Guide pour une communication écrite et visuelle sans discrimination de sexe La
Guide pour une communication écrite et visuelle sans discrimination de sexe La ville comme on l’aime, plus juste Janvier 2017 Crédit illustrations©Fotolia VOUS AVEZ UNE QUEST ION ? « Allo ressource » Mission égalité 04 26 99 65 36 - mission.egalite@mairie-lyon.fr ÉDIT O Communiquons en respectant l’égalité femmes-hommes à Lyon La communication d’une grande ville comme Lyon est un sujet important, observé par la population, les associations, les chercheur-es, les élu-es, le personnel de la collectivité… Un des enjeux de cette communication est de ne pas reproduire ou aggraver des discriminations par la façon dont sont écrits les textes de la Ville ou dont sont diffusées des images. La Ville de Lyon est attentive à ce sujet et elle a, en particulier, inscrit une action sur ce thème en 2012 dans son 1er Plan d’action pour l’égalité femmes-hommes à Lyon. Le présent guide se veut un cadre de réflexion et une aide concrète pour que la culture de l’égalité femmes-hommes dans la communication se diffuse dans les services de la Ville de Lyon et sur notre territoire. La langue est vivante. Elle a toujours évolué. Elle reflète un état de la société et une façon de penser le monde. Elle change de façon spontanée par les usages de la population ou de manière délibérée par des règles codifiées. Nous devons être attentifs-ves à ces évolutions. Les textes écrits sont particulièrement sujets à progrès concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Car la langue française est devenue une langue sexiste, ce qui n’est pas le cas de toutes les langues dans le monde. Et ce fut décidé de façon délibérée : au XVIIe siècle, le grammairien Vaugelas et l’Académie française imposent que « le masculin l’emporte sur le féminin » (ce qui n’avait pas cours au Moyen Âge ). Cela n’est pas sans conséquence : l’invisibilité des femmes dans la langue s’organise et provoque leur invisibilité en général et leur discrimination ; et réciproquement. Cela a des répercussions fortes, par exemple concernant l’emploi : les jeunes filles et les femmes ne se sentent souvent pas concernées par des offres d’emploi rédigées uniquement au masculin (et inversement). Ce qui n’est pas anodin pour leur vie professionnelle ! Que faire ? Maintenir le statu quo, ou essayer de corriger une pratique sexiste de la langue française ? Bien sûr, travailler sur la langue et toutes les formes de communication n’est pas le seul moyen de réduire les injustices à l’égard des femmes. Mais aujourd’hui, c’est un moyen nécessaire pour reconnaître le rôle des femmes et traduire les progrès de l’égalité femmes-hommes, y compris dans notre langage. Le présent guide a choisi des solutions raisonnables pour améliorer la situation, sans trop alourdir et complexifier les formes. Le masculin n’est ni plus noble, ni plus beau, ni moins beau que le féminin. Introduire le féminin dans la langue est une affaire d’habitude dans l’écriture et dans l’audition des mots. « Écrivaine » n’est pas plus vilain qu’« écrivain ». Il suffit de prendre l’habitude de l’écrire et de l’entendre. Et quand on commence, on ne peut plus faire autrement tant cela semble évident. La France est en retard sur le sujet. Il s’agit de rejoindre la plupart des pays francophones (Belgique, Canada, Suisse), plus avancés que la France qui a une relation passionnelle à sa langue, considérée par certain-es comme intouchable, immuable, soi-disant pure. Pure depuis quand, et pour qui ?! La Ville de Lyon entend jouer un rôle dans ces évolutions. Elle ne peut participer à la reproduction des stéréotypes de sexe dans ses nombreux textes et outils de communication. Elle doit respecter les contraintes juridiques nationales et elle doit montrer l’exemple, dans ce domaine aussi. Actuellement l’usage du féminin se fait au hasard des services et de façon disparate (tiret, barre oblique, point, E majuscule, parenthèse). Ce guide servira à homogénéiser et à faciliter les pratiques. Le 21 mars 2012, la Ville de Lyon a signé la « Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale » qui prévoit dans son article 6 de contrer les stéréotypes dans la communication écrite et visuelle (voir Textes de référence en annexe). Ce guide doit aider chacun-e à prendre conscience du rôle de la langue et de la communication en général dans la formation des inégalités. Il est un outil pour faciliter une communication sans stéréotype de sexe. Utiliser ce guide, c’est aussi faire vivre l’égalité femmes-hommes à Lyon ! Thérèse Rabatel, Adjointe au Maire de Lyon déléguée à l’égalité femmes-hommes Gérard Claisse, Adjoint au Maire de Lyon délégué aux ressources humaines et au dialogue social. 1 Au Moyen Âge, on accorde l’adjectif avec le mot le plus proche, exemple : les hommes et les femmes sont belles. SOMMAIRE ÉDITO 2 I - UN CADRE JURIDIQUE ET DES ENGAGEMENTS PRIS PAR LA VILLE DE LYON 6 A) LE CADRE JURIDIQUE.......................................................................................................6 B) LES ENGAGEMENTS PRIS PAR LA VILLE DE LYON.........................................................6 II – LES RECOMMANDATIONS INTERNES À LA VILLE DE LYON 7 A) PRINCIPES TRANSVERSAUX. ............................................................................................7 1 - PARLER « DES FEMMES » PLUTÔT QUE DE « LA FEMME ». ..............................7 2 - CLARIFIER LES TEXTES EN EXPLICITANT LA PRÉSENCE DES FEMMES............7 3 - NE PAS RÉSERVER AUX FEMMES LES QUESTIONS SUR LA VIE PERSONNELLE. ....................................................................................8 B) EN MATIÈRE DE COMMUNICATION VISUELLE.............................................................8 1 - DIVERSIFIER LES REPRÉSENTATIONS DES FEMMES ET DES HOMMES...........8 2 - VEILLER À ÉQUILIBRER - AUTANT QUE POSSIBLE - LE NOMBRE DE FEMMES ET D’HOMMES POUR LES IMAGES ET LES VIDÉOS....................10 C) EN MATIÈRE DE COMMUNICATION ÉCRITE. .................................................................11 1 - FÉMINISER LES TEXTES AVEC UN TIRET AU FÉMININ PLURIEL.......................11 2 - FÉMINISER LES NOMS DE MÉTIERS, TITRES, GRADES ET FONCTIONS. ..........12 3 - SUPPRIMER LES EXPRESSIONS « MADEMOISELLE, NOM DE JEUNE FILLE, NOM PATRONYMIQUE, NOM D’ÉPOUSE ET D’ÉPOUX, EN BON PÈRE DE FAMILLE ».. ................................................................................13 4 - PRÉSENTER INTÉGRALEMENT L’IDENTITÉ DES FEMMES ET DES HOMMES. .13 5 - UTILISER L’ORDRE ALPHABÉTIQUE LORS D’UNE ÉNUMÉRATION...................14 III - CONCLUSION 14 IV - ANNEXES 15 A - RESSOURCES DOCUMENTAIRES..........................................................................15 B - TEXTES DE RÉFÉRENCE. .........................................................................................16 V - REMERCIEMENTS 18 Le Conseil de l’Europe a adopté en 2008 une recommandation visant à « l’élimination du sexisme dans le langage et la promotion d’un langage reflétant le principe d’égalité entre les femmes et les hommes ». La France a adopté plusieurs textes sur le sujet : - sur la rédaction non-discriminante des offres d’emploi : articles L.1132-1 et L.5321-2 du Code du travail et article 225-1 du Code pénal ; - sur la féminisation des noms de métiers, titres, grades, fonctions : circulaire du Premier Ministre Laurent Fabius du 11 mars 1986, réaffirmée par la circulaire du Premier Ministre Lionel Jospin le 6 mars 1998 ; - sur la suppression de l’expression « chef de famille » : loi n°70-459 du 4 juin 1970 relative à l’autorité parentale ; - sur le mot « patronyme » remplacé par le mot « nom de famille » : loi n°2002-304 du 4 mars 2002 relative au nom de famille ; - sur la suppression des termes « Mademoiselle », « Nom de jeune fille », « Nom patrony- mique », « Nom d’époux », « Nom d’épouse » dans les correspondances et formulaires des administrations : circulaire du 21 février 2012 du Premier Ministre François Fillon ; - la loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes consacre dans son article 1 « une approche intégrée de l’égalité » qui doit se traduire dans toutes les activités du pays et de ses institutions, y compris dans sa communication. 1 - Parler « des femmes » plutôt que de « la femme » Parler par exemple de la « Journée internationale des droits des femmes » plutôt que de la « Journée de la femme ». En effet, il est important de dissocier « LA Femme » (le fantasme, le mythe, qui correspondent à des images stéréotypées et réductrices) et « LES femmes », qui sont des personnes réelles, aux identités plurielles et représentatives d’un groupe hétéro- gène. L’expression « La femme » suggère que toutes les femmes partagent nécessairement des qualités stéréotypées propres à leur sexe (douceur, dévouement, charme, maternité…). Dans la réalité, les femmes se distinguent par la pluralité de leur personnalité, de leurs goûts, de leurs couleurs de peau, de leurs activités professionnelles, dépassant largement les représentations que la société leur impose. Parler de « femmes entrepreneures » ou de « création d’entreprises par des femmes » plutôt que « d’entrepreunariat au féminin ». Il y a des femmes cheffes d’entreprises, mais y a-t-il une façon dite féminine de diriger une entreprise, ce qui reviendrait à dire qu’il y a une essence féminine ? 2 - Clarifier les textes en explicitant la présence des femmes Mettre explicitement au début d’un texte « les femmes et les hommes » ou « les habitants et les habitantes »… pour que le lecteur pense qu’on s’adresse aux femmes et aux hommes ; ensuite, pour ne pas alourdir le texte uploads/Geographie/ guide-pour-une-communication-e-crite-et-visuelle-sans-discrimination-de-sexe.pdf
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- Publié le Mai 27, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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