HISTOIRE DES ARABES PAR L. A. SEDILLOT Louis Pierre Eugène Amélie Sedillot Digi

HISTOIRE DES ARABES PAR L. A. SEDILLOT Louis Pierre Eugène Amélie Sedillot Digitized by Google HISTOIRE DES ARABES L. A. SÉDILLOT I'rufespcur d'histoire au lycée Saint-Louis Membre du cotseil de la Société asiatique et de la commission ceutrale de la Société de géographie, etc , etc. ] • . Il > PAHIS MllltAIItlK DR L. IIACIIKTTË ET Cto ' RUE P 1 E R R E-S A R R À Z I N, N° 14 (Près de l'École de Médecine) 1854 Digitized by Google HISTOIRE DES ARABES. LIVRE PREMIER. GÉOGRAPHIE DE L ARABIE. — LES ARABES AVANT MAHOMET. CHAPITRE PREMIER. GÉOGRAPHIE DE L'ARABIE. OPINIONS DES ANCIENS SUR LA PÉNINSULE ARABIQUE. — DIVISIONS ADOPTÉES PAR LES ARABES: PRESQU'ÎLE DU SINAÏ ; DESERTS DE SYRIE, DE CIIAL- DÉE, ETC. ARABIE PROPREMENT DITE.— DESCRIPTION DE L'iIEDJAZ.— L'YÉMEN. — L'HADRAMAUT; LE MAHRAH ET L'OMAN; l'HAÇA, L'AHKAF ET LE NEDJED. — ASPECT GÉNÉRAL DE L'aRARIE ; LE SIMOUN ET LES SABLES DU DÉSERT; ROSÉE, PLUIES PÉRIODIQUES ; VIE NOMADE. opinion* île» ancien* sur 1» ncnhiftiilc arabique. L'Arabie est une vaste contrée dont la superficie est près du double de celle de la France; les calculs les plus récents lui donnent cent vingt-six mille lieues carrées. Entourée d'eau de trois côtés, elle touche par le quatrième à l'Afrique et à l'Asie, dont elle est en quelque sorte isolée. Le golfe Persique, la mer des Indes, la mer Rouge forment ses limites à l'est, au sud et à l'ouest ; l'isthme de Suez la borne au nord- ouest. Quant à la ligne frontière du nord, elle commence à Gaza, ville de Palestine située sur les bords de la Méditer- ranée, passe au sud de la mer Morte, à l'est du Jourdain et 1 Digitized by Google -2 LIVRE I, CHAPITRE I. puis va de Damas gagner l'Euphrate dont elle suit le cours jusqu'au golfe Persique 1 . L'intérieur du pays n'était pas connu des anciens; les Grecs et les Romains n'eurent môme jamais une idée bien nette des divisions géographiques de l'Arabie. Hérodote, qui avait beaucoup voyagé et qui sut réunir sur les mœurs des Égyptiens et des Mèdes tant de renseignements utiles, dit seulement quelques mots de la péninsule arabique. Après lui Ératosthène et Agatarchide, Pline et Arrien, Stra- bon et Diodore de Sicile, nous fournissent des indications plus étendues; mais ils attribuent souvent au sol qu'ils dé- crivent des produits de l'Inde importés par le commerce. De tous les écrivains anciens, Ptolémée est celui qui pa- raît avoir le mieux apprécié la situation de l'Arabie; il lui était facile de recueillir des informations authentiques sur un pays qui, par sa proximité avec l'Egypte, restait ouvert aux explorations des habitants des rives du Nil. Cependant les divisions qu'il nous a transmises sont tout à fait arbi- traires, et les géographes arabes n'en ont point tenu compte. 11 partageait l'Arabie en trois grandes régions : l'Arabie Pé- trée, l'Arabie Déserte et l'Arabie Heureuse, noms qui ex- pliquent d'ailleurs la nature du climat avec une exactitude suffisante pour une description générale ; la première com- prenait la presqu'île située entre les deux golfes que forme la mer Rouge à son extrémité septentrionale; la seconde s'étendait depuis la limite orientale de ces golfes jusqu'aux frontières de la Syrie et de la Mésopotamie , et le long du golfe Persique jusqu'à la mer des Indes; le reste, ou la partie méridionale, composait l'Arabie Heureuse, où Ptolé- mée énumérait de son temps cinquante-six peuples diffé- rents, cent soixante-six villes, ports et bourgs, dont six métropoles et cinq villes royales*. Les auteurs dans leurs 1. Sur la géographie générale de l'Arabie , consultez Cari Ritter, qui a donné, dans le XIIIe volume de son grand traité, l'indication exacte de tous les auteurs qui ont écrit avant lui sur le même sujet; Niebuhr , Description de l'Arabie; Busching, Introduction à la géographie de l'Asie; Ch. Korster, Géographie de i'Arabie ancienne (en anglais). — Les Études géographiques et historiques sur l'Arabie, de M. Jomard (Paris, 1839), résument très-exacienient les travaux des modernes. Voy. aussi de Humholdl, Cosmos, t. II, p. 248 de La traduction française. 2. Comparez Ptolémée, Géographie, livres V et VI, et Strabon, livre XVII. Digitiied by Googl GÉOGRAPHIE DE L'ARABIE. 3 récits ne s'accordent pas sur l'étendue de cette dernière ré- gion; les uns l'agrandissent d'une manière démesurée; les autres la resserrent entre les montagnes. voisines de l'océan Indien, et l'on conçoit aisément cette divergence d'opinions, dès que les fantaisies de l'imagination prennent la place de la réalité. Les divisions adoptées par les Arabes sont bien préférables; elles conviennent à toutes les époques de l'his- toire et s'adaptent parfaitement à la configuration du pays. Pour les limites générales, ce sont celles que nous avons déjà indiquées; seulement elles n'embrassent point la pres- qu'île du Sinaï et les déserts de Chaldée et de Syrie, ainsi qu'on peut le voir dans la géographie d'Édrisi *. Division* adoptées par les Arabes t presqu'île du sinaï ; déserts de Syrie, de Chaldée, ete. Arable proprement dite. La presqu'île du Sinaï est formée par les golfes de Suez et d'Àïlath; elle s'étend au nord jusqu'à la mer Morte; ses vastes déserts furent le séjour des Hébreux après leur sortie de l'Egypte, et formèrent plus tard, sous le nom de troisième Palestine, une province de l'empire romain, dont la capi- tale était Pétra*. Les monts Sinaï, Hor et Horeb ont été le théâtre de plusieurs des grandes scènes de la Bible. Quant aux déserts de Syrie , de Mésopotamie et de Chaldée (au- jourd'hui déserts de Damas, d'Alep, de Bagdad, deBassorah), ils ferment aux habitants de l'Asie Mineure et de la Perse l'entrée de la péninsule arabique; la stérilité du sol en aurait éloigné tous les conquérants, s'il n'avait servi de route de commerce. La traversée de ces plaines sablonneuses abrège considérablement le chemin des marchands qui por- tent en Occident les produits de l'Inde, et réciproquement chez les peuples de l'Orient, les denrées de la Grèce et de 1. Édrist, traduction d'Amëdéo Jaubert, t. p. 130, 147 et suiv. 2. On trouve une description très-pittoresque do Pétra dans l'Histoire des sul- tans mamlouks de Makrizi dont M. Quatrcmère a donné la traduction (t. II, 3m« partie, p. 236 et suiv.). C'était la clef de la roule du désert; les caravanes qui se rendaient de Damas à la Mecque, ou qui en revenaient, toutes les troupes de mar- chands, toutes les armées qui faisaient le voyage de la capitale de la Syrie à celle de l'Egypte, devaient forcément passer sous les murs de cette ville ou dans les en- virons; si un seul homme se place au milieu d'un des passages qui existent dans ces terrains abrupts, il peut fermer le chemin à cent cavaliers; consultez aussi sur cette contrée Brocard, Descriptio terrx sanctx; Irby et Mangles, Travels in Egypt and JSubia; Burckhardt, Travels in Syria, etc. Digitized by Google 4 LIVRE I, CHAPITRE I l'Italie. En effet, si de l'embouchure de l'Euphrate on se rend directement à Damas, on arrive de là facilement aux ports de la Méditerranée, tandis qu'en remontant le fleuve jusqu'aux montagnes de l'Arménie qu'on est obligé de fran- chir, on a encore à traverser l'Asie Mineure tout entière, et les frais sont bien plus considérables; voilà pourquoi l'an- cienne Palmyre ou Tadmor située dans le désert même, avait acquis une si grande importance; elle protégeait les cara- vanes et assurait la sécurité des transports; lorsqu'elle eut succombé sous les armes romaines, les Arabes redevinrent peu à peu les maîtres absolus de ces voies de communica- tion; habitués à la vie nomade, connaissant le secret de leurs forces, ils disposèrent en souverains d'un territoire qui ne leur était plus contesté. C'est dans ces régions que nous verrons successivement apparaître le royaume de Hira et d'Anbar, la puissante tribu des Nabatéens 1 et les Ghassa- nides. Au delà, vers le sud, nous entrons dans l'Arabie propre- ment dite, qui se divise en huit provinces : 1° L'Hedjaz, au sud-est de la presqu'île du Sinaï, le long de la mer Rouge ; 2° L'Yémen, au sud de l'Hedjaz; 3° L'Hadramaut, sur la mer dès Indes, à l'est de l'Yémen ; 4° Le Mahrah, à l'est de L'Hadramaut; 5° L'Oman, baigné au nord par les eaux du golfe Per- sique, au sud et à l'est par la mer des Indes, borné au sud-ouest par le Mahrah. 6° L'Haça, appelé aussi Bahreïn à cause de l'importance des îles qui l'avoisinent, et s'étendant le long du golfe Per- sique, depuis la frontière de l'Oman jusqu'à l'Euphrate. 7° Le Nedjed, au sud des déserts de Syrie, occupant toute la partie centrale de la péninsule, entre l'Hedjaz et L'Haça avec la province d'Iemamah, ou d'El-Aroud, où se trouvait la ville d'Hedjer, et composé principalement de collines sa- blonneuses. !. M. Quatremère, dans son mémoire sur les Nabatéens (1835), fournit les do- cuments les plus complets sur cette nation d'après Maktizi, Masoudi, fcbn Khaldoun, etc. Digitized by Google GÉOGRAPHIE DE L'ARABIE 8° L'Àhkaf entre l'Oman, l'Haça, le Nedjed, l'Hadramaut et le uploads/Geographie/ histoire-des-arabes-louis-amelie-sedillot-pdf.pdf

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