Filière : Etudes Françaises Professeur : Mme Hayat KERTAOUI Module : Morphosynt

Filière : Etudes Françaises Professeur : Mme Hayat KERTAOUI Module : Morphosyntaxe Semestre 4/Groupe 3 Année universitaire : 2019/2020 Chapitre 1 Les propositions subordonnées complétives Introduction générale : I-Les complétives conjonctives I-i- Définition et caractéristiques I-ii- Les fonctions syntaxiques de la proposition subordonnée complétive conjonctive. I-iii- Le mode du verbe de la proposition subordonnée complétive conjonctive: II- Les complétives infinitives: II-i- Définition et caractéristiques II-ii-Fonctionnement des propositions (de, à ou absence de préposition) avant la complétive infinitive II-iii- Les fonctions syntaxiques de la proposition complétive infinitive: III- Les complétives interrogatives indirectes : III-i- Définition et types : III-ii- La fonction de la proposition interrogative indirecte: Conclusion 1 Introduction : La proposition complétive est une proposition subordonnée à la proposition principale qu’elle complète. Elle dépend logiquement du support verbal, nominal, adjectival ou adverbial qui l’introduit et par rapport auquel elle occupe une fonction syntaxique bien déterminée, comme le ferait le nom. Nous distinguons dans ce que nous appelons propositions subordonnées complétives trois types de propositions : - Les complétives conjonctives,introduites par la conjonction de subordination que, - les complétives infinitives dont le prédicat verbal est à l’infinitif, - et les propositions interrogatives qui sur le plan syntaxique d’un support verbal exprimant la question.. - Propositions subordonnées complétives Complétives conjonctives Complétives infinitives Complétives interrogatives IV- La complétive conjonctive : - Elle est introduite par la conjonction de subordination « que » et se caractérise par la diversité des supports qui l’introduit : adverbe, adjectif, nom ou verbe. - Le mode de son prédicat verbale est tributaire particulièrement du support qui l’introduit . I-i- Les fonctions syntaxiques de la proposition subordonnée complétive conjonctive : 2 Ce sont des propositions subordonnées introduites par la conjonction de subordination «que»;elles occupent les différentes foncions syntaxiques assignées généralement au nom: sujet, COD, COI, Complément de nom, complément d’adjectif, complément d’adverbe, attribut du sujet ou séquence de l’impersonnel : 1/ Qu’il participe à ce tournoi me fait plaisir La complétive conjonctive est sujet de la locution verbale « faire plaisir. » 2/ Le fait qu’elle parte me chagrine. Complétive conjonctive, complément du nom «le fait» 3/Je doutequ’elle puisse relever ce défi. Complétive conjonctive, COI du verbe douter. Attention, la présence ou l’absence de préposition ne signifie pas toujours que le verbe est transitif direct ou transitif indirect, il faudrait toujours poser la question quoi ? ou …à quoi ou encore de quoi. Dans cet exemple, la formulation de la question se présentera comme suit : je doute de quoi ? et non pas*je doute quoi ? 4/ Je voudrais qu’elle fasse partie de notre équipe . Complétive conjonctive, COD du verbe «vouloir». 5/ Il faudrait que vous changiez de méthode . Complétive conjonctive, séquence de l’impersonnel «falloir» 6/ Je dois partir avant qu’il ne commence à pleuvoir. Complétive conjonctive, complément de l’adverbe «avant». I-iii- Les modes de la proposition subordonnée complétive conjonctive: Le mode du verbe de la complétive conjonctive dépend du support qui l’introduit et le subordonne à la proposition principale. Ainsi quand il s’agit d’un support verbal. Le choix des modes indicatif ou subjonctif dépend essentiellement du sens du verbe . a- Cas où le verbe de la complétive est au mode indicatif : 3 Ainsi, le verbe de la complétive conjonctive se présente au mode indicatif quand celui de la principale relève, à titre d’exemples, des paradigmes suivants: - La déclaration : - dire, déclarer, informer, annoncer, répliquer, répondre, révéler, mentionner, souligner, indiquer, raconter, signaler, avouer, etc. - Nous avons été informés que les cours seraient suspendus jusqu’à une date ultérieure. - La certitude : assurer, affirmer, confirmer, attester, certifier, savoir, être certain, garantir, reconnaître, etc. - Il faudrait reconnaîtreque les pays européens ont sous-estimé la dangerosité de la situation. - L’argumentation - expliquer, constater, démontrer, montrer, rappeler, remarquer, vérifier, soutenir, supposer, noter, prouver, observer, découvrir, déduire, , expliquer, convaincre, etc. - Ils nous ont convaincus que la solidarité et le sens de la responsabilité étaient des moyens de lutte non-négligeables contre le virus. - - La Mémorisation: - se rappeler, se souvenir, se rendre compte, oublier, s’apercevoir, etc. - En ces temps difficiles, il faudrait se rappeler que s’adoucir un peu la vie permet d’être plus combattif. - L’opinion / La pensée: penser, croire, juger, estimer, voir, considérer, supposer, trouver,imaginer,prévenir,pressentir, prévoir, etc. - Je prévois que la France imposera le confinement de toutes les villes sous peu. - La promesse /l’espoir: promettre, espérer - J’espère que nous sortirons indemnes de cette crise. b- Cas où le verbe de la complétive conjonctive ausubjonctif : 4 Le subjonctif demeure le mode du verbe de la proposition subordonnée conjonctive introduite par les supports verbaux qui expriment : - La Volonté:vouloir, attendre, - L’ordre:commander, défendre, interdire, demander, exiger, imposer, nécessiter, ordonner, réclamer, refuser, requérir, empêcher, etc. - Le gouvernement marocain a pris des mesures drastiques pour empêcher que le virus ne se propage et que la situation ne devienne incontrôlable. - Le Vœux : souhaiter, émettre le voeux, aimer, désirer, etc. - Le doute : douter, soupçonner, etc. - Les citoyens doivent se méfier des fake news et éviter que ces dernières empoisonnent leur quotidien. - L’acceptation: accepter, approuver, convenir, consentir, tolérer, supporter, etc. - Le sentiment: aimer, détester, préférer, craindre, redouter, appréhender,etc. - Le conseil: suggérer, proposer, recommander, etc. - Autres cas de figure où le verbe de la complétive est au subjonctif : 1- Quand la proposition subordonnée conjonctive se situe en début de phrase, son prédicat verbal figureau mode subjonctif : - Que tout le monde se sente acteur de cette lutte demeure le moyen le plus sûr de freiner l’évolution de l’épidémie. - Il arrive cependant que nous utilisons ce genre de phrases au mode indicatif : - Que vous avez toujours été opposé à ce projet, nous le savons. 2- Dans le cas où le verbeest suivi de la préposition«à», la complétive conjonctive commence par « à ce que »comme en témoignent les verbes suivants : consentir à ce que, s’attendre à ce que, s’habituer à ce que, s’engager à ce que, s’opposer à ce que, tenir à ce que, veiller à ce que : - L’OMS s’attend à ce que le Covid -19 fasse des beaucoup plus de victimes dans le monde dans les semaines à venir. 5 - Les enseignants ont consenti à dispenser des cours à distance pour soutenir les efforts du gouvernement dans sa lutte contre l’épidémie . - Les citoyens ne s’opposent pasà ce qu’ils soient mis en confinement pour freiner la propagation du virus. Il est à souligner toutefois que si la structure verbe+à ce que (s’attendre à ce que par exemple) est soumise à un autre usage par certains écrivains. En effet, fidèle au français classique, certains écrivains contemporains français continuent à utiliser des verbes comme s’attendre, consentir suivis d’un complément d’objet direct et non un complément d’objet indirect, comme l’atteste la citation suivante empruntée à Gide : - Je consens qu’il soit bon parfois que l’art se remette au vert . Après une proposition principale négative ou interrogative, le verbe de la subordonnée conjonctive peut être au subjonctif, même si le verbe de cette dernière exprime la déclaration, la certitude, etc. - Je ne dis pasque je n’aie pas une certaine expérience du pays (Malraux). En revanche, les verbes exprimant le doute, quand ils sont à la forme négative, la double négation est une affirmation, par conséquent, ils se conjuguent au mode indicatif. - Je ne doute pasqu’ils se sont comportés avec beaucoup de courtoisie. En guise de récapitulation, nous pouvons dire que : - Le mode indicatif est employé dans la subordonnée conjonctive quand le verbe de la principale affirme un fait qui est de l’ordre du probable ou du certain. - Le subjonctif s’utilise en revanche quand le verbe de la principale annonce ce fait comme étant possible. - Ces usages restent généralement conditionnés par le paradigme auquel appartient le verbe de la principale (déclaration, souhait, sentiment, doute, etc.) et par les spécificitésdes formes qui les caractérisent et qui réorientent leurs sens ( croire que + indicatif car le fait est probable/ ne pas croire que + 6 subjonctif ou forme interrogative car le fait est peu probable , donc ne pas croire que exprime désormais le doute ). - Je crois que l’art purifie les âmes et nourrit les esprits. - Je ne crois pas que l’art purifie l’âme et nourrisse l’esprit. - Crois-tu que l’art purifie l’âme et nourrisse l’esprit ? Nous tenons à rappeler par ailleurs que la liste des supports verbaux proposés ci- dessus est présentée à titre indicatif et qu’elle est loin d’être exhaustive. V- Les complétives infinitives: II-i- Définition et caractéristiques Les propositions complétivesinfinitivessont des propositions dont le prédicat verbal est au mode infinitif : - J’espère pouvoir m’en sortir par mes propres moyens. - J’entends chanter la chorale depuis ma fenêtre. Les exemples ci-dessus montrent qu’il existe deux types de propositions complétives infinitives : a- Celles dont le sujet est différent de celui de la principale. Elles sont introduites par des verbes de sensation comme« voir, uploads/Geographie/ morphosyntaxes4-mme-kertaoui.pdf

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