Devoir rédigé : commentaire sur le sonnet de Pierre de Marbeuf Pierre de Marbeu

Devoir rédigé : commentaire sur le sonnet de Pierre de Marbeuf Pierre de Marbeuf, auteur appartenant au courant baroque, écrit en 1628 un recueil de poèmes dans lequel on trouve un sonnet qui commence par « Et la mer et l’amour… » et qui décrit les sentiments et les souffrances de celui qui aime en utilisant les deux éléments que sont l’eau et le feu, éléments souvent associés à la passion. Nous nous demanderons comment dans ce sonnet le poète parvient à décrire les tourments de l’amour. Nous verrons dans un premier temps comment grâce à une comparaison avec la mer, il nous montre l’instabilité et les dangers causés par l’amour et dans un second temps comment il utilise le feu pour rappeler la souffrance que peut entrainer la passion amoureuse. Pierre de Marbeuf en comparant la mer et l’amour parvient à rendre sensibles l’instabilité et le danger que comporte toute relation amoureuse. Il rappelle d’abord que la mer comme l’amour est un monde dangereux et à travers les dangers de la mer il évoque ceux de l’amour. Ainsi les termes « orage » et « naufrage » à la fin des vers 4 et 8 sont caractéristiques de la mer mais sont aussi associés à l’amour. Au vers 4, le sujet de l’expression « ne sont point sans orage » est « la mer et l’amour », les deux entités sont donc mises sur le même plan, reliées par la conjonction de coordination « et » ; au vers 8 le sujet est « tous deux » repris par « ils ». Mer et amour sont donc indissociablement liés. La place de ces termes en fin de vers renforce bien sûr leur importance. La mer est également évoquée à travers son amertume, en effet la mer est salée et peut laisser un goût désagréable à celui qui rentre en contact avec elle, comme parfois l’amour qui peut laisser de mauvais souvenirs, déstabiliser celui qui en est victime. Le mot « amer » est répété à plusieurs reprises associé avec l’amour et la mer créant ainsi d’ailleurs un jeu sur les mots « mer, amer et amour » grâce aux sonorités et le mot « amour » semble reprendre les deux termes comme le montrent les deux premiers vers du poème : « Et la mer et l’amour ont la mer pour partage, Et la mer est amère, et l’amour est amer, » Le parallélisme des constructions des propositions dans ces deux vers montre l’équivalence entre la mer et l’amour quant à son amertume. Enfin le rythme du poème qui rappelle le rythme des vagues et le caractère fluctuant du sentiment amoureux est très sensible dans le poème. La répétition des mots « mer, amer et amour » et les allitérations en « m » et « r » dans le premier quatrain participent de cette impression. Comme dans le vers 3 : « L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer », ces sonorités douces pour « m » et rude pour « r » sont aussi la marque de ce côté inconstant de l’amour. De plus les césures à l’hémistiche par exemple au vers 2 ou du moins la construction qui permet de marquer un arrêt en milieu des vers rappellent aussi le va et vient du sentiment amoureux. La comparaison entre la mer et l’amour permet donc de mettre en évidence l’instabilité du sentiment amoureux et la souffrance qu’il peut ainsi causer. Cette souffrance est aussi évoquée grâce à l’association avec un autre élément, le feu habituellement plus lié à la passion amoureuse. Pierre de Marbeuf évoque tout d’abord la souffrance que cause la passion amoureuse et pour qu’elle apparaisse de manière plus évidente, il décrit le corps embrasé par la passion. Les verbes « enflammer » v.7 et « brûler » v.13 en témoignent. Par ailleurs le vers 13 souligne la souffrance engendrée par l’amour puisque le pronom relatif « qui » remplaçant « ton amour » est le sujet du verbe « brûler », les deux protagonistes de cette histoire amoureuse sont par ailleurs présents à travers l’adjectif possessif « ton » et le pronom personnel « me ». Enfin l’adjectif « douloureux » attribut d’ « amour» rappelle ce que subit le poète, cette souffrance est aussi évoquée par les « larmes » sur lesquelles se termine le poème. Cette passion comme toutes les passions relève en outre du tragique et de la fatalité symbolisés ici par le combat perdu d’avance par l’eau contre le feu. L’eau de la mer et des larmes ne parvient pas à venir à bout du feu. Le lien entre le feu, l’amour et la mer est rappelé dans le premier tercet avec l’évocation de Vénus, née des eaux et mère du dieu amour. Dans le vers 9 « mère » et « mer » sont associés à la naissance de la déesse, dans le v.10 le « feu » et « l’eau » sont présents en début et en fin de vers encadrant « l’amour et sa mère » et enfin le vers 11 « Mais l’eau contre ce feu ne peut fournir des armes » acte la défaite face à l’amour. Un ton martial est d’ailleurs employé avec le terme « armes » à la fin du vers. Le premier vers du dernier tercet « Si l’eau pouvait éteindre un brasier amoureux » grâce à la subordonnée de condition montre l’impossibilité de résister à l’amour, nous sommes bien dans un enfermement tragique, le poète ne peut échapper à la passion. L’eau a donc perdu son combat face au feu de l’amour et le poète est condamné à le subir qu’il le veuille ou non. Conformément à l’esthétique baroque, Pierre de Marbeuf a donc utilisé à la fois le mouvement des vagues et les éléments que sont l’eau et le feu pour décrire les ravages du sentiment amoureux engendrant souffrance et instabilité chez celui qui le subit. On retrouve les accents de Louise Labé qui dans ses sonnets évoquait elle aussi les larmes et le feu qu’engendre l’amour … uploads/Geographie/ devoir-redige-et-la-mer 1 .pdf

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