TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature

TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 3 Henry Tourneux et Yaya Daïrou Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun) suivi d’un INDEX FRANÇAIS-FULFULDE AVERTISSEMENT La pagination de cet extrait n’est pas conforme à celle de l’édition origi- nale. Prière de se reporter à l’édition papier. KARTHALA CTA Editions du CIRAD 22-24 bd Arago TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 4 75013 Paris Wageningen 34000 Montpellier 1998 TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 3 Assistance et conseil informatique François Fillol Directeur du Département Informatique Université de Paris II  KARTHALA, 1998 ISBN : 2-86537-854-3 TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 3 A la mémoire de Jean Bérhaut, botaniste du Sénégal, et de Pierre-Francis Lacroix, professeur de fulfulde aux Langues orientales, qui nous ont tous deux quittés en 1977 A nos mères TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 3 Introduction 1. Genèse du dictionnaire Le premier embryon de ce travail se trouve dans un article sur la structure du lexique botanique peul, que nous avons rédigé avec C. Seignobos en 1991, pour le cinquième Colloque international du Réseau « Méga-Tchad ». A suivi une longue période de latence, pendant laquelle nous avons étudié les problèmes de l’école en milieu urbain multilingue1. L’inadaptation des program- mes scolaires aux besoins régionaux nous a alors frappés, en particulier, l’absence totale de préparation des enfants aux activités agricoles, alors qu’une part impor- tante de la population de la ville de Maroua s’adonne à l’agriculture ou au maraî- chage. 1. Tourneux H. et O. Iyébi-Mandjek, L’école dans une petite ville africaine, (Maroua, Cameroun). L’enseignement en milieu urbain multilingue. Paris, Karthala, 330 p. TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 4 Incidemment, en 1993, notre collègue entomologiste J.-P. Deguine nous solli- citait pour traduire en fulfulde une plaquette qu’il avait réalisée à l’intention des encadreurs de la Sodécoton : Ravageurs et protection du cotonnier au Cameroun. Cela a été le point de départ d’enquêtes linguistiques en milieu paysan. En effet, il fallait absolument savoir comment les « planteurs » eux-mêmes parlaient de ces problèmes de ravageurs du cotonnier, afin de pouvoir leur transmettre le message des scientifiques en des termes qui soient les leurs. A la surprise de notre commanditaire, qui pensait que nous pourrions lui rendre notre copie au bout de huit jours, nous lui avons demandé de pouvoir enquêter pendant trois semaines dans un rayon de trente kilomètres autour de Maroua. Cette procédure nous a fait découvrir, entre autres choses, que les planteurs de la région ne comprenaient absolument pas ce qu’étaient les pucerons, quand, pour évoquer ceux-ci, nous évoquions, dans leur langue, des « poux du feuillage », expression qui, a priori, nous semblait tout à fait limpide, y eût-il déjà dans la langue un terme spécifique pour les désigner. C’est qu’en fait, pour eux, lesdits pucerons n’étaient pas perçus comme des insectes, mais comme des oeufs de che- nilles. 2. Objectifs On devine immédiatement l’importance d’une telle information, qui conditionne l’attitude du planteur face à ce parasite. La leçon qu’il faut retenir de cette petite expérience, est qu’on ne peut préten- dre influer sur les pratiques d’un agriculteur sans prendre la mesure de ses propres connaissances, qui sont, parfois, bien éloignées de ce que l’on pourrait imaginer, et souvent beaucoup plus riches que ne le pense l’ingénieur agronome. C’est ce que dit, en beaucoup mieux, P. Milleville dans un article récent (1996, p. 564) : « Il semble clair que l’échec, au moins partiel, du transfert pur et simple de nouveaux modèles techniques élaborés par la recherche expérimentale, a conduit les agronomes à reconsidérer leur pertinence en terme d’acceptabilité par des so- ciétés paysannes et de compatibilité avec des systèmes techniques et sociaux en place, dans des contextes spécifiques. Peu à peu s’est imposée l’idée que la conception des voies et modalités du changement technique devait s’appuyer sur ce que les agriculteurs (et plus généralement les ruraux) connaissent de leur mi- TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 5 lieu et sur les solutions qu’ils ont adoptées pour l’exploiter afin de satisfaire (plus ou moins bien, et de manière plus ou moins durable) leurs besoins. » On ne peut que souscrire à cette analyse, qui a fini par faire des adeptes même à la Banque mondiale. Cependant, on reprochera à cet auteur, comme à l’ensemble de ses collègues, d’omettre un point essentiel : on ne peut s’appuyer sur ce que les agriculteurs connaissent, en faisant l’impasse sur la question de la communication. Comment écouter le paysan, sinon dans sa langue ? Comment lui parler, sinon dans sa langue ? A supposer même qu’on ait devant soi un paysan africain fran- cophone, son discours en français sur les questions techniques de l’agriculture sera obligatoirement beaucoup plus schématique et approximatif que s’il était dans sa langue principale, africaine. Nous citerons ici ce jeune technicien de l’IRAD, en contact quotidien avec les chercheurs, parlant avec eux en français de toutes les questions relatives à la pro- tection du cotonnier, réalisant des expériences pour eux, qui nous a avoué sponta- nément qu’il n’avait jamais compris clairement la plaquette relative aux ravageurs du cotonnier, élaborée en français par J.-P. Deguine (1993), avant d’en avoir lu la version peule. Et pourtant, qui mieux que lui aurait dû la comprendre ? Il y a des économies qui coûtent cher, en ce domaine. Pour aller plus vite en « développement » (on accorde au « projet » une durée de vie limitée, suivant une échelle de temps qui n’a rien à voir avec ses enjeux propres), on fait encore trop souvent l’impasse sur la communication, et l’on pratique la fuite en avant, qui s’apparente parfois à une marche forcée, l’essentiel étant d’éviter le K.O. avant la date fatidique de clôture du « projet ». Pourtant, comme le disent sans ambages R. Ndikawa et M. Samatana (Agricultures des savanes 2, p. 107 ) : « Il est devenu de plus en plus évident que le consentement apparent des po- pulations locales aux propositions de développement, ne représente pas en soi un indicateur sans ambiguïté en faveur des idées ou techniques nouvelles. Les obser- vateurs ont l’habitude de voir dans le silence courtois et l’inaction des villageois une motivation insuffisante ou un manque d’intérêt. Néanmoins, de telles straté- gies se sont avérées être des formes puissantes de résistance paysanne face aux interventions des organismes de développement peu judicieuses et peu appro- priées dans le domaine agricole. » Les mêmes auteurs disent encore ceci (in Seïny Boukar et al. 1997, p. 321) : TOURNEUX H. & YAYA D., 1998, Dictionnaire peul de l’agriculture et de la nature (Diamaré, Cameroun), suivi d’un index français-fulfulde, Ed. Karthala / CTA / CIRAD, Paris / Wageningen / Montpellier, 547 p. 6 « Dans un environnement où prévalent des services de vulgarisation anémiques ou non existants, la communication joue un rôle primordial. Au Cameroun, les médias publics diffusent très peu de programmes à dominante agricole, surtout en langues locales. Même les organismes de développement ... ne disposent pas de fiches de vulgarisation en langues locales. Un agriculteur ne peut adopter une technologie que s’il en a entendu parler et s’il la comprend suffisamment. » Pour ne pas en rester au stade du simple diagnostic, nous avons voulu apporter notre contribution, limitée, au développement des villages du Diamaré et de ses marges, en réunissant en un volume, des données relatives aux connaissances des paysans peuls sur leur travail et leur milieu de vie, en même temps que de brefs résumés ou des citations de travaux scientifiques sur les mêmes sujets. Nous pensons ainsi fournir aux responsables de la formation en milieu rural, un outil qui les aidera à élaborer des documents de vulgarisation en langue peule. Nous osons aussi espérer que ce travail tombera entre les mains de responsables de l’Education nationale, et qu’il leur donnera l’envie de l’employer pour définir de nouveaux programmes d’enseignement, mieux adaptés aux besoins des enfants uploads/Geographie/ diction-peul.pdf

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