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Exemples de portraits http://www.momes.net/education/ecriture/textes/extraitsportraits.html http://ien34.11.free.fr/circons/ressources/prodecri/por-txt.htm La Rochefoucauld - Portrait du duc de La Rochefoucauld fait par lui-même J'ai le teint brun, mais assez uni; le front élevé et d'une raisonnable grandeur; les yeux noirs, petits et enfoncés, et les sourcils noirs et épais, mais bien tournés. Je serais fort empêché de dire de quelle sorte j'ai le nez fait, car il n'est ni camus, ni aquilin, ni gros, ni pointu (...) tout ce que je sais c'est qu'il est plutot grand que petit, et qu'il descend un peu trop bas. J'ai la bouche grande et les lèvres assez rouges d'ordinaire, et ni bien ni mal taillée. J'ai les dents blanches et passablement bien rangées. On m'a dit autrefois que j'avais un peu trop de menton: je viens de me regarder dans le miroir pour savoir ce qu'il en est, et je ne sais pas trop bien qu'en juger. Pour le tour du visage je l'ai carré ou en ovale; lequel des deux, il me serait fort difficile de le dire. J'ai les cheveux noirs, naturellement frisés, et avec cela épais et assez longs. Victor Hugo - Notre Dame de Paris Nous n'essaierons pas de donner au lecteur une idée de ce nez tétraèdre, de cette bouche en fer à cheval, de ce petit oeil gauche obstrué d'un sourcil roux en broussailles, tands que l'oeil droit disparaissait entièrement sous une énorme verrue; de ces dents désordonnées, ébréchées çà et là, comme des créneaux d'une forteresse; de ette lèvre colleuse, sur laquelle une de ces dents empiétait comme la défense d'un éléphant, de ce menton fourchu; et surtout de la physionomie répandue sur tout cela; de ce mélange de malice, d'étonnement et de tristesse. Qu'on rêve, si l'on peut, cet ensemble. Proper Mérimée - Carmen Sa peau, parfaitement unie, approchait fort de la teinte du cuivre. Ses yeux étaient obliques, mais admirablement fendus; ses lèvres, un peu fortes, mais bien dessinées et laissant voir des dents plus blanches que des amandes sans leur peau Ses cheveux, peut-être un peu gros, étaient noirs, à reflets bleus comme l'aile de corbeau, longs et luisants Jules Vallès - L'enfant Elle a bien soixante dix ans et elle doit avoir les cheveux blancs; je n'en sais rien; personne n'en sait rien, car elle a toujours un serre-tête noir qui lui colle comme du taffetas sur le crâne; elle a, par exemple, la barbe grise, un bouquet de poils ici, une petite mèche qui frisotte par là, et de tous côtés des poireaux comme des groseilles, qui ont l'air de bouillir sur sa figure. Pour mieux dire, sa tête rappelle par le haut, à cause du serre-tête noir une pomme de terre brûlée et, par le bas, une pomme de terre germée: j'en ai trouvé une gonflée, violette, l'autre matin, sous le fourneau, qui ressemblait à grand tante Agnès comme deux gouttes d'eau. Jules Supervielle - L'enfant de la haute-mer Elle n'était pas très jolie à cause de ses dents un peu écartées, de son nez un peu trop retroussé, mais elle avait la peau très blanche avec quelques taches de douceur, je veux dire de rousseur. Et sa petite personne commandée par des yeux gris, modestes mais très lumineux, vous faisait passer dans le corps, jusqu'à l'âme une grande surprise qui arrivait du fond des temps. Georges Pérec - W ou le souvenir d'enfance C'était un homme d'une quarantaine d'années, plutôt petit, très maigre, avec un visage en lame de couteau, des cheveux très courts, déjà grisonnants, taillés en brosse. Il portait un costume croisé gris sombre. Si tant est qu'un homme puisse porter sa profession sur sa figure, il ne donnait pas l'impression d'être médecin, mais plutôt hommes d'affaires, fondé de pouvoir d'une grande banque, ou avocat Pierre Desproges - Fonds de tiroir L'ineffable Christophe Lambert, grande belle tronche molle, est l'ultime coqueluche des pétasses cinéphiles, avec son bon gros regard mi-clos de persienne hawaïenne et sa bonne grosse bouche à gober les moules espagnoles, toujours entrouverte sur un demi-sourire béat aux lèvres charnues expertes à sucer les porte- clés à même le tableau du concierge du Carlton Jim Harrison - Un bonjour pour mourir C’est alors que je remarquais un type à l’allure bizarre, assis juste en face de moi, de l’autre côté du bar circulaire, et qui me regardait. Il était grand, les cheveux assez longs, bronzé et très musclé, avec un petit aigle tatoué sur l’avant-bras gauche. Mais le côté droit de son visage était déformé par une cicatrice noueuse et pâle qui accentuait légèrement son regard. Didier Daeninkcx - Tragic City Blue Le commissaire Quertier était affalé sur son bureau et lisait le contenu d’un dossier éparpillé sur le plateau. II leva vers moi une figure sans couleur, anormalement allongée, percée d’une bouche minuscule aux lèvres grises et sèches. II était chauve et pour ainsi dire dépourvu de sourcils. Seuls ses yeux très mobiles et d’un noir profond animaient son visage. [...] Quertier se leva [...]. C’était un homme d’une forte corpulence, plus grand que la moyenne, et qui portait sur ses épaules de catcheur une tête d’huissier. Ian Fleming. Goldfinger Bond alla jusqu’au parapet qui entourait la terrasse et se pencha pour essayer d’apercevoir Goldfinger dans le jardin. Bond avait tout de même été frappé, car ce personnage donnait une grande impression de sérénité et de calme, et cela se voyait dans la manière pondérée qu’il avait de se mouvoir, de parler ou dans ses expressions. Ce qui avait le plus frappé Bond lorsque Goldfinger s’était levé c’était que tout en cet homme semblait hors de proportions. Petit, car sa taille ne devait pas dépasser le mètre cinquante -deux, on aurait dit que ses jambes s’emboîtaient directement dans ses épaules, et sa tête faisait penser à une boule bien ronde. L’impression générale, c’était que Goldfinger avait été fait d’un assemblage de parties de corps appartenant à plusieurs personnes. Bond se dit que c’était sans doute pour atténuer quelque peu sa laideur que Goldfinger tenait tant à se faire bronzer. Ce corps disgracieux et blanc devait être grotesque dans son camouflage brun - rouge. Le visage surmonté de cheveux d’un roux carotte, n’était pas aussi disgracieux que le reste : un visage de penseur qui révélait une nature tout ensemble sensuelle, stoïque et réfléchie. Une bien curieuse combinaison. Alphonse Daudet - Tartarin de Tarascon. (J'ai Lu) Devant le guéridon, un homme était assis, de quarante à quarante cinq ans, petit, gros, trapu, rougeaud, en bras de chemise, avec des caleçons de flanelle, une forte barbe courte et des yeux flamboyants... Cet homme, c'était Tartarin, Tartarin de Tarascon. Alphonse Daudet - Lettres de Mon Moulin Ah ! qu'elle était jolie, la petite chèvre de Monsieur Seguin ! qu'elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! Et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre... Ernest Hemingway - Le vieil homme et la mer. (Gallimard Folio) Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la nuque. Des taches brunes causées par la réverbération du soleil sur la mer des Tropiques marquaient ses joues ; elles couvraient presque entièrement les deux côtés de son visage ; ses mains portaient les entailles profondes que font les filins au bout desquels se débattent les lourds poissons... Tout en lui était vieux, sauf son regard qui était gai et brave, et qui avait la couleur de la mer. Marcel Pagnol - Jean de Florette. (Le Livre de Poche) Ugolin venait d'atteindre ses vingt-quatre ans. Il n'était pas grand, et maigre comme une chèvre, mais large d'épaules, et durement musclé. Sous une tignasse rousse et frisée, il n'avait qu'un sourcil en deux ondulations au-dessus d'un nez légèrement tordu vers la droite, et assez fort, mais heureusement raccourci par une moustache épointée qui cachait sa lèvre ; enfin ses yeux jaunes, bordés de cils rouges, n'avaient pas un instant de repos, et ils regardaient sans cesse de tous côtés, comme ceux d'une bête qui craint une surprise. De temps à autre, un tic faisait brusquement remonter ses pommettes, et ses yeux clignotaient trois fois de suite : on disait au village qu'il "parpelégeait" comme les étoiles. Henriette Bichonnier - Le monstre poilu. (Gallimard Folio Benjamin) Au milieu d'une sombre forêt, dans une caverne humide et grise, vivait un monstre poilu. Il était laid ; il avait une tête énorme, directement posée sur deux petits pieds ridicules, ce qui l'empêchait de courir. Il ne pouvait donc pas quitter sa caverne. Il avait aussi une grande bouche, deux petits yeux glauques, et deux longs bras minces qui partaient de ses oreilles et qui lui permettaient d'attraper les souris. Le monstre avait des poils partout : au nez, aux pieds, au dos, aux dents, aux yeux, et ailleurs. René Barjavel - L'Enchanteur. (Gallimard Folio) Il y a plus de mille ans, uploads/Geographie/ exemples-de-portraits.pdf

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