INTRODUCTION La République démocratique du Congo est un pays d'Afrique centrale
INTRODUCTION La République démocratique du Congo est un pays d'Afrique centrale. C'est le quatrième pays le plus peuplé d'Afrique (derrière le Nigeria, l'Éthiopie et l'Égypte) ainsi que le pays francophone le plus peuplé. Le pays est aussi appelé plus simplement Congo, ou plus souvent RDC, Congo-Kinshasa ou RD Congo. Sa capitale est Kinshasa. L'économie a connu des conflits politiques au cours des deux dernières décennies. Après avoir enregistré la troisième croissance la plus rapide au monde (10,5%) en 2014, l'économie s'est ralentie, principalement en raison d'une inflation en hausse et d'une baisse des prix des matières premières exportées, notamment du cuivre. La RDC est un PMA, 8ème plus pauvre pays de la planète. Entre 2010 et 2015, le pays a connu une croissance moyenne de 7,9% avec un pic de 9,2% en 2014 et une inflation largement maîtrisée. Avec la chute du prix des matières premières et la crise politique en 2016, le taux de croissance n'était plus que de 2,4% avant de remonter à 3,4% en 2017. Malgré cela, la RDC se modernise rapidement et affiche une évolution positive dans le développement de l'IDH en 2016. De nombreux projets ont renforcé le système de santé notamment maternelle et infantile, ont amélioré l'accès à l'électricité et l'approvisionnement en eau notamment dans le cadre de programmes de réhabilitation urbaine et sociale. L'agriculture reste le principal secteur de l'économie. Les principales productions exportées sont le café, l'huile de palme, le caoutchouc, le coton, le sucre, le thé, et le cacao tandis les cultures vivrières concernent essentiellement le manioc, la banane plantain, le maïs, l'arachide, et le riz. LE CARRÉ MAGIQUE DE KALDOR ET LE MARCHÉ BIFACE: EXEMPLE DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO I. Le carré magique de Nicholas Kaldor: Exemple de l’économie de RDC de 2016 à 2018 1. Introduction du carré magique de Nicholas Kaldor Dans l’économie d’un pays, il existe de nombreux facteurs entraînant des déstabilisations, ce qui mène à l’intervention publique sous plusieurs formes, à partir des politiques économiques surtout. Ainsi, Nicholas Kaldor qui est un économiste britannique a inventé en 1960 un outil, qui permet d’atteindre « l’idéal économique » qu’il a appelé le « carré magique ». C’est est une sorte de reproduction graphique sous forme de quadrilatère, qui a pour but d’analyser la conjoncture économique d’un pays à un moment bien précis. Pour ce faire, il utilise 4 indicateurs : le taux de croissance, le solde de la balance commerciale, le taux d’inflation et le taux de chômage. Ces derniers figurent chacun un pan de la macroéconomie et ont une unité de mesure spécifique. Ils s’élargissent sur un graphique dans des directions opposées suivant les axes des ordonnées et des abscisses, puis les échelles du taux d’inflation et du taux de chômage doivent être inversées, les objectifs étant d’atteindre 0% sur chacun de ces axes. Et en reliant les quatre points situés sur chacun des axes, on obtient un quadrilatère : plus la surface de celui-ci est grande, plus la santé économique du pays considéré est importante1. Plus concrètement, on considère: - La croissance économique: situé sur l’axe des ordonnées, la croissance économique symbolise la variation positive de production des services et des biens sur une période bien définie. Elle s’exprime en pourcentage du PIB. - La stabilité des prix : toujours sur l’axe des ordonnés mais dans le sens négatif, on distingue la stabilité des prix qui fait référence par le taux d’inflation. Selon l’INSEE, l'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit 1 Les Yeux Du Monde, Qu’est-ce que le carré magique de Kaldor ?, 27 mai 2013, https://les-yeux-du- monde.fr/ressources/14053-quest-ce-le-carre-magique-de-kaldor par une augmentation générale et durable des prix. Les différents niveaux d'inflation : Stabilité des prix : taux d'inflation inférieur à 2% ; Inflation rampante : 3 à 4% par an ; Inflation ouverte : 5 à 10% de hausse (avec des pointes à 20%) ; Inflation galopante ou hyperinflation : plus de 20%.2 - L’équilibre extérieur entre la balance commerciale : il est placé en positif sur l’axe des abscisses. La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés dans une économie sur une période donnée.3 Pour calculer la balance commerciale, la comptabilité nationale procède à l'évaluation des importations et des exportations de biens à partir des statistiques douanières de marchandises. Si la valeur des exportations dépasse celle des importations, on dit qu'il y a excédent commercial ou que la balance commerciale est excédentaire; si les importations sont supérieures aux exportations, le pays a un déficit commercial ou sa balance commerciale est déficitaire. Il représente l’idéal de cet outil de Kaldor lorsque la valeur des exportations est positive. Elle s’exprime aussi en pourcentage du PIB. - Le taux de chômage: C’est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).4 Si ce paramètre tend vers 0, l’idéal Kaldorien est proche. 2 La Toupie, Definition de l’Inflation, http://www.toupie.org/Dictionnaire/Inflation.htm, consulté le 14/01/2020. 3 INSEE, Definition de Balance commerciale, https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1649 , consulté le 14/01/2020. 4 INSEE, Definition de Taux de chômage, https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1687 , consult é le 14/01/2020. Certes, les valeurs choisies afin de connaître les quatre variables peuvent se révéler arbitraires, l’apport que la théorie économique représente est tout autre. Bien que le carré ne soit pas très bien tracé, il propose toutefois une valeur de référence. Le carré magique de Kaldor permet tout d’abord de comparer l’activité économique d’un pays dans le temps. Il permet aussi de comparer des pays entre eux. Les politiques économiques conjoncturelles ont comme principal objectif d’obtenir le taux de croissance le plus élevé possible avec un taux de chômage le plus faible possible, tout en respectant la stabilité des prix ainsi que l’équilibre de la balance commune. Ces politiques permettent ainsi d’agir à court terme sur la situation économique d’un pays, bien que les effets de telles politiques aient nécessairement des effets à long terme. Même si le carré magique de Kaldor se révèle être un outil particulier, il a aussi ses limites. Le nom même de cet outil montre ses limites. En effet, si Kaldor utilise l’adjectif « magique », c’est qu’il sait pertinemment qu’il est impossible d’atteindre en même temps les 4 objectifs du carré. De plus, à partir de ce carré se dégage deux relations importantes en macroéconomie: - La relation entre l'inflation et le chômage (courbe de Phillips). Si le taux de chômage est faible, le taux d'inflation serait élevée et vice-versa. - La relation entre la croissance économique et le chômage. Invariablement, plus la croissance est forte et plus le chômage baisse. Cependant, ces relations varient dans le temps. Elles ne sont donc pas stables au cours du temps. 2. Le carré magique: Exemple de la République démocratique du Congo Nom série PIB BTC INFL CHO 2016 2,4 -8,01 2,9 4,925 2017 3,727 -3,79 4,135 4,102 2018 5,758 -3,72 7 4,155 a. Taux de croissance Conformément aux informations recueillis à la Banque Mondiale, sur les trois dernières années, la République Démocratique du Congo a enregistré le taux de PIB le plus élevé en 2018 de 5,758 %. Cette année, la RDC est sortie de la récession économique occasionnée par la chute, des cours mondiaux de ses principaux produits d’exportations entre 2015 et mi-2017. La croissance économique a continué de progresser en deux années consécutives contre 2,4 % en 2016 – la plus faible performance enregistrée par le pays depuis 2001 résulte de la dépendance forte aux matières premières et une faible diversification des secteurs économiques. En même temps, le recul de la tenue de l’élection présidentielle et les manifestations d’opposition font surgir quelques appréhensions auprès des bailleurs de fonds et des investisseurs. Par ailleurs, le regain d’activité en 2018 a été principalement porté par la reprise de la production minière et la bonne tenue des cours mondiaux du cuivre et du cobalt relative à la relance de la demande mondiale de ces produits. Autrement dit, le secteur primaire reste donc le principal moteur de la croissance en 2018, soutenu par le dynamisme de la branche « extraction ». Selon la Banque mondiale, le PIB du RDC s’établit à 47,228 milliards USD. b. Solde commercial La balance commerciale de la RDC est structurellement négative, pourtant la reprise des prix des matières premières joue en faveur de la croissance des exportations et du rééquilibrage des comptes courants. Ces dernières années, en effet, la balance commerciale du pays s’est améliorée avec un taux de -3,722% du PIB en 2018, le plus haut parmi ces 3 dernières années. Bien que la RDC a connu une hausse des exportations de produits miniers, le solde commercial reste déficitaire. En 2018, l’exportation des biens et des services représente 34% du PIB contre 37% de l’importation (consulté l’image ci dessous). Cela s’explique par la structure des échanges commerciaux de la RDC avec l'extérieur. Au plan du commerce international, la RDC exporte principalement des produits miniers (cuivre, cobalt, diamants, or), des produits du bois et du café, et elle importe principalement des produits alimentaires, des uploads/Geographie/ doctrine-economique.pdf
Documents similaires
-
25
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 27, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2685MB