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1 1 I-EAU COMME RESSOURCE STRATEGIQUE 2-PRESENTATION DE L’EAU COMME RESSOURCE STRATEGIQUE L’eau est vitale, elle est le principal constituant des êtres vivants et l’élément indispensable à toute forme de vie. Sans eau, aucun organisme, qu’il soit végétal ou animal, simple ou complexe, petit ou gros, ne peut vivre. Elle est également indispensable pour l’agriculture qui représente aujourd’hui 70% des prélèvements d’eau dans le monde (contre 10% pour l’alimentation en eau potable) avec l’intensification de la population agricole , l’usage de l’irrigation se répand et engendre des consommations d’eau croissantes. L’alimentation du bétail nécessite également un approvisionnement abondant en eau dans les régions d’élevage. L’industrie représente quant à elle 20% de la consommation mondiale d’eau. Les industries de transformation étant les plus gourmandes la qualité requise pour l’eau industrielle dépend de l’activité : les industries agroalimentaires ont besoin d’eau potable ; les industries électronique, médicale et biotechnique requièrent une eau très pure. Comme nous l’avons vu dans l’introduction, seul 0,7% de l’eau est accessible. L’eau est donc une denrée rare .elle est rare et inégalement repartie dans le temps, dans l’espace et entre les Hommes Au niveau temporel, son abondance varie considérablement selon les années, les saisons, les mois ainsi que, pour un même pays il peut y avoir des précipitations trop abondantes a un moment donné au point de provoquer des catastrophes naturelles et faire défaut les mois suivants, alternant inondations et sécheresses. A plus petites échelle, on observe ce phénomène lors des différentes saisons ou il pleut plus en automne et en hiver qu’en été. Au niveau spatial, sur le plan mondial on observe de fortes disparités. Le canada et l’Islande sont des pays très abondants en eau douce tandis que l’Arabie saoudite, le Yémen ou le Bangladesh sont proches de l’état de pénurie. 1 2 Cependant l’eau manque parfois même dans les zones ou les précipitations et l’eau douce sont abondantes. La façon dont on la conserve, l’utilise et dont elle est distribuée au sein des communautés ainsi que sa qualité peuvent faire d’une ressource qui ne répond pas aux besoins La densité humaine est également à prendre en compte dans la rareté de l’eau. Il s’avéré que les zones de forte concentrations humaine, de fait, la pénurie d’eau combinée à une importante pression démographique génère des situations de crise potentielle. L’eau douce est donc non seulement rare a l’échelle planétaire, mais aussi très inégalement répartie. Au vue de sa nécessité pour des usages divers mais essentiels, elle est donc un liquide à posséder datant qu’elle est soumise à un certain nombre de contraintes. MENACE Les ressources en eau vont diminuer de manière constante en raison de la croissance démographique, de la population, et du changement climatique. Ces trois éléments sont les plus grands*********************************************************** ******************** II/explication de la notion de géopolitique 1. NOTION DE GEOPOLITIQUE En 1979, le président égyptien anouar el-sadate déclarait : « le seul mobile qui pourrait conduire l’Egypte à entrer de nouveau en guère est l’eau » 1. En 1988, boutros-Ghali, alors ministre égyptien des affaires étrangères, prédisait que « la prochaine guerre au moyen orient serait à propos des eaux du Nil et non à propos de politiques » 2. Au lieu d’accepter ces prédictions, alarmantes nous devons les examiner dans le contexte de la géopolitique du bassin du Nil entre les états qui partage ces eaux. On entend par géopolitique l’étude de l’influence des facteurs géographiques et économiques sur la politique des états et sur les relations internationales. Pour son auteur le professeur de géographie suédois rudolph kjellen (1864-1922) dans son ouvrage stormakterna (les grandes puissances), paru en 1904, la géopolitique est « la science de l’état comme organisme géographique ou comme entité dans l’espace »3. Selon fernand braudel 4. La géopolitique est l’étude de la politique dans l’espace et le temps. Elle répond à deux interrogations essentielles : 1 3  Qu’est-ce que la puissance ?  Où et comment se localise-t-elle. La géopolitique est selon yves la coste « une nouvelle manière de voir le monde qui dépasse la simple lecture des données économiques et propose d’autres mobiles que la recherche de profits ou la conquête de terres fertiles »5. Pascal lorot la définit comme « une méthode particulière qui repère, identifie et analyse le phénomène conflictuels, les stratégies offensives ou défensives centrés sur la possession d’un territoire, sous le triple regard des influences du milieu géographique, pris au sens physique et humain, des arguments politiques des protagonistes du conflit et des tendances lourdes et continuité de l’histoire »6. Aymeric chauprate resserre la définition en ces termes : « la géopolitique est l’étude de la volonté de puissance appliquée aux situations de la géographie physique et humaine »7. De toutes ces définitions il est possible de dégager un point commun : toute géopolitique est une réflexion sur la puissance. La puissance est le produit de la force des acteurs et de leur situation géographique. En d’autre terme la puissance d’un état ne tient pas seulement à la solidité de son potentiel militaire, humain, économique, etc… mais aussi de la situation géographique. 2. LE PARTAGE DES EAUX DU NIL : conflits et coopérations Les eaux du Nil présentent une ressource importante pour les différents pays qui se partagent le bassin versant de ce fleuve. Pour des raisons historiques, l’Egypte a toujours exploité la plus grosse partie du débit du fleuve. La taille de sa population ainsi que de sa dépendance quasi absolue à l’égard des eaux du Nil pour son approvisionnement en eau, rendent ce pays particulièrement nerveux face aux tentatives des pays d’aval de remettre en cause le partage établi des eaux ou de construire de nouvelles infrastructures. Le bassin du Nil connait aussi des tensions politiques récurrentes, mais aussi de nombreuses initiatives allant dans le sens d’une gestion conjointe entre tous les pays concernés. Le partage des eaux du Nil est aujourd’hui gouverné principalement par le traité signé en 1959 entre l’Egypte et le soudan dans le cadre des travaux du barrage d’Assouan traité basé sur un estimé à 85milliards de mètres cubes à la hauteur d’Assouan, en attribue 55,6 à l’Egypte et 18,5 au soudan ; un partage qui reflète la différence de population entre les deux pays ainsi que leur volonté et leur capacité de l’époque à utiliser l’eau à des fins agricoles et économique. Ce traité 1 4 s’inscrivait dans la lignée de différents accords signés à l’époque coloniale accords qui portent témoignage du privilège accordé par les autorités britanniques à l’Egypte et à ses besoins en eaux par rapport aux pays d’amont, y compris lorsqu’il s’agissait de leurs propres colonies(kenya,Tanzanie,Ouganda) C’est le dernier partage qui fut révisé en 1959 au bénéfice principal du soudan, dans une mesure moindre de l’Égypte, au détriment de la mer méditerranéenne. Le traité de 1959 fut signé à une époque où les infrastructures de tous les pays situés en amont étaient très peu de développés, et leur population proportionnellement moindre qu’elle ne l’est actuellement. Les projets de ses derniers pour développer leur installation et construire des barrages sur le Nil et ses affluents auraient pour effet de réduire le débit du fleuve au barrage d’Assouan, et donc potentiellement le réduire la quantité d’eau disponible pour l’Egypte. uploads/Geographie/ presentation-de-l-x27-eau-comme-ressource-strategique 1 .pdf