Enseigner la grammaire à l’école primaire Circonscription de GRASSE Ref. : Quel

Enseigner la grammaire à l’école primaire Circonscription de GRASSE Ref. : Quelle grammaire enseigner ? – JC PELLAT - Hatier Grammaire : définitions • Ensemble des règles régissant une langue à un moment de son évolution • Ouvrage servant à décrire les règles en usage dans une langue • Outil d’analyse de cette langue ayant pour but de la décrire et de la comprendre pour mieux s’en servir Relèvent de la grammaire des éléments : •de phonologie •de morphologie •de vocabulaire •de syntaxe •de conjugaison • de phonologie • de morphologie • de vocabulaire • de syntaxe • de conjugaison Les apprentissages en grammaire sont fortement en interaction avec d’autres domaines de l’étude de la langue. Les apprentissages en grammaire sont fortement en interaction avec d’autres domaines de l’étude de la langue. Une enquête récente Danièle MANESSE et Danièle COGIS (ESF éditeur, 2007) Danièle MANESSE et Danièle COGIS Orthographe à qui la faute ? (ESF éditeur, 2007) Principe de l’enquête : une dictée effectuée en 1987 pour une large population d’élèves du CM2 à la 3ème reproposée à une large population d’élèves en 2005. Augmentation considérable du nombre d’erreurs orthographiques : 8 erreurs lourdes / 13 erreurs lourdes •Entre le CM2 et la 3e les élèves diminuaient leur score d’erreurs par 3, aujourd’hui ils le diminuent par 2. • 1987 : 8 erreurs lourdes / 2005 : 13 erreurs lourdes • Entre le CM2 et la 3e les élèves diminuaient leur score d’erreurs par 3, aujourd’hui ils le diminuent par 2. • L’écart entre les élèves de 1987 et ceux de 2005 est de 2 ans : ceux de 5e en 2005 ont le niveau des CM2 d’il y a 20 ans. • Les CM2 de 2005 sont ceux qui, avec les 4ème, présentent la plus forte augmentation du nombre de fautes lourdes. • Les filles réussissent mieux que les garçons. En moyenne, les filles ont une année d’avance dans leurs compétences sur les garçons, ce qui était déjà le cas en 1987. Analyse qualitative des erreurs : • si l’on compare les élèves 1987 et les élèves 2005, on constate : - moins d’erreurs de ponctuation - une amélioration en orthographe lexicale en 2005. • En revanche, on voit une nette augmentation du nombre d’erreurs de grammaire dues à une mauvaise application des règles de grammaire ou à une absence de traitement grammatical des unités de la phrase. Que conclure de cette enquête ? En analyse, on peut dire que si les élèves progressent en orthographe lexicale pure, ils régressent dans le traitement phrastique, donc grammatical. Dans le même temps, on ne voit pas d’amélioration des scores de compréhension. En analyse, on peut dire que si les élèves progressent en orthographe lexicale pure, ils régressent dans le traitement phrastique, donc grammatical. Dans le même temps, on ne voit pas d’amélioration des scores de compréhension. Que peut-on en conclure ? •Que l’unité de la phrase a manqué de structuration •Que nous pouvons améliorer les performances du système et les résultats des élèves • Que l’enseignement de la langue a sans doute été trop morcelé en unités trop dispersées (ex savoir écrire un mot sans réfléchir assez à son rôle dans la phrase) • Que l’unité de la phrase a manqué de structuration • Que la langue n’a pas assez servi de support d’intérêt ni de réflexion (grammaire de texte privilégiée) • Que nous pouvons améliorer les performances du système et les résultats des élèves La grammaire au fil des cycles • Dès le cycle 1 : mise en scène des mots : - la petite fille a mangé son carré de chocolat. - Le carré de chocolat a mangé la petite fille. Prendre conscience que certains mots disent qui, d’autres quoi, d’autres encore où, quand, comment, … Exemple : pronominaliser des noms propres et des groupes nominaux Cycle 2 : l’apprentissage de la lecture n’est pas achevé Les élèves de 8 ans sont loin d’avoir fini d’apprendre à lire : ◦ Un étudiant ou un adulte effectue la reconnaissance orthographique d’un mot en 600 millisecondes ◦ Un enfant de 11 ans en 1,5 s ◦ Un enfant de 8 ans en 2,5 s L’activité de lecture est nécessairement étroitement liée à un appui sur la grammaire puisqu’elle est une activité de langage : « Lire une phrase, c’est identifier les mots et en même temps reconnaître leurs rôles grammaticaux respectifs. » Alain Bentolila Le lexique mental Mot installé avec représentations sonore, sémantique, orthographique,mais aussi dans un classement grammatical (classes de mots) et probablement de fonction dans la phrase (rôle du verbe, rôle d’un adjectif…) pour que des substitutions soient possibles et pour que des relations soient faites. Trois incidences pédagogiques • Il y a nécessité d’amener très tôt l’enfant à réfléchir sur les catégories de la langue, dès le CP • Les apprentissages nécessitent beaucoup de temps, lié au temps développemental donc une récurrence des activités s’impose • Il faut prendre le temps de structurer les apprentissages Cycle 3 : Analyse grammaticale « La reconnaissance des mots est un préalable à tout travail sur la syntaxe » « Il nous faut rétablir une programmation précise et rigoureuse dans l’apprentissage de la grammaire » Alain Bentolila Les supports - de programmation : les difficultés rencontrées par les élèves, la progression définie par l’équipe - d’observation et de manipulation : corpus de phrases rédigées par le maître (souvent le plus adéquat), questionnement à partir d’exemples et contre-exemples, des travaux d’élèves, un écrit, des exercices, une image Les supports • pour la réflexion : affichage, tableau pour noter le cheminement de la réflexion collective • pour l’institutionnalisation : outil (cahier, classeur) modulable et organisé pour être modifié et enrichi sur la durée du cycle, affichage dans la classe. Le volume horaire • Un peu moins de 8 heures à utiliser pour le français, ce qui suppose un temps d’environ 2H quotidiennes. C’est un dû et un minimum pour progresser. • Plus on allonge la longueur des plages horaires, moins on est efficace (perte de l’objectif, dilution de l’activité, perte de concentration, perte de la clarté cognitive) Les critères pour l’emploi du temps • En fonction des objectifs visés • En fonction de la phase de l’apprentissage visé • Il est raisonnable de consacrer au moins une heure/jour à l’étude de la langue (beaucoup de maîtres font plus) • Il ne faut pas craindre les séances spécifiques consacrées à l’apprentissage de la langue Deux catégories d’activités Objectifs : • systématiser les apprentissages et développer des automatismes • relancer l’intérêt et la curiosité pour la langue Activités courtes Objectifs : • conduire les élèves à changer les représentations qui sont les leurs • prendre le temps de construire la compréhension d’une notion Activités longues Activités courtes et récurrentes • Des plages de 15 minutes, une à dominante orthographique, une à dominante grammaticale, une à dominante lexicale en alternance • Objectif à expliciter auprès des élèves • Bien cibler l’acquisition du jour ou la compétence visée • Imprimer un rythme à l’activité, comme en calcul mental • Conserver les liens avec les activités d’écriture et de lecture dans les disciplines Activités courtes et récurrentes Divers possibles : • Phrase dictée du jour (de l’observation à l’écriture) • Analyse logique de phrase • Transformations de phrases (jeu des messages) : déplacement, substitution, remplacement, suppression • Activités de systématisation / jeux littéraires Activités voie longue Une nouvelle notion ne peut se construire en une seule séance d’une seule phase. Elle nécessite au moins quatre séances. Démarche pédagogique Les opérations mentales d’appui • Comparer • Modifier • Mettre en relation • Classer (à l’intérieur d’une catégorie proposer une organisation) • Trier (dans des catégories différentes) • Identifier • Définir • Justifier La démarche active • Plus une méthode est active, plus elle mobilise d’opérations mentales de catégories différentes • Les opérations doivent conduire à la catégorisation (cf. Stanislas Dehaene) • Les opérations de classement sont fondamentales (Ex : classement d’erreurs orthographiques dans une production, classement de mots…) Les phases de la démarche active • Observer • Etablir la règle • S’entraîner • Réinvestir Phase d’observation • Point d’appui de la leçon : pas nécessairement un texte. Cela peut être un ensemble de phrases, un relevé de représentations, une prestation orale (notamment en conjugaison), une image… • Le choix doit se faire en fonction de l’objectif visé • Des activités de tri, de classement (contextualisation) • Liens avec des hypothèses de fonctionnement (décontextualisation) qui amène à un premier bilan Phase de rédaction de la règle • Importance de la phase qui garde une trace écrite pour mémoire • La règle seule ne suffit pas. Bien l’accompagner de procédures déclinées dans des fiches-outils (pour pouvoir recontextualiser). • Recherche de l’exactitude Phase d’entraînement • Nécessité d’une phase d’application pure pour consolider la règle et appliquer les procédures • Prévoir suffisamment d’exercices et de types variés, dont des travaux d’écriture • Nécessité d’exercices plus réflexifs qui font manipuler et qui suscitent de nouvelles questions. Phase de réinvestissement • Dans des activités courtes • uploads/Geographie/ enseigner-la-grammaire 4 .pdf

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