1 Cours 2 Narratologie 1 - Vladimir Propp : Fondements ……..P. 2 d’une narratolo
1 Cours 2 Narratologie 1 - Vladimir Propp : Fondements ……..P. 2 d’une narratologie moderne 2 - Les continuateurs de Propp……..P.8 3 -Siegel, ou la narratologie appliquée….P.12 4 - Walter Benjamin, le conte………P.17 5 -les structuralistes…………………….P.19 2 1 - Vladimir Propp : Fondements d’une narratologie moderne Propp vise à mettre à jour la syntaxe du récit (et plus particulièrement du conte merveilleux russe). Plus encore, il vise à montrer qu’il existe une seule matrice de récit (de conte merveilleux), dont tous les autres découlent Le folkloriste russe Vladimir Propp (1895-1970) inaugure l'analyse structurale du conte dans Morphologie du conte publié en 1928 (Seuil, 1970). Estimant que toute étude génétique et sémantique du conte nécessite préalablement son étude morphologique, il a étudié les contes merveilleux traditionnels, dans lesquels il voit le jeu de "variables" (les noms et les attributs des personnages) et de "constantes" (les fonctions qu'ils accomplissent). Au terme de son analyse, Propp conclut que le conte merveilleux obéit à une structure unique : il établit une liste de trente et une "fonctions" qui s'enchaînent dans un ordre identique, même si elles ne sont pas toutes présentes dans chaque conte. Organisées en deux séquences, à partir d'un manque ou d'un méfait initial jusqu'à sa réparation finale, ces fonctions constituent le schéma du conte merveilleux russe, et probablement, pensait-il, du conte merveilleux en général. Source : http://expositions.bnf.fr/contes/cles/propp.htm Avant Propp, il existait une classification des contes russes qui fonctionnait par : - contes de mœurs - contes merveilleux - contes sur les animaux Problème : certains contes sur les animaux ne contiennent-ils pas du merveilleux ? Certains contes merveilleux n’ont-ils pas des animaux pour personnage ? En fait les contes russes attribuent les mêmes actions aux personnages, aux animaux, aux objets. L’originalité de la démarche de Propp, à son époque, est qu’il se réclame d’une discipline annexe de la science, la morphologie, l’étude des formes. Jusqu’alors, l’étude du récit littéraire ne relevait que des domaines de la littérature, de la philosophie, de la rhétorique et de la poétique. Dans un article intitulé « Les transformations du conte merveilleux, il écrit « On peut, à plusieurs titres comparer l’étude des contes à celle des formes organiques dans la nature. Le folkloriste, tout comme le naturaliste, s’occupe des genres et des espèces 3 de phénomènes identiques par essence. La question de l’origine des espèces posée par Darwin peut être posée aussi dans notre domaine. IL n’existe pas, dans le royaume de la nature, comme chez nous, une explication directe, tout à fait objective et absolument convaincante à la ressemblance des phénomènes. Elle nous met en face d’un véritable problème. Dans chacun de ces cas, deux points de vue sont possibles : soit on affirme que, pour deux phénomènes qui n’ont et ne peuvent avoir aucune relation extérieure, leur ressemblance interne ne nous amène pas à une racine génétique commune, et c’est la théorie de la genèse indépendante des espèces ; soit cette ressemblance morphologique est interprétée comme la conséquence d’un certain lien génétique, et c’est la théorie de l’origine par métamorphoses ou transformations remontant à une certaine cause. » Exemple : la resemblance entre l’homme et le singe. Soit on considère que c’est un hasard, soit on considère qu’ils ont une origine commune. Dans le cas des contes : soit deux contes se ressemblent par hasard, soit ils ont une origine commune. Noter comme l’esprit positiviste du XIX° siècle est influent dans cette formulation. Il se réclame également des études sur les mythes et les religions, qui ont remarqué que les fonctions des dieux se déplacent facilement vers les hommes, et que même certains saints chrétiens héritent des fonctions des personnages de conte (guérisseur, charmeur d’animaux, etc… ) Dans l’introduction de son ouvrage, il commence par faire le tour de ce qui existe, pour en critiquer le manque de sérieux. Par exemple, il montre que l’étude des sujets ne peut rien révéler, parce que les sujets sont souvent enchâssés, et peuvent muter d’un conte à l’autre. Il en arrive donc à définir la primauté de la fonction. « Dans l’étude du conte, la question est de savoir ce que font les personnages ; qui fait quelque chose, comment il le fait, sont les questions qui ne se posent qu’accessoirement. » Propp énonce1 quatre hypothèses fondamentales pour cadrer son travail : « 1 – les éléments constants, permanents du conte sont les fonctions des personnages, quels que soient ces personnage et quelle que soit la manière dont ces fonctions sont remplies. Les fonctions sont les parties constitutives fondamentales du conte. 2 – Le nombre des fonctions que comprend le conte merveilleux est limité. 3- La succession des fonctions est toujours identique. 4- tous les contes merveilleux appartiennent au même type en ce qui concerne leur structure.» Propp revendique une méthode de recherche déductive, qui va du corpus aux conclusions. Mais son corpus est volontairement limité à 100 contes. Le premier élément du conte n’est pas une fonction, mais importe d’un point de vue morphologique. Il s’agit de la situation initiale. Le symbole α désigne la situation initiale. 1 Voir page 31 de l’édition Points Essais. 4 I – Un des membres de la famille s’éloigne de la maison (définition : éloignement, désigné par β). II – Le héros se fait signifier une interdiction (définition : interdiction, désignée par γ) III – L’interdiction est transgressée (définition : transgression, désignée par δ) IV – L’agresseur essaie d’obtenir des renseignements (définition : interrogation, désignée par ε Isoler les fonctions du conte doit aboutir à l’élaboration de « types » V – L’agresseur reçoit des informations sur sa victime ( définition : information, désignée par ξ) VI – L’agresseur tente de tromper sa victime pour s’emparer d’elle ou de ses biens. (définition : tromperie, désignée par η) VII – La victime se laisse tromper et aide ainsi son ennemi malgré elle. (définition : complicité, désignée par Ο). VIII – L’agresseur nuit à l’un des membres de la famille ou lui porte préjudice ( définition : méfait, désigné par A) « Cette fonction est extrêmement importante, car c’est elle qui donne au conte son mouvement. L’éloignement, la rupture de l’interdiction, l’information, la tromperie réussie, préparent cette fonction, la rendent possible ou simplement la facilitent. C’est pour cela que l’on peut considérer les sept premières fonctions comme la partie préparatoire du conte, alors que l’intrigue se noue au moment du méfait. Les formes que revêt ce méfait sont extrêmement variées. » lire page 42 …. Une autre forme du méfait est présentée sous la forme du manque : le VIII-a – Il manque quelque chose à l’un des membres de la famille ; l’un des membres de la famille a envie de posséder quelques chose (définition : manque, désigné par a) La fonction qui suit est une fonction de transition. IX – La nouvelle du méfait ou du manque est divulguée, on s’adresse au héros par une demande ou un ordre, on l’envoie ou on le laisse partir (définition : médiation, moment de transition, désigné par B) Les fonctions suivantes montreront le héros dans l’action, résolvant les énigmes, ou accomplissant des exploits. 5 On notera par exemple la fonction XXVII dans laquelle « le héros est reconnu grâce à la marque, au stigmate reçu (blessure, étoile) ou grâce à l’objet qu’on lui a donné (anneau, mouchoir). Dans ce cas la reconnaissance correspond à la fonction où le héros reçoit une marque. Il est également reconnu du fait d’avoir accompli une tâche difficile, etc… » Voir Aristote et la reconnaissance Le corollaire à cette fonction est que dans la suivante, VVVIII, le faux héros ou l’agresseur, le méchant est démasqué. Dans la fonction XXX, le faux héros ou l’agresseur est puni. Dans la dernière fonction, XXXI, le héros reçoit le royaume et la main de la princesse. On peut donc schématiser le découpage opéré par les 31 fonctions de Propp sous la forme : 1 : situation initiale 2 : méfait ou manque (créant un déséquilibre) 3 : médiation, moment de liaison 4 : péripéties de l’action du héros 5 : résolution du conflit et récompense du héros En tout, Vladimir Propp va isoler 31 fonctions dans le conte folklorique merveilleux russe : - éloignement - interdiction ; et transgression - interrogation ; et information - tromperie ; et complicité - méfait ou manque - médiation - début de l’action contraire - départ - première fonction du donateur ; et réaction du héros - réception de l’objet magique - déplacement dans l’espace - combat - marque du héros - victoire - réparation du manque - retour du héros - poursuite ; et secours - arrivée incognito - prétentions mensongères - tâche difficile ; et tâche accomplie - reconnaissance ; et découverte de la tromperie - transfiguration - punition - mariage 6 Ces fonctions vont s’investir dans des personnages que Vladimir Propp compte au nombre de sept. Cet investissement va se faire au sein de sphères d’action (qui regroupent plusieurs fonctions) : - la sphère d’action de l’agresseur - la sphère d’action du uploads/Geographie/ cours-de-narratologie-dino-b.pdf
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- Publié le Mar 19, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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