PHILIPPE HENRIOT ‘‘Ici, Radio France’’ PARIS LES EDITIONS DE FRANCE 20, avenue

PHILIPPE HENRIOT ‘‘Ici, Radio France’’ PARIS LES EDITIONS DE FRANCE 20, avenue Rapp, VIIe ___ Copyright, 1943, by Les Éditions de France Droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. A V A N T P R O P O S Un très grand nombre d’amis connus et inconnus m’ont exprimé le désir de retrouver imprimées les causeries que je donne chaque semaine à la radio. Je me suis décidé à répondre à ce vœu, puisque mes correspondants m’assuraient que ces pages, relues, pourraient continuer de servir utilement à répandre des vérités trop méconnues de ceux qui se laissent prendre aux pièges des propagandes étrangères. Je n’ai pas, en les publiant, d’autre but qu’en les prononçant : mettre au service des Français les arguments, les textes, les rappels d’histoire propres à leur faire mieux comprendre que l’intérêt de la France commande une docilité exemplaire aux consignes des chefs et une union étroite autour de la Patrie qu’ils incarnent. J’ai maintenu à cette publication l’ordre chronologique de mes causeries. Il m’a paru qu’il serait plus aisé de suivre ainsi à travers elles la marche des événements au cours de l’année 1942. À part trois ou quatre dont le texte a malheureusement été égaré, mes auditeurs les retrouveront toutes. Je souhaite que ceux qui ne les écoutaient pas consentent à les parcourir ici : il me semble que le recul même du temps leur confère après coup une valeur de démonstration et d’épreuve susceptible, sinon de convaincre, du moins de faire réfléchir les hommes de bonne foi. En constatant la duplicité historique de l’Angleterre, sa traditionnelle hostilité à la politique française, la lâcheté et la perfidie de ses agressions, en dénonçant la malfaisance empoisonnée du bolchevisme, en prenant en flagrant délit de mensonge la propagande anglo-saxonne, je n’obéis à aucun autre mobile que celui d’éclairer les Français à la mémoire courte sur ces mensonges qui leur ont fait tant de mal. En leur demandant de suivre le Maréchal et son Gouvernement dans toutes les voies où l’honneur, la dignité et l’intérêt de la France les engageront, je cherche à hâter l’heure d’une union nécessaire, certes, mais qui ne peut se faire dans la confusion et dans l’équivoque. La grande difficulté de cette tâche vient de ce que les Français raisonnent trop souvent avec leur sensibilité à une heure où les arguments de la raison doivent l’emporter sur les raisons du sentiment. On ne fait pas une politique avec ses rancœurs, ses préférences, ses vœux et ses chimères. On fait une politique avec la réalité, même quand elle est dure. On doit s’incliner devant les faits, même quand ils ne sont pas de votre avis. L’entêtement n’a rien à voir avec la volonté, ni la fanfaronnade avec le patriotisme, et les imprécations ne sont pas un remède aux situations difficiles. Seulement, la plupart des gens aiment qu’on leur dise ce qu’ils désirent entendre. Or ce n’est pas une méthode pour les peuples virils que celle qui consiste à fermer les yeux à l’évidence et à compter sur des miracles qu’on ne songe même pas à mériter. Une nation qui a à se racheter doit loyalement payer le prix de sa rédemption. C’est une constatation qui paraît amère à ceux qui regrettent avant tout leurs aises perdues et c’est pourquoi les professeurs d’intransigeance se recrutent surtout parmi ceux que rebute l’effort. J’ai parlé, quant à moi, pour ceux qui osent regarder les faits en face, qui croient que le redressement d’un grand pays est fonction des sacrifices de ses enfants, qui sont las des endormeurs, des charlatans et des menteurs et qui préfèrent les vérités dures aux chimères dorées. « La vie n’est pas neutre, a dit le Maréchal ; elle consiste à prendre parti hardiment. » Ces pages n’ont d’autre mérite que d’avoir été écrites par un homme qui s’est efforcé de toujours prendre parti hardiment, avec le seul souci des intérêts majeurs de son pays. P. H. PHILIPPE HENRIOT - 4 - AVANT PROPOS....................................................................................................................3 ÇA PRESSE..............................................................................................................................5 DEUX EMPIRES, DEUX CHEFS.........................................................................................7 LES ANGLAIS A NOTRE AIDE..........................................................................................9 L’INVASION DE L’ANGLETERRE ..................................................................................11 LE MINISTERE DEVANT LES CHAMBRES.................................................................13 LES FOURRIERS DU DEMEMBREMENT.....................................................................15 ACCUSEE, LEVEZ-VOUS !................................................................................................17 LA PESTE ROUGE ..............................................................................................................19 AUX FRANÇAIS DE LA DISSIDENCE............................................................................21 UN MAL QUI NE PARDONNE PAS.................................................................................24 DE SINGAPOUR A DJIBOUTI...........................................................................................26 LES ABONNES DE BREST-LITOVSK.............................................................................28 LES VOLEURS DE GRAND CHEMIN ............................................................................30 LES GARDIENS DE L’EMPIRE ........................................................................................32 VEILLONS AU SALUT DE L’EMPIRE.............................................................................34 LE TAMDEM ROUGE........................................................................................................36 LES MENTEURS SALARIES .............................................................................................38 L’ETERNELLE ANGLETERRE ........................................................................................40 LES DEUX CAMPS ..............................................................................................................42 DE L’ILLUSION A LA REALITE ......................................................................................44 LES REVANCHES DE L’HISTOIRE.................................................................................47 LES HEROS AU RABAIS ....................................................................................................50 LE SECOND FRONT...........................................................................................................52 TOCSIN SUR L’EUROPE....................................................................................................54 ON A PERDU WINSTON CHURCHILL .........................................................................56 LE REMBARQUEMENT DE DIEPPE..............................................................................58 QUAND LA VERITE NOUS VIENT D’AMERIQUE......................................................60 LE NOUVEAU SOLDAT DES DEMOCRATIES............................................................62 DE L’AVION D’ALGER AU TRAIN DE BLOIS..............................................................64 LA NOUVELLE PROIE.......................................................................................................66 HYPOCRISIE AMERICAINE.............................................................................................68 L’HOMME DU JOUR...........................................................................................................70 MENACES SUR NOTRE EMPIRE....................................................................................72 LA RELEVE...........................................................................................................................75 BABBITT DEVANT LES URNES ......................................................................................78 WASHINGTON, TE VOILA !.............................................................................................80 LES QUARANTE SECONDES ..........................................................................................82 NUIT SUR LA FRANCE......................................................................................................85 LE DRAPEAU SUR L’EPAVE.............................................................................................88 L’A. O. F. VENDUE PAR SON CHEF ...............................................................................91 13 DECEMBRE.....................................................................................................................94 L’HONNEUR ET L’ARGENT.............................................................................................97 LE FAUX TEMOINS DE NERAC......................................................................................99 L’EMPIRE ECARTELE .....................................................................................................103 ‘‘Ici,Radio France’’ - 5 - L’Angleterre cherche des assassins. Ç A P R E S S E La radio anglo-gaulliste en langue française a, depuis quelque temps, redoublé ses appels au meurtre à l’adresse des esprits faibles, parmi lesquels elle espère susciter de loin en loin des assassins d’occasion pour relayer les spécialistes de l’Intelligence Service. Elle a confié cette rubrique à un personnage qui se présente aux auditeurs sous le nom de colonel Briton. Ce pseudonyme enfantin ne trompe personne : quelque Juif, en mal de naturalisation, a sans doute pensé donner le change en choisissant le nom de Briton qui veut dire anglais. Ainsi, chez nous, un certain Mendès se faisait appeler France. Dans une de ses dernières élucubrations, ce colonel de pacotille disait à ses possibles recrues : « Tuez, assassinez, abattez sans scrupule quiconque suit les hommes de Vichy. Au besoin, commencez par les membres du Gouvernement. Ça presse... » Nous ne nous étonnons plus de ces appels. Mais nous ne comprenons pas ce « ça presse »... Car enfin, si les Anglais sont sûrs de leur victoire, si l’Allemagne est à la veille de son effondrement, si ce qu’on appelle à Londres la libération de la France est proche, il semblerait plus normal de conseiller à nos compatriotes de patienter encore quelques jours. S’il est vrai que les Allemands sont en pleine déroute à l’Est et qu’ils sont obligés d’envoyer là-bas en hâte leurs derniers renforts prélevés en France, si M. de Gaulle n’a plus qu’à seller son cheval pour faire son entrée triomphale dans un Paris abandonné par ses occupants d’hier, à quoi bon recourir à cette violence sanguinaire ? Pourquoi supplier avec ces accents hystériques les Français de se livrer à la guerre civile comme si l’on ne comptait plus que là-dessus ? Non. Le colonel Briton ne nous fera pas croire que, si ses amis sont sûrs d’eux, ils aient besoin d’enrôler des meurtriers. Si l’Angleterre et ses alliés croient à leur succès éclatant pour demain ; en vérité, l’assassinat, ça ne presse pas... Mais si, au contraire, l’Angleterre sent de jour en jour croître ses inquiétudes ; si elle s’effraie de voir son empire se désagréger ; si, après avoir dû céder à ses alliés américains le contrôle de la majeure partie de ses bases navales et aériennes, elle se voit contrainte d’abandonner à ses adversaires les positions-clés de son empire qu’elle croyait imprenables, si elle entend craquer les liens qui l’unissent à ses Dominions, si elle s’épouvante de voir couler en quelques minutes ses plus précieux bâtiments, alors on comprend qu’elle perde un peu la tête. Au lendemain de l’armistice, quand elle a constaté que nous pourrions conserver notre flotte alors que la sienne allait rester exposée aux coups les plus redoutables, ç’a été l’agression de Mers-el-Kébir et le coup de force d’Alexandrie. Quand, un peu plus tard, elle a constaté que nous gardions notre Empire alors que le sien se disloquait, elle a entrepris, derrière le paravent que lui assuraient trois quarterons de traîtres ambitieux et PHILIPPE HENRIOT - 6 - d’égarés, ses mauvais coups sur le Gabon, l’Océanie, le Sénégal, la Syrie, Djibouti, Saint- Pierre-et-Miquelon... Car sa terreur est que notre pays, qui ne devait lui servir que de rempart et de caserne, échappe à un péril qui l’atteindrait elle-même. Maintenant qu’elle se demande si, grâce à la politique du Maréchal, la France ne va pas, en effet, se relever pendant qu’elle- même courrait à l’abîme, elle cherche par tous les moyens à empêcher cette renaissance. Elle y emploie simultanément la menace et le mensonge. Elle a décidé froidement de nous affamer par un blocus inhumain, auquel elle donne les prétextes les plus hypocrites et auquel l’encouragent de leurs résidences dorées d’outre-Atlantique les Pierre Cot et les Ève Curie. Elle bombarde nos villes. Elle mitraille nos pêcheurs. Elle assassine nos enfants sur les routes et dans les champs. uploads/Geographie/ henriot-philippe-ici-radio-france-1943.pdf

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