PUBLICITÉ DESSIN : MAZ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 13 janvier 2011 El Wata

PUBLICITÉ DESSIN : MAZ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 13 janvier 2011 El Watan PRIX DE L’HUILE ET DU SUCRE N° 6148 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1€. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com L es nouveaux prix du sucre et de l’huile appli- qués par le groupe Cevital depuis quelques jours ont mécontenté les autres opéra- teurs qui l’accusent de casser les prix. Contacté hier, le PDG de Cevital, Is- sad Rebrab, réfute ces accu- sations et déclare appliquer strictement l’accord conclu avec le gouvernement en répercutant les baisses de taxes accordées aux opé- rateurs sur les prix : «Nous n’avons fait que répercuter la défi scalisation de 22% accordée par le gouverne- ment sur nos prix d’usine.» (Suite page 5) Zhor Hadjam Aucune demande n’a été formulée par les pirates P 10 NAVIRE BLIDA PHOTO : AFP ■ Un couvre-feu nocturne est décrété dans la capitale et sa banlieue ■ Le président Zine El Abidine Ben Ali a limogé hier son ministre de l’Intérieur et a décidé de libérer tous les détenus. L e compte à rebours de l’après-Ben Ali a-t-il commencé ? Cette question brûle les lèvres de nombreux observateurs qui suivent les événements qui secouent la Tunisie depuis un mois. S’il est extrêmement diffi cile de parier sur une chute immédiate du régime de Ben Ali, les Tunisiens ne jurent en tout cas que par son départ. Un couvre-feu nocturne est décrété dans la capitale et sa banlieue. La contestation est à son apogée. Hacen Ouali (Suite page 3, lire également en pages 2 et 4) Tunisie : la révolte aux portes du palais de Carthage L’ÉTRANGE SOMMATION DE BENBADA À CEVITAL PHOTO : MALIKA TAGHLIT MARCHES ET MEETINGS À TIZI OUZOU ET BÉJAÏA KABYLIE ● Les étudiants, les anciens délégués du mouvement des archs ainsi que les militants du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) ont, séparément, organisé des manifestations de protestation. Lire en page 6 Face à la dégradation de la situa- tion, la présidente de la FIDH, Mme Souhayr Belhassen, d’ori- gine tunisienne, a lancé un appel pour l’envoi d’une commission d’enquête internationale en Tuni- sie pour mener des enquêtes sur la répression sauvage qui s’abat sur les Tunisiens depuis un mois. Dans cet entretien, la présidente de la FIDH a appelé également à la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ainsi que l’envoi des ex- perts des Nations unies travaillant sur les exécutions sommaires. Propos recueillis par Hacen Ouali La Tunisie s’est installée dans une situation d’instabilité politi- que depuis un mois. Avez-vous des informations précises sur le bilan humain et sur le climat politique qui prévaut en Tunisie ? Sans faire dans la comptabilité ma- cabre, le bilan est, malheureusement, très lourd. Nous avons en tant que FIDH recensé 35 morts, mais entre- temps le bilan s’est alourdi. Les infor- mations qui nous parviennent de Tu- nisie sont affolantes. Il est diffi cile de faire un bilan exact dès lors que dans les différents gouvernorats, on avance des chiffres mais tout cela reste à vé- rifi er. Les autres organisations, partis d’opposition et syndicats parlent de cinquante personnes tuées. Les informations qui nous parvien- nent via des familles, de la Ligue tuni- sienne des droits de l’homme, des syn- dicats, celui de la santé notamment, ne sont pas pour rassurer. La capitale est une ville morte, les cafés, restaurants et magasins sont fermés.La confusion règne à Tunis, ce qui rend plus diffi cile notre travail en matière de recense- ment des victimes. Comme vous savez aussi, l’armée a pris position depuis mardi soir dans la capitale suite aux affrontements qui ont gagné Tunis. Dans les autres villes du pays, la si- tuation est aussi diffi cile, car comme la ville de Kasserine qui a connu de vio- lents affrontements, elle est totalement isolée, donc il est extrêmement impos- sible d’avoir des informations fi ables. Le président Ben Ali a fait appel à l’armée pour le contrôle de la capi- tale, pensez-vous que l’affrontement entre civils et militaires soit inévita- ble ? J’espère que cela ne va pas arriver, cela étant dit, nous craignons l’affron- tement entre l’armée et les manifes- tants. Il faut éviter par tous les moyens que cela se produise. Ce que nous sou- haitons, c’est d’aller vers l’apaisement et que les affrontements cessent le plus tôt possible. Ce que, par contre, nous réclamons en tant que Fédération inter- nationale des droits de l’homme, c’est l’envoi d’une commission d’enquête internationale en Tunisie pour enquê- ter sur la répression qui s’est abattue contre des civils tunisiens. Et face à la répression sanglante qui se poursuit, l’usage disproportionné de la force et les tirs à balles réelles contre des ma- nifestants, nous demandons aussi la te- nue d’une réunion urgente du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Nous nous adressons aussi à l’Organisation des Nations unies pour qu’elle envoie des experts sur les exé- cutions sommaires et d’autres experts qui travaillent sur les questions de la liberté d’expression. Comment expliquer l’ampleur de la violence avec laquelle le pou- voir a géré ces événements. Son pou- voir est-il sérieusement menacé ? Parce que tout simplement le ré- gime est sérieusement déstabilisé par cette révolte qui s’est dressée contre un pouvoir vieillissant, corrompu qui a verrouillé le champ politique depuis 23 ans. La marmite a fi ni par exploser. Sommes-nous dans une situation révolutionnaire en Tunisie ? Ce qui est sûr, c’est que nous som- mes face à une situation très diffi cile où on a l’impression que le pouvoir n’a plus la maîtrise. Ni la répression sanglante, ni les discours de Ben Ali, ni les menaces n’ont arrêté les mani- festants qui contestent ouvertement le régime. Quelle est votre appréciation de l’attitude de l’Occident par rapport à ce qui se passe en Tunisie? Elle n’est pas à la hauteur des évènements. On a vu la réaction de Ban Ki moon qui a appelé à la rete- nue. L ’Union européenne par le biais de la ministre des Affaires étrangères, Mme Ashton a déploré et a dit sa tris- tesse par rapport à ce qui se passe en Tunisie. Elle a recommandé la retenue. On est vraiment loin des ses positions quand il s’agissait de la Biélorussie, lors des élections présidentielles, où elle a fermement condamné… Alors que la situation est très grave en Tuni- sie, elle s’est contentée de déplorer ! Je profi te de l’occasion pour réaffi rmer notre demande de suspension des né- gociations de l’Union européenne avec la Tunisie sur le statut avancé. Quant à l’attitude de la France, elle s’est mon- trée vraiment scandaleuse. J’ai suivi les déclarations du ministre de la Culture, Frédéric Miterrand, qui est un ami de la Tunisie, du ministre de l’Agricul- ture, Bruno Le Maire, et ensuite de la ministre des Affaires étrangères, Mi- chèle Alliot-Marie, qui s’est félicitée de la coopération entre la France et la Tunisie. Elle a proposé d’envoyer la police française pour former la police tunisienne aux techniques de maintien de l’ordre. Il est absolument aberrant qu’un ministre des Affaires étrangères s’exprime de la sorte. Ben Ali est un général et un ancien ministre de l’In- térieur qui maîtrise parfaitement les techniques de maintien de l’ordre. La Tunisie a besoin par contre de ses pays amis des positions audibles qui dénon- cent la répression et une voix dissua- sive et incitatrice pour que l’avenir soit préservé. La fi n du règne de Ben Ali a-t- elle commencé en Tunisie ? Ce qui est certain, en Tunisie, c’est que désormais, il y a un avant-Sidi Bouzid et un après-Sidi Bouzid. On ne peut plus continuer à vivre dans cette situation, surtout avec autant de morts. Les choses doivent changer en Tunisie et les Tunisiens le font savoir de ma- nière claire. Le fil des événements DÉCEMBRE 2010 ◗ Le 17 : immolation d’un jeune marchand de rue, à Sidi Bouzid, à 265 km de Tunis (centre-ouest) qui protestait contre la saisie de sa marchandise par la police. Décédé le 4 janvier, une foule de 5000 personnes a assisté à son inhumation. ◗ Les 19-20 : violents affrontements entre forces de l’ordre et jeunes manifestants pour le droit au travail à Sidi Bouzid et dans la localité proche de Meknessi. ◗ Le 24 : les troubles s’étendent à Menzel Bouzayane (60 km de Sidi Bouzid), où la police tire sur des manifestants, faisant deux morts et plusieurs blessés. ◗ Le 28 : au lendemain de nouvelles manifestations contre le chômage et la cherté de la vie dans plusieurs villes, dont Tunis, le président Zine El Abidine Ben Ali dénonce une«instrumentalisation politique». Limogeage du gouverneur de Sidi Bouzid le 30. JANVIER 2011 ◗ Les 3-7 : manifestation à Thala (centre- ouest). Les violences sont marquées par des saccages et l’incendie de bâtiments officiels. Nombreuses arrestations. Violences également à Saïda, près de Sidi Bouzid. ◗ Le 6 : des milliers d’avocats se uploads/Geographie/ 20110113.pdf

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