1. foutre [futY] v. tr. CONJUG. je fous, nous foutons; je foutais; je foutrai;
1. foutre [futY] v. tr. CONJUG. je fous, nous foutons; je foutais; je foutrai; j'ai foutu; je foutis; je foutrais; que je foute, que nous foutions; foutant; foutu; rare au passé simple et au passé antérieur de l'indic., au passé et au plus-que-parfait du subj. ÉTYM. XIIIe; sens fig., fin XVIIIe; lat. futuere « avoir des rapports avec une femme ». I Vieilli et trivial. 1 Posséder sexuellement; pénétrer de sa verge. (vulg.) Enfiler, tringler. 0.1 J'ai foutu trois femmes et tiré quatre coups, dont trois avant le déjeuner, le quatrième après le dessert. J'ai même proposé à la maquerelle de l'y faire passer, à la fin. Mais comme je l'avais refusée au commencement, à son tour elle n'a pas voulu. FLAUBERT, Lettre à L. Bouilhet, 22 août 1850, in Correspondance, t. I, Pl., p. 668. 2 (Sujet au plur.). Coïter, forniquer. Baiser (mod.); amour (faire l'). 0.2 Les femmes s'impatientaient. — On monte ? qu'elles demandaient toutes les cinq minutes (…) Alors ils montèrent, foutirent et redescendirent continuer à boire. R. QUENEAU, le Chiendent, p. 416. REM. Dans ce sens, le verbe s'applique également à la femme : 0.3 Une jolie fille ne doit s'occuper que de foutre et jamais d'engendrer. Nous glisserons sur tout ce qui tient au plat mécanisme de la population, pour nous attacher principalement et uniquement aux voluptés libertines (…) SADE, la Philosophie dans le boudoir, II, p. 33. 3 Loc. Se faire foutre : se faire posséder sexuellement (idée de pénétration vaginale ou anale, selon les contextes). ♦ (Déb. XVIIIe). Fig. Envoyer faire foutre qqn, envoyer qqn se faire foutre : envoyer au diable, renvoyer (→ Se faire voir*). Va te faire foutre ! : va-t'en ! | Tu peux aller te faire foutre ! (même sens). — Au fig. → cit. 0.4, Flaubert. — (En incise). | Il a cru que ça y était et puis, va te faire foutre !, tout a raté. | Il comptait gagner son procès, va te faire foutre, c'est lui qui est condamné ! (→ Va te promener* !). 0.4 Le grec va marcher de nouveau et si dans deux ans je ne le lis pas je l'envoie faire foutre définitivement, car il y a longtemps que je me traîne dessus sans en rien savoir. FLAUBERT, Lettre à E. Chevalier, 15 juin 1845, in Correspondance, t. I, Pl., p. 238. 1 (…) tu aurais vraiment peut-être des lettres amusantes. Mais, va te faire foutre, cela s'en va aussitôt que j'ouvre mon carton. FLAUBERT, Correspondance, 270, 14 nov. 1850. REM. Cet emploi est démotivé en grande partie, et le verbe, dans son sens érotique, n'est plus d'usage normal (l'usage courant emploie faire l'amour, la langue familière baiser). II (1797, Restif de La Bretonne, dans la loc. foutre la paix, foutre le camp, in Cellard et Rey; probablt antérieur; généralisation d'emploi au XIXe). Familier. REM. 1. Le rapport entre l'acte sexuel de l'homme, considéré comme le prototype de toute action, et le fait de frapper, de porter un coup (mouvement volontaire qui entraîne un contact brutal, qui modifie qqch. par le choc) a été étudié par P. Guiraud (cf. notamment les Gros Mots, p. 41 sqq.). Mais, bien que la substitution de foutre à des verbes très courants (donner, faire) soit relativement récente (→ ci-dessous), ce verbe, du fait de sa fréquence, est assez « démotivé » par rapport à foutre, I. Il donne lieu à de nombreuses constructions plus ou moins figées, dont en foutre un coup « agir, travailler dur » exprime la nature fondamentale. 1.1 Cette superbe flemme le prenait par accès; alors, il n'en foutait plus un coup, tapait ferme sur le gin, le whisky, le brandy et autres alcools. A. BRUANT, les Bas-fonds de Paris, p. 324. 2. Les premiers emplois de foutre non sexuel, au XVIIIe s., sont apparemment les expressions foutre la paix et foutre le camp, cette dernière ayant pris un sens assez contraire à l'étymologie (« ficher », « planter » le camp). → Camp (I., A., 5., cit. 6.1). 1.2 Il vint à luy, le saisit à l'étouffer. « Tu manques à nos conventions ! (luy dit-il); je ne les tiendrai pas non plûs : fous-moy le camp, Malhonnête-homme ! » RESTIF DE LA BRETONNE, l'Anti-Justine, p. 287. 2 Fous le camp, quitte vite et plus tôt que cela Nos honnêtes Ardennes. VERLAINE, Invectives, XVIII. 2.1 Tu sais ce que tu vas faire, maintenant ?… Tu vas te lever, tu vas mettre ton petit chapeau (Il le lui tend.) sur ta petite tête… et puis tu vas partir (Criant presque.) tu entends ?… Partir immédiatement… C'est-à-dire foutre le camp… J. PRÉVERT, Le jour se lève, Scénario, in l'Avant-Scène, p. 31. 1 Faire. — REM. Ficher, employé avec cette valeur à partir du XVIIe s., ne semble pas être, du moins historiquement, un euphémisme de foutre. Ce dernier verbe a d'ailleurs perdu ses connotations sexuelles au cours du XIXe s. — (Avec un compl. indéterminé). | Qu'est-ce qu'il fout ? | Elle ne fout rien de toute la journée. | Il ne veut rien foutre. | Elle n'a rien foutu depuis un mois. | Qu'est-ce qu'on peut foutre, maintenant ? | Qu'est-ce que tu veux qu'on foute ? | Qu'est-ce que je pourrais bien foutre de cet outil ? 2.2 Oui, je vieillis; il me semble que je ne peux plus rien foutre de bon. J'ai peur de tout en fait de style. Que vais-je écrire à mon retour ? Voilà ce que je me demande sans cesse. FLAUBERT, Lettre à L. Bouilhet, 10 févr. 1851, in Correspondance, t. I, Pl., p. 750. ♦ Loc. Foutre qqch. à qqn, importer à, intéresser. 3 Qu'est-ce que ça peut me foutre ? Ça me fout que je te nourris et que tu n'es qu'un propre à rien, un imbécile, un mal élevé. Ch.-L. PHILIPPE, Père Perdrix, II, III. ♦ (Sans compl. ind.). | Ça (ne) fout rien. | Qu'est-ce que ça peut foutre ? ♦ N'en avoir rien à foutre de : n'avoir pas à tenir compte de; se moquer de. | Je n'ai rien à foutre de vos explications, mon petit vieux !, elles ne m'intéressent pas. | J'en ai rien à foutre, moi, de ses états d'âme ! | Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? : en quoi cela me regarde-t-il ? 3.1 Sûr qu'on mettrait pas un jour au coin de la rue Fessart et de la rue des Alouettes, une plaque émaillée avec dessus « Ici Max-le-Menteur, enfant, a joué aux gendarmes et aux voleurs », et j'en avais rien à foutre de mes jeunes années, ni de mes petits camarades ! Albert SIMONIN, Touchez pas au grisbi, p. 109. 2 Mettre. (Concret). | Foutre qqch. quelque part. | Où est-ce que tu as foutu mon bouquin ? | Je me demande quelle essence (cit. 23) il m'a foutue dans le réservoir. | Il fout ses affaires n'importe où. | Il en a foutu plein ses poches. ♦ Spécialt (→ ci-dessous, 3. « donner »). | Foutre un coup, des coups à qqn. Donner, flanquer. | Tais-toi, ou je te fous une baffe ! | Il lui a foutu son pied au derrière. 4 Et si je te foutais mon poing sur la gueule, personnellement…, tu t'en foutrais peut-être un peu moins ? GIDE, Œdipe, II. 4.1 Elle lui foutit un bon coup de pied dans la cheville. Gabriel se mit à sauter à cloche-pied en faisant des simagrées. « Houille, qu'il disait, houïe là là aouïe ». R. QUENEAU, Zazie dans le métro, p. 94. ♦ Loc. En foutre un coup : faire un gros effort. Ne pas en foutre un coup, une secousse : ne rien faire. ♦ Absolt. Foutre sur la gueule à qqn, frapper, battre. ♦ Spécialt. Mettre avec violence. Jeter. | Foutre qqch. par terre, faire tomber; renverser brusquement. | Attention ! tu vas foutre la pile par terre ! | Il lui a foutu un livre dans la gueule. Jeter, lancer. — Loc. Foutre (qqch.) en l'air (→ Fâcher, cit. 14), démolir; et, fig, se débarrasser de. | Il a tout foutu en l'air et il est parti. | L'opposition veut tout foutre en l'air. Foutre qqch. par la fenêtre, par-dessus bord : (au fig.) se débarrasser de. Fous-moi ça au panier, fous-le aux chiottes (même sens). ♦ (Compl. n. de personne). | Si ça continue, je vais te foutre par la fenêtre ! | Foutez-le à l'eau ! | Il nous a foutu à la plus mauvaise place, au dernier rang. — Loc. Foutre qqn à la porte, le renvoyer. Foutre dehors (même sens). — Foutre qqn au bloc, au gnouf, en tôle, le mettre en prison. ♦ Loc. (argot milit.) Foutre qqn dedans, le mettre en prison ou le consigner. — Fig. | Foutre qqn dedans : abuser, tromper. | « Il faut les foutre dedans, les électeurs uploads/Geographie/ foutre.pdf
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- Publié le Mar 25, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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