est pas le prédicat sémantique (il n’assigne donc pas de rôle sémantique à ses arguments) => c’est l’Attribut du Sujet qui a le rôle sémantique de prédicat (on comprend donc maintenant la distinction traditionnelle entre ‘prédicat verbal’ = tête prédicat et ‘prédicat nominal’ = tête mais non prédicat). - le verbe copule par excellence est le verbe être, mais attention à ne pas le confondre avec le verbe prédicatif (et intransitif) être : Je pense, donc je [suis]GV. (verbe non-copule et prédicatif, mono-valent, ayant le sens d’exister, donc il a le comportement d’un verbe intransitif classique, comme Il danse.) => traditonnellement, GV = ‘Prédicat verbal’ Je [suis beau]GV. (verbe copule, il ne peut pas avoir le rôle de prédicat, il a besoin d’un Attribut du Sujet) => traditonnellement, GV = ‘Prédicat Nominal’ Critère 2. Généralement, il y a un accord entre l’Attribut du Sujet et le Sujet, en genre et nombre. - l’accord se fait toujours si l’Attribut du Sujet est réalisé comme Adjectif : Marie est belle. *Marie est beau. // Cette robe est jolie. Ces livres sont intéressants. - si l’Attribut du Sujet est réalisé comme Nom, on peut avoir l’accord (Marie est actrice.), mais il y a des cas où le masculin prend le dessus, en particulier pour les noms de métier (Jean est médecin. Marie est un grand directeur. Simone est un très bon professeur.). 2 Critère 3. Généralement, surtout s’il s’agit des verbes essentiellement attributifs (comme le verbe être), l’Attribut du Sujet peut être pronominalisé par le pronom neutre (invariable) le : Jean était malade. --> Malade, Jean l’était. Marie devient grande. - -> Marie le devient. Mais ce test ne marche pas pour les verbes occasionnellement attributifs : Il était tombé malade. --> *Malade, il l’est tombé. Remarques : 1. Attention à bien délimiter l’Attribut du Sujet ! Simone est [un très bon professeur]GN. Ici, l’Attribut du Sujet est tout le Groupe Nominal entre parenthèses et la tête du GN est le Nom souligné professeur. Hélène est [très contente de les avoir rencontrés]GAdj. Hélène est [très contente qu’elle ait résolu le problème]GAdj. 2. Quand l’Attribut du Sujet est complexe, comme dans les cas ci-dessus, on peut pronominaliser une partie de ce groupe complexe : Hélène en était [très contente]GAdj. Liste des verbes copule, pouvant se construire avec un Attribut du Sujet : Ces verbes copule sont appelés attributifs (en général, il s’agit des verbes d’état) I. Verbes essentiellement attributifs : - le verbe être (p.ex. La classe est [grande].) - les verbes paraître, sembler, avoir l’air 1 ; demeurer, rester ; devenir, redevenir ; se trouver, se montrer, se révéler, s’annoncer (p.ex. Marie semblait [convaincue]. Il demeura [bouche-bée]. Il est devenu [professeur]. La porte reste [fermée à clé]. L’atmosphère s’annonçait [tendue] à cause de la grève.) II. Verbes occasionnellement attributifs (verbes-copules occasionnels) - partir (triste), mourir (vieux), tomber (malade), s’en aller / arriver / revenir / rentrer/naître/vivre + Adjectif (p.ex. Il est rentré [furieux], Il est sorti [heureux], Il est né [riche]) + passer pour, apparaître comme, être considéré comme, être traité de, se déclarer (p.ex. Il passe [pour un dur], Il apparaît aux yeux de tous [comme un type inflexible], Il est présumé [innocent]) - représenter, former, constituer (p.ex. La culture d’un pays représente [son trésor inestimable].) - verbes à la forme pronominale ou à la forme passive : se nommer/être nommé, s’appeler/être appelé, être choisi, se constituer, se sentir (p.ex. Il se sentait [soulagé], Il a été nommé [général]) Les catégories grammaticales qui réalisent l’attribut du sujet : - généralement, un Groupe Adjectival (GAdj), dont la tête est un Adjectif (Il est tombé [malade]. Marie est [très intelligente].) ou un Verbe au participe avec valeur adjectivale (Ils étaient tous [affolés]. Cette situation est [épatante].) - un Groupe Nominal (GN), avec ou sans Déterminant : Yves est [un bon acteur]. Dominique est devenue [femme de ministre]. - un Groupe Nominal (GN), réalisé par un pronom tonique (fort): L’Etat, c’est [moi]. - un Groupe Prépositionnel (GPrép) : Marie semble [de bonne humeur]. 1 Avoir l’air est ici une périphrase verbale (= locution verbale), c’est ce qui explique le manque d’accord de l’attribut du sujet avec le nom air : Marie avait l’air [heureuse]. 3 - un Groupe Adverbial (GAdv) : Ce matin, ce chaton paraissait [bien]. - un Groupe Verbal infinitif (GV) : Partir, c’est [mourir un peu]. Le plus dur est [de résister aux tentations]. - une Phrase subordonnée (PhSub) : une conjonctive en que (La vérité est [que je m’attendais plus à cela].), une interrogative indirecte (La question était [comment il allait se débrouiller].), une phrase relative (Le coupable n’était pas [qui je croyais]. Il est devenu [ce qu’il avait envisagé depuis longtemps].), une circonstancielle (La paresse, c’est [quand on n’a envie de rien faire].) ! quand l’Attribut du sujet est réalisé par une Phrase subordonnée, on appelle traditionnellement cette phrase phrase attributive. Place de l’Attribut du Sujet dans la phrase - habituellement, l’attribut du sujet se place après le verbe copule (donc, position postverbale), cf. exemples ci-dessus - occasionnellement, l’attribut du sujet (réalisé comme GAdj) peut se placer avant le verbe copule (antéposition), accompagné d’une inversion du sujet : [Grand]GAdj était [le jardin de Dieu]GN. (donc, Attribut du sujet, verbe copule, et Sujet inversé) [Tel]GAdj était [l’intérêt attaché à cette oeuvre]GN. [Particulièrement importantes]GAdj sont [les étapes de l’analyse argumentative]GN. => généralement, dans des phrases exclamatives ([Combien étouffée et lointaine] était devenue sa voix.), dans des subordonnées concessives du type quelque/si/pour/tout + Adj + être ([Si intelligent que soit Jean], il ne trouvera pas la solution.), ou bien dans des structures comparatives ([Intelligent comme tu es], tu comprendras vite.) Attribut du COD L’attribut du complément d’objet direct (Attribut du COD) apparaît dans une structure ternaire, du type : Sujet + [verbe attributif transitif + COD + Attribut du COD]GV Pour bien délimiter l’Attribut du COD du COD (attention, deux syntagmes distincts !), il faut faire appel à la pronominalisation du COD : Il considère [Marie] [intelligente]. vs. Il adore [les fleures rouges]. Il la considère [intelligente]. Il les adore. ! dans le premier cas, on pronominalise uniquement le COD (donc, l’attribut du COD réalisé par le GAdj intelligente est un syntagme à part) ; dans le deuxième exemple, à droite, le GAdj rouges fait partie du GN les fleurs rouges, ce qui explique la pronominalisation du groupe entier. Parfois, ambiguïté ! Il a trouvé cette explication étrange. => deux interprétations : Il a trouvé [cette explication [étrange]GAdj]GN => Il l’a trouvée. Il a trouvé [cette explication]GN [étrange]GAdj => Il l’a trouvée étrange. Contrairement à l’Attribut du sujet, l’Attribut du COD ne se pronominalise pas. Si l’Attribut du COD est réalisé par un GAdj, il y a un accord entre l’Attribut du COD et le COD : Je considère Marie intelligente (*Je considère Marie intelligent.). Marie, je l’ai jugée [capable d’une telle entreprise]. 4 Interface syntaxe-sémantique pour une phrase comme [Jean] considère [Marie] [intelligente] : - syntaxe : le verbe tête considérer sélectionne trois valents : le GN sujet Jean, le GN COD Marie et le GAdj Attribut du COD intelligente - sémantique : deux prédicats, donc deux relations prédicatives : le verbe tête considérer (ayant comme argument le GN sujet Jean), et le GAdj Attribut du COD intelligente (ayant comme argument le GN COD Marie) => donc seulement deux arguments (le sujet et le COD), le troisième valent (l’Attribut du sujet) étant un prédicat du point de vue sémantique. Les catégories uploads/Geographie/ cours-8-attributs-2.pdf

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