AN III-IV CIVILISATION FRANÇAISE 1. EDUCATION - EMPLOI - IMMIGRATION Enseigneme

AN III-IV CIVILISATION FRANÇAISE 1. EDUCATION - EMPLOI - IMMIGRATION Enseignement supérieur: un « changement sans réforme » ? De fortes pressions à la «privatisation» s’exercent actuellement sur l’enseignement supérieur dans le monde. En effet: a) la gratuité n’est plus perçue comme nécessaire pour stimuler la demande d’études supérieures, b) les nouvelles formes d’organisation du travail requièrent des travailleurs des compétences comportementales que les modalités d’accès aux études, modèlent plus efficacement que les contenus de ces dernières, c) les contraintes budgétaires générées par le dumping fiscal sur les capitaux incitent à rationaliser la production des services éducatifs et à transformer les établissements publics en universités « entrepreneuriales », d) les nouvelles technologies de l’information et la libéralisation des échanges internationaux de services promettent aux capitaux d’importants profits potentiels dans ce secteur. Si l’enseignement supérieur français public est jusqu’ici relativement protégé, la combinaison des techniques de la (bonne) gouvernance au niveau de l’Union européenne et de la décentralisation au niveau d’universités autonomes est susceptible de l’aligner progressivement sur le modèle dominant. Jeunes issus de l’immigration: Les diplômes de l’enseignement supérieur ne garantissent pas un égal accès au marché du travail. Les recherches sur l’insertion professionnelle des jeunes issus de l’immigration se sont principalement intéressées aux élèves qui sortaient de l’enseignement secondaire. Dans un contexte marqué par la reconnaissance de discriminations raciales ou ethniques sur le marché du travail, notre analyse traite de l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur. À partir de l’enquête «Génération 92» du Céreq, elle vise à comparer le devenir des étudiants selon 3 ascendances: Europe du Sud, France et Maghreb. Au final, l’entrée dans la vie professionnelle est très variable selon l’origine géographique des parents. Les enfants originaires du Maghreb connaissent les conditions d’insertion les plus défavorables, notamment, ils sont plus au chômage, ils accèdent peu aux emplois du secteur public ou des petites et moyennes entreprises. Le devenir professionnel des diplômés de DESS Des données nationales et locales (enquêtes des observatoires universitaires) permettent de mettre en lumière les atouts des diplômés de DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées) sur le marché du travail par rapport aux autres diplômés de troisième cycle. Cette bonne insertion tient d’une part aux besoins exprimés par les entreprises, dans un contexte favorable d’évolution de la structure des emplois; d’autre part, au profil de formation apporté par le diplôme de DESS. Elle provient également de la spécificité des caractéristiques scolaires et sociales des étudiants. La multiplication des DESS, et donc la forte croissance du nombre de diplômés, ne vont-elles pas conduire à une détérioration des conditions d’insertion ? Dès lors, quelles stratégies les universités pourraient-elles mettre en œuvre pour conforter la valeur de leurs DESS sur le marché du travail ? 1 L'Immigration Immigration = arrivée, dans un pays, d’étrangers venus s’y installer et y travailler. En partant de cette définition, l’immigration n’est pas un phénomène récent. En France, l’immigration est un phénomène véritable qui date du XIXème siècle car ce fut en 1851 que furent reconnus pour la première fois les étrangers lors du recensement. I. LA PART DES IMMIGRES DANS LA POPULATION FRANCAISE Au début du siècle, la France comptait environ 1 million d’immigrés, soit près de 3% de la population. En augmentation constante, le nombre d’immigrés atteint 2 750 000 en 1931. A cette date, la France est touchée par la crise mondiale (crise de 29) ce qui provoque un ralentissement de l’immigration voire même un retour des étrangers vers leur pays d’origine. Avec la guerre d’Espagne une nouvelle vague d’immigration apparaît mais c’est surtout entre 1956 et 1973 que la France connaît les plus forts courants migratoires. Bien que freinée depuis cette date, l’entrée des travailleurs ne s’est jamais tarie. II. L’IMMIGRATION ECONOMIQUE Au début du siècle, l’immigration correspond à un manque de main d’œuvre. Les immigrés occupent des emplois dans le bâtiment, l’industrie et le tertiaire et sont payés environ 20% de moins que les français qui délaissent ces places. Le patronat organise lui-même le recrutement collectif car il manque de main d’œuvre. L’État interviendra aussi pour compenser le déficit de population du à la guerre. La France est devenue le second pays d’immigration derrière les Etats-Unis et le premier par rapport au nombre d’habitants. A partir de 1931, la France est touchée par la crise économique mondiale. La loi du 10 août 1932 vise à ralentir l’immigration et à protéger la main d’œuvre française. Cette politique a duré jusqu’en 1939 c’est à dire jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Après 1945, la France doit résoudre le problème de l’insuffisance de main d’œuvre. Pendant toute la période des trente glorieuses l’État favorisera à nouveau l’immigration. L’office national d’immigration (ONI) est créé en 1945, puis la Sonacotra (société de construction de logements pour les travailleurs) est fondée en 1956 pour accueillir la communauté algérienne. Pendant cette période, le nombre des immigrés est passé de 1 750 000 en 1954 à 2 621 000 en 1968. Avec le choc pétrolier de 1973 et la montée du chômage, la France complique les conditions d’entrée des étrangers. Comme nous venons de le voir, la France a connu différentes vagues d’immigration. Pendant les guerres, les étrangers furent mobilisés au service de la patrie pour défendre le pays. Pendant les moments florissants, les immigrés sont venus grossir les rangs de la main d’œuvre et ont participé au développement industriel du pays. Les raisons de l’immigration - La première raison réside dans la stagnation de la population. Au début du XVIIIe siècle, un Européen sur cinq est Français; en 1914, un sur dix seulement. De 1790 à 1914, la natalité est faible et la fécondité chute de 50 %. - La deuxième raison est, qu’au XIXe siècle, l’industrialisation qui s’est faite en douceur avait besoin de main-d’œuvre. L’exode rural, quand à lui, est resté limité, l’agriculture ne manquait pas de bras. Communautés paysannes et artisanales sont donc restées assez stables. Jusqu’en 1946, exode rural et urbanisation restent faibles et réguliers. - Quant à la troisième raison, elle est liée au fait que l’immigration a permis à la France de freiner le vieillissement de sa population. Ainsi, de 1872 à 1927, les immigrés et leurs descendants ont fourni 1,2 million d’habitants, soit la moitié de l’accroissement de la population dans la même période. La surmasculinité de leur apport a permis d’atténuer l’excédent des 2 femmes tandis que la continuité de l’immigration dans le temps a permis le rajeunissement de la population. La réglementation des étrangers Elle apparaît à la fin du XIXe siècle pour plusieurs raisons: d’abord parce que les recensements de population, devenus réguliers (tous les cinq ans), ont fait progresser la science démographique; ainsi l’immigration est-elle perçue comme numériquement plus importante et plus diversifiée; la France est aussi plus nettement engagée dans la société industrielle et l’immigrant devient un concurrent sur le marché du travail, en particulier pour les jeunes travailleurs qui se sentent défavorisés par l’obligation du service militaire. Enfin, il existait depuis plus d’un siècle une population étrangère enracinée en France, mais non évaluable et difficilement contrôlable. L’État, qui intervient désormais massivement dans les secteurs de la vie sociale, met en place une législation de l’immigration et une politique de protection des frontières. En 1889, est adopté le premier code de la nationalité, qui introduit la notion de droit du sol, tandis qu’un décret de 1888 avait déjà imposé des papiers d’identité aux étrangers (il s’agit là de «l’ancêtre» de la carte de séjour). Les causes des difficultés d’intégration ne sont pas seulement économiques ou sociales (manque de formation et de qualification, faiblesse des ressources financières, sociales, etc.); elles relèvent également des représentations culturelles réciproques. - La discrimination envers les immigrés s’observe principalement lors de l’accès à l’emploi. Les offres d’emploi ouvertement discriminatoires sont pénalement condamnables, mais de nombreuses autres pratiques, plus discrètes, échappent à la justice. C’est pourquoi le seul recensement des condamnations judiciaires est insuffisant pour les évaluer. - Le racisme s’exerce surtout à l’égard des populations dont la présence évoque un passé colonial lourd de conflits: les immigrés d’origine maghrébine sont les premières cibles de l’hostilité des nationaux (avant les Africains, bien avant les Asiatiques et surtout les Portugais). L’adhésion à l’islam souvent perçu comme “inassimilable” dans la civilisation française ou tout au moins réfractaire à la laïcité, et pourtant deuxième religion en France, est considérée dans le pire des cas comme un défi à la tradition nationale d’intégration. Par ailleurs, certaines différences de mœurs (statut de la femme, modes de vie, autorité familiale, etc.) alimentent le sentiment d’étrangeté. Dans une perspective historique, on doit noter que tous les groupes d’immigrés, quelles que furent leurs nationalités d’origine, leurs religions, leurs couleurs de peau ou leurs mœurs, ont été victimes du racisme. La xénophobie est souvent liée à une période de dépression économique et les notions de “seuil de tolérance” ou "d’inassimilabilité” sont dépourvues de sens sociologique. Le modèle français d’immigration L’immigration en France est une immigration de travail, non de peuplement. La législation de l’immigration mise en place à la fin du XIXe siècle a pour but de combler les uploads/Geographie/ civilisation-francaise-an-iii-iv.pdf

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