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https://www.lepoint.fr/education/innovations-a-l-ecole-se-defaire-du-cours-magistral-24-08- 2020-2388722_3584.php Loin de la diffusion du savoir descendante, de nouvelles formes d'organisation permettent aux élèves d'être moins passifs et de s'impliquer davantage dans leur apprentissage. Selon les neurosciences, se réapproprier ce qu'on est en train d'apprendre ou tester ses connaissances pendant le cours sont la meilleure façon de mémoriser et de se concentrer. Les études le prouvent, un enfant actif connaît d'ailleurs une activité neuronale plus intense. Voici quelques idées de bonnes pratiques qui ne demandent qu'à être dupliquées par l'Éducation nationale. La classe inversée Couramment pratiquée dans l'enseignement supérieur et dans les pays anglo-saxons, la classe inversée commence à faire son apparition dans les collèges et les lycées sous une forme adaptée. Finis les cours en classe et les devoirs à la maison : ce mode d'apprentissage innovant inverse la répartition traditionnelle des activités scolaires. Plutôt que de dicter les notions à maîtriser à des élèves qui écoutent passivement et de les laisser seuls chez eux devant leurs exercices, l'enseignant leur fournit des « capsules » à étudier chez eux, regroupement de ressources généralement sous forme de vidéos ou, pour les plus âgés, de livres. Le temps libéré en classe est consacré à des exercices ou des projets individuels ou collectifs. Même s'il a dû revoir « ses cours de A à Z », Grégoire, professeur d'histoire-géographie dans un établissement privé du nord de Paris, tire un bilan positif de ce nouveau mode d'organisation pratiqué depuis deux ans avec ses élèves de quatrième et de troisième. « Les élèves sont plus autonomes, estime-t-il. Ils apprécient d'avoir des supports différents et d'avancer à leur rythme en visionnant plusieurs fois ou en interrompant les vidéos suivant leurs besoins. Plus ludique et plus libre, ce dispositif rend les classes plus vivantes. Il permet au professeur d'aider l'élève à surmonter une difficulté précise mieux identifiée au moment de son application et favorise le travail collectif. » La classe accompagnée Enseignante d'espagnol dans un collège à Rennes, Gwendoline pratique la classe accompagnée depuis deux ans. La prof a adapté ce concept inventé par Alan Coughlin, prof d'anglais en collège. Les apprentissages y sont organisés sous la forme d'un projet final afin que les élèves puissent comprendre le sens de leur travail. Présenté au début de chaque projet, l'objectif à atteindre est découpé en quatre parties regroupant diverses activités inscrites sur une feuille de route. Pour le projet « avant et maintenant », ses élèves de quatrième, qui avaient, par exemple, pour mission de réaliser un autoportrait, devaient, entre autres, commenter une photo d'eux à l'oral, écrire un autoportrait ou participer à un jeu sur leurs traits de caractère. Pendant la classe accompagnée, chacun peut effectuer le contenu d'une partie dans l'ordre et au rythme qu'il souhaite. Différentes ressources (ordinateurs, fiches explicatives, dictionnaires, MP4, jeux de société, etc.) sont à la disposition des élèves pour effectuer des recherches et mener à bien leur travail. À chaque partie terminée et validée, l'élève peut se proposer comme expert, et aider ses camarades à terminer leur partie ou la corriger. L'enseignante intervient en début, en cours et en fin de séance pour corriger ou guider chacun en fonction de ses difficultés. « Les élèves sont plus actifs et impliqués, apprennent à faire des choix par eux-mêmes, avancent à leur rythme et suivant le type de mémorisation qui leur convient, dans un cadre bien établi et rassurant : chercher et trouver par soi-même permet de mieux retenir ce qu'on apprend, considère l'enseignante. La collaboration valorise même les élèves en difficulté, qui peuvent expliquer aux autres ce qu'ils ont compris, et avoir avec moi des temps individualisés pendant que les autres sont en groupe. Ils trouvent du sens à ce qu'ils font. » Les quiz interactifs EM Strasbourg, PSB, Neoma ou Skema, entre autres, plusieurs grandes écoles utilisent des outils numériques simples pour tester les élèves pendant leur cours. Si les outils varient (téléphone, boîtier électronique ou simples QR code indiqués sur une feuille de papier), le principe est le même : les étudiants doivent, pendant une session, répondre en temps limité à des questions simples projetées sur un tableau à propos des notions qui viennent d'être abordées. Une fois le temps écoulé, le pourcentage de bonnes réponses s'affiche, les scores étant suivant les cas anonymes ou non. Un outil idéal pour rendre le cours plus interactif. Et vérifier en temps réel que les notions enseignées sont bien assimilées en repérant et en se concentrant sur celles qui posent des difficultés, voire susciter des débats sur les sujets évoqués. Prof de mathématiques au lycée et créateur du programme de neuro-éducation Neurosup, Éric Gaspar a mis au point un système plus artisanal mais tout aussi efficace. À chaque fin de séquence d'apprentissage, l'enseignant revient sur le thème abordé et commet une poignée d'erreurs. Munis de deux cartons (un vert pour vrai, un rouge pour faux), les élèves lui tendent l'un d'eux pour affirmer ou infirmer son propos. Puis ils sont interrogés sur leur choix. « C'est moins la réponse que le raisonnement qui importe ici, car, pendant ce temps, le cerveau consolide les acquis », s'enthousiasme Éric Gaspar. Baptisé adaptive learning, un dispositif mis en place par l'école de commerce Essca vise, quant à lui, à personnaliser l'enseignement grâce à un quiz piloté par un algorithme. Disponible sur la plateforme de l'école, ce « test de positionnement » est proposé aux étudiants entre deux séances de cours. En fonction des réponses, un algorithme répartit la classe en trois groupes de niveau. Moins l'étudiant est performant, plus il devra s'entraîner. La programmation permet aussi de réorienter les étudiants dans un autre groupe en fonction des progrès ou des difficultés rencontrées. Premier avantage : assimiler les notions à connaître à son rythme. Mais le test s'adapte aussi aux différents types de mémorisation en proposant des exercices, des vidéos, des podcasts ou des lectures afin de varier les sources de contenus. Apprendre à apprendre Une fois qu'un enseignant a transmis des connaissances, encore faut-il que les élèves sachent comment les retenir. Enseignante en physique-chimie dans un lycée corse, Marie- Catherine a proposé à ses élèves de seconde une méthode de mémorisation s'appuyant sur les apports des sciences cognitives afin qu'ils deviennent plus autonomes pour retenir leurs leçons à la maison. Baptisé Apprendre à apprendre, son programme se décline en plusieurs étapes. Avant tout, l'enseignante commence par expliquer aux lycéens comment fonctionne leur cerveau, avant de leur exposer des outils de mémorisation adaptés. Avant une séquence d'apprentissage, les élèves utilisent chez eux un outil numérique pour prendre connaissance de l'essentiel des cours par de courtes vidéos, puis vérifier la compréhension des notions exposées grâce à des QCM autocorrigés. Une fois en classe, ils participent à la conception de nouveaux QCM liés à ces mêmes notions et reviennent sur les points difficiles à cette occasion. Après le cours, ils doivent rédiger des fiches de mémorisation sous la forme d'une carte mentale, sorte de schéma organisant en images et en symboles les éléments principaux du cours. Lors du cours suivant, ils confrontent leurs cartes à celles de leurs camarades. Une bonne façon d'accompagner les élèves pour optimiser leur travail personnel de devoirs à la maison. https://www.lepoint.fr/education/innovations-a-l-ecole-transformer-les-salles-de-classe-25- 08-2020-2388854_3584.php# Loin des pupitres strictement alignés en rang d'oignons devant l'ancestral tableau noir, les salles de classe peuvent être réorganisées pour s'adapter au mieux aux apprentissages. Modification de l'agencement, mobilier ou outils innovants, et même étude en extérieur, plusieurs dispositifs existent pour améliorer la concentration et l'autonomie, développer le travail collectif ou mieux mettre en pratique les connaissances théoriques. Et ainsi optimiser le temps passé en cours. Tour d'horizon des innovations à copier. Les classes flexibles Concept originaire d'Amérique du Nord, les classes flexibles1 proposent d'aménager une salle de classe différemment. Première étape : se doter d'un mobilier innovant répondant aux principes de base de l'ergonomie, qui, désormais banalisée dans les entreprises, peine encore à passer les portes de l'école. En lieu et place des inconfortables et rigides chaises en bois sur lesquelles les élèves sont contraints de rester sans bouger six heures par jour, des galettes sur les chaises, poufs, ballons de Pilates, tabourets en forme de sablier ou culbuto et autres assises variées sont installés devant les tables ou au sol. L'objectif ? Travailler plus confortablement, diminuer l'agitation et favoriser ainsi sa concentration. Des tables amovibles et adaptables en fonction des activités permettent aussi d'enrichir les modes d'enseignement. Mais la classe flexible ne se réduit pas à un nouveau mobilier. Une fois les notions théoriques délivrées en classe entière, la classe dispose d'espaces répartis par activité, qui permettent aux élèves de circuler et de s'installer de façon autonome par petits groupes à l'endroit le plus adapté à la mise en pratique de ce qu'ils viennent d'apprendre. L'apprentissage en extérieur Pratiquée depuis les années 1950 en Allemagne, en Suède ou encore au Danemark, la classe en extérieur développerait les capacités physiques sensorielles et sociales à vitesse grand V. Selon les enseignants qui y ont eu recours, les élèves se montreraient par la suite bien plus concentrés et moins agités uploads/Geographie/ innovations-a-l-x27-ecole-le-point-juillet-2020.pdf

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