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Jean Delville (1867-1953) Maître de l’idéal Delville Corr.indd 1 06/12/2013 14:29 © Somogy éditions d’art, Paris, 2014 © Musée Félicien-Rops, Province de Namur, 2014 Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Conception graphique : Nelly Riedel Fabrication : Michel Brousset, Béatrice Bourgerie, Mélanie Le Gros Contribution éditoriale : Sandra Pizzo Suivi éditorial : Christine Dodos-Ungerer ISBN 978-2-7572-0786-4 Dépôt légal : janvier 2014 Imprimé en Italie (Union européenne) Delville Corr.indd 2 06/12/2013 14:29 Jean Delville (1867-1953) Maître de l’idéal Delville Corr.indd 3 06/12/2013 14:29 Ce livre est publié à l’occasion de l’exposition Jean Delville (1867-1953) présentée au musée Félicien-Rops, Province de Namur, du 25 janvier au 4 mai 2014. Une production du service de la culture de la Province de Namur. Commissariat de l’exposition Véronique Carpiaux, musée Félicien-Rops, Province de Namur, et Miriam Delville, succession Delville Régisseurs Alexia Beboret, Valérie Minten, musée Félicien-Rops, Province de Namur Direction scientifique du catalogue Denis Laoureux, professeur, université libre de Bruxelles Coordination éditoriale et recherche iconographique Véronique Carpiaux, Valérie Mingen, musée Félicien-Rops, Province de Namur Auteurs Émilie Berger, doctorante, université libre de Bruxelles Véronique Carpiaux, conservatrice, musée Félicien-Rops, Province de Namur Sébastien Clerbois, chargé de cours à l’ULB, chercheur au CReA-Patrimoine Damien Delille, doctorante et chargée de cours, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Miriam Delville, succession Delville Flaurette Gautier, doctorante, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Denis Laoureux, professeur, université libre de Bruxelles Hubert Roland, maître de recherches et professeur, FRS-FNRS, université catholique de Louvain Nous tenons à remercier chaleureusement tous les prêteurs, sans qui cette exposition n’aurait pas vu le jour : Miriam Delville ; Olivier Fayt (OFFA) ; Daniel Guéguen ; Ph. et E. Serck et les institutions suivantes : Archives de l’art contemporain, Bruxelles ; Bibliothèque royale de Belgique ; Flanders Fields Museum, Ieper ; Galerie Patrick Derom, Bruxelles ; Galerie De Beuckelaer, Bruxelles ; Ville de Dinant ; Letterenhuis, Antwerpen ; Musée des Beaux-Arts, Ville de Tournai ; Musée communal d’Ixelles ; STAK Challenges. Nos remerciements vont également à tous les collectionneurs qui ont souhaité garder l’anonymat. Ont soutenu ce projet : Jean-Marc Van Espen, député-président du collège provincial de Namur ; Jean-Pierre Babut du Marès, président de l’asbl « Les amis du musée Rops » ; Bernadette Bonnier, directrice du service de la culture de la Province de Namur ; le service de l’audiovisuel de la Province de Namur ; l’Imprimerie provinciale de Namur. Le personnel du musée Félicien-Rops a contribué à la bonne mise en œuvre de l’exposition et du catalogue qui l’accompagne. Delville Corr.indd 4 06/12/2013 14:29 Jean Delville dans la fin de siècle 7 Véronique Carpiaux et Denis Laoureux Jean Delville, mon grand-père 14 Miriam Delville Jean Delville dans la genèse du symbolisme (1887-1892) 40 Denis Laoureux L’idéalisme insexué. Jean Delville et le devenir androgyne de l’humanité 64 Damien Delille Jean Delville Prix de Rome, un « rêve italien » 84 Sébastien Clerbois Jean Delville et la Première Guerre mondiale 96 Hubert Roland Jean Delville et l’enjeu du « monumental » 106 Émilie Berger Jean Delville devant la critique d’art 122 Flaurette Gautier Chronologie 132 Denis Laoureux Bibliographie 137 Index des noms 139 Index des œuvres et des textes 140 Liste des œuvres exposées 142 Liste des documents exposés 143 Crédits photographiques 143 Sommaire Delville Corr.indd 5 06/12/2013 14:29 Delville Corr.indd 6 06/12/2013 14:29 7 Jean Delville dans la fin de siècle Une exposition Organiser une exposition sur Jean Delville est une gageure apparue du vivant même de l’artiste2. Bien sûr, nombre d’expositions consacrées à la fin de siècle ont intégré les tableaux coruscants de ce maître belge de l’idéalisme. On peut difficilement éviter, il est vrai, celui qui est aujourd’hui connu pour être l’un des artistes les plus proches de Joséphin Péladan, mais qui a été aussi, et peut-être surtout, un jeune peintre singu- lier dans l’émergence du symbolisme et un chef de file dont l’action en faveur de l’idéa- lisme s’exprime à travers la fondation de plu- sieurs groupes soutenus par des revues. Néanmoins, Delville compte peu d’exposi- tions personnelles à son actif. À notre connaissance, l’exposition Jean Delville montée par le musée Rops est la première rétrospec- tive posthume. Et pour cause, on vient de le dire : concevoir un tel événement sur cet artiste est une entreprise compliquée, en fait, par la nature même de l’œuvre. En effet, il est devenu difficile, voire impossible, d’ex- poser aujourd’hui un certain nombre de pièces. Pour diverses raisons. Premièrement, ce qui est conservé et acces- sible actuellement n’est qu’une partie d’une production abondante. De nombreux tableaux dont l’existence est attestée par la recherche documentaire restent difficiles à localiser. Plusieurs peintures majeures ont été détruites. On pense ici au Cycle passionnel (pp.21, 22, 56, 58, 59) et aux peintures monumentales qui ont été intégrées au palais de justice de Bruxelles. Certains tableaux se sont même autodétruits en raison d’un problème de technologie picturale. C’est le cas du Crime dominant le monde, exposé à Bruxelles en 1891. Deuxièmement, bien des tableaux ne peuvent être exposés simplement parce qu’ils sont à peu près intransportables. La fragilité de leur état de conservation, comme c’est le cas Voilà une dizaine d’années que le musée Rops propose des expositions consacrées à des figures, à des sociétés d’artistes et à des mou- vements qui ont joué dans la Belgique de la seconde moitié du xixe siècle un rôle apparais- sant aujourd’hui comme déterminant, mais que le temps a recouverts d’une couche de poussière. Beaucoup de choses ont été écrites sur la fin de siècle. Tout n’a pas été dit, toute- fois, sur cette période cruciale dans l’histoire identitaire et culturelle de la Belgique. Le projet d’édition critique de la correspondance de Félicien Rops sur lequel le musée travaille avec enthousiasme en est l’expression1. Certes, nous disposons aujourd’hui de contributions faisant autorité sur des artistes majeurs comme Fernand Khnopff ou James Ensor. Mais des pans entiers de la vie artistique fin de siècle nous échappent encore. C’est à l’éclairage de ces zones d’ombre que voudraient contribuer quelque peu les expositions du musée Rops. Celles-ci prennent systématiquement appui sur une recherche fondamentale que nous souhaitons à chaque fois aussi complète que possible, même si, on s’en doute, des pièces archivistiques nous échappent immanquable- ment. Établir un corpus d’œuvres inédit et constituer un fonds documentaire sont des critères d’exigence qui ont guidé chacun des projets. On comprend que l’analyse des ques- tions soulevées par ce type de démarche prenne une forme collective dont témoigne le catalogue qui accompagne la présente exposi- tion. Celle-ci est une nouvelle étape dans la recherche sur la Belgique du symbolisme, même si l’artiste est loin d’être inconnu. V éronique Ca r pi aux e t D e n i s L ao u r e u x (page de gauche) Autoportrait, 1904. Crayon et fusain sur papier, 57 x 38 cm. Collection privée. Delville Corr.indd 7 06/12/2013 14:29 Delville Corr.indd 8 06/12/2013 14:29 9 aux relations entre symbolisme belge et occul- tisme français et dont il a fait la matière d’un livre paru récemment8, ainsi qu’à celle de Brendan Cole, déposée en 2000 également, sur l’esthétique idéaliste de Delville, et qui a débouché sur plusieurs articles9. Ces essais ont bien évidemment conditionné la conception du présent ouvrage. D’une part, ils nous ont dispensés d’avoir à présenter le détail de l’histoire des salons que Delville organise durant les années 1890 pour structu- rer et développer l’idéalisme théosophique. Nous n’avons pas cru opportun de refaire ici le récit des salons de Pour l’art (1892-1895), de ceux de la Rose+Croix (1892-1894), de l’expo- sition d’art idéographique de Kumris (1894) et des trois gestes d’Art idéaliste (1896-1898). D’autre part, le volume exégétique consacré à Delville nous a également exonérés de revenir sur le décodage iconologique des tableaux idéalistes. La perspective que nous avons voulu dégager vise donc moins le décryptage des schémas iconographiques que la compréhen- sion du fonctionnement de l’artiste dans les lieux de sociabilité fin de siècle ainsi que son positionnement dans l’émergence et le déve- loppement du symbolisme. Ces questions sont typiques de l’actualité des problématiques en histoire de l’art. On com- mence à mesurer l’importance des stratégies de visibilité que les artistes développent dans le système marchand-critique qui se substitue aux salons triennaux. La vision que nous avons généralement du symbolisme en Belgique est essentiellement liée au cercle des XX et à la revue L’Art moderne. Or Delville n’est pas dans ce réseau. C’est pourquoi il fallait entamer cet ouvrage par une contri- bution sur le positionnement de l’artiste dans la genèse du symbolisme. Ce position- nement amènera Delville en 1892 à situer sa peinture à l’endroit d’un symbolisme ésoté- rique qui lui ouvrira la voie de l’idéalisme. des Trésors de Sathan (p. 77) et de L’Amour des âmes (p. 74) , compromet tout déplacement. Le gigantisme des formats pratiqués par l’artiste pose des problèmes pratiques de convoie- ment. C’est bien simple, dans la plupart des cas, les tableaux ne peuvent être déplacés. On songe ici, bien sûr, à L’École de Platon (pp. 24, 85, 86-87) , conservée au musée d’Orsay, au uploads/Geographie/ delville-pdf.pdf
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- Publié le Aoû 31, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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