SANS PETROLE QUEL DESTIN POUR LES ALGERIENS 1 Peut être que pour certains, ces
SANS PETROLE QUEL DESTIN POUR LES ALGERIENS 1 Peut être que pour certains, ces lignes semblent porter un message dur et alarmiste. Mais à la lecture des données actuelles, elles s’avèrent incapables de transmettre toute la gravité de la situation. Bien entendu à bien regarder personne n’aimerait y croire. Le Venezuela, ou…. Comme pour nous rappeler qu’il ne faut jamais dire que ça n’arrive qu’aux autres, et vu la similarité de la dépendance aux hydrocarbures, le spectre du Venezuela est l’exemple type des Etats que le choc pétrolier a ruinés. On ne peut s’empêcher d’y penser, car il concrétise un scénario probable vers lequel l’économie du pays est entrain de glisser. L’exemple du Venezuela est aussi là pour nous rappeler que nous mangeons (ou devrions manger) trois fois par jour. Dans cet Etat en faillite, les habitants ne souffrent pas d’un manque de portables, de vêtements…, par ce qu’ils sont tout simplement occupés à chercher de la nourriture. Plus de 80 % des produits de première nécessité (farine, huile, sucre…) sont introuvables. Les rationnements qui se font par le gouvernement tous les 21 jours (1 sac contenant riz, du lait et des haricots…), provoquent toujours des émeutes. Ce qui réduit les plus faibles à se rabattre sur les rats, chiens… Peut-on tout comparer ? Un léger coup d’œil sur le pays cité en exemple, nous apprend que nous sommes dans une situation bien plus délicate. Le Venezuela oscille entre le climat tropical et un climat tempéré, l’agriculture pluviale n’y rencontre que des obstacles physiques. Pour mieux illustrer, il faut savoir que les zones les plus sèches de ce pays, reçoivent une pluviométrie équivalente à celle d’Alger. Rien à voire avec un pays dont le territoire est à 80% aride et/ou superaride. Aux facteurs de stresses hydrique et climatique déjà existants, les périls que font peser les changements climatiques risquent de le SANS PETROLE QUEL DESTIN POUR LES ALGERIENS 2 projeter dans des conditions encore plus critiques (fig.1) Puisqu’une augmentation de la température moyenne de la Terre de 1 C°, s’enregistre en Algérie par plus du double (fig.1). Avec comme conséquences, une diminution de la pluviométrie de10%, une réduction de 10 à 30 % des eaux de surfaces, provoquant une baisse des rendements des céréales de 5 à 15%, alors que celle ci devrait croitre en raison de la pression démographique…. Parallèlement à l’assèchement du bassin méditerranéen, il faut noter que depuis l’an 2000, une année sur deux, la production mondiale de céréales a été inférieure à la demande. Sous l’effet de la spéculation, étant donné que l’aliment est devenu une marchandise, les baisses de l’offre ont provoqué des « crises de la faim » (2007-2011) à la fois chroniques et de plus en plus aigües, dans 37 pays. C’est à ce moment qu’est apparue à Haïti, la consommation de Galettes d’Argile… Jusqu’à présent l’Algérie a pu encaisser avec facilité l’explosion des prix grâce à son aisance financière, ce qui ne sera plus le cas à l’avenir, surtout qu’on s’attend au doublement des prix des céréales (baromètre de la faim) d’ici 2030. Un Etat en faillite engendre avant tout une de crise alimentaire, où les effets de la faim peuvent être effroyables, on dit bien que c’est devant la faim que l’être humain perd sa dignité !! Où en sommes-nous ? On se référant au passé, il arrive souvent, d’entendre venter le potentiel agricole devenu mythique de l’Algérie, en fait les bouleversements qu’à SANS PETROLE QUEL DESTIN POUR LES ALGERIENS 3 connu toute la Numidie depuis les romains, ont sérieusement obéré ce potentiel. L’histoire du grenier de Rome fait désormais partie du passé, d’ailleurs assez éloigné. Depuis la fin du XX siècle, la surexploitation minière des ressources naturelles (sols, eau, énergie…), la consommation de la biodiversité…stimulées par une politique de rente consistant à acheter la paix sociale, a été le pire épisode de pillage. Une population qui se multiplie par quatre, dont le niveau de vie et les besoins explosent, sans un minimum de restitution, si ce n’est les déchets…. Il est vrai que nous ne produisons quasiment rien, il suffit de regarder autour de soi, pour constater que le nombre de personnes ayant une activité productive, est insignifiant. Le peu d’activité productive dépend entièrement de l’importation, dans l’élevage bovin, ça peut aller de la génisse, à l’alimentation, aux traitements…, on peut le dire aussi pour la volaille, y compris pour l’agroalimentaire… Dans nos gestes quotidiens, du matin au soir, pratiquement chaque dépense est devenue un acte de troc, café, lait, pain, au petit déjeuné…, en prenant un raccourci on comprend vite que l’algérien a fait du pétrole sa baguette de pain. Le semblant de tissus économique dans lequel nous vivons est fortement tertiarisé, à l’image des pays industrialisés. Mais dans des économies équilibrées, la tertiarisation est soutenue par une contre partie productive (Industrie-Agriculture), alors que la notre est strictement basée sur la ponction de ressources fossiles. Que faire ? Si on part du principe qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, rien n’empêche un sursaut, même si c’est celui du désespoir. Changer de modèle c’est agir sans délai pour engager un gigantesque chantier agricole, sorte de Plan Marshall ou de Plan de Constantine, qu’il est impossible de détailler dans ces lignes. Mais il n’est pas question de continuer à subir, figé, la perte du contrôle du destin de la Nation, en consommant allègrement les derniers sous de la réserve de change. Sans se faire d’illusion on s’aperçoit, que jusque là, toutes les mesures engagées peuvent s’assimiler à une gesticulation frénétique, dans un ascenseur en chute libre. Seule l’agriculture en tant que premier élément de survie et vecteur de développement, permettra aux algériens d’échapper à une crise alimentaire. Car c’est celle là qu’il va falloir affronter avant toute chose, avant même de pouvoir réfléchir avec lucidité, à un projet de société. Autrement dit, ce n’est qu’après avoir mis nos enfants à l’abri de notre égarement, que l’on pourra regarder vers le futur. Personne ne peut dire que c’est une mince affaire, même en alignant les mots, il est difficile SANS PETROLE QUEL DESTIN POUR LES ALGERIENS 4 d’imaginer les forces titanesques qu’il faudra trouver dans notre volonté d’exister pour atteindre cet objectif, pourtant fondamental. Avec l’augmentation prévisible du chômage (des analystes parlent de 80%), on peut s’attendre à l’éclatement de la structure sociale existante. Une véritable mutation sociale, qui entrainera une perte de la rurbanité et un regain de la ruralité perdue, donc des déplacements de populations….. Il est peut être bon de rappeler qu’au 30 Juin 1963, la population rurale était estimée à de 66%. Tout l’effort consistera à canaliser le flux de main d’œuvre vers les travaux agricoles, et tout l’argent de la tirelire-de change servira à accompagner cet effort. Car le problème n’est pas de tenir plus longtemps en gérant la faillite, mais de démarrer le plus tôt possible. Seulement cette fois ci, ce ne sera pas en subissant l’austérité, mais en renouant avec la sobriété. Il semble que les efforts engagés actuellement par les gouvernants, tendent vers l’importation des modèles de l’agriculture industrielle de la deuxième moitié du XX siècle. Une agriculture qui s’est développée à un moment où on raisonnait dans un monde aux ressources illimitées. Une agriculture dont on n’a pas fini de connaitre les dégâts. Le monde développé vient juste de se réveiller surpris par l’ampleur de la catastrophe réalisée par l’agriculture dite moderne… La baisse et la stagnation des rendements, les maladies, le recours aux pesticides…, STAGNATION DES RENDEMENTS, Perte de 3Kg/hab./an malgré les avancées techniques ont fini par réveiller les acteurs sociaux et les sortir du mythe de l’agriculture industrielle. A l’unanimité des scientifiques ont fait naitre en 1997 (Grenelle de l’Environnement) le concept d’Agriculture Ecologiquement Intensive (A.E.I), qui englobe un ensemble de techniques agroécologiques. La productivité par individu est certes faible, mais les rendements par surface sont nettement supérieurs à l’agriculture agroindustrielle et agrochimique (rotation élevée, polyculture, culture en étage, culture dérobées…). Pendant la COP21, des résultats de 4 années de travaux, présentés par l’INRA (France), ont montré que l’on pouvait produire sur 1 000 m2 (Ferme du Bec Hellouin) SANS PETROLE QUEL DESTIN POUR LES ALGERIENS 5 avec des techniques agroécologiques (pérmaculture), plus que sur 10 000 m2 (1ha) en culture industrielle. Pour dire que l’ère d’une agriculture dopée aux ressources fossile (2.5 tonnes de pétrole pour produire 1 tonne d’engrais….) appartient au siècle dernier, et qu’elle est belle et bien révolue. Les perturbations que vit actuellement le monde agricole des pays développés, montrent la nécessité, et l’urgence à changer de modèle agricole. Pourtant c’est ce modèle là que nos dirigeants s’évertuent à vouloir importer (serres d’Almeria, Usines à Lait…). Continuer à encourager une agriculture qui produit à plus de 10 calories fossiles une calorie alimentaire (plus de 30 calories fossiles sous serres) est suicidaire. De même que de faire croire que l’on vend de la pomme de terre alors que c’est de l’eau virtuelle qui se déplace au détriment de la destruction, parfois irréversible (salinisation…) des milieux. Le uploads/Geographie/ que-deviendra-l-x27-algerie-sans-petrole.pdf
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- Publié le Jui 20, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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