HISTOIRE DE LA PENSEE GEOGRAPHIQUE// Etudiants bac 2019_Août 2020 Objectifs - f

HISTOIRE DE LA PENSEE GEOGRAPHIQUE// Etudiants bac 2019_Août 2020 Objectifs - familiariser les étudiants avec les différents courants de la pensée géographique - appréhender l’évolution de la pensée géographique - favoriser l'acquisition des connaissances géographiques de base et l'outillage nécessaire à la compréhension des concepts de la géographie. Contenu - les concepts de la géographie - l’héritage antique - la naissance de la géographique scientifique - le temps des écoles nationales - les différentes démarches et les outils de la recherche géographique - le débat actuel sur la géographie Indications bibliographiques BAILLY A., FERRAS R., 2010, Eléments d'épistémologie de la géographie, Paris, A. Colin, 196p. BAVOUX J-J., 2009, La géographie : objets, méthodes, débats, Paris, A. Colin, 288p. BRUNET R., 1997, Champs et contrechamps. Raisons de géographe, Paris, Belin, 320p. CIATTONI A., VEYRET Y. (dir.), 2011, Les fondamentaux de la géographie, Paris, A. Colin, 304p. CLAVAL P., 1998, Histoire de la géographie française de 1870 à nos jours, Paris, Nathan Université, 544p. CLAVAL P., 2007, Epistémologie de la géographie, Paris, A. Colin, 302p. DENEUX J.-F., 2006, Histoire de la pensée géographique, Paris, Belin, 256p. MARCONIS R., 2000, Introduction à la géographie, Paris, A.Colin, 240p. ROBIC, M.-C. (2005), « Géographicité », in : Hypergeo, www.cybergeo.presse.fr. RETAILLE, D. (1997) Le monde du géographe, Paris, Presses de Sciences Po, 1997. SCHEIBLING J., 2011, Qu'est-ce que la géographie ?, Hachette Supérieur, 256p. 1 HISTOIRE DE LA PENSEE GEOGRAPHIQUE// Etudiants bac 2019_Août 2020 CHAPITRE V / LA NOUVELLE GEOGRAPHIE ET LE DEBAT ACTUEL Seconde moitié du XX° siècle Dès la fin des années 1930, l'école classique devient de plus en plus désarmée pour traiter l'expansion urbaine, l'industrie à un moment où on devient plus exigeant avec la discipline. Après une décennie d'hésitations, il y a eu de grandes mutations dans la discipline notamment aux Etats- Unis et en Suède avec le néo-positivisme puisant ses sources dans le spatialisme et la quantification qui gagna les différentes disciplines. Ce mouvement lent donna lieu à ce qu'on a appelé la nouvelle géographie, terme consacré par Peter Gould en 1968. De nouvelles perspectives émergent vers les années 1950 avec l'aménagement du territoire, la géographie appliquée, le souci de quantification, la géopolitique, la remise en cause du plan tiroir jugé jusque-là incontournable, la prise en compte des forces productives et des moyens de production, le concept d'espace apparaît déjà chez Dardel (1952) et Gottmann (1950). Pendant plus de trois décennies, la discipline va être l'objet de véritables tensions suite au développement de nouveaux courants de pensée et vers le milieu des années 1970, on a cru que le mouvement s'est tassé. En fait, il n'en est rien et on assiste depuis à la naissance de nouveaux courants qui sont actuellement l'objet de débats très passionnés. I - LA NOUVELLE GEOGRAPHIE Dès la fin des années 1930, l'école classique devient de plus en plus désarmée pour traiter l'expansion urbaine, l'industrie à un moment où on devient plus exigeant avec la discipline. Après une décennie d'hésitations, il y a eu de grandes mutations dans la discipline notamment aux Etats- Unis, en G-B et en Suède La nouvelle géographie est un ensemble à la fois divers et multiple qui correspond aux courants de pensée développées d'abord aux Etats-Unis entre 1950 -1970 pour se généraliser par la suite à l'Europe au cours des années 1970 et au reste du monde par la suite notamment avec les années 1980. Ce n'est qu'en 1968 que P Gould forgea ce terme pour exprimer ce mouvement à la fois complexe et diversifié. Avant de voir le contenu, il y a lieu de passer par les précurseurs de cette nouvelle géographie. 1- Les précurseurs de la nouvelle géographie : la modélisation La nouvelle géographie a mis du temps pour se mettre en place et a pris près de trente années pour se concrétiser : 1950-1980 sans que l'évolution soit terminée totalement bien qu'on a eu quelquefois l'impression d'achever ce renouveau. Les précurseurs de cette nouvelle géographie, on les trouve au niveau des travaux des géographes allemands, mais aussi d'autres travaux, qui ont tenté de modéliser la localisation des activités comme Von Thünen, Weber, Christaller ou Lösch... 2- Interaction spatiale, généralisation et modélisation Au cours des années 1950, plusieurs transformations se sont opérées à certains endroits sans faire le lien si bien qu'on n'a pas cru à un renouveau. Le mouvement est venu des USA avec entre autres Edward Ullman (1912-1975) de l'école de Seattle qui a défini la géographie comme "une science des interactions spatiales" rompant avec le rapport jusque-là classique, le rapport vertical homme-milieu en ouvrant la discipline à la réflexion théorique pour en faire « une science » de l’effet de la distance. Le rapport central devient plutôt horizontal entre espaces et lieux (en tant que contenant et contenu) et non plus vertical dans un rapport écologique de détermination ou d’adaptation. 2 HISTOIRE DE LA PENSEE GEOGRAPHIQUE// Etudiants bac 2019_Août 2020 3 - Le contexte scientifique : Néopositivisme, économisme, formalisation Les grandes transformations viennent de l'économie spatiale introduite surtout par Walter Isard et véhiculée par le groupe de la science régionale (Regional Science) qu'il crée en 1955[8]. La dimension économique et la rigueur méthodologique sont déjà présentes, dans l’école géographique américaine dès la fin du XIX° siècle. Parallèlement, il y a eu l'introduction de l'outil mathématique comme langage formel et la statistique dans les sciences sociales avec la recherche opérationnelle aux lendemains de la seconde guerre qui va connaître par ailleurs d’importants développements des méthodes d’analyse. Le souci de précision et de vérifier les schémas abstraits donne lieu au développement des méthodes quantitatives. La carte constituait jusque-là le seul outil d'analyse laissant une grande place à la subjectivité à travers le choix des symboles et des couleurs... Le développement du graphisme nécessite la mise à l'échelle et le recours aux mesures statistiques. La géographie s'intéresse de plus en plus à des populations définies par un grand nombre de caractères ce qui fait que la carte devient insuffisante pour réduire l'information et on a eu recours à l'analyse multivariée. La mise à l'épreuve des schémas nécessite l'utilisation des tests, tandis que la recherche de lois nécessite l'inférence statistique pour remonter du particulier au général. Les schémas théoriques ne se prêtent à la vérification que s'ils sont exprimés sous une forme formalisée, mathématique. Le néopositivisme va marquer la plupart des sciences sociales : il s'agit de poser les hypothèses de travail ou de recherche, les vérifier avec des outils et des tests et formuler des lois qui permettent de généraliser les conclusions. Les sciences sociales adoptent ainsi la démarche hypothético-déductive et nomothétique recommandée par le positivisme logique. 4 - La marche vers la nouvelle géographie : la synergie scientifique et la focalité spatiale Ces différentes orientations fusionnent entre 1956-1960 pour donner la nouvelle géographie à Seattle avec D. Hudson, E. Ullman entourés de jeunes tournés vers la théorie économique et les méthodes quantitatives comme W. Garrison, R. Morrill et B.J.L Berry ce qui conduit à imposer l'analyse des effets de la distance comme voie privilégiée de la discipline ; en récupérant les précurseurs comme Walter Christaller (1883-1969), Lösch qui préfigure la géographie moderne : l'économie spatiale et la méthode hypothético-déductive... En Suède, Hägerstrand T. emprunte beaucoup à la sociologie et à l'économie, élabore la théorie de la diffusion (1952) et la teste avec la méthode de Monte Carlo. Il passe à Seattle (1959) au même titre que les anglais Peter Haggett et R. Chorley et assurent le lien USA-Europe. Entre 1958 - 1962 se met en place la nouvelle école qui embrasse le monde anglo-saxon et atteint la Scandinavie et correspond en fait à une fusion de trois foyers d’innovation : la Suède, l’Angleterre et les USA ce qui va consolider davantage le mouvement des idées de part et d’autre de l’Atlantique. W. Bunge (1962) attire l'attention sur le contenu théorique du renouveau tandis que I. Burton (1963) sur les méthodes quantitatives[10] et c'est Peter Gould qui consacre le terme de «nouvelle géographie» en 1968 (New Geography): "The new geography, where the movement is ?" tandis que D Harvey se présente comme l'épistémologue[11] de ce nouveau courant en le plaçant dans le cadre du positivisme logique comme une révolution scientifique que décrit Thomas Kuhn (La structure des révolutions scientifiques. Flammarion 1972). Le mouvement amorcé en USA entre 1958-1962 se consolida et gagna l'Europe avec la fin des années 1960 et le début des années 1970, l'URSS, la Pologne, l'Amérique Latine et le Japon. La nouvelle géographie a été popularisée par R Chorley et P Haggett en Angleterre, P Claval en France et Dietrich Bartels en Allemagne. 5 - Les nouveaux courants La nouvelle géographie va rompre avec le courant dominant de la géographie classique qui mettait au centre le rapport homme-milieu : le rapport vertical à deux phases et le paysage. Ce courant a dominé la pensée géographie tout au long du XIX et de la première moitié du XX siècle. 3 HISTOIRE DE LA PENSEE GEOGRAPHIQUE// Etudiants bac 2019_Août 2020 Les concepts de lieu, ensuite de milieu se uploads/Geographie/ histoire-pensee-geo-bac2020-chp5-etudiants.pdf

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