Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Dans l'intimité du sul

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Dans l'intimité du sultan : au Maroc / Gabriel Veyre Veyre, Gabriel (1871-1936). Auteur du texte. Dans l'intimité du sultan : au Maroc / Gabriel Veyre. 1905. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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J'avais déjà pas mal couru le monde. J'avais connu ou approché plusd'un souverainet maints princes exotiques, du Mikado et du prince impé- rial, son fils, à l'empereur d'Annam, au roi du Cambodge et à leurs familles, sa. • parler do quelques présidents do républiques américaines, au Mexique, au Venezuela,... que sais-jc?... Jo me reposais aux bords du Rhône de tant de lointains voyages, lorsque j'appris qu'on cher- chait un homme, un ingénieur à môme d'ensei- gner tout d'abord au sultan du Maroc la photo- graphie,dont il s'était épris, puis de l'initier, au 1 DANS L INTIMITE DU SULTAN besoin,aux plus récentes découvertes modernes: derniers perfectionnements do l'électricité, télé- phonie et télégraphie mêlées, cinématographe et phonographo, bicyclette et jusqu'à l'automobi- Jisme, si la choso lui chantait. Pourquoi pas moi? L'occasion était excellento do voir un pays nouveau, plus mystérieux et plus fermé encore que tous ceux que j'avais par- courus jusque-là, et d'étendre encore, par sur- croit, mes belles relations. Ma candidature fut posée. On m'agréa. Je partis. C'était au commen- mencement de 1901. En ces temps bienheureux, uno préoccupa- lion, à la cour marocaine, primait toutes les au- tres: coùto que coûte amuser le Sultan. Co but dominait, résumait toute la politique de l'omni- potent ministre de la guerre, Si Mehedi el Mc- ncbhy, qui, depuis la mort du vieux grand-vizir Ba Ilamcd, avait pris sur Abd cl Aziz le plus complet ascendant et qui était alors à l'apogée de son étonnante fortune. L'Anglais Mac-Lean, COMMENT J ABORDAI AU MAROC le w caïd » Mac-Lean, si adroit, si souple, qui était entré de compagnie avec El Menebhy dans les bonnes grâces dujeuno souverain, s'employait do tous ses effortsà seconder ces desseins, appor- tant à la tache un bon vouloir jamais las, une complaisanceingénieuse qui allaient lui conqué- rir absolument et l'amitié d'El Menebhy et la fa- veur impériale. Le Sultan s'était éveillé un matin avec le désir de peindro, fantaisie peut-être d'adolescent rê- vant do fixer sur la toile l'image do la favorite du jour. Mac-Lcan s'occupa donc de lui chercher un professeur et écrivit, comme de raison, en Angleterre. Mais les négociations prirent du temps, et le Sultan n'aimait guère à attendre. H fallut chercher plus près. On eut la bonne for- tune de mettre la main sur un peintre américain qui travaillait depuis quelque temps à Tanger, M. Schneider. Faute d'un Anglais pur sang, le caïd l'appela: c'était encore un Anglo-Saxon. Cependant, lo Sultan dut avoir avec la pein- DANS L INTIMITE DU SULTAN turc des déceptions. Je les ai connues depuis par le menu et les raconterai. Ce procédé de repro- duction des traits aimés, des choses du monde, lui apparut difficile et lent. On lui montra des photographies, on lui en expliqua le mystère. 11 voulut désormais faire de la photographie. Mac Lean, derechef, écrivit à Londres. Et le Sultan, de nouveau, s'énerva dans l'attente. On le sut hors du palais, hors de Marrakech, jusqu'à Tanger. C'est alors que je fus avisé, pressenti, accepté, et j'accourus. Quel voyage I Je souris encore d'y songer. Mon embarquement à Marseille avait été télé- graphie à la cour chérifienne. Et quand je con- nus, plus tard, le jeune Sultan Abd cl Aziz, la soudaineté de ses caprices, l'ardeur impérieuse qu'il apportait lui-même etl'empressementqu'on mettait autour de lui à les satisfaire, je me ren- dis compte de l'impatience avec laquelle ma ve- nue pouvait être espérée à Marrakech. Depuis trois mois déjà on y attendait « le pho- COMMENT J ABORDAI AU MAROC tographe», l'Anglais qu'avait mandé Mac Lean. En débarquant à Mazagan, je trouvai là, si je puis dire, « ma maison » aux ordres : dix soldats d'escorte, un cuisinier, un interprète, des tentes, les chariotspour les bagages, tout le matériel du voyage, enfin. Sans tarder, je me mis en route pour Marra- kech. Mais la nervosité du Sultan était telle que chaque jour, à chaque étape, deux ou trois fois la journée, même, un soldat envoyé à ma ren- contre venait me dire de me dépêcher, au point qu'en arrivant, après quarante heures de voyage, sur lesquelles j'en avais passé trente-six à che- val, j'étais à la tête d'une escorte de vingt-cinq guerriers plus ou moins bien armés. Pour le moment, je n'avais guère qu'un rêve. Harassé par celte course folle, je n'aspirais qu'à me reposer un moment, si court fAt-il, dans le logis, d'ailleurs relativement confortable, qu'on avait préparé pour me recevoir. Mais j'avais trop compté sans mon hôte. Un soldat arrivait DANS L'INTIMITÉ DU SULTAN chez moi sur mes talons; puis deux, puis trois. Ma cour en fut pleine, ma porte assiégée : « Le Sultan t'appelle», disait chacun d'eux en en- trant. Et il restait là, de planton, pour rem- porter la réponse. En un clin d'oeil ils étaient vingt. Mon interprète, qui connaissait et le caractère d'Abd cl Aziz et les devoirs qu'imposait l'éti- quette, ne put me donner qu'un conseil, qui était de courir sans tarder au palais, au débotté, môme en habits de voyage, encore qu'on m'eût fait aviser que, sans doute, le Sultan m'impose- rait le port du costume arabe ; il me dit de me montrer, au moins, coûte que coûte, un mo- ment, afin d'avoir la paix. Après quoi, je pour- rais me reposer tranquillement...jusqu'au lende- main. Je me confiai à cet homme expérimenté, et le suivis, couvert encore de la poussière des pistes en plein désert. Un négrillon qui nous guettait à la porte du palais s'empressa d'aller avertir Abd cl Aziz que COMMENT J'ABORDAI AU MAROC «l'ingénieur était là», puis s'en revint en lulle me chercher. Onm'introduisit dans la couroù le Sultandon- nait ses audiences, et qui, recouverte en partie d'une tente bariolée, servait entre temps de salle de billard. Tout de blanc vêtu, blanc de la tête aux pieds, à l'exception des babouches jaune citron et uploads/Geographie/ dans-l-x27-intimite-du-sultan-veyre-gabriel-bpt6k5807176k.pdf

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