87 Ce troisième thème doit être réalisé dans un volume horaire de 12 à 14 heure
87 Ce troisième thème doit être réalisé dans un volume horaire de 12 à 14 heures. Il fait écho au premier thème portant sur les métropoles et la métropolisation. L’objectif est de souligner combien les espaces ruraux ont évolué, tant du point de vue paysager que fonctionnel. Cette évolution se fait souvent en lien avec les espaces urbains, mais de manière différenciée entre le Nord et le Sud. L’évolution des espaces ruraux vers la multifonctionnalité correspond à la diversification des fonctions de ces espaces, non plus seulement essentiellement agricoles, mais aussi, désormais, résidentielles, agricoles, industrielles, touristiques et environnementales. Cette évolution a pour conséquence, d’une part, la fragmentation de ces espaces, c’est- à-dire une coupure sociale, économique et politique partielle ou totale entre différentes portions de ces espaces, d’autre part, des conflits d’usage de cet espace. pp. 172-173 Photographies d’ouverture L’île d’Hokkaido au Japon est réputée pour ses champs de fleurs l’été et ses stations de ski l’hiver, en particulier autour de Furano. Cette photographie d’un champ de lavande permet de souligner que les espaces ruraux des pays développés font l’objet aujourd’hui d’une fréquentation touristique. Ils sont attractifs par leurs atouts naturels, mais aussi par les types de culture pratiqués, comme ici celle des fleurs. On peut insister ici sur la densité de touristes, le paysage original (forêt au second plan, variété des couleurs, champs de lavande au premier plan). Cette évolution vers le tourisme vert, ou agrotourisme, est caractéristique des pays du Nord. THÈME 3 LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITÉ OU FRAGMENTATION ? CHAPITRE 5 Risques et tensions sur les ressources 88 Le point sur le programme et l’organisation du chapitre Ce chapitre aborde la notion d’espaces ruraux dans le monde, vus sous l’angle de leur recomposition et de leur fragmentation. Les espaces ruraux ont connu des évolutions très inégales vers la multifonctionnalité, dans les pays développés et émergents, en particulier dans les espaces périurbains, elle est beaucoup plus avancée dans le Sud. Ainsi, en Toscane (étude pp. 176-179), dans le cœur vert de la Randstad Holland (exemple pp. 202- 203), en Inde (étude pp. 180-181) ou autour de Hanoï (exemple pp. 196-197), il paraît nécessaire de protéger les espaces ruraux et agricoles contre les effets de l’étalement urbain et de la périurbanisation qui entraîne des conflits d’usage liées à la pénétration modes de vie urbains dans le monde rural. Dans les pays du Sud, les espaces ruraux restent encore très majoritairement agricoles (étude de cas Éthiopie pp. 188-189), et la frag- mentation est encore aggravée par les conflits pour l’accès à la terre et le land grabbing (exemple Afrique de l’Ouest pp. 208-209). pp. 174-175 Photographies d’ouverture La comparaison de ces deux images permet d’introduire la notion de multifonctionnalité, et montre le lien étroit entre ville et espace rural, les fonctions résidentielles, agricoles, et de loisirs de ce dernier étant étroitement dépendantes des besoins des citadins. Les deux photo- graphies visent ici à souligner les contrastes des espaces ruraux mondiaux, en travaillant à l’échelle locale. La périurbanisation en Californie Cette photographie prise en Californie montre à quel point, dans les pays développés, la périurbanisation a une empreinte essentielle dans le paysage rural, laissant peu de place aux espaces agricoles (domination du bâti sous forme pavillonnaire, des réseaux routiers et des espaces verts récréatifs ou d’ornement). Une plantation de thé à Nuwara Eliya (Sri Lanka) Cette photographie doit permettre de souligner à quel point, dans les PMA, les espaces ruraux sont encore large- ment dominés par l’agriculture traditionnelle (très faible empreinte du bâti, forte densité de travailleurs agricoles, faible mécanisation). Les petits producteurs de café tra- vaillent dans des conditions physiques très pénibles, et la rémunération offerte par les grandes entreprises mon- diales ne leur permettent pas de vivre décemment. pp. 176-179 Étude de cas Toscane : des espaces ruraux en mutation L’étude de cas sur la Toscane montre les spécificités de cette région en termes agricoles avec la domination des cultures de la vigne et de l’olivier. Elle souligne aussi son inscription dans l’évolution vers la multifonction- nalité des espaces ruraux avec l’exploitation minière, la protection environnementale dans le cadre d’un parc régional, la périurbanisation, et l’agrotourisme. Cette évolution des fonctions entraîne des conflits d’usage des terres entre résidents, exploitants agricoles et nouveaux exploitants (industrie, parc naturel). Réponses aux questions p. 177 Parcours 1 1. En termes de production, l’agriculture toscane est basée sur l’ancien triptyque vigne/olivier/céréale, elle connaît une forte progression de la part des surfaces consacrées à l’agriculture biologique pour répondre à l’évolution de la consommation. En 2016, c’étaient 18,5 % de la surface agricole utile qui étaient consacrés à l’agri- culture biologique. Aujourd’hui, l’espace agricole intègre également l’agrotourisme (presque 7 % des exploita- tions, avec une progression de 16 % sur 3 ans entre 2014 et 2017). En termes de structure agraire, dans les dix der- nières années, la superficie des exploitations agricoles a fortement chuté (de plus d’un quart) ; la surface agricole utile a diminué, quant à elle, de plus de 10 % du fait de l’étalement urbain (périurbanisation). 2. Il y a quatre types d’espaces ruraux en Toscane : les espaces agricole modernes, aussi tournés vers l’agro- tourisme, occupant la majeure partie de la Toscane ; les espaces agricoles dits « de transition », soumis à des contraintes environnementales, plutôt en déprise démo- graphique, et également tournés vers l’agrotourisme, situés principalement au nord de la région ; les espaces agricoles périphériques, à la limite des zones de relief, peuplés mais vieillissants, enfin les zones rurales où l’agri- culture est devenue marginale du fait de l’étalement urbain autour de Lucques, Florence, et des villes côtières. La carte montre que l’agrotourisme se développe à la fois dans les régions rurales modernisées et dans les régions en transition. Ces deux types de régions repré- sentent environ les neuf dixièmes de la Toscane, c’est donc en accord avec la forte progression de l’agrotou- risme qu’évoque le document 2. De même, ce document indique une importante diminu- tion des surfaces agricoles que l’on peut percevoir, sur la carte (doc. 1), avec les zones où l’agriculture est marginale. 3. La photographie représente un village périurbain tos- can, Montepulciano. Une partie des terres agricoles ont été transformées en lotissement. Ce village illustre donc CHAPITRE 5 Les recompositions des espaces ruraux Les recompositions des espaces ruraux 5 89 CHAPITRE 5 Les recompositions des espaces ruraux 5. La protection de l’environnement est une des nouvelles fonctions des espaces ruraux, car ils sont souvent considé- rés comme des espaces encore relativement préservés de la transformation par l’homme (végétation fortement pré- sente). Le nouveau goût pour la ruralité et son cadre de vie favorise l’idée qu’il faut préserver ces espaces. Cela s’ins- crit également dans le cadre d’une prise de conscience plus globale sur la nécessité de protéger l’environne- ment dégradé par l’humain, avec les conséquences, par exemple climatiques, que nous connaissons. paysagères (« bétonisation des sols »), et de la disparition de terres agricoles (« saccage du territoire agricole »). C’est la beauté de la campagne toscane qui pousse les périurbains toscans à chercher à préserver leur cadre de vie. En effet, ils ont souvent quitté les villes dans le but de profiter des atouts de la campagne. 2. La photographie (doc. 2) représente les carrières de marbre de Carrare. On y voit un engin du chantier d’ex- ploitation de la mine au premier plan et les collines à l’arrière-plan. L’exploitation du marbre de Carrare rentre en contradiction avec le développement durable promu par la loi de 1995 car elle implique une exploitation des sols proscrite par cette loi, et suscite des dégradations environnementales : déforestation, surexploitation de l’eau, déversement des rebuts dans les cours d’eau qui favorise les inondations. 3. Un premier conflit d’usage dans le parc oppose les chasseurs et les agriculteurs aux administrateurs du parc. La chasse aux oiseaux ayant été interdite, les agri- culteurs ont dû faire face aux dégâts provoqués par les oiseaux. Par ailleurs, un conflit oppose les touristes et les communes alentour aux naturalistes du parc, en raison de la pollution sonore et lumineuse générée par les dis- cothèques qui perturbe la vie des animaux du parc. le recul des superficies agricoles dont parle le docu- ment 2. Il est situé dans un espace rural résidentiel où l’agriculture est devenue marginale. 4. L’attractivité touristique des espaces ruraux toscans est en partie due à la beauté du paysage escarpé, impré- gné de lumière du soleil, embaumé des parfums de la vigne, ainsi qu’au patrimoine architectural et à l’ori- ginalité des villages perchés d’où l’on peut admirer un panorama magnifique sur les collines. L’agrotourisme favorise l’agriculture biologique, car les touristes récla- ment des produits sains et souvent consommés dans le cadre de circuits courts, ce qui favorise également la production locale. Bilan du parcours 1 ou 2 L’espace rural toscan était traditionnellement agricole et dédié à la culture de la vigne, de l’olivier et des céréales. Sa mise en valeur a récemment évolué au gré des dyna- miques des espaces ruraux. Sur le plan agricole, il s’est réorienté uploads/Geographie/ geographie-lycee-1re-ldp-chap05.pdf
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- Publié le Jan 08, 2022
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