Dans la chaleur des tropiques Erin McCarthy Titre original The Pregnancy test R

Dans la chaleur des tropiques Erin McCarthy Titre original The Pregnancy test Résumé: "C'est décidé, mademoiselle Keel- ing, vous m'accompagnez aux Caraïbes la semaine prochaine." Impossible de refuser à son patron. Surtout quand il s'agit de l'autoritaire Damien Sharpton, surnommé le Démon. Mandy dev- rait se réjouir de cet intermède tropical. Sauf que, depuis son engagement deux mois plus tôt, el e s'est ingéniée à éviter Damien avec qui elle ne communique que par mail ou par téléphone. El e lui a caché un léger détail lors de son entretien d'embauche : elle est enceinte, et son fiancé l'a abandonnée. 3/635 Et ce qu'elle dissimule sous son strict tailleur sera beaucoup moins discret en bikini sur la plage. - Prologue - - L'avenir te réserve bien des douceurs, ma bel e. - Vraiment? Fascinée, Mandy Keeling écoutait les prédic- tions d'un diseur de bonne aventure habillé en femme et chaussé d'escarpins Prada. Beckwith Tripp lui avait prédit qu'el e vivrait très longtemps et que sa situation évoluerait de façon positive. Quant aux douceurs que l'avenir était censé lui réserver, cela pouvait tout aussi bien sig- nifier qu'el e al ait recevoir une jolie carte de vœux ou qu'elle allait hériter de la confiserie 4/635 d'une vieil e tante dont elle aurait jusqu'alors ignoré l'existence. - Qu'est-ce que tu entends au juste par « douceurs » ? Elle avait beau affirmer qu'elle ne croyait pas à ce genre de salades, cela ne l'empêchait pas de laisser Beckwith lui caresser la paume de ses immenses paluches ni de boire ses pa- roles. Après tout, il y avait pire façon de passer le temps dans cet appartement de Greenwich Village qu'el e partageait avec trois colocataires. Surtout un triste jour de février. En fait, c'était même hautement divertissant. - C'est vrai que ce n'est pas très précis, in- tervint Allison Parker d'un ton sceptique. Si tu as juste besoin d'entendre de vagues pro- pos rassurants, Mandy, moi aussi, je peux te prédire ton avenir. Ou alors, je descends 5/635 acheter un paquet de biscuits avec un petit message à l'intérieur chez l'épicier chinois. Beckwith, qui avait miraculeusement réussi à glisser sa carcasse de catcheur dans un tail- leur Chanel, haussa les épaules. - Je possède un don exceptionnel, et je me contrefiche que tu le croies ou non. Le plus incroyable de tout, c'était que Mandy n'aurait jamais rêvé porter un Chanel avec autant de classe que Beckwith. Côté mode, el e avait l'impression d'être systématiquement à côté de la plaque, larguée même, et ne pos- sédait pas une once d'élégance, comme sa mère ne s'était jamais privée de lui faire re- marquer. Alors que Beckwith faisait penser à une sorte de Jackie Onassis sous traitement hormonal. - Tu peux me donner un peu plus de détails, Beckwith? 6/635 demanda-t-elle. - Je peux te fournir autant de précisions que tu le souhaites. Tu es anglaise, de naissance et d'éducation. Allison émit un reniflement méprisant. - Qu'est-ce qui a bien pu la trahir? Pas son accent, tout de même? Jamie Peters, qui croyait aux boules de cristal, au karma et à toutes les sciences ésotériques, la fit taire. C'était elle qui avait invité Beckwith. Assise sur le sol, Mandy changea de position, car l'ourlet de son jean menaçait de s'incruster dans son mollet. Peu lui importait que Beckwith fût ou non un charlatan. Se faire prédire l'avenir même de façon floue, lui plaisait énormément. Elle 7/635 avait vingt-six ans, et elle éprouvait depuis quelque temps le désagréable sentiment d'avoir gâché les plus belles années de sa vie, d'avoir en quelque sorte vécu au jour le jour, aux crochets de ses parents. L'heure de changer avait sonné, el e le savait, mais el e préférait éviter d'y penser sérieuse- ment. La visite de Beckwith tombait à pic, et ses prédictions lui permettraient peut-être de trouver sa voie. Les sourcils de Caroline Davidson touchèrent presque la racine de ses cheveux blonds av- ant de regagner leur place habituelle. - Où est-ce que tu es allée le pêcher celui-là, Jamie lança-t-el e. Jamie tripota son pendentif - un idéo- gramme chinois qui signifiait bonheur - et fit la moue. 8/635 - Laissez-lui une chance, les filles. Je vous dis qu'il sait vraiment des trucs. La façon dont elle tapota le bras de Beckwith eût mieux convenu à un gamin de cinq ans qu'à un trentenaire velu en tailleur Chanel. Le cynisme d'Allison et de Caroline ne semblait pas le perturber le moins du monde. Il sourit d'un air confiant à Mandy dont il n'avait pas cessé de caresser la main. - Née et élevée sur les terres familiales, belle aisance financière, papa très pris par ses af- faires, jamais à la maison, maman s'occupe de ses chevaux... et je vois des femmes, beau- coup de femmes qui parlent, rient, prennent le thé - et toi, Mandy, les jambes serrées l'une contre l'autre, toute droite sur ta chaise, les mains à plat sur les genoux. Mandy sentit sa gorge s'assécher d'un coup et réprima un frisson. Beckwith la regardait 9/635 droit dans les yeux. Ses lèvres fardées form- aient un doux sourire, qu'encadrait l'ombre d'une barbe de cinq heures de l'après-midi. D'une seule phrase, il venait de résumer toute son enfance. À la tête d'un groupe ban- caire international son père passait sa vie à Londres, perpétuant ainsi la tradition des Keeling. Sa mère partageait son temps entre son élevage de chevaux et ses bonnes œuvres. La maison, The Acres, était toujours remplie de femmes. L'ambiance y était feutrée, suave, policée, et on attendait de Mandy qu'el e se tienne sagement assise quand on ne lui demandait pas de régaler les invités de ses talents de pianiste - pour le moins discutables. - Oui, bien des douceurs sur ta route... Ta vie va évoluer de façon positive. Moins centrée sur toi. Plus riche. Aux côtés d'un homme qui te fait fondre. 10/635 Mandy s'interrogea; Beckwith faisait-il al usion à Ben, l'homme avec qui el e sortait depuis six mois ? Elle ne pensait pas à lui comme à un petit ami, parce qu'elle trouvait ridicule d'appeler ainsi un homme de quar- ante ans, mais c'était pourtant la fonction qu'il remplissait. Et peut-être lui demanderait-il un jour de l'épouser... Elle envisageait sereinement cette éventual- ité. Ben était gentil, stable, quoiqu'un peu distrait par moments. Une caricature d'Anglais à New York. Ponctuel. Respectueux. Intel igent. Elle ressentait de l'affection pour lui. Mais de là à la faire fondre... Il l'attendrissait, tout au plus. - Des pâtisseries... 11/635 Mandy cligna des yeux. - Pardon? Quel rapport y avait-il entre Ben et des pâtisseries ? Nul chou à la crème, aucune tartelette ne surgissait dans son esprit quand el e pensait à lui. Ben évoquait plutôt un biscuit sec. Beckwith ferma les yeux. - Je vois des pâtisseries... Quelque chose qui cuit dans un four. C'est aligné devant toi. Il secoua la tête et croisa son regard. - Tu n'as jamais envisagé d'ouvrir une boutique? - El e en a déjà une, intervint Alison en repli- ant ses longues jambes sous elle. 12/635 - C'est vrai, confirma Mandy d'un ton pr- esque coupable - Beckwith s'en était tellement bien sorti, jusque-là -, je tiens un magasin de jouets. Elle l'avait ouverte trois ans auparavant, grâce à l'argent de ses parents, et l'affaire n'avait toujours pas démarré. - Pas de pâtisserie ? demanda Beckwith en se mordil ant la lèvre. - Non. Cela dit, à l'époque où je réfléchissais au type de commerce que je voulais ouvrir j'avoue avoir hésité entre un magasin de jou- ets et une pâtisserie. Mais la pâtisserie impliquait l'embauche d'un personnel qualifié... Depuis quelque temps, cependant, cette boutique ne l'amusait plus. La clientèle était 13/635 composée de touristes et de clients exigeants qui cherchaient des produits d'une qualité supérieure à ceux que fournissaient en masse des enseignes comme Toys "R" Us. Elle avait vaguement projeté de se reconvertir dans une autre branche. Un salon de thé, par ex- emple, qui aurait proposé des scones et des sandwiches pour accompagner un large as- sortiment de thés. S'il y avait une chose qu'elle maîtrisait par- faitement, c'était bien l'art de servir le thé. Beckwith venait peut-être de mettre le doigt sur quelque chose d'important. L'heure était venue de changer, d'arrêter de se laisser vivre pour embrasser une véritable passion. - C'est étrange. Je vois vraiment un truc col- lant et sucré... 14/635 - Givré, peut-être? suggéra Allison d'un ton innocent que démentait la lueur moqueuse dans son regard. - Allison ! s'exclama Jamie, horrifiée. Mais Beckwith se contenta de cligner des yeux, solennel et mystérieux. Un authentique prophète auto-proclamé en chaussures de luxe. - Attends un peu que je m'occupe de toi, Al- lison Agnès Parker on verra si tu ris toujours autant, siffla-t-il. Les pieds d'Allison retombèrent lourdement sur le parquet, et la mâchoire de Jamie dé- gringola dans la foulée. - Agnès est vraiment ton deuxième prénom ? Lui demanda-t-elle. 15/635 - Non, répondit Allison en rejetant ses uploads/Geographie/ dans-la-chaleur-des-tropiques.pdf

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