Introduction Longtemps, mythes et préjugés de toutes sortes ont caché au monde
Introduction Longtemps, mythes et préjugés de toutes sortes ont caché au monde l’histoire réelle de l’Afrique. Les sociétés africaines passaient pour des sociétés qui ne pouvaient avoir d’histoire. Malgré d’importants travaux effectués dès les premières décennies de ce siècle, par des pionniers comme Léo Frobenius, Maurice Delafosse, Arturo Labriola, bon nombre de spécialistes non africains, attachés à certains postulats, soutenaient que ces sociétés ne pouvaient faire l’objet d’une étude scientifique, faute notamment de sources et de documents écrits. En fait, on refusait de voir en l’Africain le créateur de cultures originales, pouvant s’intégrer aussi dans d’autre continents et nouer des relations intercontinentales. Mais entre le 7ème et le 16ème siècle, pour plusieurs raisons, diverses relations intercontinentales ont été observées entre l’Afrique et le bassin méditerranéen ; entre l’Afrique, l’Asie et l’Océan Indien et entre l’Afrique, l’Europe et l’Océan Atlantique. Dans notre exposé, nous essayerons de vous parler de ces relation dans les lignes qui suivront. I/ Les relations entre l’Afrique et le bassin méditerranéen du 7ème au 16ème siècle Le bassin méditerranéen est, avec les bassins de l'Indus, du Gange, du fleuve Jaune et du Yangtsé, l'une des régions plus importantes pour l'histoire du monde. Elle constitue le point de départ de plusieurs grandes civilisations, dont s'est nourrie la civilisation occidentale. Dès que l'homme a su construire des barques, des navires, la Méditerranée s'est transformée en lien entre continents, la navigation permettant de rejoindre deux points plus aisément que la marche, et de transporter des charges bien plus lourdes. Mais Les contacts entre l'Afrique noire et le monde méditerranéen dans l'Antiquité ne se laissent appréhender qu'à partir du monde gréco-romain. Par Afrique noire, on entend d'ailleurs tout le domaine des populations que le monde classique qualifiait d'éthiopiennes. L'existence de rapports entre les Méditerranéens et l'Afrique noire occidentale au cours de cette période se laisse très malaisément établir. Le bilan des navigations dans l'Atlantique est tout à fait incertain. Les textes sont d'interprétation difficile, l'archéologie est silencieuse et l'orientation presque constante des courants et des vents semble s'opposer au retour des marins trop hardis. La voie terrestre paraît avoir été peu empruntée. La pénétration connue la plus profonde date du règne de Domitien, avec l'arrivée de Julius Maternus au pays d'Agisymba où vivaient en nombre les rhinocéros. De multiples indices donnent à penser en tout cas que le trafic transsaharien n'avait pas alors d'importance économique appréciable. Les Grecs et surtout les Romains n'en connaissaient pas moins des populations éthiopiennes, car celles-ci peuplaient la lisière saharienne de l'Afrique du Nord. Ces populations ethniquement complexes, étaient fort différentes de la plupart des Noirs du Sénégal et du Mali actuels. Les contacts furent beaucoup plus considérables le long des côtes de la mer Rouge et de l'océan Indien, ainsi que par la vallée du Nil, aux époques lagide et romaine. Cette dissymétrie a une grande importance historique et ne doit jamais être perdue de vue quand on évalue l'œuvre des géographes anciens, y compris Ptolémée. Somme toute, c'est surtout à l'intérieur de ses propres limites que le monde méditerranéen a connu les Noirs. II/ Les relations entre l’Afrique, l’Asie, l’océan indien du 7ème au 16ème siècle Depuis l’antiquité, l’Afrique a entretenu des relations continuelles avec le monde Asiatique. Vers le 15ème siècle, une carte de l’Afrique fut élaborée par un amiral chinois dénommé Chang Ho, qui démontre les relations Africaines et Asiatiques. Cette carte est nommée : "Da Ming Hun Yi » signifiant carte amalgamée. Elle est très précieusement conservée par le Japon à Ryukoku University, Kyoto1[1]. Un exemplaire a été récemment remis au Président Sud-Africain Thabo Mbeki lors de sa visite au Japon2[2]. Sur cette carte, on voit bien le Nil, le lac Tanganyika, le fleuve Zambèze (voir annexe). Les échanges afro-asiatiques ont été profonds durant cette période, l’Egypte ancienne a entretenue des relations continuelles avec le monde Hindou. Les relations Hindous et Africaines ne datent pas de l’arrivée des Hindous aux Antilles vers 1850, des relations commerciales, un brassage de population ont existés depuis bien avant. De nombreux produits ont commercé entre l’Afrique et l’Inde, c’est ainsi que la cannelle qui était utilisée pour l’embaumement des morts en Egypte, était exportée de l’Inde.3[3] Selon, Willeke Wendrich, les échanges entre l’Inde et l’Afrique ont été prolifique jusqu’à l’époque où l’Egypte fut sous domination romaine. L'Égypte est passé sous la domination romaine en -30. Elle conservera un statut particulier durant tout l'Empire romain (il était un des principaux greniers à blé pour Rome, et la religion égyptienne continuait de rayonner dans l'ensemble du bassin méditerranéen). L’historien grec Diodore de Sicile explique encore que c’est pour avoir échangé des notions spirituelles avec l’Egypte, que les Hindous ont adopté la vache sacrée qui n’est autre que la symbolique d’Isis, la vache sacrée nourricière des Pharaons. L’historien Arabe Mas Udi, relate lui dans les "Prairie d’Or" que les Africains et les Hindous étaient tenus pour des descendants du même rameau des fils de Cham (fils noir de Noé) dans la tradition au Proche-Orient : La parenté de ces deux peuples fut encore soulignée par le Grec Arien (3ème siècle avant J. C.) qui alla jusqu’à comparer l’Inde à l’Ethiopie. Enfin, l’historien français Fabre d’Olivet, dans son Histoire du genre humain, confirma lui aussi, cette parenté en attribuant à la « race sudéenne », c’est à dire aux Noir, les réalisations architecturales de l’Ethiopie, de l’Egypte et de l’Inde. Aujourd’hui, les deux zones géographiques s’appuient en partie sur ces liens de parentés pour créer une coopération économique gagnant-gagnant. 1 2 3 Par ailleurs, dans les Carnets de Bord du Navigateur portugais Vasco de Gama, vers le 15ème siècle, il est noté que l’expédition vers l’Inde du Sud fut conduite par un capitaine Baswahili (Peuple Bantu du Sud Ethiopien à l’Est jusqu’à la Tanzanie actuelle y compris les archipels de Pemba, Zanzibar...); la destination était le port d’une ville chère à de nombreux Antillais : « Kalikata » dite Calcutta. Notons aussi que les échanges afro-asiatiques n’ont pas eu d’échos sanglant comme les rencontres afro-européenne. C’est ainsi que, le développement actuel des relations politiques entre la Chine et les pays d’Afrique rend intéressante la recherche de celles qui ont pu, à certaines époques, exister entre l’Empire du Milieu et le continent noir. La première mention de l’Afrique dans les textes chinois paraît remonter à l’époque des « Trois Royaumes » (troisième siècle après Jésus-Christ). Ainsi, dans la chronique « Wei-Liue ».4[6] Le développement de la marine chinoise favorisait sa projection vers le monde extérieur et donc les relations avec des territoires aussi lointains que les côtes africaines ; l’amélioration des techniques de navigation par l’emploi d’un type de voiles permettant d’aller conte le vent permettait les voyages dans l’Océan Indien. C’est ainsi qu’une cité appelée « Weu-K’i-San » apparait dans cette chronique, elle correspondrait selon les sinologues Pelliot & Hirth à la ville d’Alexandrie en Egypte. On y parle aussi, de plusieurs pays africains, y compris l’Egypte, la Libye, le Maroc: « Maghreb el agsa ») et les pays de la côte orientale dont « Ts’eng-Pa » qui est Zanzibar et les Comores. Pour l’Egypte, il y est question d’Alexandrie et de son phare et la côte méridionale de l’Espagne, le pays des Almoravides et des îles de « K’oun-Loun Ts’eng- K’i » qui correspondent à celle de Madagascar. Pelliot pense même que des négociants chinois seraient déjà arrivés en Egypte durant la dynastie Han (entre le 1er et le 3éme siècles de notre ère). En ce qui concerne l’Afrique centrale-orientale, on note, beaucoup plus tard, à l’époque de la dynastie T’ang , l’existence d’un pays appelé Po-Pa-Li qui doit correspondre à la Somalie. Le Sin T’ang-chon (nouvelle histoire de T’ang) parle de son côté de « Na-Lin ». Ce Na-Lin correspond sans doute à Nalindi, près de Zanzibar. Plus tard, les annales de la dynastie Song nous apprennent que l’importation annuelle en Chine de l’ivoire, de la corne de rhinocéros, des perles, de l’encens et d’autres produits que l’on trouve spécifiquement le long des côtes du Yémen et de l’Afrique Orientale, se montait, entre les années 1053 de notre ère, à 53.000 unités de compte. Dès lors 1es porcelaines chinoises commencèrent à atteindre les ports occidentaux de l’Océan Indien (dans la région de Zanzibar) en quantités considérables. A cette époque l’Afrique orientale voyait le développement économique et culturel de l’empire des Zendj, dominé par des musulmans venus de l’Iran (les Chirazis). De nombreuses 4 monnaies chinoises datant de la dynastie Song, et parfois de la dynastie T’ang qui la précède, ont été également trouvées, ainsi que des porcelaines, dans les régions côtières de la Somalie, du Kenya et du Tanganyika ainsi que dans l’île de Zanzibar. Vers 1225, des documents chinois attestent de la rencontre de l’envoyé de l’empereur avec les Baswahilis. En 1414, on note aussi le don d’une girafe à l’Empereur Chinois peint sur toile par un artiste chinois. Une carte des pays d’Afrique visités par les Chinois au XVe siècle se trouve dans l’ouvrage de Mao Yongyi, paru en 1621 sous le titre de « uploads/Geographie/ expose-afric-dans-les-relation-inter2.pdf
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- Publié le Jan 08, 2023
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