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DE PLANEZES à LATOUR de FRANCE via la chapelle SAINT MARTIN. Lundi,4 mars 2013

DE PLANEZES à LATOUR de FRANCE via la chapelle SAINT MARTIN. Lundi,4 mars 2013 Faible nombre de participants (11) ; nous sommes en période de congés scolaires et nombre de grands parents sont sollicités en qualité de garde vacances. De plus, nous connaissons une fin d'hiver qui n'incite guère au pique-nique. Voilà donc la liste des courageux ou des "libres": La Jacotte i en Jordí del carrer de la Font de les Senyores, el Mestres de les hortalisses (en René), la Maryanne del Molí d'Oli, la Karlà de Jonquères, la Joselyne de Perpinyà, la Lauretta del Soler, en Juan del Plaçal del Méditerrani, en Miquel encara de Sureda, la Miquela i en Juan de Sant Estève del Monestir Malgré une météo pessimiste, le temps a été favorable à la marche : froid peu mordant, tramontane légère et soleil palichon ; ce n'était plus le cas dès le lendemain où froid vif, vent cinglant suivis d'une pluie diluvienne s'en sont donnés à cœur joie. Dix jours plus tard, cela continue. GEOLOGIE (du moins, dans ses très grandes lignes) : nous avons « navigué » pédibus gambis depuis les gneiss oeillés et rubanés de Planèzes jusqu'aux alluvions quaternaires de l'Agly (Latour de France) en passant par des zones métarmorphisées*riches en schistes à biotite (mica noir) et en micaschistes tout en longeant des bordures calcaires. *Métamorphisme : transformation d'une roche soumise à de hautes températures et de fortes pressions avec recristallisation de ses minéraux. Remarque : L'Agly roule des eaux fortes et le canal d'irrigation que nous longeons en rentrant sur Latour n'est pas en reste. Au pied du village, René nous désigne le site d'une ancienne éolienne qui, naguère, permettait l'alimentation en eau des jardins bordant le fleuve. Cette randonnée nous a une nouvelle fois prouvé, s'il en était besoin, que nos aîeux qu'ils soient français, catalans ou espagnols ont su utiliser de la plus esthétique et fonctionnelle des façons tous les matériaaux géologiques qui s'offraient à eux en construisant ces magnifiques capitelles restaurées à l'authentique qui parsèment le territoire, ces murs de feixes toujours debout pour l'essentiel, les façades des mas faites de galets et de caïros, la masse altière de la chapelle Saint Martin, son puits et les restes de son beffroi … ces curieux épierrages en forme de tours pleines ainsi que les épaisses murailles délimitant des vignobles défunts Mais quel savoir-faire immémorial, que d'efforts démesurés et de sueur, que de temps passé laissent deviner tous ces vestiges ! En ce qui concerne la balade proprement dite, Georges, fidèle en celà à ses habitudes de "marcheur indépendant", a parfois délaissé des voies bien tracées (voire asphaltées) et balisées pour des raccourcis connus de lui seul, raccourcis sensés nous faire "gagner du temps" malgré les ronces et autres salsepareilles griffues qui les jalonnaient... reconnaissons que malgré notre septicisme indécrottable et nos jurons (pour de rire), il nous a toujours conduits à bon port sans anicroche... VEGETATION :La région de Planèzes, Latour... est un pays de vignes et de bons vins où la crise du monde viticole transparaît avec, au hasard de la balade, des parcelles à l'abandon certaines labourées par les sangliers... d'anciennes terrasses prises d'assaut par la bruyère arborescente déjà fleurie, d'autres par des bosquets de chênes verts et pubescents. La plupart des terres en jachère sont devenues le royaume du Nerprun alaterne et de « l'accrocheuse » Salsepareille, de la Lavande stoechas et autre Santoline, des Genêts et Cytises, des touffes de Thym vulgaire et du Romarin fleuri... Mais heureusement tout n'est pas qu'abandon et nous avons croisé le long de nos montées et descentes serpentines nombre de vignes à la coupe rigoureuse et au dessin géométrique parcourues de peus de gall (pattes de coq) en Y dallés de schistes, surveillées par des vignerons courbés armés de sécateurs. Un peu d'histoire : si vous le voulez bien ! Il suffit de prononcer Latour de France (ex Tor de Fenollèdes ) et, illico, Jacotte intervient : "1258, traité de Corbeil et rattachement du village à la frontière française alors que Mosset en compagnie de Salses, Montner et Ille sur Têt devient le plus nordique des villages catalans". Mais quels sont les signataires de ce traité qui ne figure même pas sur le petit Larousse illustré ? Et Jacotte de poursuivre : Jacques 1er d'Aragon d'une part et Louis IX dit Saint Louis, roi de France, de l'autre. Le contenu ? Dans les faits, chacune des deux parties abandonne à la partie adverse les territoires dont elle se rend compte (c'est moi qui le suppose) de sa probable incapacité à les gouverner ne serait-ce que de par leur situation par rapport aux monts pyrénéens. C'est ainsi que Jacques l'aragonais se débarrasse de Carcassonne et du Carcassés, du pays du Razés, du vicomté de Béziers, du Minervois, de Narbonne et de son Duché, du Gévaudan, de Nimes, du comté de Toulouse et j'en passe... De son côté, Louis le français déjà "empétré" dans ses croisades (dont la dernière lui sera d'ailleurs fatale) cède à Jacques tous ses droits sur les comtés de Barcelone, Urgel, Bésalu, Roussillon, Ampurias, Cerdagne, Conflent et j'en passe... Vous voyez bien que nos deux rois avaient intéret à s'entendre ! Mais voilà, l'Homme est ainsi fait que quatre siècles et un an plus tard, la pièce sera rejouée sur la Bidassoa et s'intitulera justement "traité des Pyrénées" uploads/Geographie/ de-planezes-a-latour-de-france-via-la-chapelle-saint-martin-bis-pdf.pdf