FR Upgrade Wikipedia Histoire de la marine française de Richelieu à Louis XIV D

FR Upgrade Wikipedia Histoire de la marine française de Richelieu à Louis XIV Dunkerque Arsenal Marseille Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Article principal : Histoire de la marine française. Diverses vues de la marine militaire française, du Moyen Âge au XXIe siècle. Cette période, qui va du début du XVIIe siècle à 1715 est très importante car c'est pendant ces décennies que la marine française devient une force permanente alors que jusque-là, l'autorité royale se contentait d’armer ponctuellement en guerre des flottes formées de navires civils réquisitionnés. Cette création est l’œuvre de Richelieu. C’est une naissance difficile car les efforts ne sont pas réguliers. Cette jeune marine décline après la mort du cardinal avant de renaître sous Louis XIV grâce à la volonté du principal ministre au début du règne : Colbert. Pour faire vivre ses escadres, l’autorité royale développe un véritable outil industriel qui va du chantier naval militaire aux fonderies de canons et d’ancres, aux manufactures de voiles, corderies et autres agrès, sans parler de la mise à contribution de presque toutes les forêts du royaume pour fournir le bois de construction. Une administration de marine se met en place pour gérer les arsenaux, veiller au ravitaillement, enregistrer les matelots, alors que des écoles sont créées pour former les officiers. Les ports en sont profondément transformés, comme Brest et Toulon, mais aussi Marseille, Le Havre, Dunkerque, Lorient, Cherbourg. Un port-arsenal est même créé de toutes pièces : Rochefort. Cette volonté de s’affirmer sur mer intervient alors que la France, pays le plus peuplé d’Europe à cette époque, se définit fondamentalement par sa richesse agricole. L’opinion publique est, dans son ensemble, indifférente, voire hostile aux questions navales, préférant l’investissement dans la terre au commerce maritime ou au service sur les vaisseaux du roi (il est vrai très pénible). Les compagnies de navigation censées concurrencer celles de Hollande, sont un échec presque complet. Les marins sont peu nombreux, à peu près 50 000, chiffre qui reste stable pendant tout le XVIIe siècle (et au-delà). Le monde maritime ne concerne qu’une bande côtière assez étroite et l’opinion préfère la « poule au pot », symbole de jour gras, au poisson, symbole de jour de carême. L’intérêt des rois de France est aussi très fluctuant. Louis XIII est indifférent aux questions navales, mais a l’intelligence de laisser faire Richelieu. Louis XIV, en accord avec Colbert, favorise le développement de sa marine de guerre, mais ne l’utilise pas forcément au mieux de ses possibilités. Les efforts de la monarchie pour amariner le pays sont aussi gênés par d’importantes contraintes géographiques. Les côtes françaises sont souvent parcourues de courants défavorables et il y a très peu de ports en eau profonde, les seuls à même d’accueillir les gros vaisseaux nécessitant un fort tirant d’eau. À cela s’ajoute le problème de la double façade maritime (Méditerranée et Atlantique), en apparence source d’ouverture et de profits vers le Levant (Orient) et vers le Ponant (Amérique), en réalité handicap permanent pour la marine royale lorsqu’elle veut regrouper ses forces et que l’une des deux escadres doit contourner, dans un sens ou dans l’autre, la péninsule Ibérique. Cette contrainte géographique que ne connaissent pas l'Angleterre et la Hollande est une des causes des graves déconvenues survenues lors des derniers conflits Louis-Quatorziens. La période est marquée par quatre guerres navales intenses : franco-espagnole (1635-1659), de Hollande (1672-1678), de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) et de la Succession d’Espagne (1701-1714). La marine française y affronte les forces espagnoles, hollandaises et surtout anglaises, lesquelles s’affirment, à partir de 1689, comme l’adversaire le plus déterminé à barrer la route aux Bourbons sur mer, sachant que ceux-ci sont obligés de combattre aussi sur terre en Europe. Lorsque la guerre dure trop longtemps et que les finances de la monarchie deviennent défaillantes, c’est au détriment de la Marine que se font les arbitrages financiers. Dans les années 1680, avec en moyenne plus de 120 vaisseaux de ligne, la flotte française est la première d’Europe. En 1715, à la mort de Louis XIV, elle se limite à une trentaine de bâtiments, soit à peu près le même volume qu’au début de son règne personnel (1661). Néanmoins, il ne s’agit pas d’une liquidation. Le ministère de la Marine fait définitivement partie du paysage politique. Les arsenaux, même avec une poignée de lancements, subsistent. Le corps des officiers, devenu permanent, est sorti de l’improvisation des premiers temps. Le pari de créer une Marine permanente est gagné. Le XVIIIe siècle, malgré ses aléas militaires, la verra remonter progressivement en puissance. Les Français et la mer au début du XVIIe siècle Une famille de paysans vers 1640. La France se définit à cette époque par sa richesse agricole symbole de pain, de vin et de jours gras. La mer est perçue comme un espace lointain et inquiétant. Une mentalité terrienne qui tourne le dos à la mer Vers 1600, la France est le pays le plus riche et le plus peuplé d’Europe[1]. Avec ses 20 millions d’habitants, elle devance de très loin les 10 millions d’habitants des États des Habsbourg d’Autriche ou des États allemands, les 8 millions d’Espagnols ou encore les 5 millions d’Anglais[1]. Après la lointaine Russie, c’est le plus grand pays d’Europe, avec une forte cohérence territoriale, bordé par une immense frontière terrestre à l’Est et deux frontières maritimes à l’Ouest (Atlantique/Manche) et au Sud (Méditerranée). Cette position géographique, à la fois continentale et maritime devrait logiquement faire de la France une puissance terrestre et navale. Or il n’en est rien. Les assises politiques, économiques et humaines du royaume sont fondamentalement terrestres[1]. Les Français qui vivent directement de la mer – pêcheurs, matelots, négociants, etc. – ne sont qu’une minorité au XVIIe siècle. Le secteur maritime le plus développé, la pêche, fait vivre 25 à 30 000 personnes, soit à peu près 0,5 % de la population[2]. Le monde du négoce maritime ne s’affirme pas comme une élite porteuse de ses propres valeurs. Une fois enrichie dans le grand commerce de mer, les familles de négociants répugnent généralement à le poursuivre et préfèrent acheter des terres pour s’y faire construire des châteaux, bastides ou malouinières, acheter des offices anoblissant ou entrer dans la noblesse terrienne par mariage[3]. La population française est essentiellement terrienne et demeure très attachée au sol. Pour le laboureur, le métayer, le bourgeois ou le noble, la mer évoque les jours de maigre : près de 160 jours par an, soit plus du tiers de l’année où seule la consommation de poisson est normalement autorisée[1]. La terre, elle, donne le pain, le vin et le « veau gras » ou la « poule au pot » dominicale[4]. Pour Sully, principal ministre d’Henri IV, « pâturage et labourage sont les deux mamelles du royaume »[5]. Tout est dit. La consommation de morue est certes très élevée et le poisson permet régulièrement d’éviter les disettes dans les régions côtières, mais la mer rime le plus souvent dans l’esprit des Français avec privations, abstinences religieuses, exil et émigration des exclus. « Là où la terre nourrit, la mer inquiète. Monde marginal est inconnu, elle suscite la peur » (Nicolas Siméon)[1]. La mer, c’est le domaine des naufrages, des pirates, du scorbut, des « galères » (peine la plus grave après la mort) et des légendes toutes droites sorties du Moyen Âge[4]. À l’Équateur, raconte-on, l’eau se met à bouillir. Ailleurs, des pierres et îles aimantées attirent les clous des coques des navires[4] ! Les voisins européens ne partagent pas cette peur française envers le monde marin. Depuis le XVe siècle, l’Espagne et le Portugal s’en vont explorer et conquérir les richesses des « Indes »[6]. L’Angleterre est une île, la mer son prolongement économique et politique[1]. Les Hollandais, qui se surnomment les « Gueux de la mer », la domestiquent depuis longtemps par des polders et ont établi une véritable thalassocratie sur les rives de la mer du Nord. Leur flotte de commerce, la plus importante d’Europe, est à la base de leur prospérité. La France, qui profite de sa richesse agricole souvent dispensatrice de surplus, voit les navires marchands venir à elle et n’éprouve pas le besoin d’en envoyer[1]. L'état des lieux à la mort d'Henri IV À la mort d’Henri IV, les activités maritimes se déroulent en dehors de toute politique royale. Durant la minorité du roi (le futur Louis XIII n’a que neuf ans en 1610), Champlain poursuit ses voyages au Canada et quelques Français continuent à tenter leur chance sur des opérations de colonisation au Brésil (François de Razilly en 1612 sur l’île de Maranhão), font leur apparition sur les côtes de Guinée (1614), ou poussent jusqu’au cap de Bonne-Espérance (1619). Les Basques pêchent la baleine jusqu’au Spitzberg (en 1613, à la grande fureur du roi de Danemark, Christian IV), et les cap-corsins marseillais le corail au large de Bizerte (à la colère là aussi des autorités locales). La situation est d’ailleurs très délicate en Méditerranée occidentale où l’absence de marine se paie cher puisque les « Barbaresques » y font régner uploads/Geographie/ histoire-de-la-marine-francaise-de-richelieu-a-louis-xiv-wikiwand.pdf

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