1 LA DIDONE Cavalli Livret di G.F. Busenello Il ne saurait être question de nos

1 LA DIDONE Cavalli Livret di G.F. Busenello Il ne saurait être question de nos jours d’entendre l’intégralité d’une oeuvre qui couvre d’un seul jet ses quatre heures et plus, et contient nombre de digressions et de “tunnels”; le présent livret omet un peu plus d’un tiers du texte original ainsi que la fin heureuse imaginée par Busenello, pour s’arrêter à l’adieu tragique de Didon plus conforme à la légende -------------------------- Personnages DIDON, Reine de Carthage. ÉNÉE, Prince troyen. ANCHISE, père d’Enée ASCAGNE, fils d’Enée CRÉUSE, femme d’Enée. IARBE, roi d’Etulie. ANNA, soeur de Didon. HÉCUBE, veuve de Priam ACATE, confident d’Enée ------------------------------- Prologo Prologue FORTUNA LA FORTUNE Caduta è Troia, e nelle sue ruine Troie est tombée, et sous ses décombres Giace sepolto d'Asia il bel decoro, git maintenant la parure de l'Asie. Del giudicio fatal del Pomo d'Oro Junon a enfin satisfait sa vengeance L'alta Giunon s'è vendicata al fine. pour l'offence subie par la pomme d'or. Già son precipitati i bronzi, e i marmi Les fières colonnes d'Ilion sont brisées, Delle memorie Dardane superbe, les tableaux de marbre détruits; E circondato stà d'arene, ed herbe en quelques jours, les herbes sauvages ont recouvert Un monte d'ossa, una miniera d'armi. les amas de cendres, d'armes et d'ossements. O voi mortali, che con legge incerta Enfants de la terre, la balance n'est guère juste Liberate e premi, e pene ai buoni, e ai rei, selon laquelle vos lois récompensent ou châtient. Nel giudicar non offendete i Dei, Soyez donc vigilants à ne point blesser les dieux, Che tosto. o tardi la vendetta è certa. car leur vengeance est aussi inexorable que la mort. ATTO PRIMO ACTE I - Scena prima - Scène 1 Creusa, Enea, Ascanio Créuse, Enée, Ascagne CREUSA CRÉUSE Enea, non è più tempo Enée, Enée, il n'est plus temps Di stabilir speranze de fonder l'espoir Sù la punta alla spada. sur la pointe de l'épée. Và la patria infelice La ville infortunée de nos ancêtres Fornace di se stessa se consume en feu et en cendres Consumandosi in polve, ed in faville. dans l'ardeur des flammes. Deh, non partir, Enea; Mais si toi, Enée, tu crois encore Del decrepito Anchise en ton heaume et ton harnais protecteurs, La canitie impotente, ne nous abandonne pas dans la misère L'afflitta età cadente mais protège la tête chenue Sian di tanta difesa i primi ogetti. de ton vieux père! Fà muro col tuo brando à nostri petti. Fais un mur de ton épée à nos poitrines Se tu parti, chi resta Si tu nous quittes, qui restera A custodir dentro alle stanze nostre pour protéger de l'ennemi Il dolce Ascanio? o Dio, Ascagne, notre fils bien-aimé? O dieux, Ascanio li tuo, il mio, Ascagne, ton fils et le mien, Il nostro unico figlio notre fils unique Chi salverà da morte, e da periglio? qui le sauvera de la mort et du danger ? Di me non parlo, nò, se'l figlio, e'l padre De moi, je ne dirai rien, car si l'amour non son forti catene Per tratenerti, o Enea, ne te lie pas au fils et au père, o Enée. Che valerà Creusa, quel prix auront Créuse, O pregante, o piangente? ses larmes et ses prières? Se il titolo di moglie Si le titre d’épouse Alle viscere tue trova la strada, trouve encore le chemin de ton coeur Per singhiozzarti le sue angoscie al core, pour lui exprimer son angoisse, Ti prego non partir, ma con quest'armi je te supplie de ne pas partir, mais avec ces armes, Difendi Anchise, Ascanio, e tua consorte protège Anchise, Ascagne et ton épouse 2 - La Dicone - Dal ferro, dall'incendio, e dalla morte. du glaive, du feu et de la mort! ENEA ÉNÉE Creusa, ardon le mura, Créuse, les remparts sont en flammes, L'alta città, che in Asia fù Regina et la fière ville qui jadis fut la reine de l'Asie Hà votata di sangue ogni sua vena, a perdu son sang de ses veines, Per empirla, di fiamme, et tu demandes, tu exiges E tu vuoi, che defraudi que je refuse mon sang à ma patrie, Del mio sangue la patria, e che non vada que mon âme ne s'unisse point dans un digne combat L'anima mia con altre accumulata aux autres, pour qui la gloire éternelle A insignirsi di gloria, est une certitude. Ad eternar il lume à sua memoria? Faut-il que je sauve mon corps pour me soumettre, Ch'io salvi il core ad ubbidir nemici? que je reste en vie pour feindre Ch'io serbi i sensi ad adular chi ho in odio? une fidélité mensongère? Che ad un Greco un Troian presti servaggio? Dois-je me, moi Troyen, faire esclave, servir un Grec? Ahi che la servitù troppo è diforme, Ah, combien vil et abject serait cet esclavage, E dirimpetto à lei la morte è bella, que la mort semble douce comparée à cet état! Per dispetto dirà la gente Achea Puissent les Achéens dire un jour de moi: Seppe morir, ma non servir Enea. Enée sait mourir, mais ne sait pas être esclave ASCANIO ASCAGNE Padre, ferma i passi, e l'armi, Père, laisse ton épée dans ta demeure Non lasciar questa magione, ne quitte pas cette maison! Non sò dirti alta ragione, Préfère les larmes aux paroles d'esprit; Non dovevi generarmi, Veux-tu livrer ton fils. né pour ton bonheur, Se volevi abbandonarmi. à la mort aujourd'hui? L'avo mio si strugge in pianti, Vois l'affliction de ton père Anchise, Ma à guardar mia imbelle etade mais pour protéger mon jeune âge Dal furor di Greche spade de la folie meurtrière des glaives, Fanno debole apparecchio les larmes d'un vieillard couleront en vain. Fredde lagriine d'un vecchio. Se la vita mi donasti, C'est à toi que je dois le jour, Caro padre dolce, e pio, ne me laisse pas mourir, Se figliuolo ti son'io Père adoré, entends mes soupirs. Questo nome caro il dirti Si tu écoutes mes pleurs, Vaglia solo à intenerirti. ton coeur doit s'attendrir. ENEA ÉNÉE Ascanio, unico figlio, Ascagne, tu es mon fils unique, Punto non dubitar, queste ruine ne désespère point. Que ces ruines Siano al genio crescente servent de leçon à l'esprit mûr. Maestre, onde s'apprenda da tuoi sensi, Puissent-elles t'enseigner Che la patria finisce, que si la ville de tes pères tombe en poussière Ma la virtù sempre comincia, attendi, la vertu sans cesse se renouvelle. Si tu comprends, Impara à sostener l'ire del Cielo. tu sauras te soumettre à la colère du ciel. Piovono di là sù perversi i casi Changeants comme la pluie, Per cimentar nostra constanza, e sappi les sorts du destin tombent du ciel Sprezzar la morte, e vincer le paure. pour nous mettre à l'épreuve. Che gran seno è avvezzarsi alle sventure. Méprise la mort. maîtrise tes angoisses. Il faut du courage pour s'habituer au malheur. Combattiam disperati, Battons-nous avec le courage du désespoir, Che nel fin della vita. e della speme et au soir de cette journée Trionferemo, o moriremo insieme. la victoire ou la mort nous uniront. - Scena seconda - Scène 2 Cassandra, Pirro, Corebo Cassandre, Pyrrhus, Corebe, CASSANDRA CASSANDRE Non perdonate al tempio? Que n'épargnez-vous les temples? E dagl' istessi altari Arracherez-vous de l'autel Con sacrilego ardir levate à forza avec un orgueil blasphématoire Una vergine orante? une vierge en prières? E lo comporti, o Cielo, e non t'accorgi, Le souffriras-tu, ô ciel, ne vois-tu pas Che il riservar gli sdegni que si ta colère tarde trop Alle tarde vendette tu incites les tyrans au meurtre et à la haine? Fomenta le tirannidi, e concede O ciel, laisseras-tu ces scélérats E vita, e regno à chi agli Dei non crede? en vie et au pouvoir? PIRRO PYRRHUS Temeraria dpnzella, Femme insensée Nelle man di chi vince, tu t'enhardis à adresser au vainqueur In servitù di chi trionfa, ardisci des paroles de dérision Trattar ingiurie, et inasprir parole? et à le provoquer? CASSANDRA CASSANDRE Barbaro, credi tu, che le catene, Crois-tu, barbare, que les chaînes E l'imminente morte et même la mort si proche, puissent A Cassandra Troiana, réduire le courage ou troubler le coeur de Cassandre Figlia d'un Regnator, se ben estinto. fille du roi de Troie assassiné? Togliano la virtù, turbino il core? Si tu m'ôtes la vie, Se mi torrai la vita tu ne triomphes que sur de la poussière 3 - La Dicone - Trionferai d'una incarnata polve. devenue chair, E all'alto suo principio puisque tu reconduis mon âme L'alma mia condurai, vers son illustre origine E da vil servitù mi leverai. et délivres mon corps de son asservissement. PIRRO PYRRHUS Non è troppo lontana Elle est bien proche de toi, cette mort Quella morte, che sprezzi. un colpo solo que tu nargues, et un seul coup suffira Caverà ma d'impaccio, e te di duolo. pour calmer ma colère et ta douleur à la fois. COREBO COREBE Fermati, traditor, vogli quel ferro Halte, traître! Tourne ton épée Nell' essecrando tuo perfido seno. contre ton propre coeur, E lo vibra, e lo uploads/Geographie/ didone-cavalli-pdf.pdf

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