1 Patrick Dugué Agronome Cirad-Tera Mai 2001 CENTRE DE COOPERATION INTERNATIONA
1 Patrick Dugué Agronome Cirad-Tera Mai 2001 CENTRE DE COOPERATION INTERNATIONALE EN RECHERCHE AGRONOMIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT UNIVERSITE DE BOUAKE LABORATOIRE D’ECONOMIE ET DE SOCIOLOGIE RURALES ETUDE DES METHODES DE CONSEIL DE GESTION ET D’APPUI A LA COMMERCIALISATION POUR LES EXPLOITATIONS AGRICOLES EN COTE D’IVOIRE Étude réalisée pour le service de la gestion des exploitations et de l’économie de la production, FAO Bureau Régional Accra. 2 Sommaire 1. La diversité des systèmes de production et l'environnement économique de l'agriculture ivoirienne ........................................................................................................ 0 1.1. Caractéristiques générales ........................................................................................ 2 1.2. Evolution des systèmes de production et principales contraintes a l'agriculture ......... 2 1.3 Un environnement institutionnel en pleine évolution................................................... 3 2. le champ d'étude ............................................................................................................. 5 2.1 Les domaines étudiés ................................................................................................ 5 2.2 Méthodes de travail et régions ciblées ......................................................................... 6 3.Le conseil de gestion pour les exploitations agricoles ................................................. 6 3.1 Les précurseurs : L'Institut Agricole de Bouaké (IAB) et le projet 4PR ....................... 6 3.2 La méthode et les outils : l'approche des centres de gestion issus du CGEA ............. 7 3.3 Impact des centres gestion ........................................................................................ 9 3.4 Les autres expériences en cours et les essais de simplification des outils ................10 3.5 Quelles stratégies pour développer le conseil en gestion ? .......................................12 4. Le conseil pour la commercialisation des produits agricoles ....................................13 4.1 Producteurs et réseaux de commercialisation ...........................................................13 4.2 Des GVC aux Coopératives ......................................................................................14 4.3 L'information sur les prix du marché ..........................................................................15 4.4 L'expérience des bureaux de vente de la region de bouaké ......................................15 5. La formation en gestion et en commercialisation ........................................................16 5.1 Les formations scolaires et universitaires ..................................................................16 5.2 La formation des agents de développement et des agriculteurs ................................17 6. Evaluation des besoins des différents acteurs et recommandations .........................18 6.1 Les besoins des différents acteurs ..............................................................................18 6.2 Quelques recommandations .....................................................................................20 0 Sigles et abréviations ANADER : Agence nationale de développement rural ANOPACI : Association nationale des organisations professionnelles agricoles de Côte d’Ivoire APEMC :Association professionnelle des éleveurs moutonniers du Centre ARACNO : Association régionale des agriculteurs du Centre Nord ARK : Animation rurale de Korhogo CGEA : Cellule de gestion des exploitations agricoles CdG : Conseil de gestion CIDT : Compagnie ivoirienne de développement des textiles CMR : Centre des métiers ruraux ESA : Ecole supérieure d'agronomie (Yamoussoukro) FDFP : Fond de développement de la formation professionnelle INADES : Institut africain pour le développement économique et social LCCI : La compagnie cotonnière de Côte d'Ivoire OCPV : Office d'appui à la commercialisation des produits vivriers OPA : Organisation professionnelle agricole P4PR : Projet pour la professionnalisation des éleveurs de petits ruminants PACIL : Projet d'appui à la commercialisation et aux initiatives locales PADER-NORD : Programme d’appui au développement rural (région Nord, Korhogo) PAOPA : Programme d'appui aux organisations professionnelles agricoles SCGEAN : Service de comptabilité et de gestion des exploitations agricoles du Nord TVA : Taxe sur la valeur ajoutée UACI : Union des aviculteurs de Côte d'Ivoire URES : Unité de recherche et d'enseignement supérieur 1 ETUDE DES METHODES DE CONSEIL DE GESTION ET D'APPUI A LA COMMERCIALISATION POUR LES EXPLOITATIONS AGRICOLES EN COTE D'IVOIRE Etude réalisée pour le Service de la Gestion d'Exploitation et d'Economie de la Production, Bureau régional FAO, Accra Patrick Dugué1 Résumé Le conseil aux exploitations agricoles en Afrique de l'Ouest s'est limité pendant plusieurs décennies à la vulgarisation d'innovations techniques visant l'accroissement des rendements des systèmes de culture et d'élevage. L'intégration croissante des systèmes de production à l'économie de marché nécessite maintenant de mieux prendre en compte les problèmes économiques que rencontrent les agriculteurs de cette région : accès aux intrants et aux équipements et donc au crédit agricole, gestion des revenus monétaires et des besoins en trésorerie, amélioration de la commercialisation des productions,….. Pour cela divers projets de développement et quelques services de vulgarisation ont opté pour la mise en œuvre d'un conseil global aux exploitants agricoles qui intègre les aspects techniques, économiques et financier de la production afin d'aider les agriculteurs à prendre leurs décisions. Dans ce contexte une étude sur les méthodes d'aide à la gestion des exploitations agricoles intégrant l'appui à la commercialisation des récoltes a été entreprise en Côte d'Ivoire à la demande du service de la gestion d'exploitation et d'économie de la production de la FAO (bureau régional d'Accra). Cette étude s'appuie sur les expériences des centres de gestion (Korhogo, Abengourou, Abidjan), de projets de développement, d'Ong et des services publics de vulgarisation (ANADER). Elle présente les méthodes actuellement utilisées en Côte d'Ivoire pour aider les producteurs à mieux gérer leur exploitation agricole (le conseil de gestion) et à mieux commercialiser leurs productions (les bureaux de vente, l'information commerciale). Elle donne un aperçu de la place accordée à ces questions dans les programmes de l'enseignement agricole et universitaire et dans les modules de formation continue pour les agriculteurs. Malgré la faible diffusion de ces méthodes en Côte d'Ivoire, il a été possible de proposer des recommandations pour l'extension des dispositifs de conseil en prenant mieux en compte la diversité des filières agricoles et des types d'exploitation agricole de ce pays. Mots clés : exploitation agricole, conseil de gestion, vulgarisation, commercialisation, développement agricole, formation. 1 Cirad-Tera/Université de Bouaké 01 BP 1465 Bouaké Côte d'Ivoire patrick.dugue@cirad.fr 2 1. LA DIVERSITE DES SYSTEMES DE PRODUCTION ET L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DE L'AGRICULTURE IVOIRIENNE 1.1. CARACTERISTIQUES GENERALES La diversité des systèmes de production agricole en Côte d'Ivoire (322 463 km²) est avant tout liée à la variabilité des conditions agroécologiques. On distingue généralement deux grandes situations agricoles (figure 1) : - la zone forestière au sud, caractérisée par une pluviométrie abondante (1200 mm à 2000 mm) et la coexistence de cultures annuelles vivrières (riz, maïs, manioc) et de cultures pérennes d'exportation (cacao, café, hévéa, palmier à huile, …); - la zone de savane caractérisée par une pluviométrie moins abondante (900 à 1200 mm) et plus aléatoire et par des systèmes de production basés principalement sur les cultures annuelles vivrières (maïs, riz, sorgho, igname,….) et d'exportation (le coton) ainsi que l'élevage extensif bovin. A ces deux grandes situations, il faut ajouter des systèmes de production périurbains spécialisés dans les cultures maraîchères et les élevages à cycle court (volaille, porc). Ce type d'agriculture a tendance à se développer du fait de l'urbanisation croissante (45% de la population ivoirienne vit en ville). La grande partie de la production agricole est assurée par des exploitations agricoles familiales de petites tailles (de 0,5 ha à 15 ha), généralement non mécanisées (annexe 1). La culture attelée bovine concerne presque exclusivement la zone cotonnière. Les complexes agro- industriels associant production et transformation des produits ne concernent que la frange côtière du pays et les secteurs de l'hévéa, du palmier à huile et des fruits tropicaux d'exportation (banane, ananas,…) (figure 2). L'agriculture ivoirienne repose encore en grande partie sur le système de défriche/brulis de forêt secondaire ou de jachère de plus ou moins longue durée (4 à 20 ans). Les systèmes de production sédentarisés concernent presque uniquement les bas-fonds, les périmètres irrigués ainsi que les cultures pérennes. 1.2. EVOLUTION DES SYSTEMES DE PRODUCTION ET PRINCIPALES CONTRAINTES A L'AGRICULTURE Les agriculteurs doivent maintenant faire face à une raréfaction des terres de qualité sous forêts et jachères de longue durée. Ainsi en zone forestière, ils devront à moyen terme installer leurs cultures pérennes après défrichement de jachères de courte durée ou d'anciennes plantations. En zone de savane, la progression du manioc (culture peu exigeante) et des cultures fertilisées (coton, maïs, riz pluvial, cultures maraîchères) constitue la principale stratégie d'adaptation des paysans à la raréfaction des ressources en terre. Quelle que soit la région, le renforcement des aléas pluviométriques est considéré par les paysans comme une contrainte majeure. Ils limitent les rendements des cultures et favorisent l'extension des feux de brousse qui dévastent les cultures pérennes (anacardier et caféier principalement). 3 La raréfaction des terres de qualité (surtout en zone forestière) a entraîné de nombreux conflits fonciers entre autochtones et allogènes (ivoiriens et étrangers). La nouvelle loi foncière de 1998 en cours d'application, reconnaît aux populations autochtones le droit de propriété. Les modalités de location de la terre devraient être mises au point pour permettre une meilleure répartition des terres entre les différentes catégories d'agriculteurs. Les exploitants qui disposent d'un titre foncier sont donc très peu nombreux, l'immatriculation des terres venant juste de débuter dans quelques départements pilotes. De ce fait, la terre agricole n'est pas encore un bien monnayable et ne peut pas constituer une garantie pour l'obtention de prêts bancaires. Les exploitations sont de plus en plus intégrées à l'économie marchande et donc, sont dépendantes des fluctuations des cours des produits agricoles. Pour les cultures d'exportation la baisse des prix mondiaux s'est accentuée ces dix dernières années. On peut toutefois noter des augmentations rapides des prix sur des courtes périodes que les producteurs peuvent difficilement prévoir et donc valoriser (cacao en février 2001, coton de juin 2000 à janvier 2001). Du fait de l'urbanisation, la demande en produits alimentaires s'accroît régulièrement et a amené certaines exploitations à s'intéresser spécifiquement aux cultures vivrières (banane plantain, manioc, igname et cultures uploads/Geographie/ etude-fao-cdg-ci-dugue-vf-pdf.pdf
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- Publié le Mai 10, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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