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Expatriation : 6 destinations pour refaire sa vie https://www.capital.fr/votre-carriere/expatriation-6-destinations-pour-refaire-sa-vie-1349364 Bali, New York, Casablanca, Jaipur… Des lieux de vacances ? Oui, mais pas seulement : de nombreux Français choisissent de prendre le large pour construire leur vie professionnelle à l’étranger. Écrit par Bérénice Debras Publié le 06/09/2019 à 9h43 Mis à jour le 06/09/2019 à 16h08 Cet article est issu du magazine Management Shanghai DR  "On vit déjà dans le futur !" Mike Assef, 36 ans "Shanghai est une ville très différente du reste de la Chine, raconte Mike Assef. Elle est très moderne, on y fait beaucoup de business et un grand nombre d'entreprises s'y crée. Des conférences, des salons et des événements sont organisés tous les jours pour les entrepreneurs. C'est unique. On y échange des informations. C'est plus que du réseau, c'est une véritable entraide." Diplômé en marketing, Mike travaille quatre ans au Cambodge dans l'hôtellerie et l'événementiel avant de poser ses valises à Shanghai en 2011. Il a cofondé en 2015 Culture Shock, une agence proposant des circuits thématiques à vélo dans la ville. "L'idée initiale était de faire découvrir les lieux que nous aimions aux amis venus nous rendre visite. Nous n'avions pas toujours le temps de les accompagner. Nous visions les expatriés qui avaient la même problématique que nous." Le focus est posé sur les lieux non touristiques de Shanghai. Culture Shock se lance avec 10-15 vélos et roule à une bonne vitesse grâce au bouche-à-oreille. "Nous nous sommes ensuite tournés vers les touristes, auxquels nous proposons aussi des visites à pied. Les agences de voyages nous ont soutenus. Nous faisons aussi du team building et des learning expeditions pour des groupes comme Carrefour ou Decathlon. Shanghai est tellement en avance sur son temps qu'on y découvre les tendances de la consommation des dix ou vingt prochaines années. Les magasins utilisent la réalité virtuelle, proposant des lunettes immersives pour visualiser un vêtement ou un maquillage. Pour la mode, l'entertainment accompagne le shopping. Les supermarchés font du off et du online au même endroit pour optimiser les ventes." >> A lire aussi - Expatriation : les conseils d'un Français à Shanghai Qu'en est-il de l'installation en Chine ? "Il y a quelques années, c'était encore assez facile, tempère Mike. La Chine, c'était le Pérou. Tout le monde venait y tenter sa chance. Cela a changé. Obtenir un permis de travail est plus compliqué. Un système de points a récemment été mis en place en fonction du niveau de langue, des études et d'autres critères. Le marché de l'emploi est devenu très concurrentiel, mais il y a encore des secteurs très porteurs dans les technologies, la IT, le code, le marketing, la sécurité, le branding…" Son conseil : "Apprenez le chinois avant de partir. Cela fait vraiment toute la différence et facilitera votre intégration."  Les moins - Shanghai est une mégalopole de plus de 24 millions d'habitants. - L'obtention du visa et du permis de travail est désormais compliquée. La concurrence sur le marché du travail est forte. - Un système de surveillance observe la population à chaque coin de rue. Big Brother est une réalité. - L'accès à l'information et à Internet est de plus en plus compliqué. Google ne fonctionne pas en Chine et le système de VPN pourrait moins fonctionner à l'avenir.  Les plus - La vie courante reste peu chère. Une course de taxi de quelques kilomètres représente 2 euros, le ticket de métro est à moins de 50 centimes. - Un appartement de deux pièces de 60 m2 se loue entre 980 et 1 160 euros. - Le sentiment de vivre "déjà" dans le futur, d'observer ou de prendre part au monde de consommation de demain. Tout ici se paie, entre autres, à l'aide de l'application WeChat. Jaipur DR  "Il y a beaucoup à faire dans le tourisme et les services" Eléonore Gaspa Nidelet, 32 ans Après des études d'histoire et de sciences politiques à la Sorbonne, Eléonore Gaspa Nidelet entreprend un voyage en Inde avec son amie Ophélie. S'installer à l'étranger la tenaille, tout comme l'idée de fonder son entreprise. "Lors de ce périple, raconte-t-elle, nous avions pensé à plein d'idées liées au tourisme. Jaipur, c'est un peu le hasard. La ville est un carrefour touristique. Nous nous sommes dit que nous pourrions offrir aux touristes une expérience rigolote et authentique, à vélo, au plus près de la vie locale au travers de visites guidées." Cyclin'Jaipur naît en 2013. "En Inde, tout est dix fois plus long qu'en France, surtout dans la partie administrative. Décrocher un papier, c'est un vrai challenge, rien n'est précis. Tout est fastidieux. Il faut être accompagné par quelqu'un, d'autant plus qu'au début on ne comprend rien, poursuit Eléonore. Nous avons fait appel au réseau des expatriés français et leur avons demandé des conseils. En Inde, on ne fait rien sans un comptable, par exemple." Après avoir rédigé un business plan, les deux amies investissent dans des vélos. Cyclin'Jaipur passe à la vitesse supérieure grâce à quelques lignes dans Le Guide du routard et le Lonely Planet. "Cela nous a bien aidées à l'époque." Forte de son expérience dans le tourisme, Eléonore fonde en 2018 sa propre agence de voyages spécialisée sur l'Inde, Carnet de voyages. Elle propose des circuits hors des sentiers battus. "J'ai un partenaire local qui possède 1% de la société et moi 99%. J'aurais pu être seule, mais c'est plus rapide avec un nom indien. Créer une entreprise coûte environ 100 euros pour les papiers et il faut avoir entre 1 100 et 1 500 euros sur un compte société." >> A lire aussi - Expatriation : les conseils d'un Français en Inde Un secteur qui aurait du succès à Jaipur ? "Il manque des bars, des lieux de culture, des cafés avec des événements et des concerts, des cinémas d'art et essai… Mais, s'il n'y en a pas, c'est aussi parce que les goûts des Indiens sont particuliers. A Jaipur, le public est encore très fermé. Il y a bien une petite communauté d'étrangers, mais je ne suis pas sûre que cela suffise à faire tourner ce genre de lieu. Une étude de marché est indispensable. Pour le textile et les bijoux, il faut vraiment s'y connaître. En revanche, il y a beaucoup de choses à faire en Inde au niveau des services, des sites d'aide à la personne ou des sites immobiliers." Son conseil : "Se faire aider par des expatriés habitant déjà sur place pour mettre tout de suite le pied à l'étrier. A commencer par les courses : pour un Occidental, c'est trois fois le prix!"  Les moins - Les températures qui peuvent grimper à plus de 40°. - Le trafic routier, personne ne semble connaître le code de la route – il faut s'habituer. - La pollution. - Les prix à négocier. - La lenteur administrative. - Le prix des produits alimentaires importés.  Les plus - La "Ville rose" a des airs provinciaux. - Son économie repose sur le tourisme, mais aussi sur l'industrie textile et les pierres précieuses. - Sa main d'œuvre est peu chère et très expérimentée. - Le faible coût de la vie. Un deux pièces correct revient entre 350 et 400 euros. - On parle anglais. Casablanca DR  "Le hub économique du Maroc cultive son ouverture d'esprit" Freddy Houdart, 50 ans "Je travaillais pour le Boston Consulting Group, mais j'en avais marre d'être dans un bureau à Paris. Mon rêve était de créer une entreprise à l'étranger", explique Freddy Houdart. Il y a dix ans, il se lance et monte la société Simaje, à Casablanca. "Nous faisons du graphisme corporate, soit tous les PowerPoint des grands groupes, des centres financiers ou des laboratoires pharmaceutiques. Nous avons aussi un volet de développement informatique et d'accompagnement logistique." Pourquoi le Maroc ? "Le pays offre une grande stabilité politique et il a gardé des liens très forts avec la France. On y parle français. Mais, attention, il y a plusieurs Maroc, celui des grandes villes et celui des villages, où l'on va encore chercher l'eau au puits, sans compter l'illettrisme." Le choix de Casablanca semblait une évidence pour Freddy. "Marrakech est une ville pour les touristes et les retraités français, Rabat est la capitale administrative et Casa est le poumon économique du pays. C'est le véritable hub du Maroc, où tout se passe. Et puis, Casablanca a l'ouverture d'esprit des grandes cités. Il y a des gens de tous les horizons, des Français, des Anglais, des Belges, des Espagnols… Elle est agréable à vivre grâce à la mer. Et puis il y a plein de facilités quand on a des enfants. Les nounous sont, par exemple, faciles à trouver et à des prix corrects." Freddy a délocalisé un savoir-faire et l'a appris à d'autres. Ses plus grands concurrents sont aujourd'hui en Inde. >> A lire aussi - Québec : les expatriés français sont toujours les bienvenus Pourtant, les débuts n'ont pas été faciles. "Internet, il y a dix ans, c'était uploads/Geographie/ expatriation.pdf

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