Chapitre 1 Introduction au commerce international OBJECTIFS 1. Comprendre l’his
Chapitre 1 Introduction au commerce international OBJECTIFS 1. Comprendre l’histoire du commerce international. 2. Connaître l’évolution du commerce dans les dix dernières années. 3. Comprendre les notions économiques de base touchant le commerce. 4. Connaître les avantages de l’exportation. 5. Faire la distinction entre l’avantage comparatif et l’avantage absolu. CHAPITRE 1 2 e chapitre présente le commerce international en tant que tel, son évolution à travers les années ainsi que son importance pour les régions et les États qui y participent. Le commerce international est une source de grande pros- périté pour ceux-ci, bien qu’il semble davantage être une cause seconde de cette prospérité qu’une cause première. En effet, le commerce dépend surtout de l’habi- leté productive d’un pays, c’est-à-dire de sa capacité à produire un bien ou un service avec un meilleur rapport qualité-prix qu’un autre pays. Cette habileté pro- ductive est elle-même déterminée à long terme par les capacités d’organisation, le progrès technique et l’innovation, ainsi que par la démographie du pays en ques- tion. Un pays ou une entreprise ne peut pas décider de vendre son produit ou service à l’étranger du jour au lendemain: il lui faut d’abord une certaine structure organisationnelle, et des ressources humaines, matérielles et financières. Le commerce est, avec la guerre et la diplomatie, l’un des trois principaux modes par lesquels les États entrent en relation. Il est à la fois source de dialogue, de paix et de conflits. Normalement, en période de protectionnisme, le com- merce entre pays a tendance à diminuer. Mais l’histoire montre que des périodes de protectionnisme ont coïncidé avec un fort développement économique et un commerce international malgré tout florissant. Cette contradiction illustre sim- plement le fait que l’idéologie du protectionnisme et des autres restrictions au commerce international n’est qu’un élément de la réalité des rapports commer- ciaux entre les pays. Le commerce offre également une capacité de projection et d’influence au-delà des frontières. On n’a qu’à penser aux souliers italiens, au vin français, au choco- lat belge, aux montres suisses, au café colombien, au blé canadien, au sirop d’érable québécois et ainsi de suite. Le commerce contribue à l’établissement de la hiérar- chie des puissances et à leur renforcement. L’évolution du commerce mondial est donc étroitement liée à la production des nations, à leur puissance, ainsi qu’à l’état de leurs relations. De même, l’étude du commerce sur de longues périodes est indissociable de celle de l’environ- nement économique, démographique, institutionnel et géopolitique dans lequel il s’inscrit. Ces dernières années, l’économie mondiale a connu d’importants chan- gements. Ces changements ont trans- formé un commerce purement national en un commerce mondial, c’est-à-dire un commerce dans lequel le marché représente tout le monde. En ce mo- ment, vous utilisez probablement un ordinateur fabriqué en Chine, compre- nant des puces japonaises et fonction- nant grâce à des logiciels américains. Vous portez peut-être des pantalons fa- briqués au Maroc, des lunettes italiennes ou une montre suisse. Il se peut que vous ayez envie d’un bon vin espagnol C PROTECTIONNISME Un ensemble de mesures visant à protéger la production d’un pays contre la concur- rence étrangère. On distingue le protectionnisme tarifaire, le protectionnisme non tarifaire, et le protectionnisme adminis- tratif. Nous examinerons ces notions dans le chapitre 2. Les Américains enracinent leur image et leurs valeurs au moyen du cinéma. INTRODUCTION AU COMMERCE INTERNATIONAL 3 ou français, ou d’un café kenyan, que vous conduisiez une voiture coréenne ou japonaise, que vous utilisiez un téléphone turc, etc. La mondialisation fait partie de notre quotidien. Un peu d’histoire1 Les habitants de l’antique cité de Carthage (l’emplacement de l’actuelle ville de Tunis, au nord de l’Afrique), qu’on appelait Carthaginois ou Phéniciens, étaient d’habiles navigateurs et des commerçants hors pair. Ils étaient connus des Égyptiens contemporains de Ramsès II sous le nom de Peuple de la mer. Ils furent à l’origine de notre alphabet phonétique. Les cités phéniciennes comme Sidon ou Tyr créèrent des colonies tout autour de la mer Méditerranée, dans les anses rocheuses propices à l’amarrage des navires. L’agriculture, l’arboriculture et la céramique furent les principales ressources de Car- thage, mais le commerce compta aussi pour quelque chose dans sa prospérité. Les premiers échanges commerciaux se déroulaient comme suit. Les vendeurs carthaginois tirent leurs marchandises de leurs vaisseaux et les étalent sur le rivage. Ils réintègrent ensuite leurs bâtiments maritimes et y allument des feux, de manière à faire beaucoup de fumée. Les autochtones du pays, aperce- vant cette fumée, viennent au bord de la mer, étalent de l’or sur le sol en paiement de la marchandise offerte, puis s’éloignent. Les Carthaginois sortent alors de leurs vaisseaux et examinent la quantité d’or apportée; si elle leur paraît suffisante, ils l’emportent sur leurs navires et quittent. En revanche, si la quantité d’or ne répond pas à leurs attentes, ils retournent dans leurs vaisseaux et attendent tranquillement de nouvelles offres. Les acheteurs reviennent alors et ajoutent de l’or jusqu’à ce que les Carthaginois soient satisfaits. Ni les uns ni les autres n’engagent d’échanges verbaux ou physiques violents. Les Carthaginois ne touchent jamais à l’or avant que la quantité offerte n’équivaille selon eux à la valeur de leurs marchandises, et les acheteurs n’emportent pas les marchandises avant que les Carthaginois aient pris l’or. Ce fut là le début du commerce international. Depuis des millénaires, les échanges commerciaux dépassent les frontières nationales. Le commerce mondial en statistiques2 Selon le Rapport sur le commerce mondial 2003, publié par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le commerce mondial des marchandises a augmenté de 4,5 % en termes réels, soit à un rythme plus soutenu que l’année précédente, mais bien inférieur au taux moyen enregistré dans la seconde moitié des années 1990. 1. Plusieurs sites internet se consacrent à l’histoire du commerce international. Les informations que contient cette section sont tirées et adaptées de «Jours d’Histoire», [en ligne], sans date, [www.herodote.net], (23 novembre 2004). 2. Les informations que contient cette section sont tirées et adaptées du Secrétariat de l’Organisation mondiale du commerce (2003), Rapport sur le commerce mondial 2003, Genève, Publications de l’OMC, 279 p.; [en ligne], [http://www.wto.org/french/news_f/pres03_f/pr348_f.htm], (23 novembre 2004). OBJECTIF 1 Comprendre l’histoire du commerce international. OBJECTIF 2 Connaître l’évolution du commerce dans les dix dernières années. TERMES RÉELS Chiffres absolus, dont on a éliminé les effets de la variation des prix. CHAPITRE 1 4 L’Europe occidentale, dont font partie, entre autres, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, a connu une croissance de ses échanges plus faible que la moyenne mondiale. Cette situation est due en grande partie au fait que les politiques de convergence mises en place par ces pays et préparant l’arrivée de la monnaie unique se sont traduites par une croissance économique plus faible que dans le reste du monde. À l’inverse, l’Amérique du Nord, constituée du Canada, des États-Unis et du Mexique, a connu une croissance plus rapide de ses échanges extérieurs, notamment grâce à la reprise économique entamée dès le début des années 1990. Ses importa- tions ayant augmenté plus rapidement que ses exportations, le déficit de la balance commerciale états-unienne a continué à se creuser au cours des années 1990. Sou- lignons le rôle moteur de l’économie états-unienne qui, en absorbant plus de 20 % des importations mondiales, soutient la croissance économique des autres pays. Le Japon a connu un développement moyen de ses échanges extérieurs. Ces dernières années, ses importations de biens ont tendance à augmenter plus rapide- ment que ses exportations, ce qui conduit à une réduction de son excédent commer- cial avec le reste du monde. La Chine et les nouveaux pays industrialisés (NPI) d’Asie ont concurrem- ment connu une formidable hausse de leurs échanges commerciaux. La Chine mon- tre ainsi son dynamisme économique et son insertion croissante dans le commerce international (qui s’est traduite par son adhésion à l’OMC en 2001). Ses exporta- tions constituaient d’ailleurs déjà en 2003 plus de 6 % des exportations mondiales. Par ailleurs, le redressement économique des NPI d’Asie se confirme, ce qui démon- tre que la crise économique de 1998 s’est bel et bien résorbée3, et les échanges inter- nationaux des NPI d’Asie se trouvent de nouveau en croissance. L’Amérique latine, qui a vécu une crise à la fin du XXe siècle (voir l’encadré 1.1), a vu de nouveau ses échanges internationaux croître de façon importante, mais l’augmentation plus rapide de ses importations laisse craindre de nouveaux problè- mes quant à l’équilibre de ses échanges extérieurs. Malgré l’effondrement de ses échanges internationaux, consécutif à la crise financière de 19994, la Russie a rapidement trouvé le chemin de la reprise. Ses exportations, soutenues notamment par la remontée en 2000 du cours du pétrole brut, ont augmenté de près de 40 %, alors que ses importations de marchandises n’ont progressé que de 12 %. Sa balance commerciale déjà excédentaire ne peut donc que continuer à croître. Le Moyen-Orient, dont font partie, entre autres pays, la Turquie, l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Égypte, a connu en 2000 une hausse de près de 50 % de ses échanges extérieurs de marchandises, grâce à l’augmentation du prix du baril de uploads/Geographie/ commerce-international 23 .pdf
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- Publié le Jan 10, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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